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Janvier 2011

Lundi

Par Le 31/01/2011

Aujourd'hui c'est lundi, je n'irai pas à la poésie, car c'est le dernier du mois et ce jour là de poésie pas.
Aller à la poésie, un voyage vers un autre pays ? Non et oui. Aller à la poésie le 2ème lundi des mois pairs, écriture le 3ème par temps clair, dernier lundi des mois impairs pour la lecture de concert. Aller à la poésie, une gymnastique de l'esprit, car si on réfléchit c'est bien aujourd'hui le dernier lundi d'un mois impair, ou alors je n'ai rien compris. De toute façon je ne sais jamais quel jour on est, j'ai une idée globale du mois, de l'année, et une vague perception des jours de la semaine. 
Par exemple, le Lundi, jour plutôt terne, il ne se passe rien de spécial, juste une timide reprise de vie.
Le Mardi suscite un peu plus d'intérêt, il est plus curieux, désireux d'avancer. 
Aussitôt stoppé par le Mercredi qui oscille entre repos et ennui. 
Le Jeudi, une bouffée d'air, mais rien comparé à ses successeurs.
Le Vendredi et le Samedi, frères au coeur de l'action, au centre de la vie, quelque chose palpite ces jours là, il y a du rythme, de l'ambition, des projets.
Et tout ça retombe comme un soufflet quand arrive l'ennemi juré.
Je hais les Dimanches, mais ça c'est un autre billet.  

Après-midi

Par Le 29/01/2011

J'écris l'après-midi, c'est plutôt rare, d'habitude, le matin ou le soir, mais aujourd'hui, la pluie.
Le temps gris propice à la mélancolie. Mélange de coloris, dégradé de gris. La douce mélancolie, réchauffe ces jours de pluie. Une compagne, une amie. Se sentir vulnérable, tout petit, accepter l'irrémédiable, sonder le fond, les abîmes, les trous profonds creusés par la pluie, discerner la vérité remontant des puits secrets.
L'apparence, la contingence, l'absolue nécessité, la constance. Les mots cachent les idées. Un parapluie, les mots gouttes de pluie dégoulinent sur le trottoirs, finissent à la mer. Mots salés, s.o.s, une bouteille échouée. La mer déborde, remonte dans les puits et éclate la vérité. Un soleil au grand jour. Fait sécher les gouttes mots, ils s'évaporent, sel résiduel pour relever les mots aplatis. Ce soleil brûle la peau.
La contingence du gris, l'absolue nécessité de la pluie, les coloris de la mélancolie, le mélange, les puits, les parapluies...

Parfois le langage SMS est plus faxile à décrypter (j'ai fait une faute de frappe que j'ai laissée parce qu'elle me plaît)

Qu'est-ce ce SMS ?

Par Le 28/01/2011

En recherche d'inspiration pour mon billet quotidien, je reçois un SMS: TFK? J'agite un peu mes neurones, une ou deux secondes, pas plus, après je frôle le surmenage et je réponds très fière de moi: JFbli.
J'ignore qui m'envoie ce message, le numéro n'est pas enregistré.Peut-être une erreur, ou plutôt ma fille, invitée à une soirée pyjama, qui doit rire avec ses copines de mon intolérance à ce langage codé. "Ma mère, elle va rien comprendre". Et bien si je comprends.
Je comprends que chaque génération a besoin de codes pour s'approprier le langage, apprivoiser les mots, les idées, ce corps et cet esprit en perpétuelle effervescence. Je comprends aussi que c'est bien de ne pas toujours comprendre, ne pas toujours tout expliquer. Laisser découvrir le monde comme une terre inexplorée, tout en servant de carte et de boussole. Guider sans endiguer.
Bref beaucoup de blabla, pour moi qui faiblis, si j'avais mangé de l'Ebly, du blé pour les bébés, peut-être que je serai moins raplapla, plus légère en chewinguant du bubble-gum, en savourant un baba au rhum, plus Bo-Bo si j'avais bu du Chablis, plus B.O en écoutant le Boléro, plus là-bas en regardant Ali Baba?
TFK ? Je vais prendre l'avion et atterrir à JFK, New-York USA, après un petit détour par Washington District of Columbia, j'irai jusqu'à la côte ouest frontière du Canada, étape à Victoria puis cap sur l'Alaska. PK ? PKPas?

