Articles de barbaraburgos
Procrastination
Tous les jours je procrastine
C'est la seule chose enfin
Que je ne remets pas à demain
Je le fais en temps en heure
Dès que le réveil a sonné
Quelques minutes de plus au lit
Dehors il fait encore trop nuit
Quand je pose un pied par terre
Je me dis que j'aurais mieux fait
D'élucider le mystère
De ce rêve inachevé
Ainsi toute la journée
Je repousse le moment
D'accomplir ce que je devrais
Croyez-moi c'est agaçant
La pile de papiers grandit
Dans l'eau les grenouilles coassent
La poussière s'alanguit
Moi je bulle sur la terrasse
J'écris de la poésie
Quand soudain je me décide
A me mettre à la tâche
J'aperçois une fleur splendide
A admirer sans relâche
Et voilà que le soir tombe
Déjà une journée passée
A présent il fait trop sombre
Pour commencer un chantier
Demain à n'en pas douter
Je vais encore procrastiner
Ce n'est pas toujours que je veux
Mais c'est ce que je fais le mieux
Ville
Tous ces humains aux fenêtres
Ceux dont on ne sait rien
Ceux qu'on rencontrera peut-être
Avec qui on fera un bout de chemin
Comment vivent-ils leur vie
Ces inconnus
Entraperçus
Depuis les rues
Par des passants
Qui se questionnent
Sur le sort des hommes
Dans la cité
Se lèvent-ils tous les matins
Avec l'envie de continuer
D'aller plus loin
Que leur balcon ou leur jardin
Préfèrent-ils vivre protégés
Dans leur quartier
Leur groupuscule
Ou veulent-ils ouvrir leur porte
Un pas vers l'autre
Sortir de la bulle
Tant d'inconnus
Qui se côtoient
Parfois se frôlent
Mais ne se parlent pas
Tant de solitude
Sous bien des toits
D'incertitudes
Qui ne se voient pas
Tous ces humains aux fenêtres
Une rencontre
Peut-être
Elle et lui
Le soleil luit
La lune aussi
Il luit
Elle luit
Et l'oiseau
Vole à tire-d'elle
De toutes ses ailes
Après minuit
Il se déplace
Dans la nuit
Vers une île
Où le soleil luit
Il cherche peut-être
A fuir sa vie
Son ciel
Où la lune
Elle
Est témoin
Des choses qui fuient
Et qui s'enfuient
A tire-d'aile
Sur un oiseau
De paradis
Qui lui n'est ni
Un coq en pâte
Au fait des choses
Si délicates
Ni un oiseau en fer
Au faîte d'un clocher
Une girouette
Très haut perchée
Le soleil luit
La lune elle
Finit sa nuit
Et va se coucher
De l'autre côté
De l'hémisphère
Direction indiquée
Par un oiseau en fer
Une île au paradis
Où le soleil hèle
Où la lune luit
Rendez-vous
Je ne sais pas dans quelle gare
Ni sur quel quai de métro
Dans quelle rue
Dans quel bistrot
Par quel hasard
Tu m'attendras
Quelque part
Je ne sais
Ni le jour
Ni l'heure
Ni la station de métro
Dans quel port
Dans quelle gare
Opérera le hasard
Par beau temps
Ou par brouillard
Tôt le matin
Tard le soir
Tu m'attendras
Quelque part
Je ne peux pas te dire où
Ni sur le quai de quelle gare
Aura lieu le rendez-vous
Tu m'attendras
Quelque part
Je viendrai de n'importe où
Nous monterons dans un train
Destination au hasard
Dans une gare
Ou plus loin
Tu m'attendras
Quelque part
Psittacisme
Un stock de paysages
Un stock de mots
Collage
Des feuilles scotchées aux arbres
Des oiseaux
Un toucan
En tous cas
Trouve son camp
Un ara
Sans arrêt
Vole bas
Un papagayo
