Articles de barbaraburgos
Ortie culture ?
Les fleurs c'est inutile mais c'est joli
Un peu comme la poésie
J'écris des fleurs
Des pensées, des soucis
J'écris l'éphémère
Un arrêt sur image
Fleurs des champs
Fleurs sauvages
J'écris les pétales rouges
Du coquelicot
Incandescence du printemps
Notes subtiles sur le tableau
J'écris par petites touches
En pointillé
Sur la futilité
Ou l'importance de l'instant
La question demeure cependant
La poésie c'est inutile mais c'est joli
Un peu comme les fleurs aussi
Rosée
Je connais quelqu'un qui connait quelqu'un qui fait une thèse sur la rosée du matin
Pour faire une thèse mieux vaut choisir un thème qu'on aime bien
Et la rosée j'avoue que cela m'inspirerait
Si je devais écrire une thèse sur un sujet
Je le traiterai à travers le prisme de la poésie
Alors que ce quelqu'un fait des études de physique-chimie
Une gouttelette instillée par une fée au petit matin ?
Ou par un lutin qui du bout de son grelot, dépose toutes les nuits des perles d'eau
Pour qu'au lever du jour les coccinelles viennent s'y laver et s'y abreuver
Une coquette coccinelle
Sur un coquelicot
Se regardait dans le reflet
D'une perlette de rosée
Une coquecigrue
Puisque ton sur ton
C'était ardu
De distinguer
Qui de la fleur
Qui de la bébête
Elle en oublia
De se laver
De s'abreuver
Si bien
Que lorsqu'elle fut prête
Joli insecte
Bête à bon dieu
La rosée, elle
Était revenue
A l'état gazeux
Léon
Le petit du paon est un paonneau
Il court d'un pas incertain
A travers les allées du parc du château
Il est beau
Il n'a qu'un seul défaut, son prénom
Il s'appelle Brandon
Sa mère n'a pas voulu déroger
Si elle avait cédé
Il se serait appelé Roger
En hommage à son grand-père
Valeureux combattant du front de libération
Des paons élevés en volière
Ils ont depuis, acquis la liberté
De verdoyer dans les allées du parc du château
Ils aiment écouter les louanges des visiteurs
"Oh qu'ils sont beaux ces oiseaux"
Ce qu'ils ne comprennent pas
C'est pourquoi tout le monde les baptise Léon
Le comportement humain est curieux parfois
Le bipède crie "Léon, Léon" en simulant une démarche de gallinacé
Pour tenter de les approcher
Brandon accourt au moindre son
Mais il n'a pas encore toutes les plumes pour la parade
Et les gens disent "oh regarde la petite pintade"
Vexé comme un pou
Il tente de s'envoler et trébuche
Il part alors creuser un trou
Et faire l'autruche
Cette histoire n'a pas d'autre morale que de bien faire attention au prénom donné à son garçon
Si l'habit ne fait pas le moine, le prénom lui accompagne son propriétaire du premier à son dernier jour sur terre
Il était aussi question de la cousine Bernadette la pintadette et du cousin Bruno le dindonneau mais ils n'eurent pas l'heur d'apparaître dans l'historiette !
Des haies sans houx*
Les arbres poussent plus haut
Que la limite autorisée
Ils dépassent ils dépassent
Ils vont percer le ciel
Du bout de la branche la plus élevée
Peut-être crever les nuages
Alors l'eau se mettrait à dégringoler
Un déluge incontrôlable
Une fin du monde assurée
C'est pourquoi il faut tailler
Tout ce qui dépasse
La limite autorisée
Les plus hautes branches
Des arbres qui prennent leur liberté
Ceux qui taquinent les nuages
Sans vouloir les faire pleurer
Leur rêve, atteindre les étoiles
Ne plus avoir de limite imposée
Quelle drôle d'idée pour un arbre
De devenir une haie
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Ici, ailleurs
Quand je suis ici
Je rêve d'ailleurs
Quand je suis ailleurs
Je voudrais revenir
Quand je reviens
Je prends un billet pour plus loin
Il semblerait
Que cette insatisfaction
Ne soit définie
Ni par la destination
Ni la distance
Ni le lieu de résidence
Plutôt un manque d'apaisement
Intérieur
Une peur ?
