Articles de barbaraburgos
Mignardises
J'ai préparé une pavlova
Pour ma babouchka
Un nuage sucré
Sans être un succès
Il fut avalé en un éclair
En trois coups de cuillère
Elle en est restée baba
Ma babouchka
Si Pépé avait été là
Bien qu'il fut vénitien
J'aurais fait un napolitain
Pour ce très bel italien
Un gloubi-boulga
Cette famille là
La Pavlova était russe
Le gâteau ne l'est pourtant pas
Et Mémé ne l'est pas plus
Mais j'aime dire babouchka
Polonaise de naissance
Elle a su faire science
De toutes les pâtisseries
Savoir qu'elle nous a transmis
Dotée des plus beaux diplômes
Un doctorat en tarte aux pommes
Une maîtrise en crème anglaise
En meringue plusieurs thèses
Sa spécialité
Le délice antillais
Quand j'étais petite
Je ne comprenais pas pourquoi
Il fallait préciser
Qu'il ne serait pas qu'à moitié
Ma belle Hélène
Porte en elle tant de douceur
Que j'ai hérité en retour
De toutes les poignées d'amour
Bien cachées au fond de son coeur
La relève est assurée
Pour perpétuer son talent
Sans en faire tout un roman
Je me sens assez à l'aise
Pour faire une charlotte aux fraises
Et garder toujours en moi
Le goût pour les madeleines
Car il coule dans mes veines
Ces images des choses anciennes
Bugs
Ce bug m'émug ai-je pensé en buvant mon thé, je ne peux pas modifier la date de publication, donc si je n'en écris pas un autre aujourd'hui, pas de billet au 14 mai. Je ne suis cependant pas une machine à écrire, il ne suffit pas de me taper dessus pour faire sortir des lettres, même s'il faut que les choses me touchent pour que je puisse en extraire des mots.
Je regarde le ciel en quête d'inspiration, une éclipse de soleil derrière un nuage sans nom, il doit bien en avoir un, je me pose la question, le savoir serait opportun pour briller dans les conversations. D'autant plus que ce matin j'ai lu ça https://www.franceculture.fr/sciences-du-langage/parler-de-tout-et-de-rien-nous-manque-plus-quon-ne-le-pense, le sujet étant dans le titre je ne vais pas m'étendre. Tout ceci pour dire qu'il va falloir que j'améliore mon vocabulaire pour pouvoir parler météo autour de la machine à café. Encore que ne rien dire c'est parfois en dire beaucoup, sans consentir pour autant. Mais je garde le sujet pour un prochain billet, mon ami Gus a aussi son avis sur la question, je vais aller l'étudier et en faire un résumé
A censurer
- Jésus est un ascenseur (c'est mon inconscient qui parle, mon surmoi faisant le pont impossible de censurer la question)
- D'où te vient cette idée, mécréant ?
- Il n'arrête pas de descendre et de monter
- Moi j'ai jamais rien compris à tous ces fériés, et chaque année je me demande pour quelle raison, plus de deux mille ans après, ce jeudi, on peut rester à la maison
- Ce jour là, c'est la dernière fois qu'il appuie sur le bouton, sous les yeux éberlués de ses douze assesseurs. Assesseurs censés prêcher les saints textes synthétisés, pendant qu'il va continuer à contempler le carnage depuis les plus hauts étages. Et pour ceux qui ont pas compris, il envoie le saint Esprit, aux apôtres et à Marie, le dimanche et le lundi de la semaine qui suit
- Donc si je comprends bien, il a planté tout le monde là pour aller se la couler douce avec son saint père dans les sphères supérieures, laissant les autres faire le plus gros du boulot. Saint père qui s'est pas trop foulé dans l'éducation de son fils, il a préféré laisser à Joseph le soin de s'en occuper sur Terre. Peut-être lui apparaissait-il en visio le soir à l'heure du dodo, en lui disant "je suis ton père". C'est comme ça qu'on fabrique des schizos, depuis tout petit il pensait avoir des hallucinations, il n'arrivait plus à distinguer les frontières de la réalité
Ce que je voudrais qu'on m'explique c'est pourquoi tant de gens ont cru et croient encore des histoires pareilles
- Que veux-tu il faut bien trouver des parades à la mort qui nous guette et imaginer des subterfuges pour espérer une vie éternelle
- Très peu pour moi, j'aurais déjà passé celle-là entourée de dingos, j'ai pas envie d'en retrouver là-haut pour l'éternité. Puis trois confinements, c'est assez long comme ça, alors me retrouver bloquée ad vitam aeternam au paradis, non merci
- Rassure-toi, tu n'as aucune chance d'y aller. Tu risquerais davantage le bûcher
- Ah oui, je suis rassurée et de toute façon Dieu reconnaîtra les siens
Oui Mai
En mai
Puis-je écrire ce qui me plaît
Sans me découvrir d'un fil
Ou devrais-je aller sur Mars
Récolter un brin d'audace
Visiter toutes les îles
A la quête d'un peu de grâce
En attendant le solstice
Raconter le temps qui passe
Saupoudré de quelques épices
Ce qui affleure en surface
Déterrer les paradoxes
Creuser les incohérences
Jusqu'au prochain équinoxe
Avec assez d'indulgence
Pour pardonner les rengaines
Et les rimes hasardeuses
Remiser toutes les peines
Avant l'heure de la faucheuse
En mai
Ecrire sur le fil
Le beau mot qui me plaît
Des pensées les plus subtiles
Aux idées trop immorales
Soumises à un long exil
Par absence d'idéal
P.S: bug dans le blog, billet publié le 12 par inadvertance (il n'était pas fini). Je comprends pas toujours tout à cet outil
Princesses
Si la Belle au Bois Dormant
Avait eu des insomnies
Qu'aurait fait le Prince Charmant
Eploré au bord du lit ?