Quelle pagaille
Dans les mots
Canopée
Tout en haut
Canapé
Bien au chaud
Les feuilles ne collent plus
A la cime des arbres
C'est l'hiver qui se prépare
Le désert des Tartares
Un chocolat un kouglof
Les aventures de Michel Strogoff
Tourbillons
De l'automne
Les mots tombent
Emmêlés
Sibérie
Sidérée
Les feuilles de papier
Tombent aussi
Il n'y a pas de perroquet
En Russie
Des cosaques
En casaque
Des paysages en stock
Des valises de mots
Et des trains en partance
Pour Vladivostok
Décompte
Ce qui est
Ce qui n'est pas
Ce qui n'est plus
Ce qui sera
Les lettres perdues
Les aléas
Les mots de trop
Ou les mots tus
Chaque jour s'écrit
Dans un haïku
Dix-sept syllabes
Pas une de plus
Extraire des heures
La poésie
Même si l'instant
Se teinte de gris
Il faut de l'ombre
Pour apprécier
Une grande clarté
Il faut de la pluie
Pour abreuver
Les sources taries
Ce qui était
Ne sera plus
Mais ce qui est
Garde parfois
Un goût troublant
D'éternité
Dans une minute
Soixante secondes
Pas une de plus
Flamants et vallons
J'ai vu des flamants roses
Bleus
Dans un ciel jaune
Radieux
J'ai vu avec mes yeux verts
Des fragments de lumière
Le spectre d'un rayon
Tout au bout de l'horizon
Les flamants roses
Bleus
Au-dessus des vallons
Dansaient tous deux par deux
Puis dansaient tous en rond
"Comme les flamandes
Qui dansaient sans rien dire
Aux dimanches sonnants
Parce que les flamandes
Ça n'est pas causant"
J'ai vu tout ça de mes yeux verts
De mes yeux vus
Et je n'avais pourtant rien bu
Auxiliaires
Être en vie
Avoir envie
Je suis ou j'ai
Tout à côté
Debout couché
Très bien assis
En mouvement
Ou à l'arrêt
Les pulsations
Rythment la vie
Les émotions
Insufflent l'envie
Soit le contraire
Selon l'auxiliaire
J'ai ou je suis
Ce grain de folie
Cette étincelle
Eau de mirabelle
Alcool de vie
J'irai je vais
Sur les chemins
Plus de frontières
Aux lendemains
Une autoroute
Un autobus
Une seule goutte
Un petit bonus
Après les doutes
Avoir envie
Debout assis
Juste être en vie
Flaubert et Stendhal
Vertiges
Face à la cathédrale
Syndrome de Stendhal ?
Les bras ballants
Le front brûlant
Madame Bovary
S'est enfuie
Est-il la preuve de Dieu
Cet édifice de pierre
Elancé vers les cieux ?
Un temple expiatoire
Faut-il donc être fou
Pour croire
Que l'homme se situerait
En dessous
D'une entité divine
Seules ses mains
Ont bâti le sublime
Grandeur étourdissante
Dans les moindres détails
Les couleurs insolentes
Du vitrail
Vertiges
A la verticale
Madame Bovary se fige
Le syndrome de Stendhal ?
Maé Balcony Barcelona
Sur un balcon
A Barcelon
Y'a un petit peu
Du monde entier
Des jeunes des vieux
Des enjoués
Idéalistes
Contemplatifs
Simples touristes
Admiratifs
On a balcony
In Barcelony
On parle anglais
Les rires fusent
Dans l'air léger
Le thé infuse
En brésilien
En javanais
Les bruits du monde
Dans son entier
Una balcona
En Barcelona
Vue dégagée
Sur l'avenir
Morceaux du monde
A parcourir
Conjugaison
Du verbe ir
Ser y estar
En devenir
Sur un balcon
A Barcelone
Ailleurs ici
Autour du monde
Quelques paroles
En espagnol
Une rencontre avec Maé
Et de l'espoir
En cette part
D'humanité