Blog

Un blog pour mes "déblogages" cérébraux. La vision de  mon petit globe quotidien, le monde dans lequel j'évolue, fait des faits de saison (divers, d'été, etc...), agrémenté d'un soupçon de poésie, d'une note de dérision et d'un grain de non sens.
Pas de grandes théories philosophiques, d'analyses socio-politiques, d'hypothétiques avis intellectuels.
Juste les petits riens du temps qui passe, ce temps imparti dans un espace défini.
Vos avis m'intéressent, laissez-moi vos commentaires, ce qui vous fait fondre, vous fait vous morfondre, venez "débloguez" avec moi...à tout de suite...

 

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Instantané

Par Le 26/02/2011

A l'heure du thé, du thé au gingembre, des couleurs nacrées et des senteurs d'ambre. J'aime les instants.
La fumée s'échappant de la tasse ébréchée. Je n'arrive pas à garder les tasses intactes, elles me glissent des mains ou éclatent sous l'eau trop bouillante. Frémissante serait mieux mais je n'ai que deux mains, que deux yeux, et l'eau bout parfois plus vite que la musique.
Les instants. Déjà passés. L'instant est insaisissable, le temps d'y penser, il entre dans le passé, la mémoire et l'oubli. L'instant , de la buée sur les vitres surchauffées, un bonhomme dessiné, un peu d'air frais, le bonhomme disparaît.
Veillons sur les instants précieux de nos jours, de nos nuits. Notre instant imparti.
Qu'advient-il de tous les autres? Les instants et les humains privés de ce luxe. Ce luxe d'être instant, ce luxe de se sentir humain, de les mettre en lien. Etre humain et conscient de la durée de l'instant.
Ecrire de la poésie est un luxe, survivre une nécessité, un drame.
Boire du thé au gingembre est un privilège, connaître les senteurs de l'ambre, et voir se dessiner les couleurs nacrées de l' instant s'inscrit dans le florilège du temps.

Rue Blanche

Par Le 25/02/2011

Un logo sur ma barre d'outils, Paris 12°, un nuage gris, de la pluie. Je n'ai pas vérifié la véracité de l'information, je me questionne rarement sur la météo à venir. Je vois au fur et à mesure du temps qui passe le temps qu'il fait. Mais voilà, c'est un sujet dont on ne peut se priver, la preuve en est. Quand on n'a rien à raconter, forcément on évoque les éléments, c'est aussi un exutoire discret pour exprimer une insatisfaction permanente, " Un vent de tous les diables, à décorner les boeufs" (ou les cocus si on pense qu'ils en sont nantis), "Y en a marre de cette pluie", alors que deux jours avant on s'alarmait "d'une sécheresse désastreuse", et puis "Quelle chaleur! Je n'en dors plus de la nuit", alors qu'on s'est plaint tout l'hiver du gel et de la pluie.
Alors que Google soit averti, je me fous du temps qu'il va faire, pas la peine de m'allécher avec des propositions de météo en temps réel sur une zone déterminée. S'il pleut, on ouvrira les parapluies, si le soleil est là on les refermera, s'il neige, on fera de la luge, s'il déluge, les eaux nous engloutiront, et s'il repleut encore nous rentrerons nos blancs moutons.

Rue Blanche, un Dimanche, nous déjeûnerons, dans le ciel, il y aura des moutons
Rue Blanche, un Lundi, nous grignoterons, dans l'air, des brins d'inspiration
Rue Blanche, un Mardi, nous dînerons, dans la rue, des fleurs de coton
Rue Blanche, un Mercredi, nous goûterons, dans le bruit des papiers de bonbons
Rue Blanche, un Jeudi, nous boirons et nous arrêterons le temps, nous oublierons le temps qu'il fait et jusqu'au Dimanche suivant nous divaguerons dans les rues intemporelles de Paris la Belle.

