Sable brûlant
Soleil d’acier
L’arabe et sa lame de fer blanc
Ecume bouillonnante
Bord de mer, reflets entêtants
L’arabe, l’accident
Je suis l’Etranger
Etranger à vos formes de tourment
Je suis l’Etranger
Je n’ai pas pleuré Maman
L’air saturé
Chaleur iodée
Mépris dans le regard
Coup de poignard
La mort accrochée aux semelles
La mort circonstancielle
Preuves écrasantes
Je n’ai pas pleuré Maman
Etranger ici, ailleurs
Sans regret, sans pardon
Je partirai
Sans vos dieux, sans vos curés
Et puis au fond qu’importe
Qu’importe au fond de cette geôle
D’être en vie, garder la tête sur les épaules ?
Un mauvais moment à passer
Bourreau affûte ton couteau
Ta lame d’acier brûlant
Je suis l’Etranger
Etranger à vos formes de tourment
Je suis l’Etranger
Je n’ai pas pleuré Maman
Ca y est, ma tête dans le panier
Un petit vent soufflait
Un bref courant d’air frais
La lame affûtée a caressé mon cou
Je vois le bord de mer
L’arabe arrogant
Je vois le bord de mer
Les reflets entêtants
Pas de dieux, pas de curés
Un long silence blanc
Je suis l’Etranger
Etranger à vos formes de tourments
Je suis l’Etranger
Je ne pleurerai pas Maman
N.B: d'après "L' étranger", premier roman d'Albert Camus, Prix Nobel de littérature en 1957.
Le terme "l'arabe" est employé par l'auteur lui-même et ne revêt pas de connotation raciste.