Articles de barbaraburgos
Avec tout mon humour
Un tableau de Maître Zaumur
Accroché au mur
Avec une pointe d'ironie
Coup de marteau du sort
Avant que tombent dans l'oubli
Les toujours les encore
Tour de vis du destin
Les trop tôt les trop tard
Les lendemains
Un tableau de Maître Zaumur
Scellé au mur à la patafix
Coup de pouce du hasard
Renaissance du phénix
Ou billet de retard
Un clin d'oeil des étoiles
Pour suspendre une toile
Dessein humoristique
Des aléas peu éthiques
Pourquoi ?
Parce que ce n'était pas mieux avant
Parce que ce sera mieux demain
Parce qu'on rate toujours un train
Et que ne passe pas le suivant
Parce que les saisons se bousculent
Parce que le lilas refleuri
Parce qu'à l'aube de nos envies
S'ébauchent les feux du crépuscule
Parce que s'il a plu il pleuvra
Parce que de l'or au bout des doigts
Parce qu'on ne fera pas recette
Avec ce que le temps laisse de miettes
Parce qu'une irisation entre les gouttes
Parce qu'un jour la fin des doutes
Parce qu'un dernier arrêt en gare
Et qu'il sera alors trop tard
Charlotte ta soeur
Charlotte se plaint de la mise en page de mes billets concernant la ponctuation. Elle m'a fait un mémo, c'est rigolo !
Point: [mot]. [espace]
> Roman adore le thym. [espace] C'est sa nouvelle passion.
Virgule: [mot], [espace] +[autre mot]
> Roman adore le thym, autant qu'il adore sa sœur.
Point virgule: [mot]; [espace]
> Roman est aux Beaux-Arts; Charlotte à l'ICT.
Deux points: [mot]: [espace]
> Roman a dit: «J'adore les herbes de Provence».
Points d'interrogation/ d'exclamation: [mot] [espace] ?!
> Je suis jalouse de mon reuf [espace]!
>Tu préfères Roman ou Charlotte [espace]?
Parenthèses/crochets/accolades: (mot); {mot};[mot]: pas d'espace entre les parenthèses, crochets, accolades et le mot
> J'adore mes enfants (surtout Charlotte).
Tiret: - [espace]
> - [espace] Roman, range ta chambre!
- [espace] Non, je fais ce que je veux maintenant!
Avant sa naissance, j'avais écrit un poème où je la faisais rimer avec rigolote, je ne m'étais donc pas trompée. Mais c'est seulement cette année qu'elle s'est rendue compte de la finesse, de l'acuité de son humour. De son acuité tout court d'ailleurs. Si je la flatte trop, elle va me dire "n'importe quoi", elle va me le dire quand même pour m'indiquer qu'elle ne le dit plus depuis qu'elle a avalé tout entier le dictionnaire pour son projet Voltaire.
Et je préfère la voir plancher sur Voltaire que survoltée. La vie n'a d'intérêt que si elle offre des étincelles, il faut juste attiser celles qui éclaireront le chemin au loin et éteindre avant l'incendie celles qui provoqueront des courts-circuits. Apprendre à se délecter des fins mets, présentés dans des assiettes artistiques, dont elle régale ses invités, quand elle troque ses jeans troués et ses Dr Martin's contre des habits de Lady. Couteau à droite, fourchette à gauche, verre à eau, verre à vin et regards assasins à qui ne respecte pas le protocole. Elle va dire "c'est pas drôle". Mais si ça l'est ma chérie, c'est pas vraiment sérieux la vie, tu le sais, ta maman te l'a dit.
Ton professeur de pensée autonome et toutes tes lectures aussi te l'ont appris. Et rassure-toi les livres ne brûleront pas, comme dans cette ignoble mise en scène qui t'avait fait pleurer en CP.
C'est que Charlotte adore les bouquins autant que son frère le thym ! Il en est certains dont il faut savoir ressemer les graines, en bouturer les pensées pour voir se transformer au matin les fleurs du mal en bien.
Et n'oublie pas, Madame Bovarie parfois, Madame Bovarit c'est un choix !
Quelques vers évidemment de Charles Baudelaire, pour que tu ne sois pas jalouse de ton frère !
Élévation
Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !
