Toi tu préfères l’heure d’été
La clarté
Moi les nuances de la nuit
Le soir le jour qui fuit
Et les dégradés de gris
Toi tu préfères les ciels bleu éclatant
La lumière
Moi les villes grouillantes
Le monde et le bruit
Et le bitume gris
Toi les silences bord de mer
L’infini
Moi les grands espaces m’ennuient
Je préfère les tours de verre
Et les nuages gris
Toi la rage du soleil
L’absolu
Moi le jaune m’éblouit
Il révèle des couleurs incongrues
Et estompe le gris
Toi la campagne déserte
La liberté
Moi je déteste l’herbe verte
La rosée sur les prés le lilas refleuri
Et l’absence de gris
Toi l’air pur des hauts sommets
L’immensité
Moi dans le blanc manteau de neige
Je me sens prise au piège
Et du fond de l’oubli je crie du gris du gris !
Dans ces circonstances
Obscures
Quelle sera la part de chance
Pour le choix des vacances
Et la peinture des murs ?
Par quel hasard immense
Nous sommes nous reconnus
Au milieu de la cohue ?
Toi tu affichais une figure badine
Et moi bien sûr je faisais grise mine !