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Février 2011

Hou-hou

Par Le 28/02/2011

Suite au commentaire laissé aujourd'hui dans le billet du blog du 12/02 par une certaine Charlotte: cette histoire de pou et de chou, un petit bijou dans mon motager, mais attention parfois les mots peuvent se fâcher si on ne prend pas soin de les bêcher. Il faut passer et repasser dans les allées de la conjugaison, remuer la terre de la grammaire, désherber les fautes d'orthographe...sans jamais se décourager, les mots savent pardonner. Le plus important au bout du compte, c'est de les faire vivre, leur donner du mouvement, mélanger les lettres, s'amuser, faire joujou...et l'occasion de se rappeler une leçon...

Le pluriel des noms en -OU: tous les noms en -OU prennent un S au pluriel sauf, bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou qui prennent un X. Oui mais au singulier, mes enfants, point de S point de X, juste le -OU.
Hou hou disent les hiboux ça c'est chouette. Bon celle là, Maman, tu nous l'a déjà faite. Je sais mes petits choux, c'est (avec un C) que je ne peux pas me renouveler aussi souvent que je le voudrais. Avec tout ce que je fais dans la journée, le soir je suis sur les rotules. C'est (toujours un C) quoi les rotules? Les genoux, enfin l'articulation à l'intérieur. Et ça fait mal ? Non c'est (C) une façon de parler, comme quand (avec un D) je dis que vous êtes la prunelle de mes yeux. Et ça C'est quoi ? C'est que vous êtes plus précieux que tout. Plus précieux que tous les bijoux? Exactement. Plus précieux que tous les joujoux de tous les enfants? Précisément. 
Maintenant c'est l'heure du bain, un bon shampooing et après on passe le peigne fin pour voir s'il n'y a pas des poux s'amusant à chercher des fautes d'orthographe sur vos jolis cailloux !

Demain nous reverrons le S et le C.

 

 

Dimanche à Paris

Par Le 27/02/2011

Est-ce-que le Dimanche, rue Blanche, les chats sont gris à Paris?
Est-ce-que les chats gris, rue Blanche, passent leur Dimanche à Paris?
Est-ce-que le Dimanche, les chats gris sont rue Blanche à Paris?
Est-ce-que rue Blanche, les chats sont gris, le Dimanche à Paris?
Et que pensez-vous des souris de la rue Sainte-Croix de la Bretonnerie le lundi à Paris ?
Et des renards de la cité Dupetit-Thouars le mardi à Paris?
Des porcs-épics de la rue Lepic le mercredi à Paris
...et si le coeur vous en dit vous pouvez continuer, j'ai maintenant d'autres chats à fouetter!    

Instantané

Par Le 26/02/2011

A l'heure du thé, du thé au gingembre, des couleurs nacrées et des senteurs d'ambre. J'aime les instants.
La fumée s'échappant de la tasse ébréchée. Je n'arrive pas à garder les tasses intactes, elles me glissent des mains ou éclatent sous l'eau trop bouillante. Frémissante serait mieux mais je n'ai que deux mains, que deux yeux, et l'eau bout parfois plus vite que la musique.
Les instants. Déjà passés. L'instant est insaisissable, le temps d'y penser, il entre dans le passé, la mémoire et l'oubli. L'instant , de la buée sur les vitres surchauffées, un bonhomme dessiné, un peu d'air frais, le bonhomme disparaît.
Veillons sur les instants précieux de nos jours, de nos nuits. Notre instant imparti.
Qu'advient-il de tous les autres? Les instants et les humains privés de ce luxe. Ce luxe d'être instant, ce luxe de se sentir humain, de les mettre en lien. Etre humain et conscient de la durée de l'instant.
Ecrire de la poésie est un luxe, survivre une nécessité, un drame.
Boire du thé au gingembre est un privilège, connaître les senteurs de l'ambre, et voir se dessiner les couleurs nacrées de l' instant s'inscrit dans le florilège du temps.

Rue Blanche

Par Le 25/02/2011

Un logo sur ma barre d'outils, Paris 12°, un nuage gris, de la pluie. Je n'ai pas vérifié la véracité de l'information, je me questionne rarement sur la météo à venir. Je vois au fur et à mesure du temps qui passe le temps qu'il fait. Mais voilà, c'est un sujet dont on ne peut se priver, la preuve en est. Quand on n'a rien à raconter, forcément on évoque les éléments, c'est aussi un exutoire discret pour exprimer une insatisfaction permanente, " Un vent de tous les diables, à décorner les boeufs" (ou les cocus si on pense qu'ils en sont nantis), "Y en a marre de cette pluie", alors que deux jours avant on s'alarmait "d'une sécheresse désastreuse", et puis "Quelle chaleur! Je n'en dors plus de la nuit", alors qu'on s'est plaint tout l'hiver du gel et de la pluie.
Alors que Google soit averti, je me fous du temps qu'il va faire, pas la peine de m'allécher avec des propositions de météo en temps réel sur une zone déterminée. S'il pleut, on ouvrira les parapluies, si le soleil est là on les refermera, s'il neige, on fera de la luge, s'il déluge, les eaux nous engloutiront, et s'il repleut encore nous rentrerons nos blancs moutons.

Rue Blanche, un Dimanche, nous déjeûnerons, dans le ciel, il y aura des moutons
Rue Blanche, un Lundi, nous grignoterons, dans l'air, des brins d'inspiration
Rue Blanche, un Mardi, nous dînerons, dans la rue, des fleurs de coton
Rue Blanche, un Mercredi, nous goûterons, dans le bruit des papiers de bonbons
Rue Blanche, un Jeudi, nous boirons et nous arrêterons le temps, nous oublierons le temps qu'il fait et jusqu'au Dimanche suivant nous divaguerons dans les rues intemporelles de Paris la Belle.