Le progrès

Par Le 27/01/2011

Certains regrettent ces temps antédiluviens, quand le monde n'était peuplé que de gros téléphones vert caca d'oie immobiles, éventuellement recouverts d'une protection en velours d'une couleur identique, que les repas dominicaux se prenaient en famille (surtout le dimanche), après la messe (IL ne me reparle toujours pas), qu'on découpait des têtes sur des billots, que les femmes ne disposaient pas librement de leur corps, que les fumeurs pouvaient s'enfumer dans des endroits bondés et branchés (pour ensuite être rebranchés à des machines pour respirer), que le voyage Carcassonne-Paris en train durait entre 7 et 10 h (bon ça c'est encore vrai, le reste peut être soumis à discussion), (si je fais autant de parenthèses aussi inutiles que superflues, on n'est pas rendu).
Donc tout ça pour dire que je préfère avoir 40 ans en 2011 qu'en 1961 ou 1971. Ca tombe bien, 40 ans c'est dans quelques mois et à part quelques rides, pas trop d'émoi. En même temps si j'avais eu 40 en 61, j'en aurais 90 maintenant et qui sait dans quel état je serais. 
Mais ce n'est toujours pas de ça dont je voulais parler, après cela donnera un billet trop long que personne ne lira.
Le sujet aurait du être ce spectacle fabuleux que j'ai vu en juin dernier, mes émotions et la transmission de celles-ci via une fibre optique insensible. Ce n'est pas neuf comme nouvelle, mais j'ai retrouvé un mail adressé aux artistes, coincé dans ma boite d'envoi, si cela vous intéresse, rendez-vous sur www.rasposo.net , courrier des lecteurs, et tout le reste bien sûr pour découvrir ce cirque exceptionnel.
C'est fantastique le progrès !

26 janvier

Par Le 26/01/2011

26 janvier, 22 billets, 23 avec celui là. Forcément ça ne colle pas, il en manque 3. Pourquoi ?
Parce qu'il y a des jours où les mots ne veulent plus rien dire, des jours où ils sont remplacés par des soupirs, des jours pages blanches, absence, des jours où le temps s'égrène, grains de sable du sablier, dispersés.
Des jours comme des nuits, d'ennui. Les mots ennemis qui fuient.
Puis les jours d'éclaircie où les mots refleurissent, reprennent du service, disent ce qu'ils ont envie et chassent tous les soucis.
"Souci: plante commune dans les champs" ( Petit Robert).
Nous y revoilà, cultiver, mots, soucis, fleurs, jardin, outils, allez au boulot, il faut débrousailler tous ces mots, les faire rimer, en rangée ou éparpillés, les enfouir sous la terre pour les garder au chaud, les faire sortir au printemps, fruits d'un long mûrissement.
Il n'est jamais trop tard ou trop tôt ( mot-tard, mot-tôt, etc etc...)

Ab-surdité

Par Le 24/01/2011

Il fait un froid polaire.
Quoi ? Il a fait froid, Paul, hier.
Non P-O-L-A-I-R-E.
Donc Paul a pris l'air, il avait mis son pull-over ?
Je dis pas ça, je dis... qui c'est Paul d'abord ?
A bord de quoi il a pris l'air, il est monté dans une montgolfière ?
Oui, puis il a fait le tour du monde en 80 jours, puis a voyagé au centre de la terre, puis 20 000 lieues sous les mers, il a fini sur la banquise avec un ours polaire à manger du pain Poilâne en regardant des films poilants et peau d'âne.
Non mais tu me prends pour un âne ?
Un âne sans le son! Monte le sonotone, les feuilles sont tombées c'est la fin de l'automne.

