Articles de barbaraburgos
Words
Le lundi c'est poésie, le jeudi c'est conversation anglaise. Langue de Shakespeare donc, dans laquelle je me suis essayée à quelques rimes, car la poésie finalement c'est une question de rythme, de mélodie. Quand les mots chantent dans la tête qu'importe leur origine. J'aime bien employer des mots étrangers, (emploi cependant limité à l'anglais et à l'espagnol), enrichissement et non sacrilège, mais ceci est mon avis très personnel sur la question. Les mots n'ont pas de frontières, ils sont des mots, des lettres assemblées, ont-ils choisi de naître français, chinois, dialecte pygmée, polonais ? Les mots se feraient-ils la guerre, certains se sentiraient-ils supérieurs par la couleur de leur prononciation, la puissance de leur signification?
Finalement nous les emprisonnons à coup de règles de grammaire et de conjugaison, nous étudions leur disposition, sujet, verbe, complèment, attribut, epithète, les leçons rébarbatives, alors que les mots dans la tête se dispersent. Qu'ils rêvent de s'évader, prendre la poudre d'escampette. S'escamper, verbe du 1er groupe bien connu en Occitanie, la poudre d'escampette c'est joli. Une poudre magique pour disparaître, s'éloigner de ces classes surchauffées, de ces élèves démotivés. Démotivés, je ne l'ai même pas fait exprès, il est venu tout seul, pour bien exprimer ce que je voulais dire. Démotiver: enlever les mots, les esquiver (uniquement dans mon dictionnaire personnel, Robert dit autre chose, mais d'un accord tacite on ne se contredit jamais).
Mais me direz-vous, il est nécessaire d'avoir des règles sinon personne ne se comprendrait.
Se comprend-t- on de toute façon ? Anyway, can you understand me if I write ainsi ?
Qui me lit ?
Entre deux crêpes (je vous l'avais dit, je ne crois pas en Lui, mais suis fidèle aux traditions(sauf la bonne année pour ceux qui suivent), galette des rois pour l'Epiphanie, crêpes à la chandeleur, agneau Pascal (s'il s'appelle Bertrand j'en veux pas) à Pâques, plus les cloches etc etc) ( des parenthèses dans la parenthèse, une longueur inconsidéré pour quelque chose qui doit très peu compter dans le texte, c'est une faute élémentaire, un faute de goût caractérisée, otez lui donc ce clavier).
J'en ai oublié ma phrase initiale, ne me reste plus qu'une vague idée, comme la bague d'hier, mais ça c'est pour ceux et surtout Celle (y'en a au moins une, elle me l'a écrit) qui me lisent tous les jours.
Lise et Elise me lisent tous les jours, ainsi qu'Elie qui lui aussi me lit, mais lui préfère lire au lit, quand le soleil pâlit, que la lune luit, ce n'est pas un délit lui ai-je dit dans un méli-mélo de mots, un imbroglio.
Qui élira le livre du mois, le livre du je par moi ? Quel est ce lien qui lie Lise à Elie?
Viendrais-tu à Bali écouter Cali ? Non merci Elie, j'écoute Miouse et ça m'amiouse, je prefèrerais aller voir Dali en Espagnolie, mais pas non plus de rallye au Mali, non merci, ça salit. ( on en finirait plus, si tous les "li" s'allient, ce sera pire qu'une colonie d'eschérichia coli, je voulais juste fidé"lisez" le lecteur, le lectorat pas l'électorat... pouf, ça n'en finit pas )
Ma première idée devait dire en gros ceci, si elle m'est restée fidèle ce qui n'est jamais sûr avec les idées.
En rentrant de son travail
Exténuée après une journée au service de l'état
Elle voudrait bien s'évader un peu mais ne sait pas
Dans quel sens suivre les rails
Suivre la trame sans rater son tram
Tricoter les mailles, une à l'envers, une à l'endroit
Tenir en haleine par un fil de laine ou un fil de soie
Ce n'est qu'un regret, pas vraiment un drame
Une fois chez soi, les volets fermés
Quand le vent glacial souffle dans les interstices
Quand dans les rainures le doute s'immisce
Quel doux réconfort d'être réchauffé
Par des mots échangés sur les petits riens
Des mots partagés, moins lourds à porter
Des mots raturés ou des mots secrets
Des mots mains tendues, des mots entre humains
Vague bague
Une bague, une vague, une dague, une jag, un guépard, Visconti, Mr le Vicomte dînera chez lui, chandeliers, mort à Venise, gondolier, gondolée, la tôle ondulée, de la pluie en ondée.Des ondes émises, fréquence modulation, oscillation, point vert sur un écran d'ordinateur, point cardinal. Rome (on y revient), le Vatican, ordination, Léonard de Vinci ira dîner avec Visconti. Mona Lisa fera tapisserie en attendant Ulysse, mais il ne viendra pas, il ira à Hollywood écouter le chant des sirènes. Cruzera-t-il Pénéloppe ? 100 ans après il viendra la réveiller d'un baiser, justifiant son retard par des embouteillages sur le périphérique, eux même justifiés par une course de jaguars à une heure de pointe d'ironie. Les sept nains en route pour Paris seront en retard aussi et Blanche Neige aura croqué la pomme parce que c'était écrit. Comme Eve. Bon, est-ce fini?
