Articles de barbaraburgos
Nonobstant
S'endormir en salle de réveil
Pas banal
Se réveiller en plein sommeil
Paradoxal
Vivre sa vie rêvée
Éveillée
S'endormir sur ses lauriers
Imprudence
Se réveiller dix ans après
Conséquences
Vivre sa vie sans plus rater
Les correspondances
S'endormir sur ses deux oreillers
Bien moelleux
Se réveiller encore couché
Bienheureux
Vivre sa vie en la conjuguant
Au présent
Cependant
Combien de poissons dans les rivières ?
Combien d'absents au réveillon d'hier ?
Sous les lumières
Les souvenirs troublants
Tentent de remonter le temps
Admettre ce qui n'a pas été
Toutes ces saisons gâchées
Toutes ces longues années
Sourire des facétieux hasards
Sous les lumières
De l'eau dans les regards
Combien de poissons sur la table d'hier ?
Combien de ponts sur toutes les rivières ?
Elles couleront
Demain tout comme hier
Elles déborderont
Si le ciel est trop plein
Elles s’assécheront
Si le soleil de plomb
Et passeront
Les oiseaux les poissons
Dans les rivières
Dans le ciel
C'est selon
Si les hasards
Se rencontrent sur un pont
Combien de longues années ?
Combien de belles saisons ?
Néanmoins
Mieux que rien, est-ce suffisant pour commencer une année, recommencer un billet ?
Mieux que rien c'est déjà mieux que moins que rien. Juste en dessous du néant, est-ce un trou ?
Le moins que rien serait le trou du gruyère (qui n'en est pas vraiment, c'est son cousin pas germain qui en a, pas sa cousine puisque s'il en a c'est pas ma tante). Le mieux que rien, la matière autour du trou du gruyère (qui n'en est toujours pas, pas plus que ma tante). Cela dit on peut aller chez ma tante porter au clou le mieux que rien que l'on possède en cas de nécessité. Puis revenir dans le Jura pour conter la suite de cette histoire à trou ou aller à Calais voir si les ouvrages ajourés valent mieux ou moins que rien.Ce pourrait être un récit sans fin, c'est pourtant très fin la dentelle de Calais. Et la mémoire aussi est à trou, elle peut tout oublier, elle peut aussi se rappeler qu'il pleuvait sans cesse sur Brest, ce jour-là. La mer effaçait sur le sable les pas des amants désunis (sorry) et la pluie aussi effaçait les pas de ceux qui étaient amants et de ceux qui ne l'étaient pas. De ceux qui s'aimaient avant, de ceux qui s'aimaient après. Ceux qui s'aimaient pendant n'étaient pas sur le sable, ils s'aimaient un peu plus loin, derrière des paravents.
Mieux que rien est-ce pire que trop. Mieux que trop c'est indécent. Pire que rien c'est insultant.
Je ne l'ai pas multiplié par trois, d'autre l'a très bien fait longtemps avant moi.
La question à se poser en ce premier jour de l'année: rien ne serait-il pas mieux que cette succession de mots sans queue ni tête ?
Mieux que 2022 pour une rime avec voeux
Florent
Le dimanche en deuxième ligne
Et le lundi à la vigne
Il sait bien
Cet aragonais de souche
Que comme on fait son lit on se couche
Au dessus de la mêlée
Dans le village
Qui l'a vu naître
Il cultive le cœur léger
Les meilleurs cépages
D'une main de maître
Il a su transformer l'essai
De quelques grains
Faire du vin
Et s'il se nomme "l'Immature"
Ce n'est pas par manque d'ensoleillement
C'est qu'au milieu de cette belle nature
Florent
A su garder
Son âme d'enfant
Pile ou face
Une nouvelle année se profile
En face à face
En exil ?
Une avancée inexorable
Un point de vue panoramique
Trois cent soixante degrés
Trois cent soixante cinq jours
A consommer
Les précédents se sont éteints
A l'horizon des belvédères
Il en restera une douce lumière
Le sentiment d'avoir touché
Du bout des doigts
Une évidence
En discrétion
En transparence
Qu'importe les hasards
Les vérités
Quand les inclinaisons penchent
Du côté
Où elles vont tomber
Il en restera ce souvenir
Sans un remord
Sans un regret
Un peu d'océan sous la brume
Un peu de neige sur les sommets
Un peu de peau à se rappeler
Un peu de mots à murmurer
Et puis d'autres années
Et puis quelques autres années
Chaque poésie a son couvercle
La poésie s'essuie
Les pieds
Sur le paillasson
A pas de loup
Sans boue
Elle entre dans la maison
Elle ôte son chapeau
Debout
Seule au milieu du hall
Sa chevelure
Longue
S'étale
En cascade
Sur ses épaules
Des boucles acajou
Lui chatouillent le cou
Elle avance
Sur la pointe des pieds
Une danse
Et des airs enjoués
Puis silence
Un ange vient de passer
Ses ailes
Bruissent sans s'égarer
Sincères salutations
La poésie dit tu
Au séraphin déchu
Tombé
D'un couvercle connu
Ravi
Par les aspérités
D'un monde
Qu'il n'aurait su rêver
Entends-tu
Dans les bruits alentours
Les chants
Palpitations du jour
J'entends
Le bruissement de tes ailes
Et au loin
Je vois poindre l'amour
Idée halle
J'ai recherché l'idéal avec un grand H
A une lettre près
Un soupçon d'espoir en l'humanité
Je l'ai trouvé accoudé au comptoir
L'air blasé
Il rêvait d'être une idée banale
Pas un concept si élevé
Lassé de courir
Pour échapper
A tous ceux qui le poursuivaient
Il rêvait de plages blanches
De galets
Degré zéro de l'altitude
Il ne voulait plus être sommé
D'atteindre les plus hauts sommets
Il rêvait d'imperfections
De cicatrices
De sutures
D'aspérités sur les surfaces
De choses qui jamais ne durent
Nous avons bu un café
Une terrasse dans la brume
Et je l'ai réconforté
Malgré le noir et l'amertume
Il est reparti serein
Pour la première fois de sa vie
Il ne croyait plus en rien
Il ne croyait plus en lui
Il allait se contenter
De cueillir sur le chemin
Les plus douces des pensées
Ou bien les laisser pousser
Libres et sauvages
Roses indomptées de l'églantier
Fleurs de l'âge
Il est reparti serein
Délesté d'une majuscule
Depuis il parcourt les routes
Dans une auto dérision
Véhicule écologique
Qui utilise du sans plomb
L'essence même de l'âme humaine
Epurée des particules lourdes
Il roule serein désormais
Dans cette insoutenable légèreté
2022
Bananée !