Articles de barbaraburgos
Insecticide ?
Ils ont un drôle d'aspect
Des antennes trop longues
Qui captent toutes les ondes
Une peau sans carapace
Au travers de laquelle passe
Toutes les impuretés
Aucun filtre pour se protéger
Des particules néfastes
Les yeux brûlés
Par l'hypocrisie
Et par la vérité aussi
Ils ont un drôle d'aspect
Une tête trop lourde
Pleine de questionnements
Les oreilles devenues sourdes
Face aux ricanements
L'odorat aux aguets
Pour déceler fissa
Qui du prédateur
Qui de la proie
Une bouche muette
Et les machoires serrées
Ils ont un drôle d'aspect
Les ailes un peu froissées
A force de chuter
Ils avancent solitaires
Au fil des quatre saisons
Ils ont appris à se taire
A se faire une raison
Un cœur hypertrophié
Qui bat trop rapidement
Un front tout bosselé
Et des traces de ciment
Poétique ?
Il faut souvent du noir
Du gris
Pour écrire de la poésie
Plus quelques teintes écarlates
Ou des couleurs plus délicates
La poésie peut être en prose
Mignonne allons donc voir les fleurs
Qui ce matin se sont ouvertes
Et comparons les deux aspects
Après que le soleil a fui
Derrière la colline verdoyante
Alors les pétales en bouton
Auront perdu de leur vigueur
Ce que Ronsard avait déjà dit
Aujourd'hui n'est pas démenti
Quand
Quelques accrocs sur le tissu
Déchirure déchirure
Des fils nylons pour suturer
La blessure
Dans le ciel aussi apparaît
Une fracture
Quand le lourd rideau bleu foncé
Se fissure
Nulle perspective ne se dessine
A l'issue
D'une journée trop anodine
Une routine
Pavée de bonnes intentions
Et de goudron
Moins
Je n'aime plus le chocolat
C'est dur
C'est mou
C'est gras
Ca passe du chaud au froid
Je ne l'aime plus du tout
Pas le moindre petit bout
Hier encore
C'était la veille
Je dégustais la merveille
Ne pas aimer le chocolat
Comme une fourmi de dix huit mètres
Même avec un chapeau sur la tête
Ca n'existe pas
Aujourd'hui
J'ai le dégoût
A la vue du moindre bout
Je n'aime plus le chocolat
Quelle bonne blague
Je vous fais là
Y croyez-vous ?
Et pourquoi pas ?
Pourtant
Je m'étends
En t'attendant
Et toi pourtant
Tu ne t'étends
Pas sur ta vie
Tu me dis
Si
Oui mais
Tu sais
Ce n'est pas vraiment
Ce que tu crois
C'est bien plus près
De la vérité
Celle que tu vois
Quand comme moi
Tu te mets à nu
Tout étendu
En t'attendant
Oui mais pourtant
Peu ou prou
Dire peu
Dire beaucoup
Ne rien dire du tout
Les parfums
Se mélangent
Aux paroles
Les accents
Dégringolent
Des couronnes
De reines et de rois
Des souvenirs
Des émois
Des sourires
Et des rires aux éclats
Sur des chaises en osier
Ou en paille tressée
Les liens
Au fil de longues années
Sont tissés
Dire peu
Dire prou
Dire tout
Insuffisamment
Le petit enfant regarde un dessin abîmé
Sur un écran de télévision
Il voit s'agiter des formes
Ne comprend pas les sons
Les lettres se mélangent
Les mots ne veulent rien dire
Seules les images lui racontent une histoire
L'histoire d'un petit enfant
Agité devant un écran
L'histoire d'un enfant qui s'ennuie
Un enfant abîmé par les grands
Abîmé par la vie
Il est pourtant si petit
Loin
Froid neige
Patatras
Une chute
Sur la glace
Des couacs
Fissures
Les doutes
Certitudes
Pâleur
Sous la brume
Froid neige
Blablabla
Une cassure
Sur le givre
Des cracs
Blessures
Les déroutes
Incertitudes
Blancheur
Sous la glace
Disparition
Espace
Distanciation
Seulement
Un carnet où les mots se bousculent
Vocalises du vent de janvier
Souffle souffle du temps perdu
Feuilles de papier ou de plomb
Le poème ne rime plus
Les mots jouent de l'accordéon
Souffle souffle nostalgique
Le passé est ridicule
Il ne peut être modifié
La nuit je somnambulise
Pour tenter de le changer
Et les mots parfois se brûlent
Feuilles feuilles de papier
Quand le poème vocalise
Qu'il refuse de rimer
Le carnet se volatilise
Dans le souffle de janvier
Les mots libres
S'éparpillent ou se bousculent
Et le temps perdu recule
Le poème peut rimer
Tandis que le carnet brûle
Le passé est enterré
Gratuitement
Si je gagnais treize millions
Je rachèterais tous mes regrets
Mes plus beaux rêves abandonnés
Au clair de Lune
Un soir d'été
Si je décrochais le pactole
Je m'offrirais toute une école
Une grande soif à étancher
Du fond du puits
Jaillit l'idée
Si je tirais le bon numéro
J'irais revoir mes vieux poteaux
Leur demander de revenir
Pour se payer
Une tranche de rire
Mais gros bêta
M'a dit Maman
Pour tout ça
Pas besoin d'argent
Tes rêves tu peux les retrouver
Sur une plage
Un soir d'été
Et les regrets
Laisse-les glisser
Prendre la vague du bon côté
Si tu veux apprendre
Sans hypothèque
Tu peux te rendre
Dans une médiathèque
Quant aux amis
Concentre-toi
Sur ceux qui sont là
Oublie les autres
Ils ne valent pas
La moindre rancoeur
La vie parfois
C'est comme ça
Et pour finir si tu voulais
Dans ta vie
Ajouter
Un peu de poésie
Tu peux lire mes billets
Ceux-là seront toujours gratuits