Articles de barbaraburgos
Gratitude
J'ai reçu des cadeaux par milliers
Des cousus main
Et des fleurs en bouquet
De beaux objets
Et des poèmes reliés
J'ai reçu des sourires par milliers
Des notes de musiques
Et des mots attentionnés
De doux regards
Et des lingots d'espoir
J'ai reçu ce soir
De l'or en barre
Et de l'amour par milliers
Tant de chaleur
Qui continuera à rayonner
Pendant les cinquante prochaines années
Une chose certaine
Merveilleuse sortie de quarantaine
25 juillet
Mais où est donc passé le 25 juillet ? Zéro billet, pas l'ombre d'un mot, un hiatus dans les bonnes résolutions. Pas un manque d'inspiration, c'est tout bête, j'ai juste été happée par une envie de dormir irrépressible après deux jours de fête. Mes doigts se sont pourtant mollement activés sur le clavier mais n'ont pas pu aller jusqu'au bout de leur démarche, mes yeux se sont fermés avant l'enregistrement pour publication du dit billet.
Après la fête
Les couillons restent
Il faut mettre un chandail
Pour manger la soupe à l'oignon
Des retrouvailles
Laisser couler son émotion
Perles salées
C'était hier
Souvenirs sucrés
Dans le coin des paupières
La bobine du temps se déroule
Fils distendus ou renoués
Les heures s'écoulent
En grains serrés dans le sablier
Dans le ciel noir
La lune luit
Dans un regard
Il rebleuit
Une simple histoire
Cycle de la vie
Et les loupiotes dans le jardin
Lucioles inertes
Eclairent demain
Après la fête
Couillons sereins
Plein de beaux restes
Pour la suite du chemin
Le discours !
Juste quelques mots pour vous remercier d'être là ce soir pour m'accompagner et fêter cette double sortie de quarantaine.
L'hiver fut long, nous avons été contraints de nous cloîtrer dans nos appartements et nos maisons, pour certains de vivre une solitude forcée, de nous plier à toutes les lois parfois absurdes mais cela nous aura peut-être permis de nous recentrer sur les choses essentielles.
Nous aurions pu oublier ces chaleureuses valeurs, héritées pour ma part des ancêtres, tous ces migrants issus des mouvements de population d'un autre siècle. Ils sont arrivés avec des trous dans les poches, ils ont su finalement en tirer des pépites. Ils ne nous ont pas légué des lingots d'or, ils nous ont juste transmis ce goût des bons moments partagés, dans la simplicité et la convivialité, souvent autour de tables en fête.
Le temps file, les souvenirs défilent, beaucoup d'absents aujourd'hui, pourtant nous sommes encore quelques uns à vivre toujours ici, sur leurs terres. A cet endroit précis où ils cultivaient leurs vignes et leurs jardins. Nous sommes pour beaucoup les branches de ce grand arbre généalogique, venu prendre ses racines dans ce petit coin de terre entre Bade et Trapel.
Il y a les liens du sang et puis les liens qui se tissent au fil des ans et des rencontres, tout aussi forts et indéfectibles, des arbres « amicologiques » pourrait-on dire, plantés tout au long du chemin.
Ensemble toutes ces branches grandissent, et insufflent l'oxygène nécessaire, nous aident à croire encore un peu en l'humanité, à nous dire que nous sommes tous un peu frères !!
Nous ne vous offrirons pas ce soir des mets sophistiqués dorés à l'or fin, nous vous invitons juste à partager quelques plats maison en toute simplicité, à profiter de ces instants de liberté après tous ces longs mois d'enfermement. Tout ne sera pas parfait, le terrain est en pente, l'herbe est plus verte chez le voisin, ni de vaisselle en porcelaine, ni de verres en cristal mais de quoi régaler nos oreilles, se sustenter, rafraîchir les gosiers et réchauffer les cœurs.
Car oui il y a eu de longs hivers, des étés secs comme des déserts, des catastrophes naturelles, de l'eau en avalanche qui emporte les ponts. La vie n'est pas un long fleuve tranquille, mais le cours de la rivière reprend finalement sa course en nous murmurant de rester vigilants au caractère éphémère des choses et surtout des gens. Un souffle de « carpe diem » qui nous invite à profiter de chaque instant, à profiter de tous ceux qui sont présents.
Mangez, buvez, chantez, embrassez qui vous voudrez, dansez à deux, dansez en rond, l'eau continuera à couler sous les ponts...
Encore merci à vous toutes vieilles branches de mes arbres de vie.... Merci !
