2011

Dans 2011

Page d'écriture

Par Le 09/11/2011

Page d’écriture

Jacques Prévert est mort, c’est écrit dans toutes ses biographies. Jacques Prévert est mort alors que je pensais qu’il était encore en vie.

Né à Neuilly en 1900, il a donc 111 ans, enfin il aurait, puisqu’il est mort. Je n’en reviens pas encore.Pour me consoler, je me dis qu’il est au Paradis avec quelques autres Enfants maudits, même si je n’y crois pas plus que lui. Les portes de l’enfer étaient fermées ce jour là pour cause d’Inventaire.

Les Visiteurs du soir l’ont guidé, un long Cortège à travers Paris at night, le long du Quai des brumes, vers ce Quartier Libre qu’est l’éternité. C’était un peu comme En sortant de l’école, les enfants traînant les pieds dans les tas de Feuilles Mortes qui, si je me rappelle, se ramassent à la pelle. Ils fredonnaient la Chanson des escargots qui vont à l’enterrement de l’une d’entre elles, « du crêpe noir autour des cornes ».

Arrivé là-haut, Le contrôleur lui demande de réciter un Pater Noster :

   -  « Notre Père qui êtes aux cieux restez-y et nous nous resterons sur la terre qui est quelques fois si jolie ». 

   -  Non, tout ça c’est fini, ce n’est plus vous qui faites La Pluie et le Beau Temps, mais vous verrez, vous vous habituerez, il y a beaucoup d’avantages. Plus besoin de mettre  Les petits plats dans les grands, vous pourrez faire La Grasse matinée à votre guise, rattraper Le temps perdu, aller A la pêche à la baleine, relire les Ecritures Saintes ...

   -  Etrange d’Etre ange, dois-je faire mon Mea Culpa avant tout cela ?

   -  Pas de mea culpa, c’est la Belle Vie ici !

   -  Et Pour faire le portrait de d’un oiseau ?

   -  Allez donc à L’école des Beaux-Arts !

Et voilà justement Pablo qui passe par là :

   -  Une petite Promenade (de) Picasso ?

Ah, Les prodiges de la liberté !

Pendant ce temps, en bas, Le Désespoir est toujours assis sur un banc. Il attend.

Drôle de Drame.

 

 Barbara

 

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Saint Crépin c'est demain

Par Le 24/10/2011

Préparez vos casseroles et vos petites cuillères, demain c'est la Saint Crépin, pirate de rivière et roi des crétins. Si vous voulez, vous pouvez lui laisser un message, je transmettrai.
Bon, sinon , mon site n'a pas encore retrouvé sa mise en page initiale, je ne peux rien y faire, j'attends que les petits bonhommes qui travaillent là dedans finissent leur boulot et rentrent chez eux en sifflant une chanson de nain.
Le vent marin souffle une brume grise sur les feuilles jaunies

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Pré-tendre

Par Le 20/10/2011

J'étais déjà pas douée en informatique, mais maintenant que tout a changé, je ne suis même plus motivée!
Je n'écris plus et l'automne est venu, inconcordance des temps, un automne qui ressemble au printemps
Cette machine ne m'obéit plus et mon imprimante déverse des tas de feuilles mortes que je ramasse à la pelle et je me rappelle, il pleuvait sans cesse ce jour là, un poète que je ne connaissais pas me croisa. Une mégalomanie de se prendre pour la muse d'un poète endormi ? Et la mer efface sur le sable les pas des amants désunis, Prévert fume sa clope au paradis, il ne craint plus les avertissements des marchands de tabac, Fumer tue, il est déjà mouru. Comment ça déjà mouru ? Pourtant je le vis aujourd'hui, est-il plus simple de voir au passé que de vivre au présent ? Je vis, je vis, un plat de lasagnes à la Bescherelle, un tour de vis, écroué à la prison de la santé. Les mots suivent leur logique. Je ne contrôle plus rien, dites moi si vous comprenez, ou pas, ce mois ci ou un autre, qu'importe.

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Bugs

Par Le 07/10/2011

L'hébergeur de mon blog bugue depuis 15 jours, c'est donc pour des raisons indépendantes de ma volonté que je n'ai pas écrit depuis tout ce temps. Je m'y remets dès que tout est complètement rétabli. A très vite.

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Quatre saisons

Par Le 26/09/2011

L’automne nous étonne par sa chaleur sirupeuse. Le soleil se répand comme du miel, englue les velléités dans ce qu’elles sont. L’herbe se met à jaunir, les oiseaux ne veulent plus partir, le ruisseau s’ennuie tout seul dans son lit, plus une goutte d’eau pour lui tenir compagnie. Le bleu se languit du gris, le vent en panne d’inspiration a cessé de s’agiter, un décor d’été figé, une impression de stagnation.L’hiver pourtant, arrivera bien vite, il remplacera les couleurs éclatantes par son inévitable dégradé de gris, le vent se lèvera sur la plaine gelée, les nuages éplorés se coucheront dans les lits des cours d’eau esseulés.
Et là, je rêverai de soleil sirupeux, de ciel bleu, je guetterai le retour des oiseaux migrateurs, les bourgeons des lilas en me disant que de bla-bla inutile à parler de météo, le temps qui passe est un sujet plus subtil pour jouer avec les mots.

