Articles de barbaraburgos
Spider men
Les araignées au plafond
Tissent leur toile
Tactiquement tapies dans l'ombre
Elles guettent leurs proies
Que ne sommes-nous ces insectes
Parfois
Pris au piège de plus grosses bêtes
Que soi
Des miroirs aux alouettes
Mirages ou sortilèges
Fils de soie
Les araignées au plafond
Tissent leur toile
Tout en conquérant l'espace
Plantent un drapeau
Un symbole, une métaphore
Dans le cerveau
Pauvres bêtes que nous sommes
Quand la pensée prisonnière
Ne parvient à se défaire
D'illusoires réflexions
D'instillation de poison
Montre
Une montre à l'heure d'hier
Temps figé sur le cadran
Une montre à l'heure d'hiver
Les aiguilles s'obstinent à pointer
Une montre à l'heure erronée
Les secondes dans leur course effrénée
Une montre à l'heure du soir
Persistance de la mémoire
Une montre à l'heure des regrets
En retard sur l'accord des projets
Une montre au tic-tac décalé
Aujourd'hui n'est pas hier, c'est un fait
Un montre à l'heure d'hiver
Sans savoir de quoi ce printemps sera fait
Sainteté (en odeur de )
En tant que bons chrétiens nous fûmes à confesse, puis à la messe, en ce dimanche Pascal faire bénir le rameau Olivier. Ainsi absous de tous péchés, nous nous sommes dépêchés de passer à table pour célébrer la résurrection de Jesus (prononcer Réssous en espagnol).
Nous choisimes de laisser l'agneau Pascal téter sa mère tout en sacrifiant un canard peut-être nommé Bernard, qui n'avait rien demandé. Bernard avait de beaux magrets, un foie sans aucun doute cirrhotique dont nous ne voulumes pas, préférant nous concentrer sur les nôtres, en passe de l'être. Nous l'accompagnames d'une poêlée de Saint Michel et d'asperges de chez Serge.
Nous aurions pu manger des coquilles Saint Jacques mais nous n'en avions pas.
Le vin coula à flot (Saint Émilion, mais de la région) nous eûmes chaud.
Nous riames de bon cœur.
Le fromage arriva, Saint Marcellin et Saint Paulin plus du bon pain.
En dessert bien sûr, un saint Honoré vraiment honoré de clôturer ce festin.
Le ventre bien plein, chacun jura (même si nous n'y étions pas) de prendre soin de son prochain et de prier le bon dieu de nous offrir encore beaucoup de bons moments à partager entre chrétiens. Inch'Allah
Urbi et orbi
Demain ailleurs à l'intérieur de la ville, aujourd'hui ici, extérieur nuit, un synopsis, les bruits de la ville, les mouvements des gens dans la ville, l'écran noir, salle obscure, lumières sur le son, expérimentation, un meurtre commis par procuration pour un papier de bonbon, "il est terrible le petit bruit"...du papier de bonbon..."café crème, café crime arrosé rhum". Et tous les bruits de la ville, des gens en mouvement, à l'intérieur, à l'extérieur. En immersion, expérience, captation du son. Un rythme, une cadence, percussion, batterie, baguette, une danse, Brasil, México, déhanché, tempo, battements, mouvements, du bas, du haut, rythme, cadence, tempo, percussion, vibrations, accélération, tourbillon, vitesse, cadence, image et son, partance, demain ailleurs, intérieur, aujourd'hui ici, extérieur nuit
C'est le pied
Trouver chaussure à son pied
L'expression est singulière
Un adage pour unijambiste ?
Si la personne est en possession de ses deux membres
Qu'advient-il de celui qui n'est pas chaussé
Un boiteux
Un pauvre bougre claudicant ?
Si chacun des pieds trouve ce qui lui va
La chaussure épousera-t-elle son pas ?