Tout un Roman
Mon fils me dit qu'il est tête en l'air. Tête de linotte ? J'aurais pu en faire une litote mais je ne connaissais pas l'origine de l'expression, je n'avais aucune idée de la définition de linotte, et ce n'est pas hier à mon cours de français langue étrangère que j'aurais pu en apprendre davantage. Je laissai donc le pioupiou à son pépiage (je prends aussi des cours de néologisme) pour revenir au carafon de mon garçon.
Je lui réponds qu'il vaut mieux avoir la tête en l'air que dans le caniveau. Elle est plus à son aise dans les nuages qu'à se la taper contre les murs et se triturer le cerveau.
Ceci dit ce n'est pas nouveau, déjà en CE2 son enseignante m'avait convoquée et après lui avoir reproché de ne pas être sa sœur, l'avait qualifié de "petit prince sur sa planète". Elle ne s'était pas trop trompée. Ce qu'elle ne savait pas, c'est que de là-haut il bénéficiait d'une vue plus large et dégagée sur nos réalités.
Il a observé le monde des grands avec ses yeux d'enfant, il en est devenu myope par trop de discernement. Il a préféré laisser les contours se diluer dans les couleurs du temps et les étaler dans des tableaux abstraits, éclairant son univers par ses propres lumières.
Pourquoi toujours vouloir niveler les apprentissages par le bas. Certains ont besoin de prendre de la hauteur, s'élever au-dessus des sens propres et figurés.
Zoël le Zoeil se moque bien du calcul de l'angle obtus des triangles ambigus, mais au lycée non plus pas de compréhension de la part de son professeur d'addition. Heureusement avec celui de peinture il a pu écrire sur les murs ses murmures adolescents.
Il est grand maintenant de la tête au pied , je lui dis quand même mon petit, restes-y sur ta planète, surtout ne mets jamais ta tête à couper, chante à tue-tête en chœur ou en tête à tête mais redescends de temps en temps pour venir voir ta maman ! Et comme tu n'as plus 17 ans, je passerai de Rimbaud à Verlaine pour un petit bout de poème:
Art poétique
De la musique encore et toujours !
Que ton vers soit la chose envolée
Qu'on sent qui fuit d'une âme en allée
Vers d'autres cieux à d'autres amours.
Que ton vers soit la bonne aventure
Éparse au vent crispé du matin
Qui va fleurant la menthe et le thym...
Et tout le reste est littérature.
J'ai réussi à placer le thym, vous en doutiez, ça vous étonne ? Pas peu fière la daronne !
Cendrillon
Mon aspirateur vient de se faire sauter le caisson. Je le trouvais déprimé depuis un moment, il n'avait plus d'appétit, quelques miettes lui suffisaient pour arriver à satiété. Il se trainait mollement d'une pièce à l'autre.
J'avais bien essayé de lui faire prendre l'air, l'avait incité à vider son sac, je lui avais même filé quelques tuyaux. Je crois qu'il ne parvenait plus à faire le tri entre les particules élémentaires et les non-essentielles. Il ne jouait plus à attraper les grains de poussière dans les arcs-en-ciel. Parfois le filtre entre le bien et le mieux arrive à saturation. Je me souviens qu'il m'avait posé une question sur le propre de l'homme. Je ne soupçonnais pas qu'il était en proie à des doutes existentiels.
J'aurais du lui répondre que le propre de sa destinée était justement de faire le propre dans son home. Mais peut-être était-il écœuré de voir tant de saletés ? Pourtant, les saletés sont plutôt propres par ici. Le tapis m'a confié qu'il lui avait dit d'aller se brosser, qu'ils n'étaient plus amis.
Il était arrivé au bout du rouleau, n'aspirait plus à rien. Et sans aspiration, difficile d'accepter sa condition. RIP feu aspirateur, peut-être connaîtra-t-il la vie après la vie à la déchèterie ?
Il me reste le balai, même pas peur, ni trouille ni citrouille, je chausse mes pantoufles d'intérieur et pour ramasser les moutons, me transforme en Cendrillon
WTF ! (What The Fuck)
J'ai suivi un cours intensif de FLE (Français Langue Étrangère) pour être en mesure de comprendre mes congénères de moins de trente ans.
C'était chaud, un peu le zbeul au début mais comme j'étais déter, maintenant ça passe crème, je suis opé en mode bilingue.