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Que j'écrivisse

Par Le 25/09/2011

Un dimanche qui fait la planche, une nage sur le dos
Une écrevisse en bateau et c’est là que le bât blesse
Curieuse association d’idées, étrange disposition des mots
Que ferait un crustacé sur une barque de pêche ?
L’écrevisse est-elle un crustacé ?
Elle pourrait y être si elle avait été pêchée
Si elle même avait péché et qu’elle soit punie
Par un dieu impie qui ne croit pas en lui
Il suit une thérapie comportementale
Pour retrouver l’estime de soi
Un traitement expérimental
Consistant à un retour à l’état original
Il doit mettre son nez dans le ruisseau
Parce que c’est la faute à Rousseau
Puis retomber par terre
A cause de Voltaire
Il a des doutes mais s’exécute
Jusqu’au jour où l’écrevisse lui pince le bout du nez
Et c’est un raz de marée
Dieu ose enfin s’affirmer
Et l’écrevisse à la nage nage sur le dos
En ce dimanche qui fait la planche et surfe sur les mots

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Orangerie

Par Le 23/09/2011

Service Or...., bonjour, tapez 1 puis étoile puis 12 et dièse, bémol puis clé de Sol, j’ai pas ça sur mon clavier, et ben clé de Fa enfin peu importe du moment que vous mettez la main au porte-monnaie.

Après 5mn d’attente et de pianotage intempestif sur mon clavier de téléphone:

- Bonjour, Elodie Duschmoll à votre écoute, que puis-je pour vous ?

- Ma fille voit les minutes de son forfait bloqué fondre comment neige au soleil, alors qu’elle a normalement un crédit de SMS illimité de 16 h à 20 h.

- C’est normal, Madame, vous n’avez pas envoyé la justification prouvant qu’elle n’a pas 18 ans.

- J’ai fourni une photocopie de sa carte d’identité lors de la souscription du contrat.

- Oui mais chaque année il faut fournir ce justificatif

- Mais vous avez bien la photocopie ?

- Oui nous l’avons

-Vous voyez donc qu’elle n’a pas 18 ans

- Oui mais c’est comme ça, il faut fournir ce justificatif

- Sa date de naissance n’a pas changé depuis l’année dernière

- Je sais bien, mais c’est comme ça

- Donc je vous renvoie une photocopie de sa carte d’identité que vous avez déjà

- C’est à peu près ça

- Et comme voulez vous que j’enseigne ensuite la logique à mes enfants ?

- Vous avez raison, je vous comprends, mais c’est la procédure

- Tiens à propos, vous savez combien coûte un appareil d’orthodontie ?

- Aucune idée, c’est un peu hors sujet

- Au point où on en est. J’ai l’impression d’être une oie en train de me faire plumer et je rêve de valises pleines de billets...

- Et moi savez vous combien je suis payée à écouter toute la journée des gens pleurer sur leur forfait ?

- Très peu, j’imagine, tout juste le quart d’un appareil dentaire peut-être, mais vous devez avoir les communications gratuites, je suppose

- Pas du tout, d’ailleurs pour tout vous dire, j’ai mon abonnement chez un concurrent

- Ah bon, et c’est mieux ?

- C’est pas pire

Bip bip bip, votre temps de communication imparti est écoulé, merci de bien vouloir nous rappeler, vous pouvez nous contacter toute la journée de préférence le matin entre 6 h 50 et 6 h 59 ou le soir de 23h23 à 23h26.

Mieux vaut aller faire un tour au musée de l'Orangerie, dans le jardin des Tuileries, je suis pas tout près mais j'ai une affiche affichée qui parle "d'immersion poétique", alors oui, immergeons nous dans la poésie pour oublier les petites tracasseries!

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Just another brick in the wall

Par Le 22/09/2011

Le long du mur, j’ai oublié le chat qui se promenait par une nuit étoilé. Toujours le même, épris de liberté. Un chat bobo, nouvelle race après les aristos. Il roule à vélo, ne mange que du bio, économise l’eau, utilise un sac à dos, ne regarde pas de série en vidéo, n’écoute pas de musique électro, boit du lait de sojo, se soigne à l’homéo, se chauffe avec des copeaux, recycle les mulots, marche sur des murs blanchis à la chaux et quand il fait trop chaud pas de ventilo. Parfois, dans ses rêves apparaissent des hamburgers géants de chez M...o, mais il ne l’avoue pas, il a raison car c’est pas bon !
Et le mur reste là, coi, sous les pas du chat. On veut toujours attribuer des oreilles aux murs, alors qu’ils aimeraient tout simplement parler, converser avec ceux qui passent le long, dessus, qui creusent dessous, qui font des trous.Et voilou.

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Mur mur

Par Le 21/09/2011

Courir, le long du mur. Grimper comme du lierre vert. S’incruster dans la pierre. Prendre racine le long du mur. Ecouter les murmures de la pierre. Cueillir des fruits mûrs sur la branche au-dessus du mur. Sauter. Se retrouver de l’autre côté. Au pied du mur, adossé. S’asseoir, se reposer. A l’ombre de la branche, lézarder. Une ronce pleine de mûres serpente sur le mur, plus loin un rosier. Des épines sur le mur, des pans lissés. Un paon de mur fait la roue en braillant. Se réveiller, repartir en courant le long du mur, le sauter ?