Je regardais juste ma bague en recherche d'inspiration. Un anneau sans autre ambition qu'une promesse de fidélisation.Comme les cartes-puces des magasins, au bout de 1000 points, cadeau bonus, un paquet de lessive Bonux avec un jouet dedans.
Il faut savoir s'arrêter, mettre le frein à la main, le fil à la patte. STO OOO PPP
Lundi
Aujourd'hui c'est lundi, je n'irai pas à la poésie, car c'est le dernier du mois et ce jour là de poésie pas.
Aller à la poésie, un voyage vers un autre pays ? Non et oui. Aller à la poésie le 2ème lundi des mois pairs, écriture le 3ème par temps clair, dernier lundi des mois impairs pour la lecture de concert. Aller à la poésie, une gymnastique de l'esprit, car si on réfléchit c'est bien aujourd'hui le dernier lundi d'un mois impair, ou alors je n'ai rien compris. De toute façon je ne sais jamais quel jour on est, j'ai une idée globale du mois, de l'année, et une vague perception des jours de la semaine.
Par exemple, le Lundi, jour plutôt terne, il ne se passe rien de spécial, juste une timide reprise de vie.
Le Mardi suscite un peu plus d'intérêt, il est plus curieux, désireux d'avancer.
Aussitôt stoppé par le Mercredi qui oscille entre repos et ennui.
Le Jeudi, une bouffée d'air, mais rien comparé à ses successeurs.
Le Vendredi et le Samedi, frères au coeur de l'action, au centre de la vie, quelque chose palpite ces jours là, il y a du rythme, de l'ambition, des projets.
Et tout ça retombe comme un soufflet quand arrive l'ennemi juré.
Je hais les Dimanches, mais ça c'est un autre billet.
Après-midi
J'écris l'après-midi, c'est plutôt rare, d'habitude, le matin ou le soir, mais aujourd'hui, la pluie.
Le temps gris propice à la mélancolie. Mélange de coloris, dégradé de gris. La douce mélancolie, réchauffe ces jours de pluie. Une compagne, une amie. Se sentir vulnérable, tout petit, accepter l'irrémédiable, sonder le fond, les abîmes, les trous profonds creusés par la pluie, discerner la vérité remontant des puits secrets.
L'apparence, la contingence, l'absolue nécessité, la constance. Les mots cachent les idées. Un parapluie, les mots gouttes de pluie dégoulinent sur le trottoirs, finissent à la mer. Mots salés, s.o.s, une bouteille échouée. La mer déborde, remonte dans les puits et éclate la vérité. Un soleil au grand jour. Fait sécher les gouttes mots, ils s'évaporent, sel résiduel pour relever les mots aplatis. Ce soleil brûle la peau.
La contingence du gris, l'absolue nécessité de la pluie, les coloris de la mélancolie, le mélange, les puits, les parapluies...
Parfois le langage SMS est plus faxile à décrypter (j'ai fait une faute de frappe que j'ai laissée parce qu'elle me plaît)
Qu'est-ce ce SMS ?
En recherche d'inspiration pour mon billet quotidien, je reçois un SMS: TFK? J'agite un peu mes neurones, une ou deux secondes, pas plus, après je frôle le surmenage et je réponds très fière de moi: JFbli.
J'ignore qui m'envoie ce message, le numéro n'est pas enregistré.Peut-être une erreur, ou plutôt ma fille, invitée à une soirée pyjama, qui doit rire avec ses copines de mon intolérance à ce langage codé. "Ma mère, elle va rien comprendre". Et bien si je comprends.
Je comprends que chaque génération a besoin de codes pour s'approprier le langage, apprivoiser les mots, les idées, ce corps et cet esprit en perpétuelle effervescence. Je comprends aussi que c'est bien de ne pas toujours comprendre, ne pas toujours tout expliquer. Laisser découvrir le monde comme une terre inexplorée, tout en servant de carte et de boussole. Guider sans endiguer.
Bref beaucoup de blabla, pour moi qui faiblis, si j'avais mangé de l'Ebly, du blé pour les bébés, peut-être que je serai moins raplapla, plus légère en chewinguant du bubble-gum, en savourant un baba au rhum, plus Bo-Bo si j'avais bu du Chablis, plus B.O en écoutant le Boléro, plus là-bas en regardant Ali Baba?
