Articles de barbaraburgos

Dans Avril 2021

Lest

Par Le 28/04/2021

Rouler vers l'est
Vestiges romains
Dans la rue Fresque
Les magasins
Rideaux tirés
Monde en déclin
Rien n'est semblable
Sur les tables
Plus de festin

Rien n'est pareil
Visages masqués
On vous surveille



Rouler vers l'est
Temple de Diane
Voûte céleste
Déesse diaphane
Vertiges divins
Rien n'est pareil
Dans les jardins
Quand la Lune veille
Rien n'est semblable
Aux petits matins
Les lourds réveils
Inéluctables

Rouler vers l'est
Soleil levant
Lâcher du lest
Se sentir vivant
Rose des salins
Rien n'est pareil
Entre la veille
Et le lendemain
Rien n'est semblable
Si plus loin
Le soleil affable
Réchauffe les mains

 

Dans Avril 2021

Figures de style

Par Le 27/04/2021

I still love you
Mi amor
Pas une figure de style
De t'aimer plus fort
Encore
Cet amour plus strong
Que le steel ou l'or

Des coups de gong
En plein le coeur
Whatever
Gold or silver
I will still love you
For ever
Contre vents et marées
Contre toi je voudrais
I would like me lover
Quand tu m'écris
Ton style me ravit
I still love you
We are mad
Oui sommes fous
Sometimes de croire
Que la somme des temps
De cette histoire
N'y changera rien du tout
Puis quand la stèle
S'installera dans le décor

Là-haut dans le ciel
I will still love you
Je t'aimerai encore
Mi amor

 

Dans Avril 2021

Le ciel est par-dessus les toits...

Par Le 26/04/2021

Vue sur les toits
Les toi et moi
Une perspective
Dans le vide
Fil suspendu
Entre deux tuiles

Vue sur la ville
Adéquation
Entre toi et moi
La peur du vide
Depuis les balcons
Regards limpides

Vue dégagée
Sur l'horizon
Le ciel est bleu
Et toi et moi
A l'unisson
Un rêve pour deux


Une vue d'avion
Par dessus les toits
Volent nos émois
Les yeux lucides

De toi à moi
Par delà le vide



 

Dans Avril 2021

Le grand échiquier

Par Le 25/04/2021

Au jeu d'échec
J'ai fait sans
J'ai fait avec
Gambit de la dame
Tactique sacrificielle
Renoncer à l'étincelle
Pour éluder la flamme
Le sable du temps coulera
Cases en blanc et noir
Coups bas
Depuis sa tour d'ivoire
La reine abandonnée
Retourne le sablier
Echecs d'Alice
Jeux en miroir
Transformer avec délice
Les défaites
Les parties déjà jouées
Deviennent désuètes
Nécessaire cheminement
Pour savourer l'instant
De l'échec faire réussite
Château de cartes
Jusqu'au zénith
Puisque de toute façon

Nous ne sommes que des pions
Sur le grand échiquier
Des fous sur le damier
Hasard ou stratégie
Absurde ironie
Un jour une petite boite
Annonce échec et mat




 

Dans Avril 2021

Marée noire

Par Le 24/04/2021

J'ai souvent des idées qui me passent derrière la tête, mais celle-ci est arrivée par devant, frontalement. Une idée reçue comme un uppercut, elle m'a un peu assommée au passage. C'était une idée fixe qui avait trouvé son point d'encrage, polluant mon encéphale d'un sombre liquide visqueux, empêchant désormais les mots de s'envoler. Pris au piège comme des oiseaux mazoutés, les ailes engluées dans une soupe épaisse et noire, ils se débattaient en m'implorant de les sauver.
Alors j'ai bu un peu de curaçao, du liquide bleu pour colorer les mots, pour revoir leur corazon palpiter à l'unisson.
Soulevée par des vents alizés, j'ai dérivé d'est en ouest, jusqu'à diluer l'idée, l'évacuer de ma tête. Les mots ont emporté avec eux quelques bouts de cerveau, tant mieux, il pesait trop et penchait, pas toujours du bon côté. Ainsi allégée, j'ai pu aller gambader dans les prés.
- Tu radotes un peu
- Ah t'es resté toi ?
- Tu te débarrasseras pas de moi comme ça. Alors comme ça c'est l'Amoco Cadiz dans ta tête ?
- Non pas du tout, juste une juxtaposition de mots comme d'habitude. D'une idée derrière la tête à une idée fixe, ancrée, il n'y a qu'un pas pour que j'en fasse une marée noire.
- Ah je préfère comme ça, je commençais à me faire du sushi (excuse-moi je suis en train de manger japonais)
- Tu manges qui tu veux, tant que tu ne m'envahis pas trop.
Donc pas de souci, je n'ai pas d'idées noires pas plus que je ne vais gambader dans les prés avec une robe à fleur. D'ailleurs tu m'as déjà vue en porter une ?
- Oui, le 5 mai 1978
- Tu as plus de mémoire que moi
- Forcément, je suis ton inconscient