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Une terrasse rouge

Par Le 16/09/2011

Des dessins à la craie sur une terrasse rouge ensoleillée
Des dessins d’enfants sous les regards bienveillants
Le temps descend le chemin cimenté en pente douce
La vieille dame avance lentement
Au bout de l’allée, des sourires d’enfants
Une tendre clarté
Elle vit depuis de longues années
Ils ne connaissent que quelques printemps
Les liens se tissent
Mains potelées et mains ridées
Des souvenirs pour seul avenir
Elle sait que son bonheur est antérieur
Un avenir où tout est à écrire
Ils ignorent encore la fugacité de la craie
Alors un jour, peut-être, beaucoup plus tard
Ils descendront une allée en pente douce
Lentement
Ils avanceront vers une terrasse ensoleillée
Ornée de dessins d’enfants
Et ils se souviendront du sourire de cette vieille dame
Ils l’appelaient Mémé
Ils se souviendront de son visage illuminé
Par les rayons d’un soleil jaune
Un soleil jaune dessiné à la craie
Sur une terrasse rouge ensoleillée

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Passage clouté

Par Le 15/09/2011

Aujourd’hui j’ai fait du bricolage, non par loisir mais par nécessité. Il me fallait des vis à bois, et me voilà partie dans mon fourbi pour dénicher la quincaillerie. Il s’agissait bien de dénicher puisque une meute de chiens se mit à hurler dans ma tête et Mr Devos en personne commença à me parler à l’oreille. La vis à bois aboie le soir au fond des bois ? Couchez! dis-je en moi-même à ces mots-chiens de passage, laissez moi finir mon bricolage. Oui couche nous sur ton clavier, nous te laisserons ensuite bricoler et des chiens qui laissent, ce n’est pas une vaine promesse!De toute façon, je n’ai pas trouvé les vis à bois et je ne comprends rien au mode d’emploi.
Jésus sur la croix avait-il un cruciforme ? Bon je sais, je vais parfois un peu trop loin, j’arrête, je ne voudrais pas enfoncer le clou.

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Suite et fin?

Par Le 10/09/2011

Edgard est tombé d’une falaise, a-t-il trébuché, s’est-il volontairement laissé attirer par le vide ? Pas de lettre d’adieu, pas de SMS de bye-bye see u later. Il s’est simplement esclaffé sur un rocher comme une figue bien mûre sous le figuier. Ses défis furent vains, ses détours inutiles.
Un témoin pense à accident mais la victime n’a pas crié. Il semblait résolu à la fatalité.
Au même moment Marie-Laurence se pique le doigt avec une aiguille rouillée, en croquant dans une pomme rouge contaminée. Elle devait assister à un bal masqué et hésitait entre Blanche-Neige et la Belle au Bois Dormant.Feu-Feu serait, quant à lui, déguisé en Prince Extravagant.
ML ne fut jamais au courant de la mort de son ancien amant. Elle pensait quelquefois à lui avec nostalgie dans son château coloré, sa prison dorée.
Edgard ne fut pas identifié, il n’avait sur lui aucun papier, personne ne le connaissait et nul n’avait signalé sa disparition. Une vie pour rien, un passage insignifiant.
ML dansait à son bal masqué, ses chaussures la faisaient souffrir, elle avait opté pour une panoplie de la BBD, mais se sentait comme la Petite Sirène. Elle eut une envie subite d’océan, le Prince Extravagant l’entraîna à ce moment là dans une valse fougueuse. Elle tournoya tant qu’elle en oublia sa lubie et se résigna à vivre cette vie. Son Prince exaucerait ses souhaits mais aurait-elle beaucoup d’enfants ? Ou peut-être le contraire.

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Nuit blanche

Par Le 08/09/2011

Un regard noir dans la nuit
Une nuit blanche une rue de Paris
L’homme avance
Un costume gris un chapeau du dimanche
Des chaussures vernies
Un autre homme le suit
Un réverbère éclaire faiblement le trottoir
Il tourne première à gauche
Disparaît sous un porche
Une cour pavée de pierres carrées
Le suiveur distrait loupe le coche
Continue la poursuite de l’inconnu de la rue
Il vient d’oublier la raison de cette filature
Se cache pourtant au bruit d’une voiture
Une voiture noire
Une nuit blanche
Sous le porche l’homme murmure
Une litanie une prière du dimanche?
Puis s’appuie sur le mur
A-t-il échappé à un imminent danger ?
Il monte un escalier
Ses chaussures vernies font craquer
Le parquet
En haut il espère trouver un refuge
Pour la nuit
Pour cette nuit blanche
Qui avance inexorablement vers un petit matin noir
Il ferme les yeux
Une porte s’ouvre, une lueur d’espoir ?

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Vers moulus

Par Le 07/09/2011

L’olivier, ce matin, m’a susurré quelques mots à l’oreille. De son vert argenté, il m’inspira deux trois vers exaltés. Je ne les ai pas notés, ils se sont envolés, emportés par un courant d’air frais. Un oiseau à tire-d’aile a essayé de les rattraper, mais il n’y est pas arrivé. Le mot à tire-larigot est alors venu se poser sur une feuille accueillante de l’olivier. Un petit rigolo ce tire-larigot, d’où vient-il ? Sort-il d’un marigot ? Est-il titi parigot ? Parle-t-il argot ? Chose étrange, il était tout seul, un unique tire-larigot, il avait pris le large, faisait des rêves minimalistes, quelques souhaits notés sur une petite liste. L’oiseau lui proposa un vol à tire-d’aile, il accepta. Et les voilà tous partis, l’oiseau, mon mot et mes vers oubliés inspirés par l’olivier.

