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Articles de barbaraburgos

Dans Avril 2024

Rosée

Par Le 21/04/2024

Je connais quelqu'un qui connait quelqu'un qui fait une thèse sur la rosée du matin  
Pour faire une thèse mieux vaut choisir un thème qu'on aime bien 
Et la rosée j'avoue que cela m'inspirerait
Si je devais écrire une thèse sur un sujet 
Je le traiterai à travers le prisme de la poésie 
Alors que ce quelqu'un fait des études de physique-chimie
Une gouttelette instillée par une fée au petit matin ?
Ou par un lutin qui du bout de son grelot, dépose toutes les nuits des perles d'eau 
Pour qu'au lever du jour les coccinelles viennent s'y laver et s'y abreuver 

Une coquette coccinelle 
Sur un coquelicot
Se regardait dans le reflet 
D'une perlette de rosée 
Une coquecigrue
Puisque ton sur ton 
C'était ardu 
De distinguer 
Qui de la fleur 
Qui de la bébête 
Elle en oublia 
De se laver
De s'abreuver
Si bien 
Que lorsqu'elle fut prête 
Joli insecte
Bête à bon dieu 
La rosée, elle 
Était revenue 
A l'état gazeux 

 

 

Dans Avril 2024

Léon

Par Le 19/04/2024

Le petit du paon est un paonneau
Il court d'un pas incertain 
A travers les allées du parc du château 
Il est beau 
Il n'a qu'un seul défaut, son prénom 
Il s'appelle Brandon 
Sa mère n'a pas voulu déroger 
Si elle avait cédé
Il se serait appelé Roger 
En hommage à son grand-père 
Valeureux combattant du front de libération 
Des paons élevés en volière 
Ils ont depuis, acquis la liberté 
De verdoyer dans les allées du parc du château 
Ils aiment écouter les louanges des visiteurs 
"Oh qu'ils sont beaux ces oiseaux"
Ce qu'ils ne comprennent pas 
C'est pourquoi tout le monde les baptise Léon
Le comportement humain est curieux parfois 
Le bipède crie "Léon, Léon" en simulant une démarche de gallinacé 
Pour tenter de les approcher
Brandon accourt au moindre son
Mais il n'a pas encore toutes les plumes pour la parade
Et les gens disent "oh regarde la petite pintade"
Vexé comme un pou
Il tente de s'envoler et trébuche 
Il part alors creuser un trou 
Et faire l'autruche 

Cette histoire n'a pas d'autre morale que de bien faire attention au prénom donné à son garçon 
Si l'habit ne fait pas le moine, le prénom lui accompagne son propriétaire du premier à son dernier jour sur terre 
Il était aussi question de la cousine Bernadette la pintadette et du cousin Bruno le dindonneau mais ils n'eurent pas l'heur d'apparaître dans l'historiette !

 

Dans Avril 2024

Des haies sans houx*

Par Le 18/04/2024

Les arbres poussent plus haut 
Que la limite autorisée 
Ils dépassent ils dépassent 
Ils vont percer le ciel 
Du bout de la branche la plus élevée 
Peut-être crever les nuages
Alors l'eau se mettrait à dégringoler 
Un déluge incontrôlable 
Une fin du monde assurée 
C'est pourquoi il faut tailler 
Tout ce qui dépasse 
La limite autorisée 
Les plus hautes branches
Des arbres qui prennent leur liberté 
Ceux qui taquinent les nuages 
Sans vouloir les faire pleurer
Leur rêve, atteindre les étoiles 
Ne plus avoir de limite imposée 
Quelle drôle d'idée pour un arbre
De devenir une haie

 

*https://www.facebook.com/share/v/HuWw7GKWxAGpVTxV/

Dans Avril 2024

Ici, ailleurs

Par Le 17/04/2024

Quand je suis ici 
Je rêve d'ailleurs 
Quand je suis ailleurs 
Je voudrais revenir 
Quand je reviens 
Je prends un billet pour plus loin
Il semblerait 
Que cette insatisfaction 
Ne soit définie
Ni par la destination 
Ni la distance 
Ni le lieu de résidence 
Plutôt un manque d'apaisement 
Intérieur 
Une peur ?
Ou un besoin incessant 
De renouveau 
Une envie de découvrir 
Ce qui est beau 
Ailleurs est un peu plus loin
Qu'aujourd'hui 
Qui lui-même demain matin 
Aura fui
A quoi servent tous ces repères 
Temporels
A calculer les horaires 
De tous les trains ?
Tandis que je rêvais d'ailleurs 
Le train lui a déraillé 
Adieu la valise 
Et les projets 
 

 

 

 

 

Dans Avril 2024

Des pas

Par Le 16/04/2024

Des petites vies très bien réglées 
Pas de faux pas ni sur le côté 
Aucune surprise 
Aucune bévue 
Même l'imprévu est programmée 
Le mur d'en face 
Pour horizon 
La petite lucarne 
En guise d'évasion 

Des petites vies très bien réglées 
Pas de pas de deux ni pas chassé 
Aucun écart 
Aucune fantaisie 
Même l'inconnu est devancé 
La rue d'en face 
A traverser 
Seule aventure 
De la journée 

