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Articles de barbaraburgos

Le jour d'après

Par Le 30/01/2021

Parce qu'aujourd'hui est la veille de demain et le lendemain d'hier. Quand l'absurdité vous saute en pleine figure un soir de lune du loup, que déjà qu'on ne croyait pas beaucoup, on ne croit plus du tout.
Et Charlotte Delbo à la rescousse, pour redonner un peu de sens à l'existence

Prière aux vivants pour leur pardonner d’être vivants

...Vous passez et vous buvez aux terrasses
vous êtes heureux elle vous aime
mauvaise humeur souci d’argent
comment comment
vous pardonner d’être vivants
comment comment
vous ferez-vous pardonner
par ceux-là qui sont morts
pour que vous passiez
bien habillés de tous vos muscles
que vous buviez aux terrasses
que vous soyez plus jeunes chaque printemps
Je vous en supplie
faites quelque chose
apprenez un pas
une danse
quelque chose qui vous justifie
qui vous donne le droit
d’être habillés de votre peau de votre poil
apprenez à marcher et à rire
parce que ce serait trop bête
à la fin
que tant soient morts
et que vous viviez
sans rien faire de votre vie.

 

Il y a toujours pire que le pire et boire en terrasse un lointain souvenir.
Sisyphe roule son rocher, à 18h va-t-il se coucher ?

https://www.franceculture.fr/emissions/poeme-du-jour-avec-la-comedie-francaise/priere-aux-vivants-pour-leur-pardonner-d-etre

 

 

 

 

 

Aujourd'hui

Par Le 29/01/2021

Parfois la vie s'arrête en plein vol, au milieu des projets et des rêves d'une deuxième jeunesse.
Pas le temps de dire au-revoir. Hier, il se promenait serein dans les rues de son village, aujourd'hui on parle de lui au passé.
Et tout d'un coup la conscience de la fragilité de l'existence.
On le sait mais on ne vit jamais comme si chaque jour était le dernier.
On remet sans cesse au lendemain ce qui pourrait être fait le jour même. On laisse partir les gens qu'on aime ou on ne le leur dit pas assez. On se laisse envahir par les détails du quotidien, endormir par le train-train.
Pourtant une fois le choc digéré, le temps reprend sa course et on oublie que d'un moment à l'autre peut s'afficher le générique de fin, un "The End" des vieux films hollywoodiens. Et pas de saison 2 en tournage, pas de page à tourner quand survient le terme du voyage. Clap de fin et regrets pour les vivants.
Alors il faut vivre et aimer tant qu'il est temps, c'est une banalité mais on l'oublie trop souvent.
Profiter des levers du soleil et des nuits de pleines lunes, d'un vol de libellule, d'un battement d'ailes de coccinelle, de la clarté des soirs d'été sous la tonnelle.
Profiter de la vague, des embruns, du goût du sel sur les mains. S'aimer nu, peau à peau , se caresser, s'embrasser.
Se sentir vivre, exister et vibrer. Aujourd'hui.

 

Gloubi-boulga

Par Le 28/01/2021

Une multitude de sujets s'offraient à moi aujourd'hui. Des policiers dansant la macarena dans un commissariat, aux mirlitons de Roland Barthes en passant par la lune du loup ce soir, jusqu'aux explications de Yann Arthus-Bertrand quant à l'origine du monde, je ne savais plus où donner de la tête.
Pour la création de l'humanité, j'ai maintenant la preuve qu'Il n'y est pour rien. Il nous a fait croire qu'il avait bosser six jours et s'était reposé le dernier. Que nenni, il avait posé une semaine de RTT, laissant le soin aux roches volcaniques de faire le job (le pauvre Job s'est bien fait avoir). Voilà donc plus de 2000 ans que notre civilisation se fourvoie et s'est laissée berner par des croyances oiseuses. Et Il ne nous a même pas envoyé le moindre petit SMS d'excuse. Je sais pas vous mais moi je ne l'ai pas reçu, pourtant ceux du gouvernement me parviennent alors qu'Il ne prétexte pas d'avoir égaré mon numéro.
En tout cas, maintenant que je sais d'où je viens, je peux enfin savoir où je vais. Mais le temps passant à toute allure, et avant de savoir où je vais, voilà qu'il faut que je publie mon billet si je veux dans les clous rester (sans mauvais jeu de mots (pas du tout le style de la maison) )

Si six scies scient six...

Par Le 27/01/2021

Sidonie se donnait la peine de rêver davantage, elle aurait l'avantage de s'évader plus facilement
Silex ne l'était plus, de l'étincelle jaillirait l'éblouissement
Ciboulette dans l'omelette, sensations évaporées
Silhouette plus fine, si Louis aminci
Citronelle dans les plats, plus de goût au repas
Citrouille, être rassuré
Cicéron, c'est pas carré
Sidéré, c'est dire hé
Cigare, grève des trains
Simagrée, du canard
Cithare, ce billet
Silence !
Siphonée!

Idée à liste

Par Le 26/01/2021

Trouver l'idée, aller la dénicher chaque jour, dans la lumière du levant, vision panoramique des sommets, danse des flammes dans la cheminée, langueur d'une soirée. Parfois elle jaillit telles les langues de feu du crépuscule, parfois elle reste tapie entre une parenthèse et une virgule. Pas toujours évident de la cueillir, l'accueillir, la faire passer par toutes les circonvolutions du cerveau, la convertir en mots, les assembler en phrases, les faire rimer pour plus de légèreté, y mettre du sens ou du non-sens. Laisser ses doigts courir sur le clavier, pianoter, une musique intérieure, et là, elle rappliquent par milliers (sans exagérer).
Et le mot "idéalise" s'autodétruit par une faute de frappe, "idéalyse" (lyse, du grec ancien lysis: dissolution), dissolution de l'idéal et apparition du banal dans le ciel de janvier.
Idéaux à la baisse à la station Abbesses (cf métro parisien), au pied de la butte Montmartre à l'heure où ferment les théâtres, où les muses s'ennuient dans les musées, où personne plus ne s'amuse dans les caves de Saint-germain-des-Prés puisqu'il y a eu un avant mais plus d'après. Ce n'est pas comme la pluie et le beau temps.
Et après tout ça, faudra encore appeler Lacan (voir billets précédents les précédents) pour analyser mon inconscient.
Je suis pas sortie de l'auberge bien que même pas entrée, elle sont toutes fermées.