En vrai j'ai quand même eu le seum face à l'étendue de mon ignorance, j'ai presque failli être en dep. Je ne parviens trop pas à tout traduire mais à force de charbonner, y'aura moyen d'avoir la moyenne. Ça m'aura fait ma journée, c'était trop stylé d'apprendre une nouvelle langue, en vrai j'ai surkiffé !
Je vais me poser OKLM puis j'irai m'enjailler avec mon crush, ça sera ma meilleur vie.
Une question me taraude cependant, est-ce-que Ken a ken Barbie ? Perso je les ai toujours trouvés grave chelous ces deux là
Réunion
Une libellule est née
D'un gribouillage
Au crayon à papier
Une fée un peu volage
Entre les lignes du cahier
Elle s'élance dans les airs
Un ciel sans nuage
Evasion salutaire
S'éloigner des orages
De cette cage de verre
Une libellule sauvage
Des fils de soie ailés
Un fragile métissage
Sur une feuille quadrillée
Le temps devient plus léger
Aller voir à Yeur si j'y suis
J'ai voulu aller ailleurs
Je n'avais pas l'adresse
Une maladresse ?
Dernier domicile connu
Une impasse au bout de la rue
Crépuscule sur le boulevard
Poussière de craie sur le trottoir
Les certitudes se diluent
Voie barrée sur l'avenue
J'ai voulu aller à Yeur
Tu n'y étais pas
Un cheval de Troie ?
Dernière maison au fond de l'allée
Fantôme d'un hôtel particulier
Crépuscule sur le boulevard
Halo de réverbère sur le trottoir
Convictions nulles et non avenues
Voies sans issue
"Est-ce que tu sais"
"Indispensable l'envie
Redoutable le temps"
"Quand les larmes montent
Quand le moral descend "
"La photo de la forme des nuages
Celle de la forme de l'eau
Juste avant le naufrage"
-J'ai un autre TOC, celui d'écouter des chansons en boucle, presque jusqu'à l’écœurement
-T'es quand même vraiment siphonnée toi, pour ne pas dire chelou
- Tu trouves, tant que ça ? Et c'est bien que tu emploies siphonnée parce que j'y aurais fait une faute
- Honte à toi
-Comme tu le sais je ne m'appelle pas Robert
-Tu ne t'appelles pas de plein de noms mais te rappelles-tu seulement le tien ?
- Parfois j'oublie
-Bon, sinon c'était pourquoi ces citations ?
- Des extraits de chansons de Gaëtan Roussel dans son nouvel album "Est-ce que tu sais?"
- Je croyais que t'aimais pas
- Y'a que les imbéciles qui se découvrent pas d'un fil
- Et donc ?
- Donc, c'est beau comme de la poésie, ça m'émeut
- Pitié pas l'autruche
- Non, j'en suis plus là
- Content pour toi
- L'une des chansons s'intitule "Les matins difficiles"
- Ils le sont pour toi ?
- Non généralement pas, sauf après quelques nuits sans encore moins de sommeil que d'habitude
- L'habitude t'aimes pas ça de toute façon
- Oui tu as raison. Mes matins ne sont pas difficiles, ils sont teints de doutes, de certitudes, d'une douce clarté...
- Des matins teints parfumés au thym en lisant Tintin je suppose
- Non pas tout ça. Je tenais peut-être le début d'un poème, tu m'as interrompue dans mon élan créateur
- Oh la la, les grands mots. Je te laisse te concentrer sur ton œuvre
- Non ne pars pas ! J'aime bien nos conversations et puis j'ai plus d'inspiration
- Je te rappelle que tu ne discutes qu'avec toi-même
- T'es vraiment rabat-joie toi
- Ça tombe bien je suis plus là
La quadrature du cercle
Cadavre exquis
Une table carrée
Un cercle de poésie
Des mots des regards
Des secrets enfouis
Au fond du tiroir
Il ferait beau
Prendre l'air du soir
Inventaire à la Prévert
Une table ronde
Tournent les secondes
Ouvroir potentiel de littérature
Liberté ou auto-censure
L'un reste l'autre part
Au fond du tiroir
Dansent les papillons du soir
Anagramme de Marie
Un cercle en poésie
Des calligrammes d'Apollinaire
De l'alcool des rimes des verres
Au fond du tiroir
Dans l'air du soir
Meurent les phalènes
La joie vient-elle après la peine ?