Pendant ce temps d'autres rêvent d'ailleurs 
De changements dans le décor 
De petites vies plus en couleur
De pas à deux ou pas chassé 
Imaginer plus loin que le mur d'en face
Un horizon plus dégagé 
Que le passage piétonnier 
Chacun choisit de traverser 
Soit sur les traits soit à côté 

Certains ont besoin de plus d'espace 
D'un sentiment de liberté 
D'élargissement du champ de vision
Leur principale source d'angoisse 
Réside dans la rue d'en face 
Dans une petite vie trop bien réglée 
Où chaque détail est programmé
Chacun choisit sa propre cadence 
Le pas de l'oie ou le pas de danse 

 

Dans Avril 2024

Maudit soit-il

Par Le 16/04/2024

Je Mallarmé de ne pouvoir écrire mon billet en temps et en heure, lorsque je vis un arc-en-ciel dans le ciel gris. Oh un Rimbaud me dis-je car je me parle souvent anglais. C'est Baudelaire coloré, c'est plus joli que de l'air transparent. De même qu'un Prévert est plus inspirant qu'un pré bleu. Et tout dépend de quel sens vient le Vian, vent d'est ou vent d'ouest. Si l'un est à l'océan, Lautréamont pellier, le nuancier sera différent. Inutile de tourner autour du Poe, hier en un battement de paupière s'est transformé en à présent, j'avais donc bien raison de Mallarmé 

Dans Avril 2024

Paille

Par Le 14/04/2024

Les pieds dans l'eau 
Le clapotis 
Chapeau de paille 
La poésie 
Les oiseaux 

Les pieds dans l'eau 
Le papotis
Cocktail à la paille 
Les amies
Les roseaux 

Les pieds dans l'eau 
La nostalgie 
Un feu de paille 
Les oublis
Les photos 

Les pieds dans l'eau 
L'embellie
Fétu de paille 
Les après-midi 
Les bientôt 

Dans Avril 2024

Star system

Par Le 13/04/2024

Je n'entrerai jamais dans la Pléiade 
C'est un fait 
J'avais pourtant rêvé de côtoyer les étoiles 
M'envoler
Chaque jour j'essaie de gravir une marche
M'élever 
Un peu plus haut que le plancher des vaches
Sans succès 
C'est que je ne suis pas légère légère 
Je le sais 
Il faut trouver des subterfuges 
Des secrets 
Pour espérer caresser les sommets 
Avec grâce 
Car il advient que parfois se cassent 
En chemin 
Les espoirs comme de fragiles glaces 
Sans tain
Pourtant des reflets dans la mare
Au soir
Disent qu'il est encore temps 
De croire
Même si ce n'est pas l'océan 
Le miroir 
J'ai remisé les instants de gloire 
Au grenier 
Je n'entrerai jamais dans la Pléiade 
Qui sait ?

 

 

Dans Avril 2024

Livrez-vous

Par Le 12/04/2024

Le livre est un objet intime. 
Le premier contact est visuel, "eyes contact" en bon français ! On se laisse séduire par sa présentation, son titre, son caractère d'écriture, son illustration. On le prend alors en main. On le touche, on évalue sa forme, le grain de son papier, on le retourne pour découvrir la quatrième de couverture. On le feuillete, on hume ses parfums.
Puis on entre dans le vif du sujet, première ligne, on s'imprègne peu à peu, on le savoure, on le déguste.
Le livre alors pénètre l'âme, il se laisse caresser, parfois maltraiter. On tourne ses pages en mouillant son doigt du bout des lèvres.
Il partage souvent notre lit , se cache dans les draps, nous accompagne dans nos rêves les plus secrets.
Une fois l'acte de lecture terminé, on se sent plein et vide à la fois. On le pose amoureusement sur sa table de chevet pour avoir à portée de main le plaisir de le reprendre.
Lire, s'émouvoir, frissonner, tressaillir, réfléchir, rire, pleurer...

Dans Avril 2024

Peinture

Par Le 11/04/2024

J'écris des natures mortes
Détails immobiles dans le décor
Quand tout bouge trop vite dehors 
Le besoin de se recentrer 
Sur un point fixe, une métaphore 
De l'errance à la mélancolie 
De l'agitation à l'absence de bruit
La nature morte s'exprime en silence 
La nature morte n'en demeure pas moins vivante 
A la fois permanence et instant 
Une coupe de fruits
Porcelaine blanche
Dentelée
Sur un buffet en pin ciré 
Une orange, un citron, une pomme rouge
Quelques noix autour 
Le petit matin diffuse une lumière de velours
Chaque jour est fait de drame ou de beauté 
De grandeur de décadence 
Le plus souvent de petits riens 
Du quotidien 
Une coupe de fruits immobile
La porcelaine est imputrescible 
Son contenu promis au déclin 
J'écris une nature morte
Aujourd'hui, à cette heure 
Pour me souvenir de ces fruits
De leurs contours
Dans le petit matin d'une lumière de velours 

 

 

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