Articles de barbaraburgos

Un point c'est tout !

Par Le 22/01/2021

Ponctualité et ponctuation trouvent leurs racines dans le latin "punctuare": marquer avec des points. Information essentielle pour un jour de janvier.
Le Petit Poucet ponctue son chemin de cailloux blancs, l'amoureux ponctue le temps pour être à l'heure au rendez-vous. Entre les deux propositions, une virgule. Cela aurait pu être un point, même si les phrases n'en ont pas de commun (de point).
Pour aller d'un point à un autre, deux pieds ou un engin motorisé suffisent.
Les points de suspension invitent au voyage, laisse libre cours à l'imagination...
(Et toujours les parenthèses pour dire que j'aurais pu en faire une thèse mais certains points étant plus éloignés que d'autres, il faut savoir poser ses valises avant que l'heure au clocher ne devienne imprécise et ponctuer son récit par un point sur le i)
A demain si ça te dit...

Telle est la question

Par Le 21/01/2021

Plus essentielle que la question de l'être et du néant, celle de « combien de pain pour le fromage et combien de fromage pour le pain? »
Quand arrêter cet engrenage qui pousse le gourmand (ou la gourmande) à reprendre un morceau de pain pour finir son fromage et un morceau de fromage pour finir son pain ? Si on rajoute l'inconnue du verre de vin, l'équation devient insoluble, une quadrature du cercle...vicieux.
Finir son morceau de fromage sans pain ou son pain sans fromage ? Quel dommage ! A quel moment renoncer à cet exquis mariage ?
La fin de la bouteille pourrait être un indice, mais pourquoi ne pas savourer les dernières gouttes du breuvage avec un carré de chocolat à 90%, un délice !
Je me pose vraiment des questions existentielles. Et comme l'existence précède l'essence, demain j'irai faire le plein et repartirai sur les chemins...

Parenthèse enchantée

Par Le 20/01/2021

Ces mots mis entre crochets, comme un hiatus, une digression non essentielle (les mots aussi ont des modes et défilent sur les podiums de la collection automne- hiver 2021) . Et pourtant, que de parenthèses enchantées, que de moments qualififiés de "sans importance" s'incrivent en majuscules, sans point ni virgule. Une respiration dans la phrase, un soupir sur la partition, un souffle d'air frais dans la monotonie des jours.
Un carré de chocolat noir, un morceau de gingembre confit et déjà presque minuit. Plus que quelques minutes pour son billet quotidien quand dans cet instant suspendu j'aurais pu croire au divin. Alors la suite demain...

Impressionnisme

Par Le 19/01/2021

Une casserole qui mijote
Un feu crépitant
Un peu souffle de l'océan
Pourtant malgré l'inspiration de cet air nouveau dans mes poumons, pas d'inspiration dans mes doigts ce soir pour retranscrire ces impressions. 
Ou trop enivrée d'atmosphère iodée, de liquide bordelais dans des verres à pied.
C'est une idée de vouloir écrire un billet quotidien, si c'est pour parler de rien, ce n'est pas bien malin.
Parler de rien c'est déjà parler de quelque chose, mais là je sens que l'autre va se remettre à dialoguer et je n'ai pas du tout envie de l'entendre. Je vais tendrement me laisser glisser dans les bras de Morphée, grisée par la brise marine et la bouteille divine !


 

Land(es)' Art

Par Le 18/01/2021

Aller d'un point à un autre. Rouler vers la lumière. Un ciel clair et dégagé. Une sensation de liberté.
Changement de décor, de lit, pas de corps, la métempsychose attendra.
Un coucher de soleil en filigrane dans les pins. Sérénité.
Avenue du Petit Parc ou Jardin des Tuileries, la même impression de fugacité éternelle ou d'éternité fugace.

-Là tu as conscience que personne ne comprend rien à ce que tu écris
-a-t-on besoin de tout comprendre ?

-un minimum quand même
-moi je me comprends en tout cas
-et moi, qui ne suis qu'une autre partie de toi, je ne saisis pas forcément les nuances
-ah, c'est pas simple la vie à deux ! Tu te rappelles tous ces instants ? La couleur du thé au gingembre, la caresse du soleil, les airs d'accordéon. Ces petites choses anodines et la plénitude de l'instant. L'ici et maintenant même si c'est demain et ailleurs.

-oui, oui, je vois vaguement
-tiens en parlant de vague, marchons vers l'océan !