Pianotage

Par Le 24/02/2011

Le piano pianote, il frappe quelques notes, tiens on frappe à la porte. C'est vous qui jouez? Non c'est mon piano, moi je suis trop sérieux pour jouer. Pourriez vous dire à votre piano de la mettre en sourdine? Là, il fait sa Gymnopédie quotidienne, c'est le médecin qui le lui a prescrit, après je transmettrai, mais je ne sais pas s'il sera d'accord. En principe, il devrait l'être, bon merci quand même.

Le piano pianote, pianote, toc toc toc à la porte. Une question, le Boléro il l'a trouvé où votre piano, j'en cherche un pour une soirée habillée et je ne sais pas où en trouver. Je crois que c'est chez Ravel, quartier Bastille ou Opéra. Très bien j'irai voir demain. Et dites lui de ne pas oublier la sourdine. Je ne voudrais pas qu'il m'envoie valser.

Le piano pianote, pianote, pianote, pom, pom, pom, pom, encore la porte. Cela fait deux Nuits que votre piano joue sa Petite Musique, et il n'a toujours pas trouvé la sourdine, je ne veux pas devenir sourde comme Ludwig. Bon allez qu'il baisse le volume une fois pour toute et on n'en parle plus. Au fait, je suis allée faire un tour dans le 9ème et on m'a dit non, pas de Boléro que du Beethoven.  

Le piano pianote, pianote, pianote, pianote, boum boum boum boum contre la pore. Dites à votre fichu piano d'arrêter ces notes, j'ai des marteaux qui martèlent dans la cervelle. C'est que je ne fais pas ce que je veux avec mon piano. Je ne veux rien savoir, sinon je reviens avec une scie. Une Si Do Ré ? Non mais il se moque de moi ce malotru là. Tu vas voir ce que je vais en faire de ton piano, des planches et des Rameaux. Vous ne voulez plus de Boléro? Non j'ai raté ma soirée, cela fait une semaine que votre piano m'empêche de dormir. Et bien alors vous auriez dû sortir!

Secrets

Par Le 23/02/2011

Un billet de février dans le vent frais, un billet s'envole à tire d'ailes, emporte avec lui ses secrets.
Secrets murmures d'enfants, secrets légers des demoiselles, secrets plus étoffés des dames, état de leurs états d'âme, billets fripés des vieilles femmes, les secrets s'émoussent puis disparaissent. Disparaissent aussi les promesses, les secrets révélés, le voile levé, voile d'organdi nuancé, joue dans les courants d'air, une villa en bord de mer et des chemins de bois sur les salins. La forte odeur iodé, les secrets retombent en pluie de sel. Au fond, de la vase verte, les secrets s'engluent et se diluent, engloutis. Et la vieille femme et la dame, et la demoiselle et l'enfant marchent d'un pas lent sur les chemins de bois des marais salants.

A vue de nez

Par Le 22/02/2011

Saurez vous voir dans l'air du soir danser les noirs papillons , échoir les doutes , fondre les hasards ?
Dévaler les pentes enneigées, blanches avalanches sur les certitudes surannées.
Encore une fois les mots viennent et je ne sais pas où ils veulent aller, ils me mènent par le bout du nez. Me font voyager, découvrir des senteurs inconnues, d'où l'intérêt d'être mener par le bout du nez, cela permet de respirer de nouveaux parfums. Ceux là deviendront peut-être un poème, ou resteront juste la première phrase du billet du 22 Février. C'est selon. L'air du temps, mon inspiration, encore une question de nez. Quand on n'est (ou nez) pas inspiré on ne parle pourtant pas d'expiration, même si le pire est à prévoir, on dirait plutôt exaspération ou mieux exaspiration. Les espoirs sont périmés ils ont expiré, ont péri, atrophiés comme des fruits pourris sur un arbre sain. La périltude, le péril de périr en altitude, ne plus avoir son instinct de conservation, grimper sur les plus hauts sommets et ne plus pouvoir redescendre, constater que sur la boite en fer la date de péremption est dépassée. Je n'ai aucune explication à fournir, je n'y comprends rien moi-même. Je n'aime pas l'altitude, n'y vais jamais. Quoiqu'en cherchant bien, je devrais trouver une petite idée, peut-être dans le creux de mon oreiller, je vais aller voir si elle y est ...