Pianotage

Par Le 24/02/2011

Le piano pianote, il frappe quelques notes, tiens on frappe à la porte. C'est vous qui jouez? Non c'est mon piano, moi je suis trop sérieux pour jouer. Pourriez vous dire à votre piano de la mettre en sourdine? Là, il fait sa Gymnopédie quotidienne, c'est le médecin qui le lui a prescrit, après je transmettrai, mais je ne sais pas s'il sera d'accord. En principe, il devrait l'être, bon merci quand même.

Le piano pianote, pianote, toc toc toc à la porte. Une question, le Boléro il l'a trouvé où votre piano, j'en cherche un pour une soirée habillée et je ne sais pas où en trouver. Je crois que c'est chez Ravel, quartier Bastille ou Opéra. Très bien j'irai voir demain. Et dites lui de ne pas oublier la sourdine. Je ne voudrais pas qu'il m'envoie valser.

Le piano pianote, pianote, pianote, pom, pom, pom, pom, encore la porte. Cela fait deux Nuits que votre piano joue sa Petite Musique, et il n'a toujours pas trouvé la sourdine, je ne veux pas devenir sourde comme Ludwig. Bon allez qu'il baisse le volume une fois pour toute et on n'en parle plus. Au fait, je suis allée faire un tour dans le 9ème et on m'a dit non, pas de Boléro que du Beethoven.  

Le piano pianote, pianote, pianote, pianote, boum boum boum boum contre la pore. Dites à votre fichu piano d'arrêter ces notes, j'ai des marteaux qui martèlent dans la cervelle. C'est que je ne fais pas ce que je veux avec mon piano. Je ne veux rien savoir, sinon je reviens avec une scie. Une Si Do Ré ? Non mais il se moque de moi ce malotru là. Tu vas voir ce que je vais en faire de ton piano, des planches et des Rameaux. Vous ne voulez plus de Boléro? Non j'ai raté ma soirée, cela fait une semaine que votre piano m'empêche de dormir. Et bien alors vous auriez dû sortir!

Secrets

Par Le 23/02/2011

Un billet de février dans le vent frais, un billet s'envole à tire d'ailes, emporte avec lui ses secrets.
Secrets murmures d'enfants, secrets légers des demoiselles, secrets plus étoffés des dames, état de leurs états d'âme, billets fripés des vieilles femmes, les secrets s'émoussent puis disparaissent. Disparaissent aussi les promesses, les secrets révélés, le voile levé, voile d'organdi nuancé, joue dans les courants d'air, une villa en bord de mer et des chemins de bois sur les salins. La forte odeur iodé, les secrets retombent en pluie de sel. Au fond, de la vase verte, les secrets s'engluent et se diluent, engloutis. Et la vieille femme et la dame, et la demoiselle et l'enfant marchent d'un pas lent sur les chemins de bois des marais salants.

A vue de nez

Par Le 22/02/2011

Saurez vous voir dans l'air du soir danser les noirs papillons , échoir les doutes , fondre les hasards ?
Dévaler les pentes enneigées, blanches avalanches sur les certitudes surannées.
Encore une fois les mots viennent et je ne sais pas où ils veulent aller, ils me mènent par le bout du nez. Me font voyager, découvrir des senteurs inconnues, d'où l'intérêt d'être mener par le bout du nez, cela permet de respirer de nouveaux parfums. Ceux là deviendront peut-être un poème, ou resteront juste la première phrase du billet du 22 Février. C'est selon. L'air du temps, mon inspiration, encore une question de nez. Quand on n'est (ou nez) pas inspiré on ne parle pourtant pas d'expiration, même si le pire est à prévoir, on dirait plutôt exaspération ou mieux exaspiration. Les espoirs sont périmés ils ont expiré, ont péri, atrophiés comme des fruits pourris sur un arbre sain. La périltude, le péril de périr en altitude, ne plus avoir son instinct de conservation, grimper sur les plus hauts sommets et ne plus pouvoir redescendre, constater que sur la boite en fer la date de péremption est dépassée. Je n'ai aucune explication à fournir, je n'y comprends rien moi-même. Je n'aime pas l'altitude, n'y vais jamais. Quoiqu'en cherchant bien, je devrais trouver une petite idée, peut-être dans le creux de mon oreiller, je vais aller voir si elle y est ...

Hiatus

Par Le 20/02/2011

Marie-Laurence et DD se reposent, ils aiment bien le dimanche, je les laisse à ce repos mérité et reprends ma prose des jours en i.
Des jours pétales de rose parce que c'est joli, des jours fleurs de lilas parce que ça va, des jours feuilles d'orties, des jours branches de buis, des jours épines de ronces, des nuits belles-de-jour puis des dimanches, des dimanches lourds. 

"Le dimanche n'est pas un jour normal, physiologique, c'est un hiatus, une solution de continuité dans la trame des jours vivants."

