Créer un site internet

Octobre 2021

Promenade dominicale

Par Le 31/10/2021

A l'heure où les biches vont boire
Juste à l'orée du soir
A l'heure où vont boire les biches
Ce genre de mots s'affichent
Juste à portée de regard
Je n'aime pourtant pas les rimes riches
Ni les rimes embrassées
Mais je ne peux pas m'empêcher
De faire terminer mes phrases
Par une sorte d'emphase
Je me promène dans les bois
Et tout aussitôt j'y vois
Les traces de cerfs aux abois
Même s'il n'y en n'a pas
Je ne sais pas me satisfaire
De la couleur de la terre
Ou des teintes automnales
Capturées dans ma focale
Il faut qu'il me vienne en tête
Une quantité de lettres
Que j'ordonne comme je peux
Ça sonne souvent un peu creux
A l'heure où vont boire les biches
Les arbres font la révérence
Sur le méridien de Greenwich
Ils en saluent l'élégance
L' Angleterre est pourtant loin
Et n'a aucune importance
Il vaut mieux suivre le chemin
Et marcher avec ses pieds
Plutôt que de croire en vain
Qu'on peut tout faire rimer
Le soleil dans ses reflets
Sur l'eau sauvage du lac
Le froissement des feuilles tombées
Et le bruit des branches qui craquent

 

Heure d'hiver

Par Le 30/10/2021

L'horloge reculera
Les jours raccourciront
Les nuits s'allongeront
Et tu t'allongeras
Tout à côté de moi

L'horloge a sonné
Dehors un vent glacial
Nos peaux horizontales
Et pour se réchauffer
Le souffle de nos baisers

L'horloge et son tic-tac
Craquement du feu de bois
Égarement des doigts
Et de nos mains délicates
Caresses sous la ouate

L'horloge avancera
Ce sera l'heure d'été
Une saison passée
Alors tu partiras
Et de toi et de moi
Sourire de nos émois


 

J'aime ou pas

Par Le 29/10/2021

J'aime le gris des matins calmes
J'aime le calme des jours de gris
J'aime le matin des ciels d'ennui
J'aime la nuit dans le vague de l'âme
Je hais le bruit de la tempête
Je hais les cris dans la défaite
Je hais les idées fixes en tête
Je hais les rimes toutes en -ette
J'aime les vers libres
J'aime les félibres
J'aime les romans au chocolat
J'aime les charlottes à l'eau de rose
J'aime les rimes
J'aime la prose
J'aime dire j'aime
Plus que je hais
J'aime le verbe être
Plus que le verbe j'ai

Jardin d'automne

Par Le 28/10/2021

Dans le jardin aux grenades
Réminiscences colorées
La colline de la Bade
Notre jeunesse écoulée

Chaque année milieu d'automne
Le vingt-huit du mois d'octobre
Nous pouvions alors mignonnes
Dans nos jolies petites robes
Cueillir les fruits de saison
Les marrons les azeroles
Fertile imagination
Pour endosser d'autres rôles
Sans penser à l'avenir

Dans nos projets enfantins

Nous apprêter à grandir
A la croisée des chemins

Une année à peaufiner
Un pique-nique idéal
Des menus cent fois rêvés
Écrits en lettres capitales
Maintenant que nous sommes grandes
Presque vieilles pour de vrai
Nous regardons nostalgiques
Cette balade gourmande
Ce repas tant espéré
Qui n'exista qu'idyllique
Dans notre monde provisoire
Il reste dans nos souvenirs
Le plus succulent banquet
Accroché à nos mémoires
Il nous fait encore sourire
Après toutes ces longues années
Petits moments d'innocence
Rattachés comme des fils blancs
Malgré les périodes d'errance
Les tourments adolescents
Maintenant que nous sommes grandes
Presque vieilles pour de vrai
Sur les anciennes plates-bandes

Je jette un œil nostalgique
Tendres heures mordorées
A l'horloge mécanique

Dans le jardin aux grenades
Réminiscences enchantées
La colline de la Bade
Notre jeunesse retrouvée


 

Eighteen's

Par Le 27/10/2021

Dix-huit ans
C'est un symbole
Un âge majoritaire
Où il faut trouver le rôle
A jouer sur cette terre
Mais ce n'est pas toujours drôle
De passer sans bouleversement
Dans cette grande farandole
Du biberon au volant
Dès la sortie de l'école
Choisir son mode de conduite
Définir vers lequel des pôles
Se dessinera la suite
Même à l'aide d'une boussole
Il s'avère souvent très dur
De traîner ses casseroles
Sur la route du futur
Une fois passée la vague
Des années d'adolescence
On se dit quelle bonne blague
Cette idée de l'existence
Mais plutôt qu'un long discours
Quelques messages d'espérance
Rien ne remplace le parcours
De ses propres expériences
Pour se retrouver un jour
A l'heure où se fâne l'âge
Où malgré tous les détours
Rien n'invite à rester sage
Dix-huit ans
C'est un symbole
Il en faut parfois du temps
Pour bien comprendre le rôle
A jouer sur cette terre
Dans cette grande farandole
Et en saisir le mystère !








