Articles de barbaraburgos
Ma vie à cloche-pied
Le premier décembre était un jour parfait pour reprendre la culture de mon motager, écrire des poèmes à clochepied, des poèmes boiteux à présent, puisqu'un bout d'os à décidé de s'arracher de sa malléole mère et de mener une vie automne, reduisant par là même la mienne (de vie autonome).
C'était sans compter sur la déliquescence de la pendule, ces heures qui filent promptement sans que l'on ne comprenne où elles ont disparu.
Je n'irai pas à la recherche du temps perdu, la démarche a déjà été exploitée avec talent (bien que je ne sois jamais parvenue à m'en rendre compte par moi-même, un jour peut-être).Je voudrais juste ne plus perdre une miette du temps qui reste.
Longtemps je ne me suis pas couchée de bonne heure, longtemps j'ai été insomniaque, je le suis encore un peu parfois. Longtemps j'ai gaspillé mon temps en choses vaines.
J'observe Mémé, elle se met en veille. Elle ne veut pas avouer qu'elle dort, que la vie se retire peu à peu. Elle s'intéresse encore aux rayons du soleil qui viennent la réchauffer à travers la vitre, à la huppe sondant la terre de son bec acéré, au programme télé qu'elle ne regardera pas parce qu'elle ira se coucher. Mémé se met en veille, ses mouvements se font lents, ses paroles rares, ses envies discrètes. Elle n'a plus très faim, elle n'oublie pas mais elle ne sait plus très bien. C'est que le début de sa vie est loin. Les souvenirs deviennent flous. Elle n'a pas de photo de son enfance. En l'interrogeant, elle se rappelle d'un épisode où à trois ans elle est tombée dans un ruisseau. Elle me cite le nom italien de ses voisins de l'époque. Puis elle se tait. Elle se met en veille, économie d'énergie. Un jour les batteries cessent de se recharger.
J'ai des souvenirs de Joséphine me promenant dans une grande poussette bleu marine. Joséphine c'était la mère de mémé. Deux siècles et un millénaire nous séparent de sa date de naissance ! J'ai grandi sous les regards doux et bienveillants de ces deux polonaises au grand coeur.
Je me souviens des brisures de marrons glacés, bien meilleurs que des brisures d'os. Il advient que les pieds se cassent et offrent un temps de répit. Réapprivoiser la lenteur, s'attarder sur une mésange venue picorer dans la mangeoire suspendue à l'olivier, siroter un thé aux fleurs de cerisier. Perfect days. Tant de livres à lire, tant de mots à apprendre, une vie à cloche-pied est finalement plutôt agréable
C'est un billet sans pied ni tête.
Il faudrait
Il faudrait qu'il pleuve doucement
Que la pluie imprègne la terre
La nourrisse profondément
Il faudrait qu'il pleuve longtemps
Que la pluie lave notre peine
Qu'elle devienne un onguent
Il faudrait qu'il pleuve souvent
Pour cultiver la tendresse
Cette fleur des vieux amants
Il faudrait qu'il pleuve maintenant
Face à cette sécheresse
Raviver les sentiments
Ma saison préférée
L'automne
Saison préférée
S'il en fallait une
S'il faut les couleurs
S'il faut la fraîcheur
Quand les sous bois bruissent
Que la pluie s'infiltre
En gouttes de musique
La trace de nos pas
S'imprime dans la terre
Ce qu'il faut de sel
Ce qu'il faut de temps
Ce qu'il faut de sagesse
Pour sublimer l'instant
Alchimiser le quotidien
Transformer
La lumière du matin
En heures dorées
L'automne flamboie
Quand les sous bois bruissent
Les biches aux aguets
Franchissent les fossés
Les champignons poussent
Les fougères s'agitent
Douceur de la mousse
S'il faut les couleurs
S'il faut la fraîcheur
L'empreinte de nos pas
Le sel de la terre
L'étreinte de tes bras
A l'orée du bois
Une belle éclaircie
Alchimie
Transformer encore
Les minutes de plomb
Précieuses heures d'or
Printemps des poètes: la poésie volcanique
Je
Lave
Rouge
Noire
La terre éventrée
Vomit ses sacrifices
Je
Lave
Incandescence
Ténèbres
La terre bouillonne
Jaillissement, extase
Je
Lave
Séisme
Éruption
La terre à fleur de peau
Le cratère libère ses passions
Je
Lave
Mes mots
Mes douleurs
Au cœur de la terre
Un magma magnanime
De la prose
Des rimes
Atelier d'écriture du 8/04
Sens dessus dessous
J'entends le froid dehors
J'entends le point du jour
Dans l'air sauvage
Des reflets bleus de glace
En pointillé autour
Les traces du silence
L'empreinte d'une senteur
Je caresse les fragrances
Effleure le bonheur
J'entends le froid dehors
J'entends le point du jour
Une liberté sauvage
Le chant du feu autour
Pointillés dans la glace
Les reflets du silence
Dans un effleurement
Caressent les fragrances
Promettent des toujours
Ordre de grandeur
Des gens longs posent des jalons
Des balises
Le long des routes
Où des gens longs
Tirent ou poussent des valises
Pour partir
Loin
Fuir les jalons
Longue déroute
Le long des routes
Des gens courts
Courrent à contre courant
Concourant
Pour une course
A contresens
Un non sens absolu
Dans une cour à l'abri
Adieu gens courts ou longs
Sans jalons ni balises
Et adieu la valise
Figure de style
Roma
Amor
Les heures d'attente
Différents décors
Les rencontres
Sur les quais de gare
Hasards
Roma
Amor
Des anagrammes
Anacycliques
Les voyages
Nouvelles perspectives
Bagages
Roma
Amor
Étincelles dans les yeux
Brillance de l'or
Souvenirs gravés
Retrouver dans l'ordinaire
Le même effet
Venise
Venise sous la brume
Une maison polyglotte
Des verres, des regards
Bientôt des au-revoir
Parcours de vie
Centre du monde
Ici
Venise sous la brume
Une maison à l'abri
Des verres, des rencontres
Bientôt d'autres envies
Divers projets de vie
Autour du monde
Ici
Venise sous la brume
Une maison, un après-midi
Des verres, des espoirs
Et bientôt des revoir
Des amitiés se lient
Dans ce petit monde
Ici
Couleurs
Les couleurs sont absolues, le rouge est feu, incandescence, le bleu profond, glacial. Les tableaux se complètent, le rouge palpite, le bleu lénifie les ardeurs. Dans tous, les traces, sillons de vie, lignes de faille, ombres errantes, un tourbillon dans lequel on plonge avec délice. Quel est donc le secret d'une telle puissance, une formule d'alchimiste ? Il y a eu le noir Soulages, le bleu Klein et maintenant la couleur Lhermet
Métro nomme
Je t'archive
Rue Rambuteau
Tu t'éclipses
Dans le métro
Tu me plantes
Rue des Rosiers
Je te laisse
Sur le Carreau
Rue du Temple
Sur le trottoir
Cité Dupetit-Thouars
Je ne serai pas
Fille du Calvaire
Un autre Sentier
Pour prendre l'air
Un peu plus loin
Bonne Nouvelle
Le ciel est plus clair
Sur les Grands Boulevards
Se dire au-revoir