 

Dans Avril 2021

Floraison

Par Le 23/04/2021

Ma robe à fleur
Affleure
Dans la tiédeur
D'un souffle printanier
Tu effleures
D'un doigt léger
Les regrets
Ma peau
A fleur de mot
S'enflamme
Sur le fil
Du tissu
Suivre la trame
Avril
S'effeuille
Mise à nue

Des âmes
Promesse
Au seuil
D'une caresse
Ma robe affleure
Ta main
Drapé
Les plis tournoient
Valse lente
Emois
Volupté
Attente
Fleurs bleues
Dans le pré
Pétales de mots
Envolés
Papillons
Bucolique vision
Ma robe à fleur
De peau
Effleure
Les roseaux
Bord du ruisseau
L'eau fraîche
Empêche
Le chaos


 

Dans Avril 2021

Balade champêtre

Par Le 22/04/2021

Dans le champ lexical
J'ai récolté les fleurs du mal

Sur le champ de bataille
J'ai mordu la poussière
Au champ d'honneur
J'ai regagné les médailles
Force du champ magnétique
Fatale attraction physique
Champ de tension
Il était l'heure
De laisser le champ libre à la passion
Sur le champ je suis passée à l'action
J'ai couru à travers champs
Dévalé les pentes comme une enfant
Arrivée dans le champ des possibles
Au milieu de fleurs sensibles
Je me suis étendue
Le visage offert l'âme nue
Profondeur de champ infinie

Hors cadre j'ai souri


 

Dans Avril 2021

Dix versifications

Par Le 21/04/2021

Une vie de poète ne rime à rien
C'est une cata cata strophe
Ca vous conduit tout droit en enfer
Pour une saison plusieurs hivers
Faut être un peu sonnet
Un brin philosophe ?
Pour écrire une ode à l'aube
Sans apostrophe

Une vie de poète c'est pas tout rose
Quand ça rime pas c'est de la prose
Dans le bon ordre c'est le tercet
Et le Djinn coule des vers à pied

A pied balade dans la Pléiade
Avec deux ailes une chanson
Une métaphore
François Villon

Une vie de poète
C'est récolter des mots de tête
Une cata cata strophe
Qui vous conduit tout droit
Aux cata cata combes
Dans une tombe
A se faire bouffer en vers et contre tout
Se faire bouffer par petits bouts

Une vie de poète c'est un haïku
Un bref passage un peu flou
Une catha catharsis
Qui vous conduit tout droit
Aux jardins des délices
Un paradis artificiel
Sans il sans elle
Puisque césure

Rien ne dure

 

Dans Avril 2021

Instant de grâce

Par Le 20/04/2021

Une main sur l'épaule
Sur l'épaule de l'enfant
De l'enfant qui somnole
Somnole dans l'inconscient

Un geste pour apaiser
Apaiser la colère
La colère qui gronde
Gronde comme un volcan

Un mot une parole
Une parole un regard
Un regard qui implore
Implore un peu d'égard

Tendre enfant aujourd'hui
Aujourd'hui ton étreinte
Ton étreinte m'a guérie
Guérie de ces contraintes
Qui pourrissent nos vies


Elan répréhensible
Du nouveau code civil
Tu te dis différent
A cause d'un diagnostic
Un terme scientifique
Dans la bouche des savants


Mais comme il fut magique
Magique ce moment
Cette effusion intense
Qui nous a rendu grâce
La grâce d'être humain


Ton étreinte a guéri
L'enfant le tout petit
Tout petit qui somnole
Tout au long de nos vies
Nos vies malgré les rôles
Qui nous sont impartis
Ne sont qu'une course folle
Vers ces bras grands ouverts
Ces bras qui nous consolent
De tous les longs hivers



 




 

Dans Avril 2021

Fièvre

Par Le 19/04/2021

Exercice d'atelier d'écriture: écrire le rayonnement de la réalité à la façon d'André du Bouchet   http://supervielle.univers.free.fr/poeme_dubouchet.htm
   

Fièvre

Draps
Bruissement
Crispation

Je m'enroule
La peau effleure
Affleure
J'ai chaud

Humidité
Sueur
Tremblements
Une heure
De nuit
Au printemps

Le drap
Bruit
Satin
            Soi
Sauvage
Fils de lin
Entremêlés


Enlacement
Extase

 

Un lit
Bois brut
Solitaire
Tendre
Endormi
Vaines apparences
Effluves d'ambre
Nécessaire
Contingence

Draps
Déchirures
Je m'enroule
Je m'effleure
Chaleur
Je dérive
J'âme sœur

 

                                                                                                                                                                        

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