 

Aqua vite

Par Le 26/10/2021

Une aquarelle
A tire d'aile
Une hirondelle
Où iront-elles
Après l'été
Couleurs pastels
Teintes diluées
Vagues dans le ciel
Cadre doré
Encre de Chine
Après l'été
L'ombre se dessine
Arbres élancés
Vers l'horizon
A tire d'aile
Une hirondelle
En migration
S'échappe du ciel
Une aquarelle
Teintes diluées
Après l'été

A la saint Crépin...

Par Le 25/10/2021

Aujourd'hui je me rappelle
Un jour un pirate est né
Sur les rives du Trapel
Il était un peu niais
Tapait sur des casseroles
Aidé par son corboquet
Mais il était aussi drôle
Et il aimait bien chanter
Sur son radeau de rivière
Il volait des souvenirs
Par les nuits de lune claire
C'était là son grand plaisir
Le temps a dégringolé
Et le Trapel qui l'eut cru
A fini par débordé
Je ne l'ai jamais revu
Ce pirate extravagant
Pas plus que son volatile
Son copain nommé Bertrand
Passez-moi un coup de fil
Si jamais vous le rencontrez
Il a toujours son lopin
Dans mon jardin motager
Même s'il était crétin
J'aimais bien le fréquenter !



 

Applaudissements

Par Le 24/10/2021

Un théâtre dans les vignes
Un jus de raisin
Une scène s'illumine
Aux quatre coins

Initiales gainsbouriennes
En fond sonore
Quelques chaises pour tout décor

Cinq comédiennes
Leurs vibrations sur les planches
Contemporaines
Récit d'une histoire ancienne
Une revanche
Les corps peuvent sans artifice
Hors des coulisses
Déclencher des émotions
Mille questions
A la scène comme à la ville
Dans les regards
Le besoin des choses subtiles

Sans faux sans fard
Forces des voix jeux de lumières

C'était hier
Mais aujourd'hui la mémoire
De ce beau soir
Un théâtre dans les vignes
Un jus de raisin
Le partage qui se devine
Le bruit des mains







 

Rouge cerise

Par Le 23/10/2021

Un bon mot
Comme un gâteau
Un gâteau à la cerise
La cerise d'Itxassou
Une poésie exquise
Quand la terre arrive au bout
Qu'elle se fond au crépuscule

Dans un paysage flou
Impression sur pellicule
Du vague de l'océan
De l'âme les vicissitudes
Dans la grâce d'un instant
Du vide la plénitude
Pour apaiser les tourments

Un bon mot édulcoré
Un gâteau à la cerise
La couleur sur les volets
Évoque la gourmandise
D'un chocolat épicé
Quand la terre arrive au bout
Mélange le sucre et le sel
Elle se jette dans le flou
En embrasant tout le ciel
Alchimie sur la photo
La cerise sur le gâteau
Qui aussi arrive au bout
La cerise d'Itxassou


 

Ame fifty

Par Le 22/10/2021

Qu'on le refuse
Qu'on l'accepte
Toutes les heures
Partent en goguette
Elles cheminent en rangs serrés
On appelle ça le passé
Tout ce que je viens d'écrire
Est déjà un souvenir
Et les années de lycée
Une mémoire édulcorée
Tout n'était pas toujours rose
Dans cette periode intrépide
Du temps où la fleur éclose
N'avait pas encore de rides
La blondeur des champs de blé
Se transforme en farine
C'était là sa destinée
De même que la grenadine
Prend la couleur du rosé
Car tout change et tout bouge
A la ville à la campagne
Croquons dans la pomme rouge
Levons une coupe de champagne
Savourons les fruits entiers
En attendant le dentier
Tant que tiendront les quenottes
Disons non à la compote
Qu'on le refuse qu'on l'accepte
Un jour les heures dégringolent
Ne fais pas la tête
Rigole
Qu'on le refuse
Qu'on l'accepte
Un beau jour à bout de ruses
On se résout aux chaussettes !




