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Articles de barbaraburgos

U privatif

Par Le 20/02/2021

Utopie vient du grec -u-, signifiant non et de -topos, lieu. Un non lieu donc.
Uchronie, même préfixe et chronos, temps. Un non temps.
Deux concepts qui en se définissant s'annihilent eux-mêmes tout en prouvant qu'ils existent en tant que mots.
Dystopie, une distorsion de la réalité ?
Robert en donne la définition suivante: récit de fiction qui décrit un monde utopique sombre.
La rousse ne peut s'empêcher d'émettre un doute raisonnable quoi que irraisonné. Pour moi le non lieu sous-entendait une notion d'idéal.
Genre "La petite maison dans la prairie" sans Nelly Oleson (la méchante pour ceux qui ne connaissent pas leurs classiques).
Par là même, dans l'uchronie, Laura Ingalls likerait tous ses amis sur les réseaux, tandis que se cacherait une "hater" derrière Nelly la peste.
Dans une dystopie, elle aurait entièrement pris le pouvoir en soumettant tous les habitants de Walnut Grove à son bon vouloir.
Vous avez compris ? Sinon tant pis, mes yeux n'ont pas assez vu leur lit et commencent à papillonner en mode code-phare pendant que la grande aiguille avance inexorablement vers l'heure des courges. J'y cours-je de ce pas, en petites foulées gracieuses.

 

De mal en pis !

Par Le 19/02/2021

J'attendais mieux mais il n'est pas venu
Alors je n'ai plus attendu
Comme je m'étais déjà rendue à l'évidence
Je n'y suis pas revenue
J'avais pris mon mal en patience
Auparavant
Alors je me suis mise à nu
Derrière un paravent
Sans pour autant tomber dans le panneau
Il était trop tard pour se coucher tôt

J'attendais mieux et je l'ai rencontré
L'ennemi du bien
Dans son aspect le plus dénudé
Il cherchait la petite bête dans un coin
Sans
se prendre les pieds dans le tapis
Alors que fait-on ? Lui ai-je dit
Revenons à la source
Ralentissons la course
Savourons l'instant de cette eau pure
Puisque rien ne dure
...

Lotophages

Par Le 18/02/2021

J'ai oublié mes clés, je ne sais pas où elles sont mais je sais qu'elles existent. Je me souviens encore d'elles en tant qu'objet, de leur utilité. Donc l'oubli n'est pas radical, oublier c'est encore se souvenir que quelque chose existe, a existé.
J'ai oublié beaucoup d'événements de mon passé, pourtant je ne suis ici que parce que je suis passée par là. Si j'avais choisi le chemin B au lieu du A, où serais-je aujourd'hui ?
Dans une rue de Brest à me rappeler la pluie qui tombait sans cesse ce jour là ?
Sur l'île des Lotophages à croquer les fruits de miel pour oublier mon âge ?
Peut-on voyager sans bagage et ne pas perdre la raison ? Qu'est devenu Gaston, lui qui voyageait sans ? Je ne m'en souviens pas.
Je me posais la question en tentant de me remémorer où j'avais bien pu laisser ces fichues clés puis me lançai dans une quête du Graal, une tentative désespérée pour retrouver le bout de métal. Et non, je ne composerai pas le 06 de Lacan, ni ne m'allongerai sur un divan à scruter mon inconscient.
-Inconscient toi-même, vociféra Jean-Sol.
-Un peu de retenue tout de même M. Partre, inconscient n'est pas une insulte ! Si vous alliiez vos théories plutôt que de vous tirer dans les pattes constamment, vous en sortiriez grandis (même si j'avoue que c'est pas acquis, il est tellement petit!).
-Je ne vais pas répéter ce que j'ai mille fois écrit. L'homme n'est que par ses actes et entièrement responsable de son existence, il est libre de se détacher de son passé, de choisir son présent et d'envisager son avenir.
- Oui, et la femme ? Et n'est-ce pas parfois un peu réducteur ? Il est des histoires de vie plus compliquées que d'autres. Vous dans votre microcosme d'intellectuels parisiens vous avez été épargné.
- Certes, certes. Mais pourquoi faire appel sans cesse à moi, oubliez-moi et laissez-moi reposer en paix.
- Je peux choisir de vous oublier mais je saurais quand même que vous avez existé, j'ai des livres de vous dans ma bibliothèque
- Bon moi depuis que je suis allongé dans ce carré avec Simone, j'ai renoncé à la philosophie. On s'adonne maintenant aux joies simples de l'éternité. Un petit coup de blanc et en avant Guigamp, moi je conduis, elle klaxonne.
-Hé bien, j'en apprends de bonnes ! Donc vous ne voulez pas m'aider dans ma fumeuse théorie ?
-Non et je ne crois pas à la vie après la vie. Je n'existe plus, à part dans votre tortueuse imagination.
- Ah ! La mémoire me revient, je n'ai pas perdu mes clés, je les ai simplement jetées, je ne supportais plus d'être enfermée !
-Vous m'amusez finalement, revenez quand vous voulez, nous rediscuterons de l'oubli et je vous donnerai des clés pour décrypter mes théories.
-Une clé de Jean-Sol en somme.
-Oui mais sans faire la sieste.
-Si vous devenez aussi tordu que moi dans le détournement des mots, on s'en sortira pas.
-Oh mais ça je le sais déjà que je n'en sortirai pas de là où je suis, alors un peu plus, un peu moins, tant pis!