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Le règne de l'araignée

Par Le 06/09/2011

Les araignées de la fin de l’été sont rentrées chez moi, elles n’étaient pourtant pas invitées. Elles ont niché aux quatre coins de mon plancher, tissant de fines toiles de leurs doigts invisibles. Armée d’un balai, je suis allée les déloger, mais elle avait déjà élu un représentant pour défendre leur droit au logement.
Si vous venez me rendre visite, sachez donc que j’héberge gratuitement un troupeau d’araignée de la fin de l’été. Qui sait ce qu’il adviendra lorsque l’automne arrivera.

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Tutti frutti

Par Le 05/09/2011

Charlotte est allée cueillir des mûres mûres puis du raisin zin, des figues vertes, des poires noires, de la réglisse lisse et des noix dans leur coquille d’escargot. Ah non ! Chacun chez soi, une coque de noix flotte sur un océan grand, une bogue s’échoue sur un blog un peu fou. Ca ne veut rien dire du tout et Charlotte déteste les escargots. Elle n’aime pas non plus l’utilisation de son prénom dans mon jardon (j’aime bien quand ça rime).
Roman a horreur des fruits, il fuit, il pédale sur son vélo, il aimerait bien avoir un pédalo, faire des ronds dans l’eau, chewinguer du Malabar dans une mare aux canards. Une grosse bulle montgolfière l’emporte fier dans les airs. Une grenade explose en mille graines translucides, une pluie grenadine illumine le ciel. Roman se pose et goûte le fruit rose. C’est meilleur que le Malabar, et les canards palabrent dans la mare en père peinard. Il se fait tard.

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Au détail

Par Le 04/09/2011

Le détail. Une pêche achetée à l’unité, un pamplemousse, une page de livre, une rime, un fragment de joue empourpré, une peinture écaillée, une micro-fissure sur le mur, une perle sur un collier, de la poussière blanche dans l’air chaud, une pointe de Tabasco dans le plat du dimanche. La finesse d’un poignet, un geste délicat de la main, pas un adieu, un au revoir discret, incertain. Un mot sucré au milieu d’un phrase d’ennui, un petit gâteau offert aux amis, une brunoise de fruits, un gnocchi, une goutte de café dans l’eau, une goutte d’eau dans le vase, un pétale rose d’un bouquet de quarantaine, une année diluée dans l’éternité. Un caillou sur le chemin, une miette dans le pétrin, un petit pois sous le matelas, une princesse aux abois. Un talon aiguille dans une meule de foin, une larme de fille et des traces de rimmel.
Un détail de la chapelle Sixtine, une pêche des sept pêchers capitaux, un tressautement du coeur, une vue de l’esprit, un pamplemousse grillé, une page de livre détachée, une rime essentielle, la pommette écaillée s’enflamme de mille reflets, un rayon épicé du soleil du Dimanche. A sunny day.
Allez savoir pourquoi.

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Pour ou contre

Par Le 03/09/2011

Marie-Laurence n’a pas bougé pendant ce mois d’août. Elle s’est laissée porter d’aqueduc en aqueduc par son archiduc, pesant le pour et le contre, dans cette balance imprécise du sentiment amoureux. Elle pensait à Edgard en regardant les étoiles filer, elle pensait à François-Ferdinand en regardant les avions se poser. Elle ne peignait plus, dormait très peu, se nourrissait de baies sauvages et refusait les cadeaux encombrants de Feu-Feu. Un jour ce fut un lama pure laine, le lendemain un matelas Mérinos, une autre fois un épais pull en cachemire, incongru pour la saison. Elle fut débarrassée de tout ce fourbi par une horde de mites affamées, lui rappela qu’elle ne s’appelait pas Hélène et qu’elle était allergique à cette matière. Il lui offrit alors un ver à soie en guise d’animal de compagnie, puis un ver luisant pour l’éclairer la nuit. Elle reçut aussi un champ de maïs, un château en Bavière, une mer d’huile et une autoroute désaffectée. Un soir, il arriva avec un jeu des sept familles, il fallut y jouer toute la nuit, un mortel ennui.

Edgard, de son côté, s’était finalement posé côté ouest de son long périple, et savourait la joie simple de se sentir vivant. Son coeur battait à un rythme régulier, plus de soubresaut, de tachycardie ou d’arrêt cardiaque à la seule évocation de sa mie lointaine. Il buvait du jus d’ananas sur la plage de Malibu, imaginant un futur voyage vers le Canada, pour aller voir des caribous. Le soleil californien avait fait blondir ses cheveux raides, et l’eau salée apaisé ses plantes de pied.

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Retour du chat

Par Le 02/09/2011

Le chat bobo est revenu un jour où il ne faisait pas beau.