 

 

 

Quartier libre

Par Le 25/01/2021

Aller faire un tour dans le coin pour ne pas tourner en rond. Il est cependant possible de tourner en rond dans un coin alors qu'on ne peut trouver aucun coin dans un rond. Ainsi les poissons rouges ne se cognent jamais le petit orteil à l'angle des pieds de la table du salon. C'est aussi parce qu'ils écoutent bien leur maman poisson (qui est bien gentille) et mettent toujours leurs chaussons.
Je tourne en rond dans les coins hypothétiques de mon aquarium
Des réminiscences du carré de l'hypoténuse m'amusent
Mon hypothalamus m'envoient des signaux de détresse
Et j'acquiesce
On ne peut pas sans cesse détourner les mots, qui par ailleurs ne sont pas le pluriel de mal, et les faire tourner en rond dans un bocal
"Ah bon excusez-moi je croyais qu'on pouvait
 a dit le commandant
Vous êtes tout excusé tout le monde peut se tromper
 a dit l'oiseau"
Pardon à Prévert pour cet emprunt inopportun, c'est mon hypophyse qui fait des bêtises

Le Quartier libre original c'est celui-là

J'ai mis mon képi dans la cage
et je suis sorti avec l'oiseau sur la tête
Alors
on ne salue plus
a demandé le commandant
Non
on ne salue plus
a répondu l'oiseau
Ah bon
excusez moi je croyais qu'on saluait
a dit le commandant
Vous êtes tout excusé tout le monde peut se tromper
a dit l'oiseau.

La nostalgie camarade !

Par Le 24/01/2021

Il est des musiques "madeleine" qui font ressurgir les souvenirs de moments précis. Tel accord, voilà que se plante un décor oublié, telle mélodie et apparaissent des visages amis,
Mais à quoi sert la nostalgie ? Ce qui a été vécu ne le sera plus.
Et que deviennent les souvenirs dans la mémoire de ceux qui les ont partagés avec nous ? Toutes ces personnes croisées, avec qui on a fait un bout de chemin, puis perdues de vue à un carrefour. Ces noms rayés dans les répertoires, envolés pour Tahiti ou vivant tout près d'ici. Des amis le temps d'une chanson, puis le disque continue sa gravitation.
Une tendre pensée pour tous ces bons moments passés, fous rires mémorables qui résonnent toujours plus de vingt ans après.
"Que sont mes amis devenus ?"
Je les évoque souvent, pensent-ils à moi de temps en temps ?

Cardiopathie

Par Le 23/01/2021

Entendu  ce matin au marché; "il est mort jeune, il avait des problèmes de coeur".
Pauvre homme! Pas de nom, pas d'âge, seulement cette information, "des problèmes de coeur".
Est-il mort d'un amour déçu, d'une peine dont il n'aurait pas eu le dessus ?
Une thrombose des sentiments, mort de trop d'indifférence, une vie en déshérence? 
Un accident vasculaire, nécrose coronarienne, un manque cruel d'oxygène.
Un trouble du rythme quand les coeurs ne battent plus à l'unisson, hypertension.
Angine de poitrine quand le coeur se serre d'avoir trop souffert.
Si au moins il s'était épris d'une infirmière peut-être aurait-elle pu le sauver.
Mieux vaut s'assurer que l'autre ait son brevet de premiers secours avant de succomber à l'amour !

Un point c'est tout !

Par Le 22/01/2021

Ponctualité et ponctuation trouvent leurs racines dans le latin "punctuare": marquer avec des points. Information essentielle pour un jour de janvier.
Le Petit Poucet ponctue son chemin de cailloux blancs, l'amoureux ponctue le temps pour être à l'heure au rendez-vous. Entre les deux propositions, une virgule. Cela aurait pu être un point, même si les phrases n'en ont pas de commun (de point).
Pour aller d'un point à un autre, deux pieds ou un engin motorisé suffisent.
Les points de suspension invitent au voyage, laisse libre cours à l'imagination...
(Et toujours les parenthèses pour dire que j'aurais pu en faire une thèse mais certains points étant plus éloignés que d'autres, il faut savoir poser ses valises avant que l'heure au clocher ne devienne imprécise et ponctuer son récit par un point sur le i)
A demain si ça te dit...

Telle est la question

Par Le 21/01/2021

Plus essentielle que la question de l'être et du néant, celle de « combien de pain pour le fromage et combien de fromage pour le pain? »
Quand arrêter cet engrenage qui pousse le gourmand (ou la gourmande) à reprendre un morceau de pain pour finir son fromage et un morceau de fromage pour finir son pain ? Si on rajoute l'inconnue du verre de vin, l'équation devient insoluble, une quadrature du cercle...vicieux.
Finir son morceau de fromage sans pain ou son pain sans fromage ? Quel dommage ! A quel moment renoncer à cet exquis mariage ?
La fin de la bouteille pourrait être un indice, mais pourquoi ne pas savourer les dernières gouttes du breuvage avec un carré de chocolat à 90%, un délice !
Je me pose vraiment des questions existentielles. Et comme l'existence précède l'essence, demain j'irai faire le plein et repartirai sur les chemins...

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