Articles de barbaraburgos
Le loup et l'agneau
- J'ai une faim de loup, dit le loup, je mangerais bien quelques brebis et deux ou trois agnus dei
- Je ne le permettrai pas, dit le berger, je suis le seigneur de ces prés d'herbe fraîche où tu aimes te reposer
- Il me faut pourtant me sustenter, je ne peux point vivre d'oisiveté dans ton oasis de pureté
- Tu pourrais choisir de devenir végétarien à végéter comme tu le fais et brouter dans ces verts pâturages toute l'énergie dont Dieu nous gratifie
- Je suis athée, tu avais zappé ?
- Zaté ? Kézako ?
- Ze crois pas zau divin, en fait ze crois zenrien (il s'était mis à zozoter subrepticement)
- Je savais que toi et les tiens n'étiez pas des zambiens, mais des zatés j'ignorais. Tu n'es même pas un petit peu zoroastrien ?
- Zenrien je te dis
- C'est pour ça que tu n'as aucune idée de la différence entre le mal et le bien ? Que tu plantes tes crocs dans n'importe lequel de mes moutons ou de mes agneaux ?
- Ça n'a rien à voir, je n'ai pas besoin d'un dieu pour m'indiquer le pire et le mieux. De toute façon Dieu est mort, tu ne le savais pas encore ?
- Dieu est éternel. Mais s'il était mort, ça prouverait bien qu'il a existé
- En attendant, moi j'ai toujours aussi faim. Et si ton dieu a existé, c'est ainsi qu'il m'a créé, doté de crocs à planter dans ton troupeau. On ne peut pas aller contre sa nature
- Ah c'est pratique, ainsi tout serait permis
- Tu m'ennuies à présent
Et sans autre forme de procès, le loup croqua le troupeau et son berger, un loup affamé en valant deux, puis s'en fut siffler là-haut sur la colline avant d'aller rejoindre son Hermine dans les vastes steppes occidentales.
Moralité: il ne faut pas philosopher avec un loup qui a la dalle
Des sens
Sidération
Je suis parcourue
D'un long frisson
Une vague chaude
De sensations
Vibration
Une corde de violon
Caresses de l'archer
Sensuelle mélopée
Au son des voluptés
Inspiration
Sous le zéphyr
Réminiscences
Jaillisent les souvenirs
Dans les cinq sens
Délectation
Du bout des lèvres
Ecumes salées
Toute la fièvre
D'une enivrante suavité
Irisation
Les pupilles dilatées
Entrevoient l'étincelle
Mille nuances colorées
De fragments d'arc-en-ciel
Patchwork
L'organdi
C'est joli
Son léger
Draperie
Un voile
Sur le temps
Moments
Choisis
Indigestes
Tourments
Quand de l'est
Bruit le vent
Le coton
C'est moelleux
Vertueux
Blanc poinçon
Pureté
D'un billet
Souvenirs
En dentelle
Sous le sceau
Du secret
Au plaisir
Mademoiselle
La soie sauvage
C'est l'apanage
Une étoffe
De mariée
Robe
Froissée
Faire-part
Raturés
L'aube éclaire
Une page
Délètére
S'est tournée
Le tissu
Cutané
Peau velours
Satinée
Un batik
Exotique
Métissage
Des mots
Tricotage
Calicot
Une voile
Un bateau
Robot tique
Je ne suis pas un robot
J'ai cliqué trois fois
Sur des vélos
Coché au bon endroit
Je me sens plus humaine
Ma foi
Que cet outil moderne
Qui pourtant me promène
Dans des contrées
Sans loi
Me fait voir du pays
Sans sortir de mon lit
Il veut la certitude
De mon humanitude
Une autorisation
D'accéder
Aux options
Paradis cathodique
Exit la religion
Jésus n'est plus légion
Marchands du temple
De la surconsommation
Des pommes en exemple
Fruits du péché originel
Gratifiés de pixels
Nouveaux dieux
Dans les cieux
Je ne suis pas un robot
Je suis vraie
Bien en chair
Pas une réalité
Virtuelle
Je ne vénère
Pas plus les nouvelles
Que les anciennes divinités
Pour cette faute
Je serai châtiée
Mon écran
Vient d'annoncer
Une fin du monde
Dans douze secondes
Mais je ne suis pas un robot
J'ai cliqué sur trois vélos
Preuve de mon humanité
Je sais enfin différencier
Le bon grain de l'ivraie
Cyanotype
Un type bleu
En jeans
Une photo
Indigo
Denim
Un type bleu
Monochrome
Négatif
Supplétif
De l'homme
Un type bleu
Anachronique
Un cliché
Décalé
Charismatique
Un type bleu
Photosensible
Une pellicule
Au crépuscule
Inaccessible
Un type bleu
Qui s'étiole
Un portrait
Dégradé
Au vitriol
Un type bleu
Anarchiste
De profil
Sur le fil
De l'artiste
Un type bleu
En jeans
De trois-quart
Aux beaux-arts
De Nîmes
Un type bleu
Cyanotype ?
Sous les gouttes
Tous les doutes
Se dissipent
SDF.
