Articles de barbaraburgos
Impression soleil couchant
Des jours où la vie s'écoule
Sans que rien ne se déroule
Ni de bon ni de mauvais
Juste regarder tomber
Le sable dans le sablier
Écouter le chant d'un merle
Écrire deux ou trois billets
S'offrir un collier de perles
Ouvrir un livre allongé
Tandis que l'été déferle
Sur la terre asséchée
Des rafales étincelantes
Un azur immaculé
La poésie rassurante
Le souffle des alizés
Des jours où la vie s'écoule
Sans que rien ne se déroule
Ni passé ni avenir
Juste regarder s'enfuir
Les doux rayons à cueillir
Tout au bout de l'horizon
Savourer cet élixir
Délicates émotions
Du soleil qui va mourir
Un concentré d'impressions
Touches de teintes nuancées
Avant de renaître plus tard
Une peinture diluée
La forme des nénuphars
Des jours où la vie s'écoule
Sans que rien ne se déroule
Ni aimables ni amers
Juste regarder briller
La clarté de l'éphémère
Plénitude
La Lune dans le grand pin
Posée sur un ciel d'opale
Rayonne d'un jaune serein
En attendant les étoiles
Elle continue sa course
Toujours en révolution
Rêve d'atteindre la Grande Ourse
Si belle constellation
Un peu seule dans la nuit pâle
Elle ne comprend pas pourquoi
Les humains disent du mal
De sa rondeur chaque mois
L'accusent d'influencer
Les loups-garous les naissances
Les océans les marées
Insomnies et turbulences
Une fois la nuit tombée
La Lune en transparence
Posée dans l'immense pin
Caresse la douce espérance
De briller jusqu'à demain
Et de prendre rendez-vous
Lorsqu'enfin il se réveille
Une rencontre taboue
Avec le grand astre soleil
Sur la plage abandonnée
J'ai vidé la mer
A la petite cuillère
De l'écume
Qui moutonne
J'ai gardé
Le goût salé
De l'automne
Dans le ciel
Tout là-haut
L'air tourmente
Les ailes lentes
Des oiseaux
Un ballet
Sur les flots
La couleur
Bleue
De l'eau
La langueur
D'un bateau
Friselis
Une seconde
Un frisson
Trouble l'onde
A la petite cuillère
J'ai vidé la mer
Et tous ses coquillages
Je reste seule
Et nue
Étendue
Sur la plage
Auto satisfaction
Je me suis achetée
Une auto dérision
A crédit
Fi des préjugés
Un moyen
De locomotion
Sans permis
Pour aller
Du point A
Au point B
Pas d'essence
Mais un sens
Aiguisé
De l'ironie
Je me suis achetée
Une auto dérision
Garantie
Entretien
Assurance
Tout compris
Assistance
Crevaison
Pour les pannes
D'inspiration
Des grimaces
Dans la glace
Du cynisme
Dans les rimes
Je me suis achetée
Une auto dérision
Batterie
Rechargée
Aux non-sens
Effronterie
Impudence
Les absurdes
Evidences
De l'existence
Sur la route
Contresens
Le bonheur
En vacances
Billet bleu
Parfois il suffit d'un signe
Coup de pouce du destin
Se sentir un peu plus digne
D'appartenir au genre humain
Quand les vieilles valeurs déclinent
Que se retirent les mains
Il devient parfois facile
De s'en remettre au divin
Les yeux de tout un chacun
Fixés sur son propre nombril
La paille dans l'oeil du voisin
Et une poutre dans le sien
Parfois j'ai connu l'exil
Des tourments des turbulences
Pourtant jamais sur le fil
Je n'ai vu la providence
Ni amen ainsi soit-il
Pour me porter assistance
Seuls quelques hominidés
Dans un élan de bienveillance
Sont alors venus m'aider
Ils ont ma reconnaissance
Et même un petit billet !
Pas tautologique
J'ai attrapé une rimite chronique
Pas un rhume de saison
Tous les signes pathologiques
De la versification
Une maladie du pied
Qui m'empêche d'écrire en prose
Croyez-moi si vous voulez
C'est pire qu'une mycose
Ça ne vous lâche jamais
Ainsi cette comparaison
D'une phrase sans bouts rimés
Et de micro champignons
Quand le verbe s'ensommeille
A l'heure des oraisons
Il fait voler les abeilles
Et résonner les bourdons
Les vers qui déjà la veille
Anticipaient le gueleton
Se délectent des merveilles
D'un poète en pâmoison
Et mignonne si la rose
Se fanent dans les jardins
Quand les paupières seront closes
Pas plus de place aux quatrains
Que de rime avec prose
Tous les écrits seront vains
Nous sommes si peu de chose
Qu'on soit malade qu'on soit sain
L'air joyeux ou l'air morose
Tous unis par le même destin
Une conséquence sans cause ?