 

A la source

Par Le 17/01/2021

J'écris souvent à partir d'un mot, d'une phrase lus ou entendus au détour d'une conversation, d'une émission radio, ou à partir d'une émotion, d'une sensation, d'une impression. (la différence entre ces termes pourra faire l'objet d'un autre billet)
Le mot Cythère m'évoque une cithare et c'est parti pour un voyage sur la mer (cf billets précédents).
Aller prendre l'air, forcément Baudelaire.
C'est parfois fatigant mais c'est souvent troublant de relier les mots avec son inconscient.
Et les rêves dérivent, les actes manqués s'esquivent, une erreur de clavier, un message effacé, jamais envoyé ou pas au bon destinataire, la communication et ses mystères.
"Mets à chauffer, j'arrive" peut prêter à confusion selon à qui c'est adressé, à l'employé des pompes funèbres ou à la maîtresse de maison. Tous les deux allumeront la flamme, la finalité sera en revanche très différente. Quoique. Tout ça peut finir en pot au feu, avec ou sans tiret, mais là il faut avoir l'humour noir et l'esprit mal tourné.
-Et tout ça pourquoi ?
-pour expliquer d'où viennent les idées...
-quelqu'un te l'a demandé ?
-non, j'ai juste parfois besoin de m'expliquer les choses à moi-même
-si tu t'expliques c'est forcément à toi-même
-oui je sais, j'ai fait exprès pour te faire parler
- tu sais que tu te parles à toi-même ?
- je sais
- et tout va bien ?
- ça va merci, ça pourrait aller mieux si un virus à picots ne nous obligeait pas à rentrer si tôt
- ça pourrait aller pire
- oui mais mon grand optimisme et ma foi en l'humanité me poussent à envisager le mieux
- là je ne te reconnais plus
-moi non plus !

J'ai fini par me faire taire moi-même parce que je ne m'entendais plus.

 

Chut

Par Le 16/01/2021

Le bruit du silence
Assourdissant
Lourdes heures immobiles
Les absents

L'écho du silence
Effrayant
Longues aiguilles d'éternité
Le passé

Le murmure du silence
Apaisant
Le temps s'étire
L'avenir

Le silence du silence
Enivrant
Les minutes savourées
Le présent



 

Pourquoi pas

Par Le 15/01/2021

Partir pour Cythère
Au son des cithares
Avec l'être cher
S'il n'est pas trop tard

Dès potron-minet
Prendre le bateau
Se laisser bercer
Par le bruit de l'eau

S'accouder au bastingage
Regards vers plus loin
Poser ses bagages
En rêvant demain

Pincement de cordes
Un vieux troubadour
D'un ton monocorde
Glorifie l'amour

Partir pour Cythère
Une fois réveillée
Curieuse chimère
D'où venait l'idée ?

J'avais oublié
Le nom de ce rivage
Puis je me suis rappelé
Baudelaire et son fameux voyage







 

Lucie fait rien

Par Le 14/01/2021

Le mot préféré d'Alain Rey est "luciférien" (Alain Rey, 1928-2020, mon pote radiophonique et celui à* Robert puisqu'il en était le rédacteur en chef).( *je sais qu'on dit "le pote de" mais là j'avais envie de dire "à").
Il en aime la sonorité, l'harmonie syllabique et l'idée de lumière introduite au plus profond des ténèbres.
J'ai souvent parlé à Dieu, jamais à Lucifer. Pourtant je sais que je finirai en enfer pour outrages à la pensée chrétienne.
Lucifer ne me dit rien, pas le moindre mot à mon oreille. Je succombe parfois à la tentation d'une tablette de chocolat, de pluies de nus sur moi, de soirées alanguies dans des sofas, mais il sait que je fais fi de la perfidie, que je donnerais mon foie pour les chers de ma chair, que le sort de mon voisin je n'envie pas et qu'il n'y a pas plus conciliant que moi !
De toute façon, je ne crois pas plus en lui qu'en l'autre, c'est normal me direz-vous, l'un ne va pas sans l'autre.
Je laisse donc Dieu dans son paradis avec Laura Ingalls et Lucifer dans son enfer avec Nelly Oleson, pendant ce temps j'irai voir les nuages spectaculaires dans la campagne alanguie et je dégusterai un chocolat étendue sur mon sofa.
Quant à mon ami Alain Rey, j'espère qu'un luciférien ne lui chatouille pas les pieds dans sa nouvelle demeure d'éternité. R.I.P

 

Atmosphère

Par Le 12/01/2021

La couleur du temps qui s'enfuit
Visages croisés
Morceaux de vie
Crépuscules lenticulaires
Quand le ciel aquarelle bleuit
Un changement d'atmosphère
S'ensuit

La saveur du temps qui s'étiole
Visages vaporeux
Souvenirs au vitriol
Front nuageux
Quand le ciel pastel devient bleu
Une perturbation atmosphérique
Se peut


La senteur du temps qui s'oublie
Visages troublés
Ambiance extatique
Totale nébulosité
Quand le ciel orageux blanchit
La pression atmosphérique
Se densifie

La couleur du temps qui s'enfuit
Crépuscule lenticulaire
Un changement d'atmosphère
Espère






 

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