J'ai finalement pris la clé des champs pour faire un tour dans le présent puis la clé des songes pour éclairer mes nuits, et les clés de métal, je les ai jetées au fond du puits.

De bon heur

Par Le 17/02/2021

Mer de brume matinale
Les vignes un peu bancales
Un rapace quelques souris
Dans ce temps imparti


Rayons obliques d'ultra-violets
Filtrés par les nuages
L'horizon hypothétique deviné
Dans ce naissant paysage


Une chapelle romane
Des ronces sur le chemin
Dans un pré deux ou trois ânes
Savoir aller plus loin

Effacer les goutelettes en suspens
Voir briller le disque incandescent

Dépasser l'épais brouillard
Et serein goûter l'espoir

 

 

 

 

Beau temps ?

Par Le 16/02/2021

Il fait bleu, il fait vent
Et le souffle d’Éole s'engouffre dans les blousons
Un jour sans école, les mystères de la création
Il fait bleu, il fait vent
Des mots d'enfant
Et les fleurs chinoises s'envolent plus loin vers l'horizon
Il fait bleu, de l'eau salée, des embruns, paroles sibyllines
Il fait vent, brise marine
Incompréhension de l'enfant
Face à l'incrédulité des grands
Il écarquille ses deux yeux
Il fait pourtant beau temps
Dans les allées du bon dieu
Désolée mon enfant, je crois plus au vent et au bleu
Qu’au royaume des cieux
Et du mystère de la création
J'ai résolu la question
Ah bon!

Classé X

Par Le 15/02/2021

J'ai des complexes, je suis perplexe à la lecture de mes textes. Pourtant je continue chaque jour à exfiltrer des méandres filandreux de mon expectatique cerveau, des mots, à en extraire des idées, à exploiter mes idéaux ex abrupto.
J'extrapole du nord au sud, j'exulte et s'exhalent de mon myocarde extatique des sentiments extravagants, d'exquises inclinations. J'expérimente d'indiscrètes sensations, une exégèse sans réelle explication. J'exagère dans le mystère, une attitude sibylline, préserver sa part intime ?

Ex-voto virtuel en rime, exploiter ses maux en mots pour extirper la substantifique moelle de l'existence. J'excelle dans le doute existentiel mais l'important n'est-il pas d'avoir des tourments excessifs ? Ne pas se contenter de l'approximatif. Sentir battre le palpitant, s'exalter avec candeur, exiger le meilleur même quand le monde ne tourne pas rond à l'extérieur, qu'il ne fournit pas toutes les explications.
Se laisser désaxer par les lois de l'attraction et savoir se poser sans exaspération. Carpe diem avant l'extrême onction !


