2023
Par barbaraburgos Le 11/02/2023
Sera-t-il trop tard
Ce soir
Pour un billet
Sera-t-il trop tard
Pour se retrouver
Après que les dés
Ont été jetés
Si la roue tourne
Résolument
Pourrons-nous
Arrêter d'un cran
Cette course folle
Vers le néant
Vivons encore
Tant qu'il est temps
Un jour ou l'autre
Résolument
Un matin un soir
Il sera trop tard
Par barbaraburgos Le 10/02/2023
Jess perd
Jade dort
Isidore aussi
Jess perd
A la loterie
Jade dort
Dans son lit
Isidore en bas
Jess compte
Sous la marquise
Jade dort
A sa guise
Isidore déjà
Par barbaraburgos Le 09/02/2023
Essoufflement
Escaliers
Manque d'inspiration
Palier
Un trou de serrure
Sans clé
Une rayure
Sur le parquet
Craquement
Oeilleton
Manque de jour
Et de discrétion
Essoufflement
Parcours
Palpitations
Manque d'amour
Ou manque de solution
Par barbaraburgos Le 08/02/2023
Une chaise à l'aéroport
Pas confort
Un dalmachien à l'adoption
Pas une option
Une omelette norvégienne
Végétarienne
Dans un pays bleu pétrole
Le pactole
Un avion en panne de kérosène
Une déveine
Des souvenirs lointains lointains
Un pays méditerranéen
Quel est le lien ?
Une chambre à l'aéroport
Tout confort
Une omelette en français
Le seul mets
Au milieu d'un autre alphabet
A déchiffrer
C'était il y a longtemps longtemps
En été
Et moi j'en étais au printemps
Aujourd'hui
Déjà à l'automne de ma vie
Je me dis
Que parfois ça peut être très long
Un moment
Et qu'il vaut mieux quitte à choisir
Un bon lit
Tout confort
Plutôt que de passer la nuit
Sur une chaise d'aéroport
Par barbaraburgos Le 07/02/2023
Vous ne savez ni quand ni avec qui
Ni sur quelle île je vis
Chaque jour je m'expatrie
Je saute dans des flaques d'eau
Des atolls intempérés
Remplis de noix de coco
Si aujourd'hui j'ai trop chaud
Je commande pour demain
Une fine pluie à la météo
Qui rincera mon shampooing
En cas d'envies impérieuses
De dévaler des pentes neigeuses
Je regagne la Norvège
Pour une rime avec neige
Non n'ayons pas peur des mots
Et trouvons des antidotes
Une voile pour un bateau
Métonymie ou synecdoque
Élevons un peu le niveau
Sur les vagues et les flots
Mais derrière les rideaux
Vous ne saurez jamais
Quand ni avec qui
Ni dans quelle île
Chaque jour je m'expatrie
Par barbaraburgos Le 06/02/2023
Une poussière dans les cheveux
Infime fragment
Un élément
Insignifiant
De la poésie
Du bout des doigts
Faire glisser
La particule prisonnière
Un frôlement
D'une main légère
Un commencement
Une rencontre
A un détail près
Des vies chavirent
De l'élégance
Du bout des doigts
Laisser glisser
L'affiche sur le mur
D'une main sereine
Se débarrasser
Du caillou dans la chaussure
A un détail près
Des vies chavirent
Une particule incertaine
Juste une bille
De polystyrène
Par barbaraburgos Le 05/02/2023
Le bout du banc
Du bout du quai
Vers où ces lignes
Vers où ces traits
Ces parallèles en fer épais
Sur le bout du banc
Du bout du quai
Un homme attend
Un homme inquiet
Parmi les gens en rangs serrés
Du bout du banc
Au bout du quai
On voit les trains partir
On les voit arriver
Si loin si près
Vers où ces lignes
Vers où ces traits
Par barbaraburgos Le 04/02/2023
Pas doué pour le bonheur
Abîmé de la première heure
Petit enfant solitaire
Soit les larmes
Soit se taire
Il fait vide dans sa vie