TFK ? Je vais prendre l'avion et atterrir à JFK, New-York USA, après un petit détour par Washington District of Columbia, j'irai jusqu'à la côte ouest frontière du Canada, étape à Victoria puis cap sur l'Alaska. PK ? PKPas?
Le progrès
Certains regrettent ces temps antédiluviens, quand le monde n'était peuplé que de gros téléphones vert caca d'oie immobiles, éventuellement recouverts d'une protection en velours d'une couleur identique, que les repas dominicaux se prenaient en famille (surtout le dimanche), après la messe (IL ne me reparle toujours pas), qu'on découpait des têtes sur des billots, que les femmes ne disposaient pas librement de leur corps, que les fumeurs pouvaient s'enfumer dans des endroits bondés et branchés (pour ensuite être rebranchés à des machines pour respirer), que le voyage Carcassonne-Paris en train durait entre 7 et 10 h (bon ça c'est encore vrai, le reste peut être soumis à discussion), (si je fais autant de parenthèses aussi inutiles que superflues, on n'est pas rendu).
Donc tout ça pour dire que je préfère avoir 40 ans en 2011 qu'en 1961 ou 1971. Ca tombe bien, 40 ans c'est dans quelques mois et à part quelques rides, pas trop d'émoi. En même temps si j'avais eu 40 en 61, j'en aurais 90 maintenant et qui sait dans quel état je serais.
Mais ce n'est toujours pas de ça dont je voulais parler, après cela donnera un billet trop long que personne ne lira.
Le sujet aurait du être ce spectacle fabuleux que j'ai vu en juin dernier, mes émotions et la transmission de celles-ci via une fibre optique insensible. Ce n'est pas neuf comme nouvelle, mais j'ai retrouvé un mail adressé aux artistes, coincé dans ma boite d'envoi, si cela vous intéresse, rendez-vous sur www.rasposo.net , courrier des lecteurs, et tout le reste bien sûr pour découvrir ce cirque exceptionnel.
C'est fantastique le progrès !
26 janvier
26 janvier, 22 billets, 23 avec celui là. Forcément ça ne colle pas, il en manque 3. Pourquoi ?
Parce qu'il y a des jours où les mots ne veulent plus rien dire, des jours où ils sont remplacés par des soupirs, des jours pages blanches, absence, des jours où le temps s'égrène, grains de sable du sablier, dispersés.
Des jours comme des nuits, d'ennui. Les mots ennemis qui fuient.
Puis les jours d'éclaircie où les mots refleurissent, reprennent du service, disent ce qu'ils ont envie et chassent tous les soucis.
"Souci: plante commune dans les champs" ( Petit Robert).
Nous y revoilà, cultiver, mots, soucis, fleurs, jardin, outils, allez au boulot, il faut débrousailler tous ces mots, les faire rimer, en rangée ou éparpillés, les enfouir sous la terre pour les garder au chaud, les faire sortir au printemps, fruits d'un long mûrissement.
Il n'est jamais trop tard ou trop tôt ( mot-tard, mot-tôt, etc etc...)
Ab-surdité
Il fait un froid polaire.
Quoi ? Il a fait froid, Paul, hier.
Non P-O-L-A-I-R-E.
Donc Paul a pris l'air, il avait mis son pull-over ?
Je dis pas ça, je dis... qui c'est Paul d'abord ?
A bord de quoi il a pris l'air, il est monté dans une montgolfière ?
Oui, puis il a fait le tour du monde en 80 jours, puis a voyagé au centre de la terre, puis 20 000 lieues sous les mers, il a fini sur la banquise avec un ours polaire à manger du pain Poilâne en regardant des films poilants et peau d'âne.
Non mais tu me prends pour un âne ?
Un âne sans le son! Monte le sonotone, les feuilles sont tombées c'est la fin de l'automne.
Chut
Dieu ne me parle plus. Il ne m'a même pas lu. Peut-être que Dieu ne m'aime plus. Je suis déchue, j'ai chu de mon piédestal, Dieu a bien d'autres vestales, d'autres vassales dans son dédale de salles, de vestibules. Je suis au Paradis perdu, des oeufs, du lait, du sucre, bien fouetter puis faire frire dans du beurre ou de la margarine. Le paradis perdu n'est pas du pain égaré, émietté, le Petit Poucet, Hansel et Gretel, du pain d'épice dans la forêt, les contes supplices des bonnes nuits. Des mochemars. Parents indignes. Laissez rêver les enfants. Let them dream, en anglais parce que ça rime.
Dieu s'est tu. Parce que je lui ai dit tu ? Peut-être a-t-il des soucis, j'entends au loin Jésus...crie. (j'irai crâmer dans les flammes amères de l'enfer des mots tordus, tant pus)