Créer un site internet

Articles de barbaraburgos

Dans 2016

Bouh!

Par Le 07/12/2016

Peur de semer plus que de désherber mes soucis, peur de ne plus plaire aux lecteurs, peur que mon ordinateur ne meure, peur archaïque, peur arachnéïque à ne pas confondre avec la peur des araignées. Je n'ai pas peur des araignées, j'aime bien celle que j'ai collé au plafond, même si parfois elle me plonge dans les bas-fonds, les tréfonds, les eaux saumâtres d'un puits profond. Voilà que le sommeil me grignotte et je pense à souris. J'ai horreur des souris et des rats aussi. Je ne sais pas pourquoi. J'imagine ces bestioles qui s'immiscent et grignottent, insidieusement, l'air de rien, ça fait scritch scritch dans le plafond et mon araignée n'aime pas être dérangée. Pire que le rongeur, son prédateur, le Sssnake, sournois, fourbe, il oondule monstrueusement, beurk. Bref tout le monde s'en fout de mes peurs. Et le sommeil me digère pour me recracher dans quelques heures. Il fuira quand je voudrai le rattraper, me fera un pied de nez et me laissera avec ma fatigue mes peurs et mon araignée.
C'est vraiment très intéressant

Dans 2016

Mochemar

Par Le 06/12/2016

La fatigue s'abat sur les mots au terme d'une nuit agitée, lourde de rêves inaccessibles au corps et à la conscience.Que représentent donc ces images fugaces produites par notre subconscient?  Je n'arrête pas de faire des fautes de frappe que je tente de corriger au fur et à mesure, mais c'est de pire en pire. Par exemple produites était devenu procuites; des images procuites, sont-elles déjà prédigérées pour se révéler au mieux à notre état d'éveil. Pourquoi je mets des guillemets à la place d'une apostrophe? Pour atténuer la signification du mot? Les fautes d'orthographe auront-elles un impact sur notre moi profond? Freud est trop loin dans ma mémoire. Peut-être est-ce juste un manque d'entraînement sur ce clavier électronique. Tout ceci pour dire que je ne comprends rien consciemment  à mes rêves, qu'ils m'échappent aussitôt que ma conscience essaie de s'en saisir. Ils laissent pourtant sur mon corps des stigmates de leurs significations. Je me réveille en nage comme si j'avais dû affronter des démons toute la nuit. J'ouvre la fanêtre, tiens une faute que je ne corrige pas, telle un exemple. Une fenêtre fânée, incapable de renouveler l'air vicié de ce cercle vicieux. Un peu d'air glacé de la nuit me parvient malgré tout, je respire dans un état de semi conscience. Les mots font des fautes parce que ce ne sont pas eux qui veulent me parler. D'une fanêtre entrouverte, j'essaie de démêler le faux du vrai. Mais voilà qu'ils reviennent avec leurs gros sabots, homonymes du subconscient, le faux, la faux, camarde ou outil pour désherber les soucis. Dans un jardin motager, allez savoir. Il me reste les néologismes et l'écriture automatique tic pour expliquer ce qui ne peut l'être. Et voilà que Jean- Sol Partre fait son apparition au bras de la duchesse de Bouvouard. Le nénuphar s'étend dans les circonvolutions de mon cerveau. Je ne comprends absolument plus rien. la pièce est exigue avec un accent circonflexe quelque part, les gens trop nombreux, un artiste panse ou pense les éventuelles blessures de mon moi intime, l'atmosphère est irrespirable, j'étouffe, vite une fanêtre. Etre fânée dans un jardin motager, tel n'est pas le but alors quel est-il?

Dans 2016

Supputations

Par Le 23/11/2016

Les arbres pleuvent en rafale, demain ou hier un peut-être, un never more, l'hiver n'est pas mort pour ceux qui dorment dehors, l'hiver n'a même pas commencé. Etre bien au chaud sous des couches de lipides saturés, trop de beurre dans la purée, la faim tenaille les non-dits, et l'arracheur de dents ment au nom, au nom de qui, il se le demande.Les saules pleurent en s'effeuillant, demain hier, aujourd'hui. Le temps a-t-il un sens. Le vent vient de la mer mais demain il tournera peut-être. Futur de supposition, un nouveau temps dans ma conjugaison, le futur supputatif, comment si la vie n'était pas assez compliquée comment ça. Je n'y peux rien, c'est de l'écriture automatique ça va comme ça vient, vagues déchaînées sous la lune, nuages gris et manteau de brume. Une sonnerie retentit, peut-être mon amie. Non tiens c'était l'agafarot, pour ceux qui ont tout suivi depuis le début et qui ont une mémoire d'éléphant. Mieux vaut parfois la perdre un peu. Le passé nuit souvent au présent, jour aussi. Mais jour n'est pas un verbe, nuit si. Je pourrais m'arrêter là ou la pour rimer avec le si, je ferais mieux de m'arrêter là. Je regarde mes doigts si cabossés, traces de tout ce temps passé. Dans 10, 20 ou 30 ans que feront-ils ces doigts déjà  bien abimés? Mes ongles ne sont pas manucurés, ils sont rognés, rongés, déchirés par la même faim que sus-dit. Vous suivez, moi non plus? Les non-dits ont la dent dure. Oui mais si mes dents ne durent pas aussi longtemps que mes doigts.