Chronique des Pasquier (1933-1945)
Georges Duhamel

A méditer car je n'ai pas encore tout compris, mais le sens qu j'y mets me plait.
Tout ça pour attendre le lundi

Chloé, ML et DD

Par Le 19/02/2011

En ce samedi mi-figue mi-pluie, Chloé se demandait où elle était tombée, n'ayant jamais entendu parler de Marie-Laurence et d'Edgard, elle se sentait perdue. Un peu sauvageonne, elle s'est eclipsée, a signé son poème sur la pointe des pieds, écrit une note et bye-bye saturday, elle n'est pas réapparue. Une question l'interrogeait, pourquoi Edgard prenait deux D, elle convint de le surnommer DD et d'attribuer le diminutif d'ML à qui vous savez. Puis elle les imagina sur une plage déserte dans le froid. Ils couraient face au vent, le sable piquait aux yeux et l'air iodé retombait en fines gouttelettes sur leur visage. ML enregistrait le paysage pour le diluer plus tard sur sa palette, Edgard cherchait un sujet original de conversation. Il n'était pas bavard de nature, discuter lui demandait des efforts constants. Il pensa aussitôt à son ami Constant parti vivre à Londres. Ainsi tous deux perdus dans leurs propres pensées, ML et DD déambulaient sur le sable, Chloé perchée sur son arbre, faisait bien sûr des ronds de savon en les observant d'un oeil amusé.

Edgard

Par Le 18/02/2011

Un soir de pleine lune, Marie-Laurence accepta les avances d'Edgard qui avait fini par se décider à avancer. Elle rangea sa palette de couleurs, nettoya ses pinceaux et mit du blush pêche sur ses joues pâles. Un soir de pleine lune d'hiver ai-je oublié de préciser. Une pleine lune étoilée qui plus est, ce qui finalement n'a que bien peu d'intérêt dans l'histoire, Edgard n'étant pas à ma connaissance un loup-garou.
La pleine lune aurait pu éclairer d'une lumière diaphane Marie-Laurence descendant les escaliers de marbre rose d'une démarche chaloupée, la virgule arrive sans plus tarder, reprendre son souffle et observer Marie-Laurence, mais elle habite en rez-de-chaussée. Donc cette lune n'a vraiment aucune utilité, laissons la briller en silence.
Edgard roule en berline allemande, il se gare et sonne chez Marie-Laurence. Elle attend depuis quelques quarts de pendule, feint cependant un "que le temps a passé vite, je n'ai pas eu une minute à moi aujourd'hui". Edgard se demande à qui elle cédé sa journée, se garde toutefois de le lui demander.
Il regarde autour de lui, des aquarelles tapissent les murs. "Tu es plutôt douée" "La question reste de savoir si plus tard je le serai aussi". D'accord, la jeune fille a de l'esprit, il se le met derrière l'oreille et continue la visite, curieux des possibilités offertes par la soirée.
Ils s'étaient comme prévu rencontrés au Pont du Gard, devisant de la beauté du site, de la nécessité de l'aquarelliser (Bob est notre ami commun) et de la continuité d'une relation amicale en milieu urbain.
Urbain étant par ailleurs le meilleur copain d'Edgard, qui envisageait à coup sûr à cet instant de déménager à la campagne et n'avait pas l'intention de jouer à Jules et Jim. Urbain est un peu comme la pleine lune de l'histoire, un décor tout au plus, au mieux une diversion.

Car pendant ce temps, Marie-Laurence et Edgard tournent et changent de direction

Marie-Laurence

Par Le 17/02/2011

Marie-Laurence peint, elle copie une aquarelle de Marie Laurencin, encore une fois je ne sais pas d'où cette phrase vient. Certes une affiche écornée s'affiche dans mon couloir mal éclairé (celui où j'avais un soir laissé traîner la lumière, si vous vous en souvenez), et cette affiche invite à visiter une exposition située au Forum des Halles du 4 février au 9 mai 1993 tous les jours sauf les lundis et jours fériés. Le thème de l'exposition était "Apollinaire critique d'art" et l'illustration une toile de sa dulcinée, signée Marie Laurencin. Je n'irai pas la revoir, c'est trop tard. Puis le 8 mai étant férié ils auraient pu, soit prolonger soit arrêter le 7, surtout si le pont passait sur l'Ascension. De toute façon je n'ai plus aucun souvenir de cette exposition, à part cette affiche racornie, et puis je n'aime pas les aquarelles à part celles de Marie Laurencin, mais il n'y en avait pas d'autres je crois.
Marie-Laurence, c'est un choix, elle elle aime bien, que ce soit de Marie Laurencin ou pas.
Si elle rencontrait Edgard sur le parking du Pont du Gard (attention parce que le prix d'entrée a pris un sacré coup d'inflation), aurait-il des égards à son égard, des regards éperdus dans le ciel dilué au-dessus de cet aqueduc aquarellisable (Robert me le pardonnera comme il pardonnera à ceux qui l'offenseront), l'emmenerait-il voir des expositions d'art. Les guerriers Massaï d'Ousmane Sow du 16 Juillet au 16 Octobre 2005, ce n'est pas certain. J'ai aussi une affiche affichée dans un petit coin. Une manie de tout garder pour se rappeler.

La suite demain

So...rry

Par Le 16/02/2011

Il ne faut pas beaucoup d'eau pour faire une larme, il en faut beaucoup pour en faire un seau, ou un saut ou tous les autres.
Bon parfois les phrases arrivent comme ça, je les laisse arriver, je n'ai pourtant pas envie de pleurer.
C'était une bonne journée, ensoleillée, amicale et gourmande. Les gâteaux sont encore au chaud.
Cette idée de seau et de larme me plait. Jamais personne n'a pleuré un seau de larmes, certains pleurent à chaudes larmes, mais n'en mesure pas la quantité. 
Un sceau de larme à la cire tiède, estampille du chagrin, empreinte de la peine.
Un saut de larmes quand elles contaminent le voisin, tout le quartier se met à pleurer, les seaux forment des ruisseaux, puis des torrents et c'est la catastrophe naturelle, les digues cèdent, et les maisons englouties par des flots de larmes sont emportées au loin.
Puis il y a bien sûr les sots, ceux qui ne pleurent jamais ou qui pleurent pour un rien, une poussière dans l'oeil du voisin, non le voisin est inondé il a coulé. Les sottes larmes dégoulinent en pluie fine et tombent dans le seau profond de l'oubli, un puits d'où aucun saut, ni sot ne pourra les ramener, il est scellé.