Ou un besoin incessant
De renouveau
Une envie de découvrir
Ce qui est beau
Ailleurs est un peu plus loin
Qu'aujourd'hui
Qui lui-même demain matin
Aura fui
A quoi servent tous ces repères
Temporels
A calculer les horaires
De tous les trains ?
Tandis que je rêvais d'ailleurs
Le train lui a déraillé
Adieu la valise
Et les projets
Des pas
Des petites vies très bien réglées
Pas de faux pas ni sur le côté
Aucune surprise
Aucune bévue
Même l'imprévu est programmée
Le mur d'en face
Pour horizon
La petite lucarne
En guise d'évasion
Des petites vies très bien réglées
Pas de pas de deux ni pas chassé
Aucun écart
Aucune fantaisie
Même l'inconnu est devancé
La rue d'en face
A traverser
Seule aventure
De la journée
Pendant ce temps d'autres rêvent d'ailleurs
De changements dans le décor
De petites vies plus en couleur
De pas à deux ou pas chassé
Imaginer plus loin que le mur d'en face
Un horizon plus dégagé
Que le passage piétonnier
Chacun choisit de traverser
Soit sur les traits soit à côté
Certains ont besoin de plus d'espace
D'un sentiment de liberté
D'élargissement du champ de vision
Leur principale source d'angoisse
Réside dans la rue d'en face
Dans une petite vie trop bien réglée
Où chaque détail est programmé
Chacun choisit sa propre cadence
Le pas de l'oie ou le pas de danse
Maudit soit-il
Je Mallarmé de ne pouvoir écrire mon billet en temps et en heure, lorsque je vis un arc-en-ciel dans le ciel gris. Oh un Rimbaud me dis-je car je me parle souvent anglais. C'est Baudelaire coloré, c'est plus joli que de l'air transparent. De même qu'un Prévert est plus inspirant qu'un pré bleu. Et tout dépend de quel sens vient le Vian, vent d'est ou vent d'ouest. Si l'un est à l'océan, Lautréamont pellier, le nuancier sera différent. Inutile de tourner autour du Poe, hier en un battement de paupière s'est transformé en à présent, j'avais donc bien raison de Mallarmé
Paille
Les pieds dans l'eau
Le clapotis
Chapeau de paille
La poésie
Les oiseaux
Les pieds dans l'eau
Le papotis
Cocktail à la paille
Les amies
Les roseaux
Les pieds dans l'eau
La nostalgie
Un feu de paille
Les oublis
Les photos
Les pieds dans l'eau
L'embellie
Fétu de paille
Les après-midi
Les bientôt
Star system
Je n'entrerai jamais dans la Pléiade
C'est un fait
J'avais pourtant rêvé de côtoyer les étoiles
M'envoler
Chaque jour j'essaie de gravir une marche
M'élever
Un peu plus haut que le plancher des vaches
Sans succès
C'est que je ne suis pas légère légère
Je le sais
Il faut trouver des subterfuges
Des secrets
Pour espérer caresser les sommets
Avec grâce
Car il advient que parfois se cassent
En chemin
Les espoirs comme de fragiles glaces
Sans tain
Pourtant des reflets dans la mare
Au soir
Disent qu'il est encore temps
De croire
Même si ce n'est pas l'océan
Le miroir
J'ai remisé les instants de gloire
Au grenier
Je n'entrerai jamais dans la Pléiade
Qui sait ?
Livrez-vous
Le livre est un objet intime.
Le premier contact est visuel, "eyes contact" en bon français ! On se laisse séduire par sa présentation, son titre, son caractère d'écriture, son illustration. On le prend alors en main. On le touche, on évalue sa forme, le grain de son papier, on le retourne pour découvrir la quatrième de couverture. On le feuillete, on hume ses parfums.
Puis on entre dans le vif du sujet, première ligne, on s'imprègne peu à peu, on le savoure, on le déguste.
Le livre alors pénètre l'âme, il se laisse caresser, parfois maltraiter. On tourne ses pages en mouillant son doigt du bout des lèvres.
Il partage souvent notre lit , se cache dans les draps, nous accompagne dans nos rêves les plus secrets.
Une fois l'acte de lecture terminé, on se sent plein et vide à la fois. On le pose amoureusement sur sa table de chevet pour avoir à portée de main le plaisir de le reprendre.
Lire, s'émouvoir, frissonner, tressaillir, réfléchir, rire, pleurer...