Un froid du cercle polaire
Quand il aurait juste envie
De l'attention de sa mère
Par barbaraburgos Le 02/02/2023
Ils ont un drôle d'aspect
Des antennes trop longues
Qui captent toutes les ondes
Une peau sans carapace
Au travers de laquelle passe
Toutes les impuretés
Aucun filtre pour se protéger
Des particules néfastes
Les yeux brûlés
Par l'hypocrisie
Et par la vérité aussi
Ils ont un drôle d'aspect
Une tête trop lourde
Pleine de questionnements
Les oreilles devenues sourdes
Face aux ricanements
L'odorat aux aguets
Pour déceler fissa
Qui du prédateur
Qui de la proie
Une bouche muette
Et les machoires serrées
Ils ont un drôle d'aspect
Les ailes un peu froissées
A force de chuter
Ils avancent solitaires
Au fil des quatre saisons
Ils ont appris à se taire
A se faire une raison
Un cœur hypertrophié
Qui bat trop rapidement
Un front tout bosselé
Et des traces de ciment
Par barbaraburgos Le 01/02/2023
Il faut souvent du noir
Du gris
Pour écrire de la poésie
Plus quelques teintes écarlates
Ou des couleurs plus délicates
La poésie peut être en prose
Mignonne allons donc voir les fleurs
Qui ce matin se sont ouvertes
Et comparons les deux aspects
Après que le soleil a fui
Derrière la colline verdoyante
Alors les pétales en bouton
Auront perdu de leur vigueur
Ce que Ronsard avait déjà dit
Aujourd'hui n'est pas démenti
Par barbaraburgos Le 31/01/2023
Quelques accrocs sur le tissu
Déchirure déchirure
Des fils nylons pour suturer
La blessure
Dans le ciel aussi apparaît
Une fracture
Quand le lourd rideau bleu foncé
Se fissure
Nulle perspective ne se dessine
A l'issue
D'une journée trop anodine
Une routine
Pavée de bonnes intentions
Et de goudron
Par barbaraburgos Le 30/01/2023
Je n'aime plus le chocolat
C'est dur
C'est mou
C'est gras
Ca passe du chaud au froid
Je ne l'aime plus du tout
Pas le moindre petit bout
Hier encore
C'était la veille
Je dégustais la merveille
Ne pas aimer le chocolat
Comme une fourmi de dix huit mètres
Même avec un chapeau sur la tête
Ca n'existe pas
Aujourd'hui
J'ai le dégoût
A la vue du moindre bout
Je n'aime plus le chocolat
Quelle bonne blague
Je vous fais là
Y croyez-vous ?
Et pourquoi pas ?
Par barbaraburgos Le 29/01/2023
Je m'étends
En t'attendant
Et toi pourtant
Tu ne t'étends
Pas sur ta vie
Tu me dis
Si
Oui mais
Tu sais
Ce n'est pas vraiment
Ce que tu crois
C'est bien plus près
De la vérité
Celle que tu vois
Quand comme moi
Tu te mets à nu
Tout étendu
En t'attendant
Oui mais pourtant
Par barbaraburgos Le 28/01/2023
Dire peu
Dire beaucoup
Ne rien dire du tout
Les parfums
Se mélangent
Aux paroles
Les accents
Dégringolent
Des couronnes
De reines et de rois
Des souvenirs
Des émois
Des sourires
Et des rires aux éclats
Sur des chaises en osier
Ou en paille tressée
Les liens
Au fil de longues années
Sont tissés
Dire peu
Dire prou
Dire tout
Par barbaraburgos Le 27/01/2023
Le petit enfant regarde un dessin abîmé
Sur un écran de télévision
Il voit s'agiter des formes
Ne comprend pas les sons
Les lettres se mélangent
Les mots ne veulent rien dire
Seules les images lui racontent une histoire
L'histoire d'un petit enfant
Agité devant un écran
L'histoire d'un enfant qui s'ennuie
Un enfant abîmé par les grands
Abîmé par la vie
Il est pourtant si petit
Par barbaraburgos Le 26/01/2023