Dans 2016

Atrabilaire

Par Le 22/11/2016

Prisonnière d'un cauchemar, tandis que les horreurs du monde défilent sur nos écrans LED, appuyer sur off, les combats cessent dans nos maisons douillettes. Les guirlandes s'affichent dans les vitrines des grands magasins, aussi LED que nos écrans pour des économies illusoires. On va gaver les oies pour se gaver de leur foie, tandis que la foi se transforme en bombe. La démocratie rutile dans des parlements vitrés, costumes cravates, chaussures cirées par un syrien qui n'a plus foi en rien. Une planche de salut, 200 bras qui s'agrippent, la Mare Nostrum les rejettent sur des plages de sable fin, effaçant les traces d'un peuple désuni. Des millions d'euros déversés par flot au nom du Père Noël. Jusqu'à quand? L'inertie comme force ultime pour lutter contre les cauchemars. Le 25 décembre au soir nos foies saturés iront déverser leur bile jusqu'à l'explosion des cotillons célébrant une année nouvelle. Juste le lendemain de la veille. Un calendrier de bonnes résolutions, aimer son prochain comme soi-même. Prochain désolée ne m'approche pas j'ai le dégoût des fois.

Dans 2016

Contrat social

Par Le 21/11/2016

2014 et 2015 se sont envolés, sauvages corbeaux englués dans une rafale de vent marin. Deux années sans mot dire, à moins que mon calendrier ne se soit détraqué. Et je me pose une question nécessaire à la marche en avant de l'humanité, les corbeaux sont-ils libres? A vue d'oeil, ils volent peinards souvent dans mon coin de ciel, se posent sur des arbres morts ou vifs, croassent s'ils ont envie de croasser, vont et viennent . Puis la faim les tiraille, et là asservis à leur nature ils se doivent de chasser la charogne. A-t-on déjà vu un corbeau végan? Donc non le corbeau n'est pas libre, il est assujetti à sa condition animale, à un instinct aléatoire qui fit de lui un charognard. Si l'envie lui prenait de manger de la salade il serait malade et ce n'est sûrement pas au céleri qu'il serait guéri, parce que d'une part le céleri c'est pas bon et que d'autre part il préfère un bon rat crevé qui lui même s'est  nourri de chair douteuse. La nature a fait de lui, malgré lui, un croque-mort, un nettoyeur d'espèces animales qui n'ont pas souscrit de contrat obsèque. Mais alors qui bouffe le corbeau quand sa dernière heure a sonné? Est-il cannibale?  La question est posée

Dans Mars 2011

Marina

Par Le 05/03/2016

Le vent des fous souffle dans les oliviers, les fous dans le vent soufflent sur les instants, le souffle des fous s'envole avec le vent. Le vent marin, le marin et sa marine, une peinture à l'eau salée, l'eau salée des coquillettes. Marina ne veut plus aller au port, Marina ne veut plus voir le grand large, Marina veut un homme qui près d'elle s'endormirait, Marina veut tremper sa plume dans l'encrier mais ne plus voir cette ancre se lever.
Marina écrira ou peindra des toiles d'araignées, les bâteaux seront pris au piège, les marins à quai pleureront le lointain, rêveront d'évasion empêtrés dans les fils tissés. Marina n'aura pas de pitié. Elle piétinera les préjugés, puis s'en ira marcher vers des contrées à l'abri du vent, des tempêtes, des marins épris d'océans. 

Après Marie-Laurence, Eléonore et Edith, voici sortie d'on ne sait où Marina, si Chloé le sait, peut-être ne voudra-t-elle plus se montrer.

