Pour ou contre

barbaraburgos Par Le 03/09/2011 0

Dans 2011

Marie-Laurence n’a pas bougé pendant ce mois d’août. Elle s’est laissée porter d’aqueduc en aqueduc par son archiduc, pesant le pour et le contre, dans cette balance imprécise du sentiment amoureux. Elle pensait à Edgard en regardant les étoiles filer, elle pensait à François-Ferdinand en regardant les avions se poser. Elle ne peignait plus, dormait très peu, se nourrissait de baies sauvages et refusait les cadeaux encombrants de Feu-Feu. Un jour ce fut un lama pure laine, le lendemain un matelas Mérinos, une autre fois un épais pull en cachemire, incongru pour la saison. Elle fut débarrassée de tout ce fourbi par une horde de mites affamées, lui rappela qu’elle ne s’appelait pas Hélène et qu’elle était allergique à cette matière. Il lui offrit alors un ver à soie en guise d’animal de compagnie, puis un ver luisant pour l’éclairer la nuit. Elle reçut aussi un champ de maïs, un château en Bavière, une mer d’huile et une autoroute désaffectée. Un soir, il arriva avec un jeu des sept familles, il fallut y jouer toute la nuit, un mortel ennui.

Edgard, de son côté, s’était finalement posé côté ouest de son long périple, et savourait la joie simple de se sentir vivant. Son coeur battait à un rythme régulier, plus de soubresaut, de tachycardie ou d’arrêt cardiaque à la seule évocation de sa mie lointaine. Il buvait du jus d’ananas sur la plage de Malibu, imaginant un futur voyage vers le Canada, pour aller voir des caribous. Le soleil californien avait fait blondir ses cheveux raides, et l’eau salée apaisé ses plantes de pied.

 
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