Froid neige
Patatras
Une chute
Sur la glace
Des couacs
Fissures
Les doutes
Certitudes
Pâleur
Sous la brume
Froid neige
Blablabla
Une cassure
Sur le givre
Des cracs
Blessures
Les déroutes
Incertitudes
Blancheur
Sous la glace
Disparition
Espace
Distanciation
Par barbaraburgos Le 25/01/2023
Un carnet où les mots se bousculent
Vocalises du vent de janvier
Souffle souffle du temps perdu
Feuilles de papier ou de plomb
Le poème ne rime plus
Les mots jouent de l'accordéon
Souffle souffle nostalgique
Le passé est ridicule
Il ne peut être modifié
La nuit je somnambulise
Pour tenter de le changer
Et les mots parfois se brûlent
Feuilles feuilles de papier
Quand le poème vocalise
Qu'il refuse de rimer
Le carnet se volatilise
Dans le souffle de janvier
Les mots libres
S'éparpillent ou se bousculent
Et le temps perdu recule
Le poème peut rimer
Tandis que le carnet brûle
Le passé est enterré
Par barbaraburgos Le 24/01/2023
Si je gagnais treize millions
Je rachèterais tous mes regrets
Mes plus beaux rêves abandonnés
Au clair de Lune
Un soir d'été
Si je décrochais le pactole
Je m'offrirais toute une école
Une grande soif à étancher
Du fond du puits
Jaillit l'idée
Si je tirais le bon numéro
J'irais revoir mes vieux poteaux
Leur demander de revenir
Pour se payer
Une tranche de rire
Mais gros bêta
M'a dit Maman
Pour tout ça
Pas besoin d'argent
Tes rêves tu peux les retrouver
Sur une plage
Un soir d'été
Et les regrets
Laisse-les glisser
Prendre la vague du bon côté
Si tu veux apprendre
Sans hypothèque
Tu peux te rendre
Dans une médiathèque
Quant aux amis
Concentre-toi
Sur ceux qui sont là
Oublie les autres
Ils ne valent pas
La moindre rancoeur
La vie parfois
C'est comme ça
Et pour finir si tu voulais
Dans ta vie
Ajouter
Un peu de poésie
Tu peux lire mes billets
Ceux-là seront toujours gratuits
Par barbaraburgos Le 23/01/2023
Une maison à la mer
Une maison dans le désert
Une maison à l'abri
De toutes les intempéries
Une maison sans plafond
Une maison sans mur
Une maison à ton nom
Une maison sous l'azur
Un amour vagabond
Sans domicile fixe
Se passe de béton
De pierres à l'édifice
Une maison en carton
Caractère éphémère
De ce passage sur Terre
De nos pas vagabonds
Par barbaraburgos Le 22/01/2023
Le spectacle est le même depuis un fauteuil d'orchestre ou depuis un strapontin au 4ème balcon. Pourtant la perception en sera différente. Confortablement installé sur son séant, Monsieur le Président du Département, somnole discrètement, tout en saluant ses détracteurs ou ses partisans d'une main molle. Surgit aussitôt Mathilde de la Mole, qui n'a absolument rien à faire dans l'histoire ainsi que l'emploi intempestif d'adverbes dans les billets de l'année.
Tout ceci pour s'interroger sur la place de chacun. D'un siège réservé à une place assise, debout, à pas de place du tout.
Chaque chose à sa place, chaque chose a sa place ? Un enfant placé, une remarque déplacée.
Un fauteuil d'orchestre, un strapontin, le spectacle commence, regardez bien.
Pourtant Monsieur le Président du Département s'endort.
L'enfant placé sur le strapontin applaudit des deux mains.
Les populations déplacées tanguent sur la Méditerranée.
Le spectacle continue. Inlassablement. Depuis la nuit des temps.