Nous avançons c'est certain
Vers une fin programmée
Effet de répétition
Sans comique à la clé
Les pieds sur le paillasson
L'homme aux semelles devant
Se retrouvent sur le pas de porte
A l'entrée du firmament
Tout ce que le vent emporte
Finira dans le néant
Et ma rimite chronique
Et mes thèmes récurrents
Bulletin météo
Au soir le ciel se demande
Le temps qu'il fera demain
Une pluie sur les plates-bandes
Ou un soleil de juin ?
Il décide sur un coup de tête
De la météo du jour
Défie les avis de tempête
Les prévisions alentour
Il ne fait que ce qu'il lui plait
Il en connaît un rayon
Du grésil aux giboulées
Et qu'importe la saison
Il peut par le battement
D'une aile de papillon
Déclencher un ouragan
Un tsunami un typhon
Si les nains sont à la fête
Sur les nuages tout là-haut
Il pleuvra de la Blanquette
Ou de la Veuve Clicquot
En revanche si les lutins
Se sentent d'humeur maussade
Ils lanceront au matin
De la grêle en cascade
Temps qui passe et temps qu'il fait
Demeurent hors de contrôle
Malgré l'élan du progrès
Chacun reste dans son rôle
Face aux caprices du climat
En pauvres humains profanes
Comme nos ancêtres les gaulois
Peur de recevoir sur le crâne
Le ciel dans tous ses états
Sur la frise chronologique
Aujourd'hui hier demain
Des certitudes chaotiques
Car rien n'est jamais certain
Si dans ce dérèglement
Les aiguilles reculaient
Ou si d'un bond en avant
Elles effaçaient le présent
Si le temps cyclothymique
N'est plus aussi linéaire
La météo c'est logique
En perdra tous ses repères
Les sujets de discussion
Autour des températures
Évoqueront plus Platon
Que la couleur de l'azur
Qui perd ses vers ?
Je ne trouve plus les mots
Ils sont tombés dans la fangue
Je ne les retouve plus
Même sur le bout de la langue
J'invente des néologismes
Pour illustrer mon propos
Faire rimer les syllogismes
Sans en comprendre l'écho
Collés comme un timbre poste
Sur la pointe de mes papilles
Si je les mets au compost
Finiront-ils en guenille
Ou bien de fil en aiguille
Pourront-ils retricoter
Une définition qui brille
A inscrire dans le Littré
Je récite l'alphabet
Tente de me remémorer
Dans quel sens les rechercher
En feuilletant le dictionnaire
Sans me fier aux apparences
Je constate un peu amère
L'étendue de mon ignorance
Afin de rafraîchir ma mémoire
J'arrache une à une les pages
De cet imposant grimoire
Les avale sans ambages
Un mille-feuilles indigeste ?
Je me rappelle maintenant
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Dans un poème d'antan
Les mots ruissellent en cascade
Dégoulinent dans les rivières
Ensuite c'est l'escalade
Ils prennent un funiculaire
Et à nouveau je les perds
La première séance
Une soirée sous les étoiles
En amicale compagnie
Dès la nuit se faire une toile
Dans le J'Art'din enrichi
D'un écran panoramique
Un vieux drap en lin blanchi
Une vision anachronique
Du temps où chantait la pie
Dans les corbeilles en osier
Madeleines des salles obscures
Bonbons esquimaux glacés
Un retour vers le futur
Plan séquence accéléré
Savoir au fur à mesure
Distinguer le faux du vrai
La fiction du réalisme
Les sentiments partagés
Un pléonasme un truisme
Sans trucages sur les bobines
En parfaite bienveillance
Comme un verre de grenadine
Un petit goût de l'enfance
Autour d'une table remplie
Un moment sans exigence
Apprécier les mains unies
Vers les mêmes espérances
Savourer l'instant précis
Ce qui fait de nos existences
De jolis morceaux de vie
Pas un film du box-office
Une histoire d'amitié
Quand les regards en coulisse
Parlent aussi d'humanité
Cette soirée sous les étoiles
En amicale compagnie
A projeté sur la toile
Les espoirs d'après la nuit
Climax
Il tombe du feu de Dieu
Rayons d'astre solaire
Amoureux
De la Terre
Tellement
Qu'ils débordent
D'effusion
Ils font fondre
Le goudron
Une ardeur
Sans nuance
Pauvres cœurs
En errance
A la rage
D'une boule
Sans nuage
Une ampoule
Irradiant
Dans un ciel
Chauffé à blanc
Lames artificielles
D'acier brûlant
Qui transpercent
L'atmosphère
Et bouleversent
Les repères
Un mirage
Des avions
L'air vicié
Endommage
Les poumons
Souffle court
Etiolé
Dans un four
Difficile
D'aligner
Mots du jour
Un billet
Canicule
Temps de chien ?
Le torchon brûle
Entre terriens
Dieu contemple
Le désatre
Un seul astre
Fait de la vie
Sur la Terre
Un paradis
Ou un enfer