This story is so stupid, I'm so sorry

Mots de tête

Par Le 15/02/2011

Les mots me tournent dans la tête comme des dizaines de papillons, certains plus légers que l'air, disparaissent en un éclair, d'autres donnent des débuts d'idée puis s'envolent à tour de rôle, puis il y a les céphalées, les mots qui cognent fort sur les parois fragilisées de ma boite crânienne, de leurs petits poings serrés, ils se déchaînent déclenchant de façon certaine, une migraine. Heureusement, j'ai un secret, qui ne va plus l'être puisque dévoilé, un puissant antalgique, sans ibuprofène ni morphinique, des mots poétiques qui me bercent de leur douce musique. Je les entends jouer, résonner, je les vois se dessiner, de face, de profil, je les vois dérouler le fil, et les mots ailes de papillon reviennent virevolter comme des flocons. J'en attrape un, lui trouve une rime ou le repose pour en faire de la prose, je les assemble, je les rassemble, les mets ensemble s'ils se ressemblent ou les sépare s'ils se bagarrent. Je les pétris, je les malaxe, les passe par l'ordinateur, le scanner en cas de tumeur, le fax. Quand ils sont bien emmélés, que ma migraine s'est envolée, je me rends compte qu'ils ont semé des tas de petites graines, je me baisse pour les ramasser et découvre mille poèmes.

Oulipo, un petit pô

Par Le 14/02/2011

Aujourd'hui c'est lundi, donc le lundi pour ceux qui suivent c'est...pas raviolis, ni canellonis, ni escalopes de veau Boconccini ( gratin dégoulinant de crème et de fromage fondu), le lundi c'est ... poésie.
Ce soir je vais donc aller poétiser d'après des consignes éclairées, consignées sur du papier.
Un peu façon Oulipo. Oulipo, késako? Ouvroir de Littérature Potentielle. Tout un potentiel pour ouvrir les mots, les triturer, en sortir la substantifique moelle, sans jamais se faire mal, sans jamais les faire saigner. Ouvrir les potentialités, ne pas s'arrêter à la première vision, impression, les mots vont plus loin et la contrainte les libère. Je ne suis pas non plus experte, je ne voudrais pas risquer de trahir l'idée, car parfois oui, les mots nous trahissent, peut-être aussi nous haïssent-ils. Qui leur a demandé leur avis ? On les maltraite sur des claviers, des écrans tactiles, ils sont tronqués, amputés, anéantis. Certains n'ont plus droit de citer. Oubliés, obsolètes, désuets, au rebut, surannés, périmés, foutus.

Griserie

Par Le 13/02/2011

Gris
Gris dimanche de février
Gris dimanche qu'as-tu fait ?

J'ai offert aux demoiselles
De gros gâteaux au caramel
Des nuages de Chantilly
Sur des napperons en dentelle

Gris dimanche de février
Gris dimanche où es-tu allé ?

J'ai promené la vieille dame
Un petit tour à la campagne
Une grande bouffée d'oxygène
Un souvenir pour la semaine

Gris dimanche de février
Gris dimanche as-tu pensé ?

J'ai pensé toute la journée
A me prendre pour un lundi
Mais le temps a refusé
Dehors il fait triste et gris

Gris gris dimanche de février
Gris dimanche as-tu pleuré ?

J'ai pleuré les robes blanches
Les jeunes filles enrubannées
Qu'autrefois j'amenais danser
J'ai pensé aux robes blanches
Les belles robes enrubannées
Celles réservées aux dimanches
Aux dimanches bien plus gais

Le chat

Par Le 12/02/2011

Comment t'appelles-tu ?
Je m'appelle le chat
C'est tout, t'as pas un petit nom de plus
Non pas en ce moment
Pourquoi?
Parce que je suis un chat errant
C'est quoi un chat errant?
Ben, si tu veux je n'ai pas de parents
Et alors tu fais comment?
Je m'invite chez les gens, je fais les yeux doux, quelques ronronnements, deux trois miaous, ça marche à tous les coups
Et moi tu ne veux pas savoir mon nom
Non tu seras petit garçon, et ne me fais pas le coup de "dessine-moi un mouton"
J'aime pas les moutons, je préfère les lapins
Miam, c'est vrai tu as raison, un lapin avec un peu de thym...
Tu manges les lapins ?!
Ne fais pas le dégoûté, toi tu as ta maman qui te prépare ton goûter, moi je dois me débrouiller
Si tu veux on partage
Je ne mange que du bio
Maman, j'ai rencontré un chat bo-bo!
Chut, ne crie pas, souvent les adultes ne veulent pas de moi
Tu veux être mon ami? Je m'ennuie
Si tu veux mais pour cet après-midi, pas de promesses et tutti quanti, pas de je suis responsable de toi à vie et patati et patata, je suis un chat libre moi
D'accord moi ça me va, on joue à quoi, à chat ?