Boîte à musique
Une petite musique de nuit
Serine sereine
Une petite musique suit
La même rengaine
Un ciel où la lune reine
Encline s'incline
Un ciel où la lune pleine
De rouge s'illumine
Un homme à travers la plaine
Indécis décide
Un homme que le vent entraîne
A la verticale du vide
Une petite musique de nuit
Serine sa peine
Une petite musique fuit
La même rengaine
Et l'homme sous la lune blême
Transi transite
Un homme sans aucun poème
Dans un ciel gris anthracite
Tant et temps
Tango le vent
Ainsi va le temps
Tango la vie
Les pas unis
Bandonéon
Pauvre Léon
Sa Léonie
Lui a fait faux bond
Sous les violons
Le chant meurtri
Des asservis
Quand les esclaves
Dans leur enclave
Restaient parqués
Les coups de fouet
Des négriers
Un son un cri
Une révolte
Contre l'ennui
Une virevolte
Tango la vie
Ami tanguons
En Argentine
En Uruguay
Dans les salons
Dans les cuisines
Un pas de deux
Improvisé
Une milonga
Rio de la Plata
Jupe fendue
Sur bas résille
Jambes qui vrillent
Regard fondu
Flou enchaîné
Bruit des tissus
Tango tango
Montevideo
Tant va le temps
Sous les glycines
Enlacement
Valse argentine
Tango devant
Les corps s'animent
Face aux abysses
Le mouvement
Sans une parole
Les corps s'unissent
Une parabole
Sublime l'instant
Vingt et un zéro sept
A l'ombre des ventilateurs
Mois de juillet le vingt et un
Regards dans le rétroviseur
Le présent moins quelques uns
A l'ombre des réminiscences
Les traversées du désert
Ou les fontaines de jouvence
Dans les oasis en vert
A l'ombre de mes espérances
Le vingt et un de juillet
Malgré les périodes d'errance
Toujours reviendra l'été
A l'ombre des ventilateurs
Un jour de grande canicule
Le temps dans le rétroviseur
Avance plus qu'il ne recule
Cynégétique
Les braconniers
Aux bras d'acier
Débusquent
Dans les sous-bois
De pauvres bêtes
Aux abois
Ils ne s'offusquent
D'aucune feinte
Suivent l'empreinte
Traquent le gibier
Jusqu'au trophée
Un cœur planté
Au bout d'une pique
Effroi
Des proies
Sans viatique
Pour échapper
Aux affreux bras
Des braconniers
Mais prenez garde
Qu'un soir sauvage
Les belles captives
Dans les branchages
Victimes naïves
Ne se rebellent
Et vous dévorent
Sans un remord
Toute la cervelle
Après-midété
Chiller* sur une chilienne
Canisses horizontales
Derrière les persiennes
Ambiance tropicale
Chili dans les assiettes
Trente et un degrés cinq
Piment en goutelettes
Des flots bleu cristallin
La boule de feu diffuse
Une chaleur verticale
Et dans les verres infusent
Des cubes d'eau glaciale
Chiller sur une chilienne
Corps longitudinal
Une prière païenne
Dans la moiteur australe
Qu'un souffle de vent vienne
Un courant boréal
Rafraîchir la fournaise
Cette atmosphère torride
Brûlante telle la braise
Sur les peaux translucides
Qu'un peu de liquide apaise
Cette attitude languide
S'abandonner vaincu
A ce soleil trop cru
Chiller sur une chilienne
Et fermer ses persiennes
*prononcer tchiler
Passé simple
Nous nous plûmes
A ces heures
Où l'écume
Sur la mer
Affleure
Dans le plume
A tâtons
Sans costume
Bout des doigts
Pulsations
Nous nous plûmes
A minuit
Puis nous eûmes
Alanguis
Des frissons
Sur les plumes
Oiseau lyre
Se présume
Rouge porphyre
La passion
Nous nous plûmes
Clair de lune
Sous la plume
Se consument
Les beaux mots
Nous nous plumons
L'ami Pierrot
Ferme sa porte
Chandelle morte
Oraison
Nous nous plûmes
Nous plumâmes
Amertume
Colombine
Larme
Nous nous plûmes
Pas un drame
Dans la brume
Un dessein
Des charmes
Une plume
Sur les ailes du désir
Se rallument
Un peu plus loin
Des soupirs
Abats
J'ai mangé du foie de veau
Un peu de mou en persillade
Pas du mouron pour les oiseaux
Ni du céleri en rémoulade
Des coeurs de canards en brochette
Assaisonnés sauce ravigote
Pas des rognons en crépinette
Ni des courgettes en papillotte
J'ai mangé de la cervelle de mouton
Un concentré neuronal
Pas de la tripaille de cochon
Ni des fraises en bocal
Une langue de boeuf aux cornichons
Accompagnée de mots nouveaux
Pas les parties molles d'un taurillon
Ni de la salade de museau
J'ai mangé du mou de veau
Puis du mouron pour les oiseaux
Roulé ma langue dans la farine
En balbutiant des néologismes
J'ai tout vomi
Même la panse de brebis
Et le trop plein d'andouillette
Quel gâchis toutes ces bêtes