Articles de barbaraburgos
Herméneutique
Eve rêve
For ever
Adam rêve
Faux rêveur
Une pomme
En travers du gosier
L'Eden ne tient pas ses promesses
Eve cruelle traîtresse
Elle veut sans artifice
Goûter à tous les fruits
Du Jardin des Délices
Elle s'enfuit
Sur le panneau central
Savoureuses bacchanales
Avant l'enfer et ses supplices
Eve rêve
De croquer la pomme
D'autres hommes
Faux rêveur
Adam somme
Sa moitié
De lui jurer fidélité
Cette ébauche
Par une volonté christique
Issue de sa cage thoracique
Il ignorait que Jérôme Bosch
Dans son élan artistique
Lui offrirait multiples tentations
Adam voudrait
Lui faire entendre raison
Il prie Dieu
Et tous les saints de la création
Mais Eve continue de rêver
Aux fruits qu'elle n'a jamais goûtés
Adam est dégoûté
Il s'arme d'un trident
Et empale le serpent
La métaphore mise à mort
Il espère récupérer
Ce que le Saint Père
Lui avait donné
Mais Eve rêve de s'envoler
Pas vers Adam
Faux rêveur
Trop plombé
De vanité
Vers ailleurs
For ever
Si Dieu avait été farceur
Il l'aurait baptisé Carrie
Et on aurait bien ri
Au bal ils auraient dansé
Des danses endiablées
Mais Dieu n'est qu'un facteur
Il délivre des messages
Pour nous délivrer du mal
Eve n'a pas été sage
Elle sera privée de bal
Détracteurs
Des tracteurs jettent des tracts dans des champs de bataille
Se battre vaille que vaille contre l'affront national
Limitée en action je veux bien militer en chanson
Sans élection est-ce utopique
De créer son propre parti poétique ?
Je suis partie en campagne
Des lecteurs de montagne
Ou l'inverse
Liberté de pensée
L'ivresse des hauts sommets
Sur les frontispices
S'ouvrent des précipices
Des gouffres où s'engouffrent
La haine du prochain
Chacun sa miette de pain
Sur les paliers plus de bonjour au voisin
Dans les bistrots les drapeaux battent leur plein
Couleurs primaires
L'arc-en-ciel devient précaire
Dans les pintes de bière grégaires
Naguère des guerres
Au nom de convictions sectaires
Il serait temps qu'un papillon
Sans contredanse se dresse d'un bond
Face à l'ignorance poétique
Des mots et de leur douce musique
Peuples de la terre
Unissez-vous
Contre les slogans délétères
Restez debout
Des bouts rimés pour tout projet
Des mains tendues
Du pain perdu et retrouvé
Entre copains
Des miettes ou des cailloux sur le chemin
Elle sera longue la route
Embouteillages du mois d'août
Le 14 juillet insuffle le doute
Sur le fronton des mairies
Les devises ont pâli
Et les lettres se dévissent
Quand les soirs d'été finissent
Rimes en août
Quand les doutes s'égouttent
En flaque sur la route
Il faut coûte que coûte
Rester à l'écoute
Quand les doutes déroutent
Vers la banqueroute
Il faut somme toute
Continuer les joutes
Quand les doutes s'encroûtent
En strate sous la voûte
Il faut au mois d'août
Appuyer sur reboot
Quand dans la tête c'est Beyrouth
L'air chargé d'une odeur de mazout
Il faut mettre ses doutes en soute
Par les cornes prendre le mammouth
Quand les doutes s'égouttent
Faire que la vie froufroute
Les pires souvenirs se floutent
Dans un verre de vermouth
Chloé poésie
Explosion des mots
Quand Chloé s'émeut
Au delà des sons
Parée d'un stylo
Des coins de ciel bleu
Transpercent l'horizon
Chloé poésie
Quand le monde rétrécit
Des rimes hasardeuses
Au fil de sa vie
Plus ou moins heureuses
Chloé réfléchit
Milieu de la nuit
Quand les yeux ouverts
Elle convoque en vers
Des lettres colorées
Toutes éparpillées
D'un geste de la main
Chloé les rassemble
Au petit matin
Elle les met ensemble
Une union sacrée
Les mots sont encrés
Une teinte noire
Empreinte de secrets
L'heure de la victoire
Ne sonnera jamais
Chloé de mémoire
Ignore le succès
Des mots illusoires
Chloé vocalise
Dans l'égo du soir
Elle fait ses valises
Referme le tiroir
Ce qu'il faut d'espoir
Pour que l'aube luise
L'espace d'un regard
A l'aide d'une plume
Tombée d'un canard
D'un revers allume
Une flamme dans le noir
Mille feux d'artifice
Dans les interstices
Et Chloé s'égare
Parmi les feuillets
Tant de mots hagards
Des romans de gare
Si vite effacés
Chloé persévère
Ou Chloé perd pied
De ses mots ses vers
Que restera-t-il
Infime tas de cendre
Une vie sur le fil
Le long des méandres ?