Si la douce Blanche-Neige
Avait pris des vitamines
Nul besoin de ce manège
Pour qu'un galant la réanime
Si la pauvre Cendrillon
Avait mis des botillons
Elle aurait pu se soustraire
Au test du soulier de vair
Il sera une fois naïves princesses
La perspective d'être autonomes
Faire force de ses faiblesses
Pour enfin se passer des hommes !
Le pavot sur le pavé
Des coquelicots sur le chemin
Le printemps revient
Ephémère pétale
Les heures détalent
Une peau de chagrin
Course folle du lapin
Dans la lumière des phares
Un pavé dans la mare
Des lieux communs
Cet endroit à couvert
Dont l'envers
Ne dévoile
Qu'un cimetière
Sous les étoiles
Sépulture absolue
De tout le temps perdu
Refleurie
Aux beaux jours
Par une main amie
A chaque carrefour
Les pétales
D'un rouge coquelicot
Sur le bord de la route
Dans le gris pâle
Des gouttes
Font divaguer les mots
Et s'envoler les doutes
Enfantillage
Ribambelle farandole
Sautillantes paroles
Des cours d'école
Faire un voeu
Filaments
D'une fleur
Dans le vent
Regards heureux
Un ruban
Un cerceau une toupie
Images d'antan
Embellies
Que sont devenus
Nos rêves d'enfant
En ribambelle
Nous avançons
Sur une passerelle
En apprenant des leçons
La craie fugace
S'efface
Les mots blancs
S'estompent
Au fil du temps
Sur le tableau noir
Le décompte
Des petits mouchoirs
Mis dans les poches
Sur les rêves de mioche
En farandole
Nous nous agitons
Dans divers rôles
Sans conviction
A la marelle
Nous oscillons
Entre terre et ciel
Ce n'était pas une sinécure
De continuer à gambader
Avec un caillou
Dans la chaussure
Sans s'écorcher les genoux
Que sont devenus
Nos rêves fous
*Avec modération
Au secours
Page blanche
L'encre sèche
Le dimanche
Mauvais jour
Pour la pêche
Aux idées
Sine die
Les mots
Ne mordent plus
A l'hameçon
Bredouille
Je rentre à la maison
L'âme
Sans le moindre son
Et je fouille
Dans tous mes sens
Lequel
Attisera la flamme
Lequel
Remettra en route
La musique
Et sa chanson
En attente du frisson
Je savoure les arômes
De quelques gouttes
De rhum*
Et je vois la fin des doutes
Dans le fond de la bonbonne !
Le loup et l'agneau
- J'ai une faim de loup, dit le loup, je mangerais bien quelques brebis et deux ou trois agnus dei
- Je ne le permettrai pas, dit le berger, je suis le seigneur de ces prés d'herbe fraîche où tu aimes te reposer
- Il me faut pourtant me sustenter, je ne peux point vivre d'oisiveté dans ton oasis de pureté
- Tu pourrais choisir de devenir végétarien à végéter comme tu le fais et brouter dans ces verts pâturages toute l'énergie dont Dieu nous gratifie
- Je suis athée, tu avais zappé ?
- Zaté ? Kézako ?
- Ze crois pas zau divin, en fait ze crois zenrien (il s'était mis à zozoter subrepticement)
- Je savais que toi et les tiens n'étiez pas des zambiens, mais des zatés j'ignorais. Tu n'es même pas un petit peu zoroastrien ?
- Zenrien je te dis
- C'est pour ça que tu n'as aucune idée de la différence entre le mal et le bien ? Que tu plantes tes crocs dans n'importe lequel de mes moutons ou de mes agneaux ?
- Ça n'a rien à voir, je n'ai pas besoin d'un dieu pour m'indiquer le pire et le mieux. De toute façon Dieu est mort, tu ne le savais pas encore ?
- Dieu est éternel. Mais s'il était mort, ça prouverait bien qu'il a existé
- En attendant, moi j'ai toujours aussi faim. Et si ton dieu a existé, c'est ainsi qu'il m'a créé, doté de crocs à planter dans ton troupeau. On ne peut pas aller contre sa nature
- Ah c'est pratique, ainsi tout serait permis
- Tu m'ennuies à présent
Et sans autre forme de procès, le loup croqua le troupeau et son berger, un loup affamé en valant deux, puis s'en fut siffler là-haut sur la colline avant d'aller rejoindre son Hermine dans les vastes steppes occidentales.
Moralité: il ne faut pas philosopher avec un loup qui a la dalle
Des sens
Sidération
Je suis parcourue
D'un long frisson
Une vague chaude
De sensations
Vibration
Une corde de violon
Caresses de l'archer
Sensuelle mélopée
Au son des voluptés
Inspiration
Sous le zéphyr
Réminiscences
Jaillisent les souvenirs
Dans les cinq sens
Délectation
Du bout des lèvres
Ecumes salées
Toute la fièvre
D'une enivrante suavité
Irisation
Les pupilles dilatées
Entrevoient l'étincelle
Mille nuances colorées
De fragments d'arc-en-ciel