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Black swan

barbaraburgos Par Le 08/09/2013 0

Dans 2013

Aujourd'hui les mots me quittent, ils l'ont décidé faisant fi de mes envies. Ils n'ont plus rien à dire, ils sont vides de sens, vidés de leur essence aurait dit le moteur. Mais plus rien ne les amuse, ils ont fini de jouer, fini de rimailler. Un jardin motager en friche, voilà ce que je laisserai, parce que tout a une fin, les fleurs se fanent, de nouvelles repoussent au printemps prochain.
Les mots sont plus complexes, ils se vexent facilement, ils prennent la mouche ou l'éléphant, ce qui est beaucoup plus encombrant.
Ils veulent leur liberté, ne plus être cultivés, c'est ainsi. Expliquer le pourquoi du comment, reviendrait à déterminer qui de la poule ou de l'oeuf est arrivé le premier. Ou pourquoi Sisyphe continue aussi absurdement à pousser son rocher.
Il y a des claires fontaines et des sources d'eau salée, des terres rouges et une montagne belle à pleurer.
Il y a ce qui n'est plus, puis il y a ce qui sera. Composer avec son passé imparfait, profiter du présent et accueillir le futur. Et que Lamartine aille se jeter dans son lac, un seul être peut manquer, les rames du métro sont toujours bondées.
On peut faire dire ce qu'on veut aux mots, des remords, des regrets, des je vous aimais tant pourtant, trop, mal, pas comme il aurait fallu, mais toujours sincèrement, je n'ai jamais su faire semblant. Je vous aimais plus que ma vie, plus que moi-même, mais un jour le corps et l'âme n'en peuvent plus, le nénuphar s'étend si profondément qu'il ne reste plus une cellule saine, métastases invisibles et invincibles.
Le Black Swan n'est pas une volonté mais une malédiction ou un biais cognitif qui pointe les limites de l'induction logique: jusqu'à ce que l'on croise un cygne noir, on peut penser qu'ils sont tous blancs, dans le ballet de Tchaïkovski, le cygne noir représente la folie, le désespoir, la mort.
Il y a ceux qui sont puis qui ne seront plus, ceux qui se battent, ceux qui sont vaincus d'avance, mais tous finiront dans des dictionnaires obsolètes, de nouveaux mots apparaîtront, d'autres disparaîtront faute d'entretien.
Puis un jour, une météorite s'abattra sur ce petit caillou où la moitié de l'humanité s'entretue (par des mots ou des bombardements) et là plus besoin d'apprendre le pluriel des noms en -ou.
Un feu d'artifice de quelques instants et l'univers continuera ce qu'il a à faire ou à défaire, chapeau bas pour celui qui a fait ça, sauf que moi j'y crois pas et je périra (c'est ma conjugaison à moi) dans l'enfer des causes perdues.

 

 
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