Dans 2013

Black swan

Par Le 08/09/2013

Aujourd'hui les mots me quittent, ils l'ont décidé faisant fi de mes envies. Ils n'ont plus rien à dire, ils sont vides de sens, vidés de leur essence aurait dit le moteur. Mais plus rien ne les amuse, ils ont fini de jouer, fini de rimailler. Un jardin motager en friche, voilà ce que je laisserai, parce que tout a une fin, les fleurs se fanent, de nouvelles repoussent au printemps prochain.
Les mots sont plus complexes, ils se vexent facilement, ils prennent la mouche ou l'éléphant, ce qui est beaucoup plus encombrant.
Ils veulent leur liberté, ne plus être cultivés, c'est ainsi. Expliquer le pourquoi du comment, reviendrait à déterminer qui de la poule ou de l'oeuf est arrivé le premier. Ou pourquoi Sisyphe continue aussi absurdement à pousser son rocher.
Il y a des claires fontaines et des sources d'eau salée, des terres rouges et une montagne belle à pleurer.
Il y a ce qui n'est plus, puis il y a ce qui sera. Composer avec son passé imparfait, profiter du présent et accueillir le futur. Et que Lamartine aille se jeter dans son lac, un seul être peut manquer, les rames du métro sont toujours bondées.
On peut faire dire ce qu'on veut aux mots, des remords, des regrets, des je vous aimais tant pourtant, trop, mal, pas comme il aurait fallu, mais toujours sincèrement, je n'ai jamais su faire semblant. Je vous aimais plus que ma vie, plus que moi-même, mais un jour le corps et l'âme n'en peuvent plus, le nénuphar s'étend si profondément qu'il ne reste plus une cellule saine, métastases invisibles et invincibles.
Le Black Swan n'est pas une volonté mais une malédiction ou un biais cognitif qui pointe les limites de l'induction logique: jusqu'à ce que l'on croise un cygne noir, on peut penser qu'ils sont tous blancs, dans le ballet de Tchaïkovski, le cygne noir représente la folie, le désespoir, la mort.
Il y a ceux qui sont puis qui ne seront plus, ceux qui se battent, ceux qui sont vaincus d'avance, mais tous finiront dans des dictionnaires obsolètes, de nouveaux mots apparaîtront, d'autres disparaîtront faute d'entretien.
Puis un jour, une météorite s'abattra sur ce petit caillou où la moitié de l'humanité s'entretue (par des mots ou des bombardements) et là plus besoin d'apprendre le pluriel des noms en -ou.
Un feu d'artifice de quelques instants et l'univers continuera ce qu'il a à faire ou à défaire, chapeau bas pour celui qui a fait ça, sauf que moi j'y crois pas et je périra (c'est ma conjugaison à moi) dans l'enfer des causes perdues.

 

Dans 2013

Noeuronoïdal

Par Le 19/08/2013

Le solénoïde a la particularité d'avoir un tréma sur le i, et naquit d'une rencontre improbable entre un soleil noir et un astéroïde. Après s'être percutés à plusieurs reprises par hasard, ils décidèrent de s'unir et de créer un exemplaire unique, témoin de leur amour. Les progrès en physique furent spectaculaire, mais l'obsolescence programmée dans ce domaine, eût raison de leur création. Il devint alors solonoïde et erre depuis de galaxie en galaxie, trimbalant son tréma comme une lourde croix. Parfois il s'installe quelques temps sur une planète de son choix et cultive des champs magnétiques, histoire de produire assez d'aimants pour maintenir la Terre dans son axe originel. Adam et Eve n'y sont pour rien, pourquoi le seraient-ils d'ailleurs, eux, ont pris une machine à remonter le temps et ont décidé de faire du cidre dans leur jardin d'Eden, ainsi Eve ne croqua jamais dans la pomme, et on n'en serait pas où on en est. La concordance des temps est de ce fait alléatoire, et Jésus aurait pu continuer à pêcher sur les bords du Nil, ou du Nihil, fleuve du non être et douter jusqu'à la fin de ses jours de son existence. Et tant pis pour les jours fériés et les belles cathédrales.

Dans 2013

Camuserie

Par Le 14/08/2013

Pourquoi faut-il imaginer Sisyphe heureux? J'attends toutes vos réponses, vos réactions, vos explications, je viens de faire une Chute, mes neurones sont en contradiction. Peut-être un des signes annonciateurs de la Peste cérébrale. Je ne serai pas le Premier Homme à me sentir Etranger, pas non plus le premier à me révolter, mais ce soir je ne comprends plus rien à l'absurde.
Pardon Albert, si tu me permets cette familiarité, et si tu pouvais de cet absurde au-delà me répondre, éclairer mes cellules grises en décomposition, je t'en serais reconnaissante au-delà de l'absurde.

Dans 2013

Silence

Par Le 07/08/2013

Un silence blanc, pur, intérieur, assourdissant et indispensable. Le dehors est une jungle remplie de prédateurs, pour ne pas être la proie, rester en soi. Dernier refuge, dernière bulle, celle de Chloé, Chloé bulle ou nénuphar, elles finissent par se confondre, bien que le créateur de la seconde n'ait rien à voir avec le piètre auteur de la première.
Parce qu'un jour, il faut bien se taire. Un cimetière de mots morts, restés sans suite. Où vont donc ces mots restés sans suite, ces bouts de phrases commencées puis restées en suspension, ces premières pages d'histoires inachevées ? Tous les non-dits, exilés sur l'île de l'oubli ?
Les mots finissent tôt ou tard par être vides de sens, sauf ceux des grands génies de la littérature, ceux des écrivailleurs du dimanche périront d'eux-mêmes de leur signification obsolète, réduits en cendres comme les restes d'une cigarette, des mogots écrasés dans le grand cendrier de l'absurde.

  • 62
  • 63
  • 64
  • 65
  • 66
  • 67
  • 68
  • 69