N.B: certains mots ne sont pas exacts mais se sont laissés détourner pour l'exercice !

Oubliettes

Par Le 13/02/2021

Je ne voudrais pas oublier
La douceur de ta peau
La pluie sur les carreaux
En ce soir de janvier


Je ne voudrais pas oublier
Tes bras autour de moi
Le soleil qui brillait
En ce mois de juillet


Je ne voudrais pas oublier
La caresse de tes mots
Le vent dans les chéneaux
Aux petits matins de mai

Je ne voudrais pas oublier
Mais le temps abandonne
Les souvenirs secrets
Aux premiers jours d'automne

Il les range plus loin
Et poursuit son chemin
Les laisse s'effacer
Pour espérer demain




 

Patience et longueur de temps...

Par Le 13/02/2021

Prendre son mal en patience
Quelle drôle d'expression
Assignée à résidence
En quête d'explications
Je compte les billets d'absence
Cherche réponse à la question
Dans le sillon de mes errances
Hypothétiques solutions
Mais l'écho sourd du silence
Anéantit mes ambitions
A la lueur de mes espérances
Dansent des points d'exclamation

Prendre son mal en patience
Une intime conviction
Assignée à résidence
En quête d'inspiration
Je contemple mon ignorance
Emets des suppositions
Dans le flot de réminiscences
Halos d'illumination
Mais trop peu de résonnance
Pour nourrir mes illusions
A la lueur de mes errances
Dansent des points de suspension





 

Expressionnisme

Par Le 12/02/2021

J'ai un petit pois sous mon matelas, c'est peut-être pour ça que je ne dors pas
J'ai un caillou dans ma chaussure, difficile de marcher droit
J'ai le compas dans l’œil, ça m'empêche d'y voir clair
Je suis souvent à côté de la plaque, je confonds aujourd'hui et hier
Je n'aime pas la barbapapa, ce n'est pas une expression c'est un fait
Je passe du coq à l'âne, mais aucun des deux ne me satisfait
J'écris comme je respire, ça ce serait mentir
J'en vois des vertes et des pas mûres, je n'en fais pourtant pas de la confiture
Et quand je ne tourne pas rond, il me vient des questions sur les racines carrées
Ou bien je prends la tangente pour partir à Tanger
Mais je ne suis jamais allée à Tanger et la tangente je ne sais pas ce que c'est
Alors je reste plantée là, avec mes racines carrées, mes questions
Et une crainte pour Cendrillon
Est-ce désormais à 18 heures qu'elle se change en potiron ?


 

A moitié vide

Par Le 12/02/2021

Pas facile de trouver de la poésie dans chaque jour quand la mosaïque des horreurs humaines s'affiche devant nos yeux.
"Plus je connais les hommes, plus j'aime mon chien" disait Pierre Desproges. Aujourd'hui, je songe à en adopter un.
Pas facile de se laver les yeux et les oreilles, de ressortir indemne d'une journée de dur labeur passée à aider ses semblables.
Semblable toi-même, l'entends-je me souffler. Mais les mots sont verrouillés, les doigts paralysés sur le clavier.
La magie d'un rayon de soleil couchant sur les sommets enneigés, la rencontre d'un faisan serein sur le bord de la route n'auront su me distraire de ces ignominies.
Les belles plumes, élevées puis lâchées pour quelques heures de liberté, se feront tirer demain par des chasseurs bedonnants.
Les glaciers finiront par fondre précipitamment provoquant une montée subite des océans et l'anéantissement de l'ère du vivant.

"Plus je connais les femmes, moins j'aime ma chienne". Sacré Pierrot, toujours le mot pour rire.
"Quant au mois de mars, je le dis sans aucune arrière-pensée politique, ça m'étonnerait qu'il passe l'hiver".
Heureusement on est en février

 

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