 

Chloé bis

Par Le 12/02/2011

Le samedi sera le jour de Chloé, ainsi l'a-t-elle décidé. Comme moi, elle déteste le dimanche.
Mais n'allez pas vous imaginer qu'il s'agit d'un simple dédoublement de personnalité. Que nenni.
Chloé est réellement une bulle de savon qui vient me rendre visite au gré de ses gravitations.
Parfois triste, parfois légère, parfois gaie, parfois désespérée. Je la laisse se poser, je l'écoute, la console, puis un courant d'air frais l'emporte plus loin. Chloé a besoin d'aventures, des vastes espaces, de sensations fortes, elle ne se contente pas d'une vie médiocre, pas d'horaires réguliers, ni de courses au supermarché. Chloé vit d'un peu de nectar des fleurs, de rosée des prés, le reste du temps, Chloé feu follet vole dans le vent et n'éclate jamais. Un tour de magie, un secret pour faire de l'éphémère une éternité...

Un point c'est tout !

Par Le 11/02/2011

A la cime du mot cime, sur le pic de l'imisphère, j'aurais bien mis un châpeau. Un châpeau sur le chapeau, non mais vous travaillez du chapeau, point de chapeau ni sur le i ni sur le a ni sur le o. Le o de quoi, le o du haut. Vous dites point de chapeau mais le point vous le mettez où? Sur chapeau point, sur cime, en haut de l'imisphère. C'était pourtant si beau cîme avec un châpeau, comme sous un châpiteau. J'en mets un par superstition, pour protéger les trapézistes, pour ne pas qu'ils tombent de haut. Un châpiteau sans châpeau, ouvert à tous les vents, et vlan, le fil suspendu se dépend et la danseuse de corde danse dans le néant.
Pour cime c'est pareil, j'en mets un pour protéger le i de l'air trop frais des hauts sommets, ou pour abriter les oiseaux, sur les branches très élevées, un petit toît pour qu'ils aient chaud. Toit non plus n'en veut pas. On s'étonne ensuite de la disparition de l'artisanat, plus de chapeau pour personne, plus de chapelier qui façonne.

"Il y avait une pomme
A la cime d'un pommier
Un grand coup de vent d'automne
La fit tomber sur le pré

Pomme, pomme,
T'es tu fait mal ?
J'ai le menton en marmelade
Le nez fendu
Et l'oeil poché"

extrait de "La pomme et l'escargot" de Charles Vildrac

Un souvenir d'école, et je suis persuadée qu'en ce temps là, tout là-haut, le mot cime portait un chapeau!

Buzz

Par Le 10/02/2011

J'ai eu envie, plus tôt, de manger un gâteau de semoule. Ce n'était pas très poétique, je ne l'ai pas écrit sur le moment, repoussant à plus tard ce soudain engouement. Très hypothétique cependant, puisque de gâteau de semoule point. J'aurais pu m'en faire un, j'aurais pu prendre soin de cette petite faim, de cette lubie, j'en ai fait fi, puis de ma tête elle est sortie.
J'ai préféré un repas léger, un soupe chaude de légumes frais, une galette sarrasine et un fruit à croquer. C'était bon, plein de saveurs, de vitamines.
Je n'ai plus faim, besoin de rien, et pourtant elle vient me rôder autour cette envie incongrue d'entremets. Entremêlant mes idées, les paralysant, les interceptant au point de ne plus voir sur mon fond d'écran que le gâteau retourné dégoulinant de caramel doré. Le liquide sucré se répand de mon LCD sur mon clavier, je m'en lèche les doigts, ils deviennent tout collants. Un essaim d'abeilles par l'odeur attiré sort de ma boîte mail, "on faisait un buzz sur le net, mais ce caramel là nous a détourné de la voie toute tracée par la famille royale". Des abeilles qui parlent, mais jusqu'où ira le progrés. Tiens je vais en profiter pour leur demander si elles ont connu Maya, dans la grande famille des médias, on ne sait jamais. Un gros bourdon noir, à vous fiche le cafard, débarque en barque à ce moment là, "vous vous croyez à Miami Playa les butineuses, y'a du buzz buzz à diffuser".

Elles avaient déjà tout mangé, léché le caramel coulant, attaqué sur tous les flancs le gâteau espéré, plus rien en fond d'écran, juste un lointain bourdonnement. 

Hommage

Par Le 09/02/2011

Andrée Chedid ("Contre Chant" , premier texte de la série "Démarche" - Éditions Flammarion - 1968 et "Textes pour un poème - 1949-1970 " - éditions Flammarion, 1987)

A quoi joue-t-on ?

Que faisons-nous d'autre
Que jardiner nos ombres,
Tandis qu'au loin
crépite et s'évade l'univers ?

Que faisons-nous d'autre
que visiter le temps,
Tandis qu'au près
s'architecture notre mort ?

Que faisons-nous d'autre
que rogner l'horizon,
Tandis qu'au loin
qu'au près -------- :
le grand heurt.

 

Je ne connais pas trop la poésie d'Andrée Chedid, juste quelques poèmes pour enfants et les textes écrits pour Mathieu. C'est toujours ainsi, on attend que les gens ne soient plus en vie pour s'intéresser à eux, regrettant en même temps de ne pas l'avoir fait avant.

