Une branche d’azerolier
Plus loin l’angélus, le clocher
Arbre sauvage de mon enfance
L’église, la place de la Liberté
Petites pommes acidulées
Sur le chemin de la Croix
Un perdreau vient de passer
Les vendangeurs s’en sont allés
Dans le ciel, couleurs automnales
Du raisin à grappiller
Tourbillon de feuilles mordorées
Rouges et ocres sous le souffle glacial
Des grenades éclatées
Marin ou Cers septentrional
Une pluie en fine ondée
Dans le jardin d’à côté
Sur mon visage ébloui
Translucides gouttes de fruit
Les ronces dans les fossés
Quelques mûres desséchées
Il est l’heure de rentrer
Au terme de ma balade
Je me tourne vers la Bade
Et je la prends à témoin
Rien au monde n’est si proche
Rien au monde n’est si loin
Que l’or au fond de nos poches
La richesse de savoir où prend racine
Et la branche d’azerolier
Et le sarment de la vigne