Ponts et merveilles

barbaraburgos Par Le 28/07/2011 0

Dans 2011

Avant mon départ en vacances, Marie-Laurence venait de rencontrer un archiduc nommé, comme il se doit, François-Ferdinand, Feufeu pour les intimes. Il avait lui-même surnommé ML Emmy, ne supportant que l’idée de l’inédit.
Edgard, pendant ce temps, marchait à perdre la raison et la voûte plantaire, à travers un désert insituable. ML avait eu une vague nostalgie de ce premier amour, une pensée fugace, un oscillement (je le dis si je veux) entre fougue et tendresse. Franç-Feu était tout feu tout flamme. Il promit à Emmy ponts et merveilles, il prévoyait déjà un survol des aqueducs dans son hélicoptère avec chauffeur et calculait l’économie de parking ainsi réalisée. Emmy ne voulant pas contrarier l’archiduc, se tut et décida d’ignorer la logique défaillante de son soupirant. Forcément, il l’amena à Venise puisque qu’il n’y avait pas d’aqueduc, tout en se répandant dans un discours logorrhéique dont elle n’arrivait plus à distinguer le début de la fin.
Si j’avais choisi Edgard, se disait-elle, je serais en train de manger des coquillages sur le sable d’une plage abritée. Nous aurions parcouru ensemble ce long chemin vers la sagesse, planté nos bâtons dans la terre calcaire ou ramollie, laissé ces infimes traces de nos passages, ces effleurements qui finissent par former une vie.
Mais voilà il était trop tard. Il aurait fallu réfléchir avant d’agir, se regarder dans une glace (inévitable pour réfléchir) et décider de quel côté du miroir il convenait de traverser.

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