Le petit garçon : -Chalut ! Tu veux jouer ?
Le chat : -Chalut ! Tu pourrais pas plutôt me faire entrer, t’as vu le temps qu’il fait !
- Heu, ça je crois que ce n’est pas autorisé.
- Allez, juste un petit peu, je resterai dans la véranda, tu m’offriras un thé bien chaud et on jouera à ce que tu veux. Tout le monde est parti en vacances, je ne trouve que des souris qui dansent derrière des portes closes en me narguant du regard.
- Mon pauvre minet, t’es miné, je croyais que tu n’avais besoin de personne !
- Ah je vois que Monsieur s’est initié aux calembours. J’ai dit que je ne voulais dépendre de personne, ce qui ne veut pas dire que je n’ai pas besoin des autres. L’amitié c’est sacré, je n’oublie jamais un ami qui m’a aidé.
- Oui mais toi tu proposes quoi en échange ?
- Moi, je peux te raconter mes aventures aux quatre coins du monde, je peux t’apprendre à chasser le mulot (ceux des champs 100 pour 100 bio), je peux te faire Marquis de Carabas, le Chat Botté était un ancêtre à moi.
- Là tu te moques de moi, tu me charries !
- Ok, si tu veux on peut jouer à faire des jeux de mots, mais s’il te plait, laisse moi entrer !
- Bon d’accord, à condition que je puisse te prendre en photo.
- Tout ça pour pouvoir me dire « souris » et m’épingler au dessus de ton bureau. Si y’a que ça pour te faire plaisir, vas-y ! Et au fait, je ne bois pas de thé en sachet, que des feuilles à infuser et de l’eau de source filtrée.
- Chat sera tout ?

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Valises

Par Le 01/09/2011

Les valises ont été lourdes à poser, longues à vider. Que contenaient-elles ? Des rêves, des souvenirs, des souhaits, des espoirs insensés, des remords, des regrets ? Un peu de tous ces sentiments, ces notions impalpables, glanés au fil des jours, aux hasards des voyages.
Valises à roulettes, bagages en bandoulière, sac à dos ou besace inutile. Des petits morceaux de vie, ailleurs ou ici. Parfois le plus agréable dans un voyage, c’est le retour. Pas le retour à la routine esclavagiste, au quotidien aliéniste. Le retour à soi, à ses racines, savoir quelle est sa terre d’origine, pouvoir ancrer ses deux pieds dans un sol fertile et regarder les avions passer dans le ciel parsemé de traînées blanches.
Rêver d’ailleurs tout en étant ici et d’ici en étant ailleurs. Insatisfaction personnelle ou quête incessante de l’humanité ? (N’ayons pas peur des grands mots !).
J’ai donc délaissé mon blog durant cet été, les neurones en jachère, les doigts de pieds en éventail à l’ombre d’un pin parasol. Les heures ont coulé fluides et rapides comme une cascade de montagne. Il est temps de remettre de l’huile dans les rouages, affûter sa matière grise comme la mine d’un crayon, et reprendre les bonnes résolutions du 1er janvier. En avant !

Rentrée

Le blog redémarre. Redémarrer est-ce sortir de la mare, d’une zone marécageuse de marasme ?


J'ai revu l’écureuil du fond du jardin, il n’était pas réapparu depuis plusieurs semaines, était-il parti en vacances ? Où vont donc les écureuils pendant leurs congés ?
Une énorme guêpe s’est posée sur mon épaule mais ne m’a pas piquée, je l’ai revue sur le mur et vlan la guêpe.
Ca y est c’est la rentrée ! Les rouages sont prêts à fonctionner, ça redéblogue, qu’on se le dise !

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Ponts et merveilles

Par Le 28/07/2011

Avant mon départ en vacances, Marie-Laurence venait de rencontrer un archiduc nommé, comme il se doit, François-Ferdinand, Feufeu pour les intimes. Il avait lui-même surnommé ML Emmy, ne supportant que l’idée de l’inédit.
Edgard, pendant ce temps, marchait à perdre la raison et la voûte plantaire, à travers un désert insituable. ML avait eu une vague nostalgie de ce premier amour, une pensée fugace, un oscillement (je le dis si je veux) entre fougue et tendresse. Franç-Feu était tout feu tout flamme. Il promit à Emmy ponts et merveilles, il prévoyait déjà un survol des aqueducs dans son hélicoptère avec chauffeur et calculait l’économie de parking ainsi réalisée. Emmy ne voulant pas contrarier l’archiduc, se tut et décida d’ignorer la logique défaillante de son soupirant. Forcément, il l’amena à Venise puisque qu’il n’y avait pas d’aqueduc, tout en se répandant dans un discours logorrhéique dont elle n’arrivait plus à distinguer le début de la fin.
Si j’avais choisi Edgard, se disait-elle, je serais en train de manger des coquillages sur le sable d’une plage abritée. Nous aurions parcouru ensemble ce long chemin vers la sagesse, planté nos bâtons dans la terre calcaire ou ramollie, laissé ces infimes traces de nos passages, ces effleurements qui finissent par former une vie.
Mais voilà il était trop tard. Il aurait fallu réfléchir avant d’agir, se regarder dans une glace (inévitable pour réfléchir) et décider de quel côté du miroir il convenait de traverser.