Des gouttes de poésie ont plu
Dans le ciel de Paris
Des gouttes de poésie
Pleurent le poète disparu
Des gouttes de poésie
Qui les a vues ?
Des gouttes de poésie
Pour apprivoiser l'inconnu
Des gouttes de poésie
La vie est finie
L'oeuvre continue
Des gouttes de poésie
Dans le ciel de Paris
Des gouttes de poésie ont plu

 

 

Jour et nuit

Par Le 08/02/2011

Les jours ont rallongé. C'est remarquable? Avez-vous remarqué? C'est immanquable, ne le manquez pas. C'est incroyable, vous n'y croyez pas ? Le banquier suprême (suprême de dinde, mais bon tous les jours c'est lourd), celui qui tient les rênes, mais non pas le Père Noël (lui il m'écrit), l'autre celui qui ne me parle plus, nous aurait-il donné du rab, du temps en plus, des minutes gratos, non, même pas un forfait open, pas de minutes reportables, les minutes d'ennui, de dégoût, les minutes perdues, il s'en fiche lui . Encore une grande supercherie. Les jours rallongent mais le temps imparti reste le même, et moi je préfère la nuit.
La nuit, bien sûr tous les chats sont gris, mais les esprits aussi se grisent j'allais dire "de vin, de poésie..." mais c'est déjà pris et puis j'ai oublié le vers entier alors je me tais. C'est beau de l'air.
Quand la nuit tombe planent les ombres des poètes maudits. J'entends leurs cris, leurs maux écrits, les plaies ouvertes, le petit trou dans l'herbe verte. Ils se retrouvent sous les tilleuls des promenades pour quelques vers, verres d'absinthe ou de limonade. L'air est bon, ils n'ont plus peur de leurs démons. Mais ils n'écrivent plus, ils ont perdu leur plume et Pierrot de la Lune ne veut pas la leur prêter. C'est que bien sûr, ils ne sont pas au paradis, pardi.

Ding dong

Par Le 07/02/2011

Aujourd'hui, un e.mail de ma banque pour dire qu'elle compatit à ma situation de client spolié, mais que c'est ainsi, et parce qu'elle est polie, ne m'a pas dit vous êtes le dindon de cette farce organisée.
Et là l'espoir se rallume, le dindon non pas à tire d'ailes, ni en tire-bouchon, est-ce pour cela que l'on parle d'embouteillages quand les autos font tampon. J'essaie de me sevrer des parenthèses, mais c'est dur et déjà que je suis dispersée, éparpillée, je suis encore moins sûre de m'y retrouver. 
Le dindon a chanté. Gloutonnement, un gloussement, un glougloutage guttural. Un cri à travers les âges, ouvrant les portes des cages, libérant les pensées volages.
Le pauvre banquier, gris rabougri fait son métier, il suit sa route, sa banque route, il compte ses sous, il en a beaucoup, ouh ouh ouh, la nuit il fait le hibou hou hou hou, il en a tellement à compter qu'il ne peut plus s'arrêter, sa femme elle est chouette, elle est banquette, elle s'allonge toute la journée, parfois elle fait une blanquette puis va se recoucher. (Y'a pas de vice caché, mais les parenthèses peux pas m'en empêcher, j'en mets qu'une, faut y aller progressivement.
Je suis contente, j'ai retrouvé mon dindon, retournez-y si vous n'avez pas encore visité ce fabuleux cirque Rasposo http://rasposo.net ( dans le courrier des lecteurs, y'a mon grain de folie de spectateur, je ne perçois pas de commission, c'est pas comme quelqu'un d'une autre profession.)
Ma banque a fermé hier, mon banquier a rencontré une banquière, il a largué sa banquette, il ne la trouvait plus chouette, a pris la route pour la banquise, il ira carotter des glaçons, jouer au bandit manchot, et faire le pingouin plus loin. Il a eu raison car au rythme où allait son entreprise, je pensais bien à une délocalisation, pour encaisser ses chèques quoi de mieux qu'une banque tchèque.

Un dindon avisé vaut une vie de banquier.

Ainsi parlait il

Par Le 06/02/2011

Zoroastrien comme chacun le sait vient de Zarathoustra, celui qui parlait ainsi, et donna le zoroastrisme, religion dualiste fondée par le sus-cité et professée de nos jours par les parsis. Voir itou manichéisme et mazdéisme, mais pour ce dernier vous êtes déjà au courant. D'où l'intérêt de lire ce blog quotidiennement.

Peut-on appréhender le monde de cette manière? (Jusque là tout était très sérieux, mais une plaque de verglas sur un chemin pentu me fait chaque fois dévier de ma trajectoire) 
"La guitare en bandoulière en regardant pousser le lierre". B.Biolay sur ma platine CD, sussure à mon oreille des mots à nul autre pareil, et me voilà détournée de mes philosophiques pensées.
B.B exactly like me. Mais lui il tourne en rond sur un CD en faisant des ronds, des gros billets. Moi, je ne tourne pas rond dans ma maison, débloguant des billets abscons, bavant des ronds de chapeau pour aligner trois mots.
Bi initial Bi, initial Bi, initials Bi Bi, ce sera tout pour aujourd'hui. Il m'a mis le moral à Zoro, c'est ainsi, Zara l'a dit.