Chut

Par Le 23/01/2011

Dieu ne me parle plus. Il ne m'a même pas lu. Peut-être que Dieu ne m'aime plus. Je suis déchue, j'ai chu de mon piédestal, Dieu a bien d'autres vestales, d'autres vassales dans son dédale de salles, de vestibules. Je suis au Paradis perdu, des oeufs, du lait, du sucre, bien fouetter puis faire frire dans du beurre ou de la margarine. Le paradis perdu n'est pas du pain égaré, émietté, le Petit Poucet, Hansel et Gretel, du pain d'épice dans la forêt, les contes supplices des bonnes nuits. Des mochemars. Parents indignes. Laissez rêver les enfants. Let them dream, en anglais parce que ça rime.

Dieu s'est tu. Parce que je lui ai dit tu ? Peut-être a-t-il des soucis, j'entends au loin Jésus...crie. (j'irai crâmer dans les flammes amères de l'enfer des mots tordus, tant pus)

Ca ne tourne pas rond

Par Le 21/01/2011

Il semblerait que mon blog ne tourne pas rond. Non. Il a des envies d'évasion. Peut-être est-il grippé, un méchant rhume de cerveau ? Pour soigner un rhume qui ne tourne pas rond, un rhum, un rhum avec de l'arôme, c'est bien connu à Rome. Rome, les cloches, l'église, et revoilà Dieu qui se rappelle à mon bon souvenir. Cela commence à devenir inquiétant. Que lui ai-je fait au Bon Dieu ? Et il se remet à me parler en plus.
"-Moi c'est mon globe qui ne tourne pas rond. Non, non.
-Oui, mais là, moi, je n'ai pas de solution, chacun ses moutons. Vous, enfin toi, tes brebis égarées, moi, mes mots débridés qui jouent à saute-mouton.
-Une toute petite idée, je suis à cours d'inspiration.
-J'en ai bien trouvé une, un jour au creux de la nuit, dans le creux de mon lit, mais elle s'est enfuie.
-C'est dommage.
-Tu l'as dit !
-N'hésite pas à me sonner si elle revient te visiter. 3 Pater, 2 Ave Maria, je serai là.
-A une condition, à la place des Pater-Maria, 3 poèmes de Boris Vian, 2 de Louis Aragon.
-Tu vois bien que mon globe ne tourne pas rond.

Atchoum, il me laisse à nouveau dans le courant d'air, malgré l'écriteau en lettres capitales, Dieu n'exauce vraiment pas toutes les prières.  

A dieu

Par Le 20/01/2011

Dieu ne croît pas en moi, il se fait tout petit sur sa croix, sans doute sait-il que je ne crois pas en lui. Ce n'est pas lui sur la croix me direz-vous, c'est son fils. Avec des fils on fait aussi du point de croix, mais ne blasphémons pas.
De toute façon, Dieu ne croit pas non plus en moi, il me l'a laissé croire lors de notre dernière entrevue, dans sa bonté divine, ne m'a cependant pas condamnée au purgatoire.
"-Et d'où te viendrais cette idée de Dieu, d'un tout puissant, d'une entité supérieure si je n'avais jamais existé ?
-Heu je ne sais moi, de l'insondable noirceur de la Voie Lactée.
-La Voie Lactée n'est pas noire, elle est éclairée.
-Si vous le dites. L'idée de Dieu... parce qu'il y a des églises, des cloches, Pâques, Noël, tout ça.
-Je me disais bien..., c'est comme Oui-Oui avec son grelot, beaucoup de bruit, peu de mots.
-Bon mais alors, donnez moi une preuve de votre existence
-Tous pareils ! Les enfants ont chaque année une preuve de l'existence du Père Noël, une multitude de cadeaux au pied du sapin, est-il pour autant réel ?
-Un point pour toi (un point de croix?), si tu permets qu'on se tutoie.
-Ce n'est pas tout, j'ai du travail en retard, on me prie de toutes parts.
-On vous prie de quoi ?"

Il était déjà parti, me laissant sans réponse dans le courant d'air, il était pourtant écrit "Prière de fermer la porte en sortant."