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Diminutifs

Par Le 16/07/2011

Les voeux d’ML furent exaucés, elle rencontra un archiduc, mais point aux abords de l’aqueduc, l’aristocrate était pingre, et la simple idée de devoir s’acquitter d’un droit d’entrée de 15€ lui donnait de l’urticaire. Il s’appelait bien évidemment François-Ferdinand, ses amis, peu nombreux, le surnommaient Feufeu. Toujours une étincelle au fond des yeux, un sourire brûlant et un désir ardent sur son visage poupin. Son comportement fantasque avait fait fuir les plus téméraires en même temps qu’il attirait les jeunes filles en mal d’émotions romantiques. Tout était paradoxe chez Feufeu, la douceur de ses traits, la fougue de son caractère, la blondeur de ses cheveux, la noirceur de ses idées ou la noirceur de ses cheveux et la blondeur de ses idées, c’était selon son humeur et la teinture du jour.
Quoiqu’il en soit, il fut ébloui par la pâleur d’ML, lui proposa d’emblée le surnom d’Emmy, il aimait l’idée de l’inédit.
De Marie-Laurence à Emmy, que de chemin parcouru, que de détours sinueux, d’arabesques enjambées au-dessus de ponts antiques ou non, que de diminutifs extorqués, escroqués, abusifs, que de paysages dépeints à l’ombre des pins, que de couleurs feintes, d’illusions colorées. Elle se surprit enfin à songer à Edgard, le pauvre hère qui erre. Mais Franç-Ferdinand, l’archiduc ardent dessinait d’autres projets...

Dans 2011

14/07

Par Le 14/07/2011

"Le jour du 14 Juillet faut-il rester dans son nid douillet », faut-il aller défiler au son de "la musique qui marche au pas », faut-il aller danser au bal des pompiers ?
Edgard a résolu la question, il marche sans interruption, il marche à en avoir la nausée, il marche à ne plus avoir de pieds. De toute façon , il se sent amputé, écartelé, tiraillé, condamné. Un calvaire sans croix, un calvaire calcaire. Il est perdu dans un désert, il ne sait même plus lequel. Il était bien arrivé jusqu’à une mer, mais il a continué, un pied derrière, un pied devant, il a franchi un océan. Le visage buriné, les lèvres desséchées, les yeux délavés, un pied derrière, un pied devant, il avance inexorablement. 

Dans une semaine très exactement, j’aurai 40 ans.

Dans 2011

Question

Par Le 13/07/2011

Un orage, Edgard prend le large. Un orage orange, cela le dérange et le met en rage. Homard à la nage, léger court-bouillon, quelques coquillages sur les routes du pèlerinage. Emmelle en son for intérieur, pense haut et fort que cette histoire ne rime à rien, qu’elle repose sur un vide aussi vide que sa vie de peintre aquarelliste. Elle dessinerait un grand vide avec un point d’interrogation: pourquoi des mains sur un clavier ont-elles voulu me créer pour aligner de telles stupidités ? Pourquoi? Et pourquoi faut-il payer 15€ pour se promener aux abords du Pont du Gard ? Est-ce pour cela qu’Edgar a fui le Pont du Gard ou est-ce le hasard ? 
ML se désole, elle voudrait ne pas avoir été créée, elle voudrait vivre sa vie tranquille, étaler des couleurs délavées sur du papier prévu à cet effet et se promener sans payer sur les rives de l’Aqueduc et peut-être qui sait, rencontrer un archiduc.

Dans 2011

Mea culpa

Par Le 12/07/2011

Heureusement que Charlotte n’a pas Internet sur son lieu de vacances, sinon j’aurais eu droit à un zéro pointé pour les fautes d’orthographe du billet précédent. J’ai été horrifiée à la relecture, une énormité plus quelques autres fautes de frappe s’étaient invitées dans mon texte. Un effet de la chaleur sans doute, ramollissant mes cellules grises plus qu’à l’accoutumée.
Bon et alors à Avignon, y’avait quoi ? Y avait le pont, les fortifications, les fantômes des papes dans leur palais, la chaleur écrasante... et puis... et puis l’orage gronde au loin... je vais essayer de sauver ce qui reste de mon disque dur (enfin celui de mon ordinateur), que son état ne soit pas aggravé par un coup de foudre

Dans 2011

Sur le pont d’Avignon

Par Le 10/07/2011

Malgré mon absence durant 3 jours, vous venez toujours faire un tour dans mon petit jardin, je suis très touchée. Continuez, même si je vous fais faux bond de temps en temps, mes mots aiment le monde, la compagnie, seuls, ils s’ennuient. Plus tard, je vous raconterai mon week-end à Avignon(car on dit bien à Avignon, en Avignon étant toléré mais incorrect, googlelisez si vous ne me croyez pas), cité des papes et du théâtre. Il s’agira de théâtre, la papauté ne me passionne pas. Mais là, ce que j’ai vu n’est pas encore parvenu au cortex enfin à la partie plus cortiquée de ma cervelle d’oiselle. Celle qui est sensée recevoir l’information, l’analyser, la restituer en toute objectivité. Je n’ai pas de diplôme en neurologie, c’est juste l’image que j’ai du truc mou et gélatineux qui me sert à penser. Sinon, je ressens, je ressens par tous les pores de ma peau, j’ouvre grand les yeux, libère le plus d’espace possible entre mes deux oreilles pour me laisser submerger, parfois me perdre dans ce monde illusoire ou trop réel ?

Dans 2011

Seconde minute

Par Le 07/07/2011

Les minutes nutent et le temps tend à diminuer considérablement.
Ma mémé dit que 40 ans c’est le plus bel âge de la vie. Elle a 92 ans, j’aurais donc tendance à la croire. Bon ceci dit, les jours n’étant pas à rallonge, le billet de ce soir : ultra court car les minutes nutent et le temps tend tant et si bien qu'il n'est plus l'heure. Et que se passe-t-il après la première seconde ? Et pourquoi le S se prononce G?