Mazdéen

Par Le 05/02/2011

Revenons à nos mazdéens, mazdéennes. Ce ne sont pas des utilisateurs de piles, pas plus que des conducteurs de voitures japonaises. Sont-ils kamikazes? L'histoire ne le dit pas. Alors le mazdéisme quésako?
" Religion zoroastrienne de l'Iran antique, encore pratiquée par les Guèbres et les Parsis." A replacer dans les dîners en ville, cela fera toujours son effet.
Zoroastrien, m'entraîne, vous vous en doutez vers des terrains divaguants, régions inexplorées d'une signification inconnue.
Rusé comme un astre le mazdéen ? Un peu trop simpliste à mon humble avis d'étynéologiste. Non.
Zoroastrien vient de rien comme son nom l'indique et de Zoroast, célèbre nomade tombé dans l'oubli depuis l'apparition des dromadaires dans le désert. Il vivait sans embêter personne dans son coin de terre ensablée, un troupeau de chèvres, une femme et une poignée d'enfant suffisaient à son bonheur. La nuit il regardait les étoiles, les trouvait brillantes. Le jour il nomadait (pas fou le gars, (de l'anglais to be not mad)) à droite à gauche, échangeant fromage de chèvre contre blé dur, le reste au soin de votre imagination. Lors de ses arrêts dans les oasis de vacances, il passionnait les autres tribus par ses histoires fabuleuses, peuplées de créatures venues des royaumes de Tout et de Rien. Les Tout avaient tout, les Riens n'avaient rien mais vivaient heureux. Vous devinez la suite, les Tout arrivèrent avec des hordes de dromadaires, vantant à tout va les mérites de leurs montures. Les Riens voulurent chacun en posséder un, ce qui sema bien sûr la zizanie dans tout le royaume.
Ils s'entretuèrent, s'égorgèrent, se lapidèrent, dilapidèrent, s'éparpillèrent tant qu'il n'en resta plus rien.
Et ce qui n'était qu'une légende ancestrale se réalisa bientôt dans le petit monde de Zoroast. Certains y virent une prophétie et vénérèrent Zoroast sans limite, préférant vivre au Royaume de Rien avec peu, qu'au Royaume de Tout avec rien. La plupart furent anéantis (accord sylleptique parce que j'ai envie), les survivants durent redoubler de précautions pour pratiquer leur culte, ils le firent sans bruit, continuant à avancer dans le désert toujours fidèles à leurs idées. D'où le nom de mazdéen de l'ancien perse "mazda" signifiant sage et ça c'est vrai, c'est Bob qui l'a dit.

Chloé

Par Le 05/02/2011

Chose promise...pas encore acquise...je vous avais parlé de Chloé, la voici, la voilà, ma muse ou ma miouse quand ça m'amiouse (et oui il faut suivre, sinon on perd le fil de mes pensées déjà très décousues, et toujours ces fichues parenthèses).

Chloé est née de l'inspiration d'une bulle de savon, espiègle ingénue, Chloé, fée apparue par enchantement au clair d'une plume.
Chloé en couleur pour les jours de rimes avec espoir, Chloé toute en noir quand les pleurs n'en peuvant plus de pleuvoir.
Chloé nuancée pour écrire une pensée, un songe insensé, les rêves les plus fous.
Pour ne rien dire du tout.

Chloé n'est pas contrariante mais il ne faut pas la contrarier, elle n'est pas contraignante, il ne faut pas la contraigner (Robert est d'accord), pas non plus contondante, ni contondée, contingente oui, pas contingée, concertante et concertée, concernante, concernée, conciliante bien sûr, absolument pas conciliée, puis aussi concordante pas du tout concordée ( ne vole qu'en bulle de savon), condensée mais pas condescendante, confessante, jamais confessée, confidente, congruente, conjuguante, consacrée, confiante, confiée, conséquente, consolante, consolée, concluante, concluée.

 

Robert

Par Le 04/02/2011

Pendant que j'écrivais le billet précédent, Robert couché à côté de moi, ne disait rien , n'en pensait pas moins et révisait ses M. Et voilà que mes yeux se portent sur un mot inconnu. Je ne pouvais le garder pour moi, je tenais à vous en faire part dans l'instant.

Connaissez vous la signification de mazdéen, mazdéenne ? 
Non, mais vous avez la vague idée d'être bientôt renseigné.
Mazdéen, mazdéenne: relatif au mazdéisme.

Sacré farceur ce Robert !

Allez à demain ou à hier, selon si vous lisez à l'endroit ou à l'envers.

Annonce

Par Le 04/02/2011

A la demande générale, un véritable plébiscite, j'ai réactivé les commentaires en bas des pages "poèmes". N'oubliez pas d'inscrire le code dans la case prévue à cet effet, sans espace, sinon ça ne marche pas. Que ceux qui se reconnaissent lèvent le doigt, puis pensent à le reposer pour cliquer sur envoi !
A tout à l'heure pour le billet du jour, je ne saurais bien évidemment me contenter de cette annonce pratique, sans une once de poésie, un brin de folie. Quoique, en cherchant un peu, les messages à mots sages doivent pouvoir se transformer. Devenir moussage en faisant des bulles de savon (il faudra que je vous présente Chloé, demain peut-être), massage des corps délassés, étendus, face à l'océan déchaîné, soleil et gris de Janvier, meuh sages dans les prés, quand les vaches sont couchées, miss sages dans les pages glacées des magazines écervelés, mue sage quand la métamorphose s'opère en silence. Métissage enfin des mots sans frontière pour reprendre le thème d'hier.
En y réfléchissant bien, dit le miroir, les mots peuvent faire la guerre, les mots peuvent tuer, les mots assassins, meurtriers, Jack l'Eventreur dans les rues de Londres, le mot couteau à la main terrifie la population, un kamikaze à bord d'un avion teste le mot gravitation, ground zero, zéro gravier en lévitation. D'après Robert (un de mes meilleurs amis), kamikaze vient du mot japonais "vent divin", à méditer en buvant un verre di vin.  
Quant aux maudits, maux dits, mots sad, service secret, c'est une autre histoire, je m'égare, retour à la gare en TGV. Tiens voilà aussi motif (chez le coiffeur) à disserter, les sigles envahisseurs, mais il n'est plus l'heure.