Vivre sans toit
Homeless
Si tu me laisses
Aux abois
Sans adresse
Divaguer
Je me perdrais
Vivre sans toit
Footloose
Si tu me lâches
Dans les bois
Un soir de blues
Sans attache
Je tomberais
Vivre sans toit
Nomadic
Si tu m'expliques
Sans émoi
Comment sans toi
Loin de ta voix
Je survivrais
Vivre sans toit
I'm not mad
Si tu me persuades
De l'impossible
De cette idylle
A domicile
Je comprendrai
Vivre sans toit
For ever
Si ce n'est plus l'heure
Il restera
De cette histoire
Tant de douceur
Je m'en souviendrai
Et si un jour
Du futur
Ou du passé
Le retour
Nous souriait
Si de nos sorts
L'ironie s'inversait
Vivre avec toi
Home safe
Si changement d'adresse
Bien à l'abri
Sous tes caresses
Un nid douillet
Je m'endormirai !
Electrocardiogramme
Tes petits cœurs
Ne m’écœurent pas
Ils font battre en moi
Des pulsions créatrices
Au rythme de tes messages
Pulsations tentatrices
Malgré le décalage
Je t'écris à cœur ouvert
Sous inspirateur naturel
Contractions systoliques
A la lecture de tes mails
Au rythme de tes mots
Pointes paroxystiques
Un souffle de renouveau
Je veux t'apprendre par cœur
Compenser toutes les peines
Tant qu'il est encore l'heure
Sans que les plaies ne saignent
Au rythme de nos artères
Fibrillations ventriculaires
Sans déveine pulmonaire
Tu me mets du baume au cœur
Pure bouffée d'oxygène
Un soupçon d'adrénaline
Réanime mes poèmes
Au rythme de nos thèmes
Hypertension sanguine
Quand tu me dis je t'aime
Apocope
Pour la fête du taf, je ferai le minim en explorant une nouv tendance à parler troncat.
Ce mat je suis allée à la boulang acheter un pain tranché. J'ai ensuite élagué quelques branches d'arb qui poussaient zarb avant de raccourcir les brins d'herb dans le pré. Et comme on ne fera pas de l'avant un après, j'ai profité de l'inst en buv une coupe de champ langoureusement installée sur mon canap. J'aurais pu perdre la tête, j'ai pas été décap. Je vais pas en faire un dév, c'était un mom de rêv, mais la clochette a sonn, c'était même pas mon phon, c'était celle du mug, du brin du 1er mai, qui coupa court à mes épanchements, abrégeant ainsi l'instant.
Faut pas sortir d'une école d'ing pour parl commak mais pas sûr que j'en fasse une poés même si tel était mon dés.
Je vais donc écourter ce massacre de mots à l'apocopeuse et vous souhaiter un joli mois de mai, un brin pluvieux en ce premier
Cadavre exquis
Le cadavre exquis est un jeu graphique ou d'écriture collectif inventé par les surréalistes, en particulier Jacques Prévert et Yves Tanguy, vers 1925.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cadavre_exquis
Pourquoi Déborah aborda Théodore, alors que dehors la Lune d'or se reflétait sur les corps ?
Dorothée voulait aussi goûter aux charmes flous des voluptés. Théodore était d'accord mais saurait-il toutes deux les contenter ? Sous des abords timides, il cachait un cœur torride, Théodore torréador sans mise à mort.
A la dérobée il donna rendez-vous à Dorothée, et leur rencontre déborda en une effusion de sentiments fous. Puis ils se firent un thé, Dorothé adorait ça. Éludant Déborah, qui s'était parée d'une belle robe d'organza, Théodore partit en bateau pour à bord oublier les bobards balbutiés.
Il fit le tour du globe, dériva jusqu'au bout du monde, se bourra dans tous les bars à la mode. Il finit par perdre sa latitude aux abords du triangle des Bermudes. Mais au moins avait-il oublié et Dorothée et Déborah.
Puis un matin, il échoue sur une plage de la Barbade, il se réveille et se rappelle. C'est alors qu'à bâbord, loin très loin au large de Brest, il aperçoit Barbara !!! Épanouie, ravie, ruisselante sous la pluie. Car il pleuvait sans cesse ce jour là (mais tu ne t'en souviens pas)
Tu crois que tout Teddy ? Pas sûr si Édith l'édite en méditant sur ses anciens amants
Onirique ironie
J'aurais voulu
Que le rêve continue
J'aurais voulu
Connaître
La douceur de tes mains
Sur ma peau mise à nue
Hier n'était plus un traître
Demain
Pas un peut-être
Dans ce temps qui fluctue
Cette voix sans issue
J'aurais voulu
Boire
Jusqu'à plus soif
A tes lèvres brûlantes
Face à face
Ressourcer nos espoirs
De ces longues traversées
Où le doute s'implante
Finit par triompher
J'aurais voulu
Sentir
L'impudeur du désir
S'emparer de nos corps
A en perdre le nord
A en perdre la raison
L'espace d'une chanson
Puisque le frisson s'efface
Hélas
J'aurais tant voulu
Que le rêve continue