Des théâtres antiques. Passe-droits devant. Déjà. Antan. Jadis et Naguère. Parallèlement. (S'invitent Verlaine et une parenthèse, ça faisait longtemps)
Assis. Debout. Placé. Déplacé. Replacé. Décalé.
Chacun cherche sa place. Ou son chat. Surtout si le chien est allé chasser
Par barbaraburgos Le 21/01/2023
Je ne rêve plus
C'est un fait
Indépendant de ma volonté
A choisir
Je préfèrerais
Continuer
Et me réveiller
Les yeux
Remplis d'images éthérées
Au contraire
Dès que je les ouvre
Pleine lumière
Plus de filtre pour teinter
Ma réalité
J'ai consulté
Rappelez-vous
Il est facile pour moi
D'obtenir un rendez-vous
J'ai une ligne directe
Avec Freud et ses adeptes
Il m'a dit
Les rêves c'est obsolète
Sig, je croyais que c'était un peu ton fonds de commerce
Ça l'était mais ce n'est plus vraiment d'actualité
Le rêve ne fait plus recette
Il faut se résoudre à la réalité brute
Accepter le matin de prendre un uppercut
Et tant pis pour les images colorées
Les histoires farfelues
Ce qui était vrai hier
Aujourd'hui ne l'est plus
Par barbaraburgos Le 20/01/2023
Pour manger sur le pouce
Au pied levé
Il faut être acrobate
Ou alors très affamé
Et si l'envie vous prend
De boire du petit lait
Mieux vaut lever le coude
Plus haut que le poignet
Pour bien manger à l'oeil
Sans se mettre le doigt dedans
Il faut avoir du nez
Parfois montrer les dents
Je ne fais pas la fine bouche
Habituellement
Pourtant pour ce billet
Rien de très croustillant
Je reste sur ma faim
Et vue que j'ai déjà mangé mon poing
Je vais garder l'autre pour demain
Par barbaraburgos Le 19/01/2023
La Montagne Noire
Saupoudrée
De sucre glacé
Figée
Sous les nuages gris
Pas feutrés
Dans la crème Chantilly
Au milieu des châtaigniers
Silence
Parmi les grandes futaies
Opalescence
Sur les branches des sapins
Dentelles à l'orée des forêts
Au bord des lacs
Reflets immaculés
De loin
Des sommets meringués
La Montagne Noire
Givrée
Teintes irisées ce soir
Par barbaraburgos Le 18/01/2023
C'est pas tous les jours qu'on rigole
Au bord de la rigole
En soignant sa pécole
Aux perles de rosée
C'est pas tous les jours qu'on se poile
Auprès du poêle
En se retirant les poils
A la pince à désopiler
Dans la poêle à frire
J'ai fait revenir
Deux tranches de rire
A partager
Les gens sérieux
Sérieusement
Se sont indignés
Ont demandé
Remboursement
Du dit billet
Je leur ai dit
Pour être remboursé
Faut avoir payé
Et là c'est gratuit
Totalement free
Oui mais à ce tarif-là
Moi j'achète pas
Libre à vous
Sachez Madame
Que je ne vous félicite pas
J'en suis vraiment désopilée
Je vais attraper un lumbago
A rire comme un cachalot
Pliée en deux auprès du poêle
Qu'est-ce qu'on se poile
Par barbaraburgos Le 17/01/2023
Je n'aurai pas le temps de tout faire
D'aller à Canberra
Parcourir la Terre entière
Revenir en cargo
Visiter Bora-Bora
Et aussi Bornéo
Planter un baobab
Le regarder pousser
A l'ombre du motager
Je n'aurai pas le temps de tout faire
De lire tous les livres
D'apprendre tous les mots
Du plus laid au plus beau
J'aurais pourtant voulu
Gober un dictionnaire
En extraire des thèmes
Puis écrire des poèmes
Pour te dire je t'aime
Je n'aurai pas le temps de tout faire
Alors j'ai décidé
D'aller à Carpentras
Plutôt qu'à Canberra
C'est un peu plus éthique
L'avion vole moins haut
Mais pas très diététique
Dans cette ville-là
On suce des berlingots
Par barbaraburgos Le 16/01/2023
Je t'émeus
De mes émois
Tu m'émeus
De toi à moi
On s'émeut
Sait mieux
Nous deux
Ce qui nous émouvait
Hier
Ce qui nous émouvra
Demain
Et nos mains