Il semblerait que certaines épousent et puis ne s'en souviennent plus
C'est pourquoi il existe à présent des chaussures à mémoire de forme
Impossible de se tromper, elle reconnaît d'emblée son propriétaire
Le Prince charmant n'aurait pas eu à parcourir le canton
Pour retrouver sa Cendrillon
Sa pantoufle de vair lui serait allée comme un gant
Alors qu'il fallut faire des pieds et des mains
Afin que le soulier retrouve la mémoire
Quelle histoire
Revivre, revoir
Les souvenirs
Souvenirs se souviennent
Les souvenirs
Hirondelles reviennent
A tire d'aile
Tourbillonnent dans le ciel
Un air léger
Des ariettes anciennes
Telles des pâquerettes
Les souvenirs reviennent
Reviennent
Un autre printemps
Hirondelles ballet
Le ciel clément
S'éclaire d'envies nouvelles
Les souvenirs soulèvent
Soulèvent
Des aigrettes à souffler
Des souhaits des souhaits
Hirondelles élancées
Le rythme lent
De la feuille virevoltant
Les souvenirs
En passant se transforment
Parfois l'avant
N'a plus les mêmes formes
Mais le présent revit avec le sourire
Les visions d'antan
Un bouton de pâquerette
A tire d'aile
Le vol d'une hirondelle
Mémoire de jeunes filles
Nous étions
Des jeunes filles
En apparences bien rangées
Pleines d'espoir
De fureur de vivre
Hypersensibles, passionnées
Et parfois même écorchées
Nous avions
Des rêves d'Amérique
De grands espaces
De liberté
Quelques questions métaphysiques
Des fous rires inoubliables
Des illusions démesurées
Nous aimions
Le désordre, le chocolat
Philosopher dans l'air du temps
Par dessus tout le cinéma
Les héroïnes littéraires
Les poètes maudits
Et les musiciens en colère
Nous contemplions
Les paysages romantiques
Feuilles mortes
Arbres dénudés
Ciels de novembre tourmentés
Quand le vent souffle sur la plaine
Dans un tourbillon déchaîné
Qu'est devenu
Le feu sacré et bouillonnant
De nos quinze ans ?
Il se consume à l'intérieur
Sans rien perdre de sa ferveur
Il lui suffit d'une étincelle
Pour rallumer mille chandelles
Qu'est devenu
Le feu sacré et bouillonnant
De nos quinze ans ?
Il se ranime avec bonheur
Après toutes ces années
Nous sommes toujours
Des jeunes filles de cœur
Pleines d'espoir
Et de fureur de vivre
Rêvant de grands espaces
De liberté
Nous gardons à l'intérieur
Le feu sacré et bouillonnant
De notre quinze ans
Évidance
Cadence
Les corps dansent
Distance
Ou rapprochement
L'émouvant
Mouvement
D'un corps
En musique
En silence
Accords
Cadence
Les corps pensent
Etre seul
Être ensemble
Mouvements
Du corps
Langage intense
Évidence
Décor
Cadence
Les corps dansent
S'immobilisent
Puis s'élancent
L'énergie
Du mouvement
Des corps
La puissance
La cadence
Encore
Aujourd'hui peut-être
Aujourd'hui c'est la journée de la procrastination, ce serait plus logique que ce soit demain. Mais soit, procrastinons aujourd'hui s'il le faut.
Ceci dit je ne pouvais pas remettre à demain l'avion que j'ai pris aujourd'hui. Le mardi il ne part pas d'où j'étais pour aller où je suis.
En revanche la pluie est venue à bout de mes velléités bricolo-jardinistiques. Demain il pleuvra aussi, la corvée sera repoussée sine die, si Dieu veut.
Sinon je ne repousse jamais à deux mains ce qui se savoure dans l'instant, une tasse de thé dans un salon anglais, fine porcelaine, petits biscuits. Je ne remets jamais à demain ce que je peux manger aujourd'hui ce que je ferais peut-être mieux de remettre à plus loin, c'est souvent ce que j'écris.
Pourtant plus je vieillis plus je me bonifie concernant le report des tâches prévues. Une conscience exacerbée de ce qui est, de ce qui n'est plus et de ce qui ne sera peut-être jamais
Sans article
Marcher trottoir
Fouler pavé
Pleuvoir mars
En giboulées
Parler anglais
Néerlandais
Visiter bibliothèque
Livres brûlés
Rebâtie deux fois
Après bombardements
Monter beffroi
Panorama
Marcher lentement
Béguinage flamand
Prendre thé
Se réchauffer
Puis prendre train
Rentrer