Words

Par Le 03/02/2011

Le lundi c'est poésie, le jeudi c'est conversation anglaise. Langue de Shakespeare donc, dans laquelle je me suis essayée à quelques rimes, car la poésie finalement c'est une question de rythme, de mélodie. Quand les mots chantent dans la tête qu'importe leur origine. J'aime bien employer des mots étrangers, (emploi cependant limité à l'anglais et à l'espagnol), enrichissement et non sacrilège, mais ceci est mon avis très personnel sur la question. Les mots n'ont pas de frontières, ils sont des mots, des lettres assemblées, ont-ils choisi de naître français, chinois, dialecte pygmée, polonais ?  Les mots se feraient-ils la guerre, certains se sentiraient-ils supérieurs par la couleur de leur prononciation, la puissance de leur signification?
Finalement nous les emprisonnons à coup de règles de grammaire et de conjugaison, nous étudions leur disposition, sujet, verbe, complèment, attribut, epithète, les leçons rébarbatives, alors que les mots dans la tête se dispersent. Qu'ils rêvent de s'évader, prendre la poudre d'escampette. S'escamper, verbe du 1er groupe bien connu en Occitanie, la poudre d'escampette c'est joli. Une poudre magique pour disparaître, s'éloigner de ces classes surchauffées, de ces élèves démotivés. Démotivés, je ne l'ai même pas fait exprès, il est venu tout seul, pour bien exprimer ce que je voulais dire. Démotiver: enlever les mots, les esquiver (uniquement dans mon dictionnaire personnel, Robert dit autre chose, mais d'un accord tacite on ne se contredit jamais).
Mais me direz-vous, il est nécessaire d'avoir des règles sinon personne ne se comprendrait.
Se comprend-t- on de toute façon ? Anyway, can you understand me if I write ainsi ?

 

  

Qui me lit ?

Par Le 02/02/2011

Entre deux crêpes (je vous l'avais dit, je ne crois pas en Lui, mais suis fidèle aux traditions(sauf la bonne année pour ceux qui suivent), galette des rois pour l'Epiphanie, crêpes à la chandeleur, agneau Pascal (s'il s'appelle Bertrand j'en veux pas) à Pâques, plus les cloches etc etc) ( des parenthèses dans la parenthèse, une longueur inconsidéré pour quelque chose qui doit très peu compter dans le texte, c'est une faute élémentaire, un faute de goût caractérisée, otez lui donc ce clavier).
J'en ai oublié ma phrase initiale, ne me reste plus qu'une vague idée, comme la bague d'hier, mais ça c'est pour ceux et surtout Celle (y'en a au moins une, elle me l'a écrit)  qui me lisent tous les jours.
Lise et Elise me lisent tous les jours, ainsi qu'Elie qui lui aussi me lit, mais lui préfère lire au lit, quand le soleil pâlit, que la lune luit, ce n'est pas un délit lui ai-je dit dans un méli-mélo de mots, un imbroglio.
Qui élira le livre du mois, le livre du je par moi ? Quel est ce lien qui lie Lise à Elie?
Viendrais-tu à Bali écouter Cali ? Non merci Elie, j'écoute Miouse et ça m'amiouse, je prefèrerais aller voir Dali en Espagnolie, mais pas non plus de rallye au Mali, non merci, ça salit. ( on en finirait plus, si tous les "li" s'allient, ce sera pire qu'une colonie d'eschérichia coli, je voulais juste fidé"lisez" le lecteur, le lectorat pas l'électorat... pouf, ça n'en finit pas )   

Ma première idée devait dire en gros ceci, si elle m'est restée fidèle ce qui n'est jamais sûr avec les idées.

En rentrant de son travail
Exténuée après une journée au service de l'état
Elle voudrait bien s'évader un peu mais ne sait pas
Dans quel sens suivre les rails

Suivre la trame sans rater son tram
Tricoter les mailles, une à l'envers, une à l'endroit
Tenir en haleine par un fil de laine ou un fil de soie
Ce n'est qu'un regret, pas vraiment un drame

Une fois chez soi, les volets fermés
Quand le vent glacial souffle dans les interstices 
Quand dans les rainures le doute s'immisce
Quel doux réconfort d'être réchauffé

Par des mots échangés sur les petits riens
Des mots partagés, moins lourds à porter
Des mots raturés ou des mots secrets 
Des mots mains tendues, des mots entre humains 



 

Vague bague

Par Le 01/02/2011

Une bague, une vague, une dague, une jag, un guépard, Visconti, Mr le Vicomte dînera chez lui, chandeliers, mort à Venise, gondolier, gondolée, la tôle ondulée, de la pluie en ondée.Des ondes émises, fréquence modulation, oscillation, point vert sur un écran d'ordinateur, point cardinal. Rome (on y revient), le Vatican, ordination, Léonard de Vinci ira dîner avec Visconti. Mona Lisa fera tapisserie en attendant Ulysse, mais il ne viendra pas, il ira à Hollywood écouter le chant des sirènes. Cruzera-t-il Pénéloppe ? 100 ans après il viendra la réveiller d'un baiser, justifiant son retard par des embouteillages sur le périphérique, eux même justifiés par une course de jaguars à une heure de pointe d'ironie. Les sept nains en route pour Paris seront en retard aussi et Blanche Neige aura croqué la pomme parce que c'était écrit. Comme Eve. Bon, est-ce fini?

Je regardais juste ma bague en recherche d'inspiration. Un anneau sans autre ambition qu'une promesse de fidélisation.Comme les cartes-puces des magasins, au bout de 1000 points, cadeau bonus, un paquet de lessive Bonux avec un jouet dedans.
Il faut savoir s'arrêter, mettre le frein à la main, le fil à la patte. STO OOO PPP

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