 

Qui plut le moins...

Par Le 21/10/2021

Il a plu
Plut-il
A la terre cet onguent
Cette caresse subtile
D'un peu d'eau du firmament
Échappée en ondes graciles
Il a plu
Crut-il
Que la terre humidifiée
Par quelques gouttes futiles
Offrirait mille bouquets
Étancherait les soifs fébriles
Il a plu
Sut-il
Que la terre imbibée
De cette substance fertile
Pourrait un jour s'assécher
Et alors devenir hostile
Il a plu
Mais beaucoup moins que prévu
Mais qui peut pleuvoir moins
Demain pourra pleuvoir plus ?
Il pleut trop ou pas assez
Jardinier quel dur métier !

C'était l'été

Par Le 20/10/2021

C'était la mer sur un plateau
C'était un verre de vin blanc

C'était du sel et de l'eau
C'était des rayons couchants
C'était un instantané

C'était du rose et du blanc
C'était un sourire discret
Cétait après trop longtemps
C'était un théâtre antique
C'était un retour au goût

C'était des notes de musique
C'était rien et presque tout


 

Nuit et bleu

Par Le 19/10/2021

Bleu nuit
Bleu toi
Bleu luit
La nuit
Sans bruit
Toi
Moi
Lui
Minuit
Suffit
Bleu roi
Bleu toi
Bleu nuit
L'émoi
S'enfuit
Sans bruit
Bleu luit
Bleu soir
Bleu tard
La nuit
S'enfuit
Et toi
Et moi
Et lui


 

Souris

Par Le 18/10/2021

Les souris dans le grenier
Sont-elles montées par l'échelle
Par l'échelle du meunier
Qui depuis s'en est allé
Sans un grain de blé à moudre
Sans une goutte à son moulin
Il a fini par se résoudre
A dormir sur une meule de foin
Sur une meule autrefois
Il broyait les céréales
Aujourd'hui il n'a plus foi
En l'homme cet animal
Qui grignote par petit bout
Comme les souris du grenier
Les ressources du caillou
Sans paraître se soucier
De ce qui se passera demain
Quand ne poussera plus le blé
Quand ne poussera plus le pain
Couché sur sa meule de foin
Il regarde les étoiles
L'avenir est incertain
Pour l'homme et pour l'animal 
Mais aucun des deux ne sait
Que le chronomètre est lancé
Une extinction programmée
Des congénères du meunier
Des bestioles dans le grenier






 

Croc en jambe

Par Le 17/10/2021

Le crocus késako ?
Le nom latin du croco ?
Une chaussure
Une couleur
Espiègle animal rongeur ?
Petite fleur
Des sous-bois
De l'automne
Un éclat ?
Les branches craquent
Près du lac
Les feuilles
Se laissent aller
Le parterre
Se colore
De reflets
Mosaïque de lumière
Fins pétales
En violet
Le crocus
Qu'est-ce que c'est ?
Une sorte de crocodile ?
Une fleur
Au pistil
Empreint de saveurs subtiles ?
En automne
Les sous-bois
Se teintent de mille éclats



 

Ode à la lueur

Par Le 16/10/2021

Comment redonner le sourire
A celui qui a déserté
Le fleuve et ses forces vives
Il se retrouve de l'autre côté
Perdu sur la mauvaise rive
En regardant s'échapper
La vie et ses forces vives
La vie et ses bons côtés

Comment insuffler l'envie
A celui qui a renoncé
Et au jour et à la nuit
Perdu sur le bas-côté
Il a remisé l'espoir
Au plus profond du tiroir
Il a remisé l'envie
Et de jour comme de nuit

Comment rallumer la flamme
Dans les yeux de celui qui
N'a que l'expérience des drames
Et des choses qui s'enfuient
Sans personne à ses côtés
Pour servir de garde-barrière
Sans personne pour rallumer
La plus petite lumière

Je vous pose la question
A vous gens de l'académie
Est-ce tout en haut du béton
Ou dans un jardin sans arbre
Derrière des murs de prison
Face à des visages de marbre
Que renaîtra l'étincelle
Quand il faudrait
Juste un peu de ciel
Juste un peu d'herbe
Juste un seul verbe
S'il suffisait d'une goutte de miel
Dans les regards un peu de soleil
Quand il faudrait
Juste l'essentiel
Juste un peu de ciel
La force vive
D'un doux sourire
Sur l'autre rive
Pour revenir






 

Gastronomie !