Pleine Lune

Par Le 18/01/2011

C'est une nuit de pleine Lune, peut-être allons nous voir un zoizeau s'y poser.
Peut-être que ma petit idée va revenir dans le creux de mon oreiller, que mes bonnes résolutions vont s'estomper, que la lumière va s'éteindre, que les haïkus auront vingt pieds, que je vais souhaiter frénétiquement la Bonne Année, que mon humeur vagabondera de la Réunion à Tahiti, que je ferai une vraie galette des rois en divaguant sur le temps de cuisson des coquillettes, puis peut-être qu'en cliquant sur la case "amis" du manager de site, je verrai le compteur à 10 000.
Tout ça pour voir si vous suivez.

Les zoizeaux

Par Le 17/01/2011

Est-ce-que les oiseaux volent jusqu'à la Lune ?
Non mon petit garçon, ils volent dans l'air, dans l'atmosphère, dans les nuages mais pas jusqu'à la Lune.
Pourquoi, parce qu'ils ont pas envie ?
Je ne sais pas, peut-être que c'est pour ça. Ils n'ont pas envie alors ils n'y vont pas. Ou alors ils ont envie et ne peuvent pas, ou bien ils y vont et on ne le sait pas.
Et ils font comment pour y aller s'ils y vont et qu'on ne le sait pas ?
Ils volent, je suppose.
Ils ne prennent pas une fusée ? Ca y irait plus vite.
Ca se peut, des zoizonautes décollent de Baïkonour (ils parlent déjà russe, c'est plus facile pour eux), alunissent à la tombée du jour, repartent pour Cap Canaveral, auraient fait un détour par le carnaval de Rio, mais trop d'eau, alors ils vont voir un gourou à Kourou, puis reviennent atterrir dans le jardin. Et vous où allez vous demain?

Lumière

Par Le 16/01/2011

J'ai laissé traîner la lumière, dans le couloir sombre. Pourtant la lumière ne traîne pas, elle va à toute vitesse, à la vitesse de la lumière. Mais là elle traînait, toute seule, sans personne à éclairer. Elle se consumait, inutile. L'obscurité s'impatientait: "je me languis du noir, je n'en peux plus de cette clarté, laissez mes monstres réapparaître dans le couloir."
La lumière se fatiguait: "pourquoi briller sans but, gaspiller ses forces, je n'aime pas stagner, j'aime les va-et-vient, l'agitation, voir du monde, scintiller avec utilité. Là, je suis perdue dans ce morne couloir."
Alors elle s'est mise à clignoter, à émettre un sifflement à peine perceptible. Les monstres d'ombre se redessinaient sur les murs par intermittence.
Elle était pourtant jeune cette lumière, estampillée 30 000 heures de vie, économie d'énergie, planète verte, tutti quanti.
Elle s'est éteinte dans un dernier soupir, une ultime étincelle. Le couloir s'est repeuplé de formes terrifiantes.
Demain ma lumière s'envolera pour le paradis du recyclage, si je la retrouve emballée dans du carton recyclé, je la reprendrai, mais cette fois je ne la laisserai pas traîner.

Haïku

Par Le 15/01/2011

Haïku: poème japonais en dix-sept syllabes (5-7-5), ayant pour sujet la nature, les saisons

Dans le ciel bleu gris
Les arbres à l'encre de Chine
Juste avant la nuit

                                                   Crépuscule d'hiver
                                                   Le vent fuit dans les roseaux
                                                   Clapotis de l'eau

Une fine gelée
Lueur rosée de l'aurore
La terre figée dort

Vraiment

Par Le 14/01/2011

Un vrai soleil, dans un vrai ciel bleu, pas une "Histoire de faussaire" (cf Brassens). De vrais couleurs, pas des retouches Photoshop, pas des couleurs LED, Megapixels, du jaune, du bleu, bien réels.
Il se trouve que je n'aime ni le jaune ni le bleu, que je n'aime pas non plus l'emploi abusif du mot "vrai". Pourquoi l'écrire alors ? Parce que je me pose de fausses questions, avec un point d'interrogation à l'envers, comme en espagnol. Qu'est-ce qu'une vraie question ? Celle-ci en fait-elle partie ? Comment inverse-t-on le point d'interrogation sur un clavier de PC ?