En mouvement
Scandent une chanson
D'antan
Tant et tant
De rêves mouvants
De pas dans le sable
Lents
De murmures
D'océan
Nous nous mouvions
Habilement
Nous émouvions
D'un rayon vert
A l'horizon
Je ne sais plus quand
Peut-être hier
Par barbaraburgos Le 15/01/2023
Après un après-midi
De tonnerre de nuages
D'éclairs de grondement
En somme un orage
Je scrute le couvercle
En quête d'une éclaircie
Dans l'air limpide du soir
Je me regarde en miroir
J'aperçois les stigmates
De multiples tempêtes
La peau est délicate
Et bien souvent reflète
Plutôt que les victoires
Les nombreuses défaites
Tout comme la planète
Qui garde en elle les traces
Du temps qui se déchaîne
Ainsi que du temps qui passe
Il faut parfois longtemps
Avant que ne revienne
Cette croyance en l'espoir
Il faut parfois longtemps
Avant que ne s'éteigne
Cette sourde rengaine
Il faut parfois longtemps
Avant de l'entrevoir
Cette belle éclaircie
Dans l'air limpide du soir
Par barbaraburgos Le 14/01/2023
Si quand y'en a pour un, y'en a pour deux, pourquoi en faire pour deux quand on est deux. Autant en faire pour un puisque y'en aura pour deux. Le problème se complique si un invité surprise arrive. Il pourrait se dire, l'invité, si y'en a pour deux, y'en a pour trois. Il ignore le postulat. Les hôtes, gênés de ne pas inviter l'invité, font l'effort de partager leur maigre pitance. Et là, on toque à la porte. Bonne année et surtout la santé, blablabla, mais entrez donc s'il vous plaît, on va trinquer à la nouvelle année. Et les hôtes en train de calculer. Et le dîner en train de mijoter. Et le train en train de siffloter. L'heure tourne, les ventres sont affamés. Vous resterez bien dîner, bien volontiers, quand y'en a pour deux, y'en a pour trois et quand y'en a pour trois y'en a pour quatre ! Les hôtes, partis à la cuisine, reviennent dépités, on pouvait s'en douter, le dîner a cramé
Par barbaraburgos Le 13/01/2023
Je m'ennuie au cinéma
Je m'ennuie les jours de pluie
Et les jours trop chauds aussi
Je m'ennuie parfois
Je m'ennuie l'après-midi
Je m'ennuie quand souffle le vent
Et aussi quand il faiblit
Je m'ennuie souvent
Je m'ennuie au mois de janvier
Je m'ennuie du lundi au samedi
Et tous les dimanches aussi
Je m'ennuie à volonté
Je m'ennuie quand je suis seule
Je m'ennuie accompagnée
Et aussi quand t'es pas là
Au fond je m'ennuie de toi
Par barbaraburgos Le 12/01/2023
A fleur de peau
D'enfant
Écorchure
Une plaie
Dans le vif
Du sujet
Des cris
Détresse
Des coups de pied
Dans un système déglingué
De la souffrance
A fleur de peau
Douleur intense
De l'enfant
Incohérences
Des plus grands
Écorchure
Plaies à vif
Un effleurement
Comme une lame
De fer blanc
Sur la peau
De l'enfant
Des cris
Des coups
Et l'absence
D'apaisement
Par barbaraburgos Le 11/01/2023
Des trains en partance
Des trains à quai
Des trains délivrance
Des trains arrivés
Des trains qui commencent
D'autres dépassés
Des trains qui avancent
D'autres retardés
Des trains qui se croisent
Des correspondances
Des trains en errance
Des trains de sénateur
Des trains longues distances
Des trains pile à l'heure
Des trains en partance
Des trains qui avancent
Des trains pour ailleurs
Par barbaraburgos Le 10/01/2023
J'ai vu du gris
A Varsovie
J'ai vu du gris
A Cracovie
J'en ai même vu
Sur le trajet
Du gris du blanc
Plaines enneigées
J'ai vu des rails
J'ai vu des barbelés
J'ai entendu
Le bruit des bottes
Les cris l'effroi
Et le silence
Les chiens qui aboient
J'ai vu les cendres se disperser
J'ai vu plus que ce qui était suggéré
