Articles de barbaraburgos
Petite musique de nuit
Cette musique m'enveloppe de ses bras
Je m'y enfonce moelleusement
A l'heure des pourquoi
Langoureux balancements
Cette mélodie me fait vibrer
Elle pénètre tout mon être
A l'heure des peut-être
Oscillations indiscrètes
Ces notes me transportent
Je dérive dans un état second
A l'heure des feuilles mortes
Lascives ondulations
Cette corde de guitare
Me berce d'un souffle chaud
A l'heure des trop tard
Des paroles et des mots
Cette voix de cristal
Distille un air confidentiel
A l'heure des étoiles
Une étreinte passionnelle
Ce roulement de tambour
Révèle de vains accords
A l'heure des toujours
Abandon total des corps
Panurge et ses moutons
Quand tond-on ? demande tatie à tonton
On tond quand on ne distingue plus l'horizon, quand l'herbe cache les moutons
Ah et quand tond-on tes moutons tonton ?
Quand ils fileront du mauvais coton
Ah je croyais que les moutons filaient de la laine
On tend vers la laine mais c'est coton
Ah c'est un travail de longue haleine donc
Y'a des hauts et des bas
Ah des bas de laine, c'est ça ?
Tu me coupes l'herbe sous le pied
Ah revenons à nos moutons, quand tond-on ?
Quoi, l'herbe ou les moutons ?
Les deux, tonton
On tond quand on veut, quand on peut, pas quand il pleut
Ah oui parce que s'il pleut il faut rentrer ses blancs moutons
Tant qu'il n'y a pas de brebis galeuse ou de mouton noir
Pourquoi, t'as quelque chose contre les noirs, je savais pas
Mais absolument pas, là n'est pas la question, c'est une métaphore, une expression
Ah mais t'en connais des mots, tonton
En attendant Tonton a faim*
Et quand Tonton a faim*, qu'attend-on qu'on lui donne ?
Hé bien non, quand Tonton a faim*, on lui donne du son !
Reine de Castille
Je dis Elsa
Il répond Louis
C'est déjà de la poésie
Le début d'un récit
Une correspondance
Rendez-vous évident
Sans concordance des temps
Je dis Elsa
Il dit poème
C'est déjà un je t'aime
Le prélude d'une romance
Une fatale attirance
Rencontre originelle
Sans accord au pluriel
Je dis Elsa
Il répond anagramme
C'est déjà trois fois Elsa
La fin en filigrane
Un choc par inadvertance
Intense collision
Sans conjonction de coordination
Du beau linge
Nous voilà dans de beaux draps
Je préfèrerais sans
Exaltation des sentiments
Plus besoin de vêtements
Même les dessous sont superflus
Quand la passion prend le dessus
Nous voilà dans le pétrin
Tout se mélange
Nos bouches nos doigts nos mains
On se déguste on se mange
Plus aucun tabou
Quand les sens sont sans dessus dessous
Nous voilà en mauvaise posture
Attention aux courbatures
Paroxysme des corps
Extastiques accords
Au-dessus en dessous
Le meilleur de nous
C'est pas que...
Une fausse joie est-elle une vraie peine ? Une fausse route, un vrai détour ? Errare humanum est. La culture c'est ce qui reste quand on a tout oublié. Qui a bu est bourré.
Des lieux communs, fausses communes ? Mirages à l'horizon. Avions. Mur du son. Pavés dans la mare. Cygne noir. Biais cognitif. Clavier intuitif ? Ecriture automatique. Mitraillette. Cadavre exquis. Les surréalistes à Paris. La Seine peine à couler sous les ponts cadenassés. Les pênes des portes sont grippées, PCR positif ? Raisonnement approximatif. Avec des "if" on mettrait Paris cyprès. Mais là ça va trop loin. Les pennes seront trop cuites comme la terre de Sienne, tommettes couleur brûlée, une terrasse rouge carrelée. Des ne pas qui résonnent quand Dame Carcas sonne la résurrection.