Hiatus

Par Le 20/02/2011

Marie-Laurence et DD se reposent, ils aiment bien le dimanche, je les laisse à ce repos mérité et reprends ma prose des jours en i.
Des jours pétales de rose parce que c'est joli, des jours fleurs de lilas parce que ça va, des jours feuilles d'orties, des jours branches de buis, des jours épines de ronces, des nuits belles-de-jour puis des dimanches, des dimanches lourds. 

"Le dimanche n'est pas un jour normal, physiologique, c'est un hiatus, une solution de continuité dans la trame des jours vivants."

Chronique des Pasquier (1933-1945)
Georges Duhamel

A méditer car je n'ai pas encore tout compris, mais le sens qu j'y mets me plait.
Tout ça pour attendre le lundi

Chloé, ML et DD

Par Le 19/02/2011

En ce samedi mi-figue mi-pluie, Chloé se demandait où elle était tombée, n'ayant jamais entendu parler de Marie-Laurence et d'Edgard, elle se sentait perdue. Un peu sauvageonne, elle s'est eclipsée, a signé son poème sur la pointe des pieds, écrit une note et bye-bye saturday, elle n'est pas réapparue. Une question l'interrogeait, pourquoi Edgard prenait deux D, elle convint de le surnommer DD et d'attribuer le diminutif d'ML à qui vous savez. Puis elle les imagina sur une plage déserte dans le froid. Ils couraient face au vent, le sable piquait aux yeux et l'air iodé retombait en fines gouttelettes sur leur visage. ML enregistrait le paysage pour le diluer plus tard sur sa palette, Edgard cherchait un sujet original de conversation. Il n'était pas bavard de nature, discuter lui demandait des efforts constants. Il pensa aussitôt à son ami Constant parti vivre à Londres. Ainsi tous deux perdus dans leurs propres pensées, ML et DD déambulaient sur le sable, Chloé perchée sur son arbre, faisait bien sûr des ronds de savon en les observant d'un oeil amusé.

Edgard

Par Le 18/02/2011

Un soir de pleine lune, Marie-Laurence accepta les avances d'Edgard qui avait fini par se décider à avancer. Elle rangea sa palette de couleurs, nettoya ses pinceaux et mit du blush pêche sur ses joues pâles. Un soir de pleine lune d'hiver ai-je oublié de préciser. Une pleine lune étoilée qui plus est, ce qui finalement n'a que bien peu d'intérêt dans l'histoire, Edgard n'étant pas à ma connaissance un loup-garou.
La pleine lune aurait pu éclairer d'une lumière diaphane Marie-Laurence descendant les escaliers de marbre rose d'une démarche chaloupée, la virgule arrive sans plus tarder, reprendre son souffle et observer Marie-Laurence, mais elle habite en rez-de-chaussée. Donc cette lune n'a vraiment aucune utilité, laissons la briller en silence.
Edgard roule en berline allemande, il se gare et sonne chez Marie-Laurence. Elle attend depuis quelques quarts de pendule, feint cependant un "que le temps a passé vite, je n'ai pas eu une minute à moi aujourd'hui". Edgard se demande à qui elle cédé sa journée, se garde toutefois de le lui demander.
Il regarde autour de lui, des aquarelles tapissent les murs. "Tu es plutôt douée" "La question reste de savoir si plus tard je le serai aussi". D'accord, la jeune fille a de l'esprit, il se le met derrière l'oreille et continue la visite, curieux des possibilités offertes par la soirée.
Ils s'étaient comme prévu rencontrés au Pont du Gard, devisant de la beauté du site, de la nécessité de l'aquarelliser (Bob est notre ami commun) et de la continuité d'une relation amicale en milieu urbain.
Urbain étant par ailleurs le meilleur copain d'Edgard, qui envisageait à coup sûr à cet instant de déménager à la campagne et n'avait pas l'intention de jouer à Jules et Jim. Urbain est un peu comme la pleine lune de l'histoire, un décor tout au plus, au mieux une diversion.

Car pendant ce temps, Marie-Laurence et Edgard tournent et changent de direction