A 8 ans, je croyais que les faux tableaux étaient de Maître Zaumur dans "Histoire de Faussaire", c'étaient simplement de faux tableaux de maîtres aux murs, c'est dur la vraie vie.

Pas d'amis ?

Par Le 12/01/2011

"Vous n'avez pas d'amis".
Un message clair, net précis, du texte brut, sans fioriture, sans chichi. C'est qu'il faut être armé pour utiliser cet outil là, il traque la moindre faiblesse, se glisse dans l'interstice le plus ténu. J'ai quand même les mots, mes amis-mots, ça ne compte pas ça, les mots ?
"Non ça ne compte pas, ça n'a pas de blog, pas d'e-mail, pas d'URL, pas de flux RSS, aucune notion d'HTLM."
Je n'en reviens pas.
"Si vous n'en revenez pas , restez donc là-bas"
Où ça là-bas ? Je n'y comprends rien. Les ULM, HLM, R.A.S. Mais qu'est-ce ?
"Etes-vous sûr de vouloir tout quitter?"
Je ne veux rien quitter du tout, ma vie me convient comme elle est, quelle indiscrétion!
"Voulez-vous supprimer les originaux et ne sauvegarder aucune copie?
Non non surtout pas les originaux, si je dois sauvegarder des amis je me débarrasse des copies, et je ne garde que les vrais. Mais comme soit disant je n'en ai pas, je ne vois pas trop comment les supprimer. Et par supprimer qu'est-ce qu'il entend par là, supprimer définitivement?
"Voulez-vous supprimer définitivement les originaux?"
Oui, c'est ça. Terroriste ! Ce n'est pas parce que je n'ai pas d'amis que je vais les laisser tomber comme ça. Ne vous inquitez pas , je vous protègerai de ce néant annoncé. Venez me rejoindre, ensemble nous lutterons contre les messages abrupts, annonciateurs de catastrophes imminentes, et nous tisserons, métisserons ces liens indislocables, remplirons les cases "amis" d'adresse HLM en survolant de vastes prairies dans des ULM.
Et vous comment ça va ? Moi R.A.S

J'ai vu

Par Le 11/01/2011

J'ai vu un oiseau emporté par une bourrasque de vent, un oiseau de la famille des rapaces, un oiseau à la dérive dans le gris de cette fin d'après-midi. Majestueux malgré son déséquilibre, fragile et vulnérable à la fois, il aurait pu être la proie.

J'ai vu  de la pluie tomber, ce n'était pas le déluge par Jupiter déclenché, mais une fine pluie froide.

J'ai vu des gens dans la rue et je me demande parfois "quelle est leur vie, que se passe-t-il derrière les rideaux des fenêtres éclairées?" Je ne me réponds pas, je laisse mon imagination s'en charger. Je réponds rarement à mes questions, si j'y répondais c'est que j'aurais la réponse donc si j'avais déjà la réponse pourquoi me poserais-je la question? Manière de parler, rester en relation avec soi-même. Avoir l'illusion d'une vie intellectuelle riche. Oui (avec un accent snob), je me questionne beaucoup et vous? C'est fou le nombre d'interrogations qui s'imposent à moi dans une seule journée! Mes chaussettes seront-elles assorties à mon sac à main ce matin? Une main c'est un matin sans t. Un matin sans thé c'est un matin raté...

Ecrire tous les jours c'est bien mais si c'est pour forcément raconter n'importe quoi, il faudra peut-être que je revoie mes idéaux à la baisse.

 

 

Temps de cuisson

Par Le 10/01/2011

Vite, vite, 20 mn pour la soupe, 7 pour les coquillettes, plus que quelques secondes pour mon billet quotidien. Le temps file et les pensées décousues ne se retrouvent plus, perdues dans le Dédale, sans fil d'Ariane pour retrouver la sortie, un minotaure enragé dévore les lettres en fuite, Minos sème la peur sur la ville et Thésée part en Perse. Mais où est donc Icare ?