Dans 2011

Sauterelles

Par Le 06/07/2011

Il pourrait aussi conjuguer le verbe choir, échoir, échouer. Faire demi-tour, renoncer à ses ambitions. Ses ambitions d’homme debout, ses ambitions qui dansent autour de sa tête, indomptables papillons aux ailes grises. Il pourrait, il pourrait mais il avance.
Et son bâton de pèlerin s’enfonce sur le chemin, et ses semelles de corde s’effilochent sur le chemin, et sa gourde de cuir se vide sur le chemin, et son vertmuda reverdit sur le chemin, tout son être ne fait plus qu’un avec ce chemin. Il en est le début, il en sera la fin. Un souffle, ou plutôt un déplacement d’air le surprend dans ses pensées. Il voit apparaître un nuage mobile, une nuée de sauterelles en mouvement. Il les imagine sans vie, deviennent-elles morterelles ? Et les mouches se font-elles digérer par les vers ? Des questions tout aussi essentielles qu’indiscutables. Les sauterelles non inertes envisagent de faire ripaille de cet humain claudicant (rien n’indiquait pourtant qu’il claudiquait), mais s’éloignent en bondissant à la vue des papillons gris de l’ambition. Ils sont leurs ennemis jurés.

Dans 2011

Possibilité

Par Le 05/07/2011

Edgard marche sur un sentier de garrigue torride, cheveux au vent inexistant. Un bâton de pèlerin à la main, des sandales en corde aux pieds, une gourde en peau de chèvre au bras, un vertmuda aux jambes. Les cailloux malmènent ses semelles, fossiles séculaires, fragments de roches calcaires, aridité, rudesse de la terre. Ses yeux plissent sous le soleil, sa peau ruisselle, ses gestes se font de plus en plus lents. La tentation de l’abandon est grande. Il pourrait s’abriter à l’ombre d’un chêne liège, attendre le retour de la fraîcheur, laisser l’image d’Emmelle déambuler devant ses yeux. Il pourrait. Il pourrait aussi faire front, éprouver son vaillant courage, avancer en homme libre, pressentir les embruns de l’océan caresser son visage, fouler de ses pieds nus le sable inespéré, cueillir les fruits dans leur mer d’origine, ouvrir la coquille sacrée, déguster sa chair ferme et moelleuse, son corail velouté. Il pourrait.

Dans 2011

Zoé et les zoizeaux

Par Le 04/07/2011

Les zoizeaux zozos font du zèle à coup de marteau, jouent du djembé sur les chêneaux, gazouillent à tire d’ailes, zozotant dans le vent une nouvelle chanson. Zoé, énervée par ce réveil, promet des représailles imminentes. La chouette hulotte chez Mr Hulot, le hibou bout chez Mme Dugenou. Curieux verbe que bouillir, j’ai dû vérifier certaines terminaisons, le bout de « il bout » me semblait bizarre. Et là je suis tombée sur le verbe racabouillir, qui est apparemment un synonyme du précédent. Je racabous, tu racabous, il racabout, nous racabouillons de légumes, lui-même synonyme de racacuire. Zoé racacuisait une ratatouille puis caracolait en cabriolet sur la Promenade des Anglais. Les zoizeaux zozos la saluaient du haut des palmiers-horodattiers, une fois fini le temps prépayé, coup de fusil. Du plomb dans l’aile des zoizeaux zozos sans cervelle.
Zoé pourra dormir cette nuit.

Dans 2011

Manchedi

Par Le 03/07/2011

Ce dimanche penche inexorablement vers un lundi, déjà la fin d’après-midi. La courbe de fréquentation de ma blogosphère explose, sauf le dimanche. J’en conclus que je dois ennuyer tout le monde avec mes lamentations dominicales. Donc à partir d’aujourd’hui, je traiterai le dimanche comme un jour ordinaire, le rebaptisant dès à présent manchedi, pour ne pas faire de différences avec ses congénères.

Quel beau manchedi que nous offrit ce mois de juillet naissant. Nous pûmes goûter aux charmes chaleureux de rayons isothermes d’un soleil radieux, en même temps un petit vent nous insufflait l’air nécessaire pour ne pas succomber au ravage de la canicule. Un tintement de glaçons nous rappelait la fraîcheur éphémère d’une eau limpide et pure.
C’était plutôt un manchedi prometteur, mais en fin d’après-midi le ciel se chargea de lourds nuages gris. Alors, quand je vous le dis que ce jour là n’est pas fiable, croyez-moi

Dans 2011

Crépin's

Par Le 02/07/2011

Hier mon petit écrureuil m’a gentiment cloué le bec ! Il me rappela sans ménagement que je m’inquiétais du destin d’un pirate imaginaire. Les animaux peuvent être cruels parfois ! Pourtant je l’aurais bien vu dans ce décor, mon Crépounet de pirate de rivière. En fait, je le vois arriver au loin, il s’est lui aussi procuré une Barley, mais l’a customisé à ses propres effigies. Guidon composé d’une cuillère à soupe et d’une fourchette en inox, selle en cuivre, accélérateur en téflon et batterie de casseroles à l’arrière pour le bruit sourd et mélodieux. La vigie est constituée d’une pied de mixeur retourné, sur lequel Bertrand le Corboquet se plait à corboqueter. Les Ragon’s et les Din’s essaient d’entretenir les meilleures relations avec le pirate, car s’il s’énerve, il fait tellement de vagues que toutes les équipées tombent à l’eau.