J'ai vu le froid
J'ai vu les rails
J'ai vu les quais
J'ai vu les bottes
Les pyjamas rayés
J'ai vu les cris
J'ai vu l'effroi
J'ai entendu le silence
Les chiens qui aboient
J'ai vu les barbelés
J'ai vu ce qui n'était pas suggéré
J'ai vu les plaines de décembre
J'ai confondu
Des flocons et des cendres
J'ai vu du gris
J'ai vu du gris
Sur de longues étendues
J'ai vu du gris
J'ai vu du gris
Partout
Tout près de Cracovie
Par barbaraburgos Le 09/01/2023
Une balançoire
Un tourniquet
Dans un jardin d'après-guerre
Des trains de banlieue
Des bouts de vie
Dans le Surrey
Du vert
De la pluie
Toujours la même interrogation
Trouver la réponse à la question
Apercevoir un sens
Une éclaircie
Dans un jardin d'après-guerre
Une balançoire
Un tourniquet
Finalement
Une vie entière
Par barbaraburgos Le 08/01/2023
Désormais
Lui et moi c'est fini
Il m'écrit des mots sans queue ni tête
Est-il devenu analphabète ?
Je ne sais plus comment faire
Ce n'était pas une affaire
Pourra-t-on réparer
Tous ces boutons cassés
Toutes les lettres obsolètes
Ne me reste plus qu'un téléphone intelligent
Pour tenter patiemment
De tenir mes résolutions
Écrire mon billet
Le huitième de janvier
Sans remettre en question
Ce défi ambitieux
N'ai-je pas eu les yeux
Plus gros que le ventre
Que diantre !
Par barbaraburgos Le 07/01/2023
Des verres qui s'entrechoquent
Des mains levées
Les regards s'illuminent
Des mains serrées
Des chansons folkloriques
A l'unisson
C'était jadis
C'était naguère
C'est maintenant
Des mains
Des verres
Des mouvements
Un peu de chaleur
Des frôlements
Un peu d'espoir
Près du comptoir
Par barbaraburgos Le 06/01/2023
Le vent se lève, une information dans un bulletin météorologique
Le vent se lève, une conversation avec un inconnu
Le vent se lève, une constatation en regardant les nues
Le vent se lève, une citation quelque peu poétique
Un vers marin, du gris un matin
L'après-midi, une éclaircie
Un vers libre
Le vent se lève !...Il faut tenter de vivre !*
*Paul Valéry Le cimetière marin
Par barbaraburgos Le 05/01/2023
Ce que j'écris
Ce que tu lis
Ce qu'elle confond
Ce que nous croyons
Ce que vous imaginez
Ce qu'ils souhaitaient
Une conjugaison du mot et de l'idée
Le signifiant
Le signifié
Polysémie
Différence des sens et des sons
Selon les horizons
Accent grave
Accent pointu
Un petit signe
Tout ténu
Un point à la ligne
Ou peut-être plus
Par barbaraburgos Le 04/01/2023
Une pomme cirée
Sur l'étal d'un supermarché
Une pomme létale
Croquée par Blanche Catherine
Comme dans cette histoire enfantine
Transformée pour me distraire
Où l’héroïne était infirmière
Elle parvenait à démasquer la sorcière
Mais tombait dans le coma pour cent ans
Avant que ne la réanime
Un médecin compétent
Et puis le petit ciré rouge
S'en allait au bord de la mer
Porter une galette à sa grand-mère
Elle rencontre un loup aux abois
Ou bien était-ce une baudroie
De nos jours quoi qu'il en soit
Nul besoin de subterfuges
Pour endormir les jeunes oies
L'agriculture s'est substituée
Aux vieilles sorcières des contes de fée
Par barbaraburgos Le 03/01/2023
S'endormir en salle de réveil
Pas banal
Se réveiller en plein sommeil
Paradoxal
Vivre sa vie rêvée
Éveillée
S'endormir sur ses lauriers
Imprudence
Se réveiller dix ans après
Conséquences
Vivre sa vie sans plus rater
Les correspondances
S'endormir sur ses deux oreillers
Bien moelleux
Se réveiller encore couché
Bienheureux
Vivre sa vie en la conjuguant
Au présent
Par barbaraburgos Le 02/01/2023
Combien de poissons dans les rivières ?