Et voilà 7 mn, et c'est trop cuit. Les pâtes c'est comme le café bouillu, quand c'est trop cuit c'est foutu.

Oui mais les minutes aussi sont décousues, le fil des heures s'est rompu, des millions de graines de sablier se répandent sur la terre, se mélange à l'eau salée, pas celle des pâtes, l'eau originelle, et apparaissent alors de somptueuses plages sur les rivages de la Mare Nostrum, polluées depuis, par un tourisme de masse croissant.

Une petite idée

Par Le 09/01/2011

Une idée a germé au creux de la nuit, dans le creux de mon lit, celui de derrière l'oreiller, là où ma tête faisait semblant de se reposer. J'ai entendu tinter la clochette de l'illumination, cling-cling-cling, vu briller l'étincelle de l'ingéniosité. Elle est apparue, une idée nouveau-né, un bébé. Je l'ai prise dans le creux de ma main, elle m'a souri, puis très vite a grandi. Elle est devenue une belle et grande idée, autonome, responsable de ses actes. Toujours aussi exceptionnelle, aussi lumineuse. Je la dorlotais, elle me berçait de ses douces promesses. Une seule qualité manquait à mon idée sublime, l'humilité. Sa grandiloquence n'avait plus de limites, elle était superlative. "Je suis l'idée la plus génialissime du siècle, suis moi et je te conduirai vers les plus hautes sphères de la gloire".

Elle était toujours présente pour moi, savait me consoler les matins gris, me réconforter les soirs de doute, me réchauffer, m'attiédir, m'apaiser, m'exalter, m'insuffler de l'espoir, mais là, je dois avouer qu'elle m'effrayait. Aurais-je dû tout quitter, la suivre, tout recommencer ? Et si c'était là ma chance, si je la laissais filer ? Je n'en dormais plus de la nuit. Je tournais, me retournais dans le creux de mon lit. Allais-je devoir l'abandonner ?

Après plusieurs jours de vaines argumentations avec moi-même, j'étais épuisée. Je tournais et me retournais encore et encore toutes les nuits. Puis vous vous en doutez au petit matin de cette courte et unique nuit, ma petite idée a fui. Je l'ai cherché partout, dans le creux derrière l'oreiller, dans ma tête qui semblait reposée. Ce n'était qu'un leurre, une présomption d'idée, j'ai cru y avoir passé ma vie et ce n'était qu'une courte nuit. J'ai cru y avoir laissé ma vie, ce n'était qu'un rêve endormi.

Ma petite idée, si une nuit tu t'ennuies, si un rêve endormi ne te suffit pas , reviens-moi, je t'accueillerai, au creux de la nuit, dans le creux de mon lit, tu sais , derrière l'oreiller, là où ma tête fait semblant de se reposer.

 

Divagations

Par Le 08/01/2011

Mon petit jardin motager commence à prendre forme. J'ai déblayé le terrain , semé quelques idées, il faut maintenant arroser ou laisser la pluie tomber, quelques rayons de soleil, l'influence lunaire, l'odeur de la terre mouillée après un orage d'été, les mots s'enrouleront comme du lierre sur un tronc de peuplier abandonné. Des impressions, imprécisions, imprégnation, exaspération, inspiration, hilarité.

Un jour, les mots s'échapperont des dictionnaires et divagueront dans les allées, les miens se sont déjà un peu dispersés, ils ont leur autonomie, ils disent ce qu'ils ont envie, l'envie c'est ce qui maintient en vie, évident dit le dentiste vivant, vive le vent dit le nuage, de lait , dans le thé anglais, fine porcelaine, laine d'agneau pourtant, pour avoir chaud dedans.

Divagueront les mots
Divaguerez vagues ondulées
Divaguerons moussaillons
Divaguerait le petit navire
Divagueras galérien
Divaguerai c'est certain

 

Humeur vagabonde

Par Le 05/01/2011

L'éclipse est passée, incognito. Du gris , du gris, pas le moindre petit bout de lune, pas la moindre étincelle de soleil. Seule la lueur de mon écran d'ordinateur.