Crépin et son corboquet s’étaient servis de l'occasion pour faire leur retour à Villégaillant, après de longs détours dans les méandres de la rivière Tutrappelles. Ils ne savaient pas encore si les habitants accepteraient leur présence, mais ils ressentaient tous deux un besoin vital de fouler à nouveau le sol natal. Bertrand en profita pour poser une question qui le tarabustait depuis des années.

-Crépounet tu m’avais promis que quand je serais grand tu me révèlerais le secret de ma naissance. Je crois que j’ai l’âge maintenant, non ?

-Pas encorre, pas encorre mon poussinet, il te reste encorre des morceaux de coquilles sur la tête.

-Là je suis trop jeune mais ensuite tu me traites de vieille volaille. De toute façon, si tu ne me le dis pas, j’irai enquêter par moi-même.

-Et bien va, vieilles plumes, je ne te donne pas plus de 24 h pour revenir au bercail, ingrate volaille. Tu ne crois pas qu’on a autre chose de plus important à faire pour le moment, si on commence par faire du raffut ils ne voudront plus jamais de nous.

- Crôa croôa du raffut sur un rafiot !!! Bertrand fut pris d’un fou rire communicatif, ni les Ragon’s ni les Din’s ne purent y résister et jusqu’au confins du village, au lieu-dit du Pitchoun Robert, on entendait des éclats de rire fendre comme du bois blanc au soleil.
Crépin, la tête entre les mains, essayait de se retenir mais rien n’y faisait, comme si sa crétinerie était devenue contagieuse. En même temps il redoutait le verdict, lui qui en secret brûlait de revoir Bella...

Pendant ce temps, ML et Edgard crament sous un ciel de plomb, dans une atmosphère chauffée à blanc.

Dans 2011

Ragon's et Din's

Par Le 01/07/2011

Très intriguée par cette histoire de Ragons Din’s, je laissai tomber Emmelle au pied de son aimé et décidai d’en apprendre davantage sur ce club de barkers. Armée de jumelles, je m’approchai doucement. L’écrureuil m’épiait du haut d’un cognassier. Le spectacle valait le détour. Les Ragons Din’s s’étaient procurés, je me demande comment, des lunettes noires à leur taille, des blousons noirs en simili cuir, et s'étaient coiffés de bandanas ou de bonnets.

-Tu te demandes comment ils ont eu tout ça ! Murmura Mr Panache

- J’avoue que je suis curieuse de le savoir.

-La déchetterie ! Tu n’imagines pas ce que les gens peuvent jeter. Ils ont trouvé un stock tout neuf de grosses peluches à moto, de là leur est venue l’idée de l’adapter à leur lieu de vie. Les peluches, à leur taille, se laissèrent dévêtir sans problème, plutôt soulagées de ne plus avoir à porter cet accoutrement et ravies d’être sorties de la poubelle. Le reste ne fut plus q’une question d’organisation. Ils commencèrent par faire le ménage dans le ruisseau. Les rats furent priés de passer une visite médicale, les porteurs de maladie furent mis en quarantaine. Ils demandèrent à la famille Corvidez de prendre en charge un service propre de pompes funèbres, la famille Reptilius devaient gérer la surpopulation mulotine (Mr et Mme Mulot, très amoureux, faisaient à eux seuls grimper de façon inquiétante le taux de natalité), les Batracciani s’occuperaient des insectes nuisibles (ex les moustigres ). L’organisation semblait des plus idéales et des plus opérationnelles, sauf qu’évidemment, il se crée toujours des jalousies au sein d’un groupe. Quelques Ragondins dissidents décidèrent de monter un autre club et de tirer profit de tous les services rendus. Parce qu’au départ, le Din’s était un club à but non lucratif, ils acceptaient quelques cadeaux, mais ne se laissaient pas acheter.
Le 2e groupe se baptisa les Ragon’s attribuant au 1er la deuxième partie du nom, donc les Din’s. Depuis c’est la guerre, et les familles Corvidez et Reptilius, (perso, je les ai jamais trouvés bien nets) jouent tantôt le jeu de l’un ou de l’autre club, selon leurs propres intérêts.

-Ouah ! Si j’avais su qu’il se passait tout ça dans mon jardin ! J’en reviens pas ! Et vous, la famille Panache dans tout ça.

- Nous, on fournit des munitions au Din’s, noisettes, fruits, cailloux, frondes en bois de noisetier, en échange ils nous protègent des pies et des corneilles affamées. Les Corvidez honnêtes ne doivent éliminer que les corps sans vie.

-Mais comment ils font pour vous protéger si une pie vous attaque en haut d’un arbre ?

-Ils se sont assurés les services du Seigneur Héron, le marquis du Peuplier, de son nid hyper-haut perché, il surveille ce petit monde et intervient à la moindre anicroche. Et crois-moi, les autres ne font pas les fiers.

- Et Crépin qu’est-ce qu’il devient, vous le voyez parfois ?

- Si tu te souviens bien, Crépin est tout droit issu de ton imagination, c’est à toi de nous donner des nouvelles !

-Je vois qe mon petit écrureuil n'est pas sans cervelle!