Combien d'absents au réveillon d'hier ?
Sous les lumières
Les souvenirs troublants
Tentent de remonter le temps
Admettre ce qui n'a pas été
Toutes ces saisons gâchées
Toutes ces longues années
Sourire des facétieux hasards
Sous les lumières
De l'eau dans les regards
Combien de poissons sur la table d'hier ?
Combien de ponts sur toutes les rivières ?
Elles couleront
Demain tout comme hier
Elles déborderont
Si le ciel est trop plein
Elles s’assécheront
Si le soleil de plomb
Et passeront
Les oiseaux les poissons
Dans les rivières
Dans le ciel
C'est selon
Si les hasards
Se rencontrent sur un pont
Combien de longues années ?
Combien de belles saisons ?
Par barbaraburgos Le 01/01/2023
Mieux que rien, est-ce suffisant pour commencer une année, recommencer un billet ?
Mieux que rien c'est déjà mieux que moins que rien. Juste en dessous du néant, est-ce un trou ?
Le moins que rien serait le trou du gruyère (qui n'en est pas vraiment, c'est son cousin pas germain qui en a, pas sa cousine puisque s'il en a c'est pas ma tante). Le mieux que rien, la matière autour du trou du gruyère (qui n'en est toujours pas, pas plus que ma tante). Cela dit on peut aller chez ma tante porter au clou le mieux que rien que l'on possède en cas de nécessité. Puis revenir dans le Jura pour conter la suite de cette histoire à trou ou aller à Calais voir si les ouvrages ajourés valent mieux ou moins que rien.Ce pourrait être un récit sans fin, c'est pourtant très fin la dentelle de Calais. Et la mémoire aussi est à trou, elle peut tout oublier, elle peut aussi se rappeler qu'il pleuvait sans cesse sur Brest, ce jour-là. La mer effaçait sur le sable les pas des amants désunis (sorry) et la pluie aussi effaçait les pas de ceux qui étaient amants et de ceux qui ne l'étaient pas. De ceux qui s'aimaient avant, de ceux qui s'aimaient après. Ceux qui s'aimaient pendant n'étaient pas sur le sable, ils s'aimaient un peu plus loin, derrière des paravents.
Mieux que rien est-ce pire que trop. Mieux que trop c'est indécent. Pire que rien c'est insultant.
Je ne l'ai pas multiplié par trois, d'autre l'a très bien fait longtemps avant moi.
La question à se poser en ce premier jour de l'année: rien ne serait-il pas mieux que cette succession de mots sans queue ni tête ?
Mieux que 2022 pour une rime avec voeux
Par barbaraburgos Le 13/02/2023
Au bois de Rose
Je suis allé
Boire une goutte de rosée
Je voulais voir
Si elle y était
La belle au bois
Au bois léger
Je voulais voir
Si les épines
A l'état sauvage
Devenaient
Des églantiers
Des églantines
De délicieuses petites baies
Au bois de Rose
Je suis allé
Cueillir des fleurs
Du mois de mai
Jolis pétales parfumés
D'une couleur rose poudré
Au bois de Rose
Je suis allé
Je voulais voir
Si elle y était
Mais je ne l'ai jamais trouvée