Par Le 15/10/2021

J'ai trempé un croissant de lune
Dans un nuage de lait
Joué avec les anneaux de Saturne
Puis je me suis éclipsée
J'ai dégusté un éclair
Léger goût de paradis
A travers un trou de ver
Voyage dans la galaxie
J'ai connu des heures divines
Des restaurants étoilés
A se pourlécher les babines
Juste sous la Voie Lactée
Mais j'ai perdu la mémoire
Des pensées trop nébuleuses
Égarement dans un trou noir
Une fin bien hasardeuse


 

Caminando

Par Le 14/10/2021

Pourquoi ne pas partir encore
Pourquoi ne pas partir plus loin
Ailleurs un autre décor
Ailleurs un autre chemin
Un mouvement de la tête
Un mouvement du corps
De la main un seul geste
Du pied un seul effort
Premier pas impulsé
Premier pas qui ignore
Vers où il faut aller
Vers où se trouve le nord
Se munir d'une boussole
Se munir d'un bâton
Avancer sur le sol
Avancer à tâton
Sentir sous le soleil
Sentir sous le vent frais
Les nuances vermeilles
Les nuances mordorées
Du temps de l'équinoxe
Du temps des heures passées
Innocents paradoxes
Innocentes envolées
Un jour au bout de la course
Un jour négligemment
Scintillera la Grande Ourse
Scintillera le moment
Alors tant qu'il est temps encore
Pourquoi ne pas partir plus loin
Voir ailleurs si le décor
Mène sur le même chemin



 

Plumes

Par Le 13/10/2021

Sept degrés Celsius
En dessous dessus
Que faut-il porter
Pour se réchauffer ?
Des dessous brodés
Des dessus ouatés ?
Un pull bleu canard
Dans l'air frais du soir
Glisser sous la couette
Des plumes douillettes
Un duvet moelleux
Regard cotonneux
Caresses du cocon
Douces sensations
Sept degrés Celsius
Sens dessous dessus
Que faut-il ôter
Pour se dévoiler ?
Dessous dentelés
Dessus molletonnés ?
Puis s'abandonner
Chaleur tempérée
Peu avant minuit
Dans le creux du lit




 

Crapotinage

Par Le 12/10/2021

Le dimanche
Page blanche
Sempiternelle litanie
Mais aujourd'hui
C'est mardi
Les crapauds en ont marre aussi
Qu'on les prenne pour les maris
Des grenouilles alanguies
On les imagine crapules
Parce que couverts de pustules
On les accuse de maléfice
Peu de vertu
Beaucoup de vices
Anomalie dans le diamant
Ils rêvent pourtant
D'apothéose
Sans se soumettre aux contes de fée
Ne désirent pas de métamorphose
Tout ce qu'ils veulent c'est être eux-mêmes
Dans la vraie vie
Ils me l'ont dit
Un petit poème
En ce mardi
Pour qu'ils pardonnent
Toutes nos offenses
Et que dans la mare
En père peinard
Ils puissent croire
A l'insouciance

D'être crapaud
Fuir l'exigence
De sembler beau



 

Marmelade

Par Le 11/10/2021

Dans les arbres rouge automne
Multitudes de petites pommes
Souffle souffle sous les robes
La fraîcheur du vent d'octobre
Dans les paniers en osier
Les captives acidulées
Attendent sans un murmure
De finir en confiture
Dans la marmite cuivrée
Bouillonne de l'eau sucrée
Plusieurs heures de cuisson
Jusqu'à totale extraction
De la pulpe de la pectine
Des mignonnes sauvagines
Une délicate gelée
Dont les reflets irisés
Me ramènent chaque fois
Sur le chemin de la Croix
Mais ce n'est pas un calvaire
De revivre ce que la terre
Nous offre en toute saison
Nostalgie ou champignons
Quand les feuilles sont caduques
Reste l'espoir des bourgeons
Ou de la mémoire le suc
Au présent seule l'impression
Que si jamais rien ne dure
Il sera toujours exquis
De plonger dans la luxure
Quitte à avoir le doigt pris
Dans le pot de confiture !