Avoir été
Tant de mots à inventer
Pour un sourire partagé
Un échange de baisers
Tant de mots à réécrire
Pour l'éclat de ton sourire
La douceur de tes baisers
Pourtant dans ce monde ivre
Peu de place pour les sourires
Temps compté pour les baisers
Pourquoi faut-il que sous le givre
Les mots restent prisonniers ?
Tandis que les heures s'étirent
Se rapprochent de l'arrivée
Mais que reprocher au pire
Si ce n'est d'être privé
De tous les mots à écrire
De nos baisers partagés
De la douceur des sourires
Par les belles soirées d'été
Poulailler song (sorry Souchong !)
Une poule se prenait pour un lapin
Ce n'était pas très malin
Elle rêvait tout en dedans
Depuis longtemps d'avoir des dents
Et quatre pattes pour gambader
Dans les herbes folles des prés
Elle lorgnait sur le clapier
De son collègue de quartier
Pensant qu'il serait plus doux
Que son poulailler d'acajou
Elle ignorait la nigaude
Que partout le renard rode
Qu'il croque sur son chemin
Et la poule et le lapin
Que le sort de son voisin
N'est pas meilleur que le sien
Que même les plus rusés
Finissent par dérouiller
Poule rousse ou blanc lapin
Le plus sage est d'accepter
Sa condition d'être, serein
Qu'en serait-il du serin
Si pour une quelconque raison
Il voulait devenir pinson
Cheminement
Les espoirs sur le chemin
Se cueillent d'une seule main
Se recueillent un peu plus loin
D'un mouvement incertain
Un caillou dans la chaussure
Combien de pierres pour un mur
Et de mots dans un murmure
Au milieu des ronces les mûres
Apparaissent sous le soleil cru
Des lumières incongrues
Dessinent les ombres nues
D'une branche biscornue
Les espoirs sur le chemin
S'attrapent d'une seule main
Défilent en rang sereins
Et avancent vers demain
La relève
La nuit est tombée
Fracturée en mille morceaux
Des fragments illuminés
Scintillent au-dessus des eaux
Les esquilles dans le ciel
Brillent quand le noir s'installe
Multitudes de petits soleils
Répondant au nom d'étoiles
La nuit est tombée
Mais rien ne dure ici-bas
Au bout de l'obscurité
Une lumière s'allumera
La fracture sera réduite
Déjà au loin l'aube poind
Et les sombres heures en fuite
Disparaîtront au matin
Dans la clarté silencieuse
A l'issue d'un dernier rêve
Des minutes délicieuses
Tandis que le jour se lève
Cersitude
Le vent du nord
Souffle souffle
Et dans l'envers du décor
Les mots pudiques se camouflent
Derrière des poussières d'or
A l'abri sous les tonnelles
Au loin passe une hirondelle
Les nuages se défont
Dans les rimes d'une chanson
Le vent du nord
Siffle siffle
Il envoie dans le décor
Virevolter tous les sylphes
Témoins des paroles d'or
Sous les branches des sycomores
La fauvette des jardins
S'étourdit de quelques grains
Dans l'aube claire des chemins
Le vent du nord
Gronde gronde
Dans le décor plane l'ombre
D'une pensée vagabonde
Par les airs ou par les ondes
Toutes ailes déployées
Elle s'élance dans les allées
Et finit par s'envoler
Vers de contact
Un verre de poésie
Des Alcools d'Apollinaire
Cocktails au Djinn
Pour une Saison en enfer
De la poésie en flacon
Des rimes rouges d'Aragon
Tout au fond des yeux d'Elsa
Saturniennes Illuminations
De la poésie en tonneau
Des voyelles de Rimbaud
Enivrez-vous à votre guise
Quand surviendra l'Heure Exquise
De la poésie en barre
Des Paroles de Prévert
Une fourmi traînant un Char
De Fureur et de Mystère
Un verre de poésie
Le contact est établi
Je convoque tous les poètes
Ce soir on fera la fête