Et Moaï, c'est Pâques je me rapa nui en votre compagnie mais j'ai prévu de Cook une île flottante, puis horizontalité sur une chilienne ensoleillée. My life is not a dés Easter. Une île des merveilles. Un lapin à gousset me réveille. Il est l'heure de demain. Alors pourquoi remettre à aujourd'hui ce qui aurait pu être fait hier. Traverser le miroir pour se regarder en face, se rimer dans la glace, une ice-crime café-crème, parce qu'il est terrible le petit bruit de l'oeuf de la poule en chocolat qui picoti picota du blé mûr du son. Avions. Mirages à l'horizontale. Aurons ?
Si vous ne comprenez pas tout, rassurez-vous mes mois non plus. Et aujourd'hui deux pour le prix d'un, pourquoi ? Pâsques.
Peau éthique
Je te poème
Tes mots font frissonner ma peau
Pourtant je ne caresserai jamais la tienne
Au-delà des idéaux
Il reste ce beau thème
Cette version exaltée de nous-même
Je te poème
Tes mots me transportent
Elle est pourtant restée fermée cette porte
Au-delà des dilemmes
Il reste cette belle histoire
Ce récit troublant dans nos mémoires
Je te poème
Tes mots font battre mon coeur plus fort
Se résoudre pourtant à l'ironie du sort
Au-delà des apparences
Il reste cette transcendance
Cette sublimation de l'interdit avec élégance
Alea jacta est
Le sort était jeté
Des mots ensorcelés
Un délicieux grimoire
En préambule à l'histoire
Risible destinée
Le malin s'est acharné
Liberté conditionnelle
Fils barbelés
Une brèche providentielle
Ils n'ont pas su se trouver
Une faille temporelle
Qui bien vite s'est refermée
Et voilà ce qu'il advient
Quand on laisse le hasard
Décider de son destin
Rien ne sert de le blamer
Il n'a fait que son métier
Ne l'a pas toujours bien fait
Rien ne sert de regretter
Impossible de revivre
Ce qui ne l'a pas été
Il ne reste plus qu'à sourire
Puis refermer le tiroir
Garder de beaux souvenirs
De cette troublante histoire
Night in blue
De la musique bleue
Les nuits de blues
Poussière dans les yeux
Le verbe to lose
Des ecchymoses des coups des bosses
Réveil précoce
A l'heure Pi
3h14 GMT
Calcul du rayon
D'un soleil noir à l'horizon
Un nombre irrationnel
Se résoudre à l'équation
Entre le rêve et le réel
Relation à plusieurs inconnues
Résultat sous-entendu
La musique bleue
Déchire la nuit artificielle
Un plus un égalent deux
Solutions différentielles
A l'heure Pi
Nombre infini
3h14 GMT
Rêverie
Comme ces rêves qu'on imagine
Quand l'aube déjà assassine
D'une lueur infime
Une nuit qu'on croyait infinie
Comme ces rêves qu'on espère
Quand l'aube déjà trop claire
Par un rai de lumière
Se lève sur une nuit d'incendie
Comme ces rêves qu'on entérine
Quand l'aube déjà devine
A la faveur d'une bougie
Ce que la nuit cache d'intime
Comme ces rêves qui s'estompent
Quand l'aube déjà se trompe
Et renvoie à l'oubli
Ce que le jour vole à la nuit
Maux d'enfants
Quand les enfants se confient
J'entends de la poésie
Des boutons d'or sur les collines
Prendre de l'air à pleins poumons
Courir courir juqu'à la ligne
Courir courir vers l'horizon
Quand les enfants se taisent
J'entends leur profond malaise
La pleine Lune allume la chambre
Un ciel lourd comme en Novembre
S'évader s'évader jusqu'à l'extrême
S'évader s'évader vers un poème
Quand les enfants s'expriment
J'entends des rimes
Des mots de toutes les couleurs
Joies peines et douleurs
Chanter rire dessiner ses peurs
Chanter rire dessiner ses pleurs