Humeur vagabonde, change toutes les secondes, tourbillonne, tourbillonne, les arbres dénudés, un feu de cheminée. Ailleurs, quelque part, du soleil, ailleurs, quelque part de l'espoir. Pourtant l'hiver n'est pas triste, il est chaleur factice, il est emmitouflé, pull en laine, cache-nez, il est tasse fumante, chocolat chaud, pur cacao, il est brioche dorée sortie du four, il est souffle glacial dans la garrigue, il est rapprochez-vous, serrez-vous, restez dans le cocon, protégez-vous. Il est carapace, il est nid douillet, il est indémodable, inéluctable, alors ne le détestez pas , aimez-le, l'hiver vous le rendra.

Bonnes résolutions

Par Le 04/01/2011

Déjà 4 jours de bonnes résolutions tenues de main de maître. Pourtant elle était bien tentante cette cigarette à la pause café, dont se délectaient ceux qui trouvaient vraiment trop nul les bonnes résolutions du 1er janvier (personnellement je ne fume pas et ne travaille pas dans un bureau), et ce petit chocolat venu tout droit de chez le plus grand chocolatier de la ville, qu'on se doit de refuser poliment prétextant un foie capricieux en cette saison, et cette procrastination qui vous colle à la peau, s'infiltre par tous les pores et vous englue dans une philosophie illusoire: demain il fera jour et j'y verrai plus clair, sauf que le lendemain une éclipse de soleil est prévue. Demain il a fait nuit, et nous y voilà avec nos projets foireux. Alors écrire tous les jours , oui mais où est passé le 3 Janvier ?

2 janvier

Par Le 02/01/2011

Au fait , pourquoi ce blog ? Pas pour baver sur tout ce qui me fait horreur, me désole, m'afflige, non non, ça c'était juste l'effet "fêtes de fin d'année". En temps normal, j'écrivaille, je poétise, sur tout et rien, l'air frais du matin, la sonorité d'un mot entendu à la radio, un coup de fil à la CPAM, une émotion, la fumée s'échappant d'une tasse de thé, la sensation d'un instant précieux. Puis je dépose mes vers sur des toiles que je décore au gré de mon inspiration et de mes possibilités (limitées) en art plastique.

 

Bonne Année!

Par Le 10/12/2010

J'ai horreur d'envoyer les voeux par SMS, j'ai horreur d'envoyer les voeux tout court, et Bonne Année et la Santé, l'Amour, le Bonheur, l'Argent, et les lots de bonnes résolutions, et que je te perds 3 kilos en 2h et que j'arrête de fumer et que je profite de chaque seconde du reste de ma vie et que je suis plus aimable avec mon voisin, ma mémé, ma belle-mère... Le reste de l'année quelle importance de ne pas  s'adresser la parole, de cultiver ou non son cancer du poumon, de se boucher les artères avec des acides gras saturés, de se surendetter, de se gâcher la vie parce que la dame de l'administration est obtuse. Le 1er Janvier, on fait le point et on espère.Mais le 2 Janvier ne sera que la continuation de la veille...

Je ne vais pas me faire des amis en ce premier jour de cette nouvelle, et si l'on en croit certain, avant-dernière année de notre ère.Tant pis. Plus que quelques jours à supporter, après on tirera les rois puis on fera sauter les crêpes en attendant d'aller chercher les oeufs dans le jardin parfumé. Un éternel recommencement.

Il faut bien des repères, des codes,  alors Bonne Année à tous, Bonne Santé.

Ma bonne résolution pour 2011: exploiter les potentiels de cet outil cybernétique et essayer d'écrire quelques lignes tous les jours . Je vais habiller mes mots d'une combinaison intergalactique et les faire pénétrer dans la galaxie Google( galaxie visible à l'oeil nu, accessible, contrairement au paradis, en croquant dans La Pomme), allez les petits c'est le grand saut, n'ayez pas peur !