 

Recette

Par Le 10/10/2021

Pour écrire une poésie
Il faut un peu d'encre de nuit
Une pincée de sel de vie
Et des mots qui tournent en rond
Une nuée de papillons
Il faut affûter le regard
Caresser le désespoir
Ou alors tout son contraire
Tendre sa plus fine oreille

Goûter dans son grand mystère
Ce que produisent les abeilles
Et le sucré et l'amer
Au dos d'une petite cuillère
Reconnaître dans la seconde
Le murmure vacillant
Le bruit effrayant de l'onde
Les fracas de l'océan
La folle course du monde
Il faut une plume d'oiseau
Pour en faire son portrait
Le képi du commandant
A fini de saluer
L'oiseau chante dans le vent
Le cri de la liberté
Pour écrire une poésie
Il faut de la fantaisie
Une fleur bleue dans la tête
Et deux ou trois épithètes
Apprendre sa conjugaison
Puis l'oublier aussitôt
Connaître les terminaisons
Ainsi que les rimes en -o
Pour écrire une poésie
Il n'existe pas de recette
Le verbe falloir a failli
S'imposer comme un prophète
Mais rien n'est jamais acquis
Dans l'écriture d'un poème

Il veut parfois m'entraîner
Vers où je ne veux pas aller
M'insuffler des anathèmes
Quand je ne vois pas le péché
Seulement un fruit d'été
En retard au bord d'une vigne
Penserait-elle à un baiser
La poésie est coquine ?












 

Ephéméride

Par Le 09/10/2021

La nuit nuit-elle à l'ennui ?
Un soir ailleurs
Un autre ici
Fait-il meilleur
Un peu plus loin ?
Si l'aube point
En pointillé
Verra-t-on le jour se lever ?
Et quand minuit
Soudain s'approche
Une case cochée
Sans anicroche
Sur la jetée
Le phare clignote
L'eau irisée
Joue sans fausse note
Sa mélopée
Les vagues clapotent
Le jour passé
Est enterré
Une nouvelle date
Alors s'affiche
A minuit quatre
Sur la corniche
Les amants s'égarent
Un peu grisés
Par le tintamarre
Des vagues brisées




 

Bribes

Par Le 08/10/2021

-"Je lui ai dit à Laurent, tu sais Laurent...
...il faut avoir des bases ultra-solides"

-" On va prendre la rue, là
- Oh ben, t'es courageux"

-"Après on ira manger des huîtres"

-"Madame les chiens sont interdits sur la plage, c'est pourtant écrit partout !"

Puis des absences de paroles, le bruit des pas, l'imperturbable ressac, les discussions inaudibles

- " Quand tu pars loin, il faut partir 15 jours"

-" Allo, c'est moi, tu m'as appelé ? Oui j'arrive !"

-" Je mangerais bien des fruits de mer, mais bon, toi je sais que t'aimes pas ça"

Un peu plus loin dans la ville
-" Les enfants mettez-vous par deux. Brian et Killian restez dans le rang !"

Et plus tard le silence d'un soleil couchant, fugace tableau, jusqu'à quand ?
Les images en tête d'un film de Rohmer, la douceur du soir.
Oui la douceur du soir

Pamplona

Par Le 07/10/2021

Je rêvais d'aller à Pampelune
Voir si le soleil y était
S'il rencontrerait la Lune
Sur la mer de la Tranquillité
Je rêvais d'aller à Pampelune
Pour voir la Terre de plus haut
Mais finalement la fortune
M'a guidée vers Bilbao
Je rêvais d'aller à Pampelune
Voir si ce petit pas pour l'homme
Malgré toutes les lacunes
Me ramènerait à Rome
Je rêvais d'aller à Pampelune
Je n'y suis jamais arrivée
Au-dessus de la lagune
La fusée s'est écrasée




 

D'un octobre à l'autre

Par Le 06/10/2021

6 octobre 2002
 

Une histoire inédite
A écrire chaque jour
Parution cet automne
Du livre de l’année
Roman d’amour
Il se nomme
Au chapitre premier
C’est un tout petit homme
Insouciant et rêveur
Il regarde le ciel
Et songe avec délice
A quelques gouttes de lait
Lové dans la chaleur protectrice
En maître de la Voie Lactée

Au deuxième chapitre
Le petit homme fait le pitre
Pas seulement pour la rime
C’est sa conviction intime
Même s'il n'en a cure
De toutes ces figures
Aux sourires futiles
Aux gazouillis inutiles
A de faux airs blagueurs
Roman préfère la littérature
Du beau lapin au bois dormeur

Les mains sur les oreilles
Chut il a sommeil
Demain ou tout à l’heure
Dans un autre chapitre
Il suivra son chemin
Une plume d’ange gardien
Pour le guider plus loin
Nous contera la suite
Si tel est son dessein
Puis il mettra le titre
C’est lui le magicien



6 octobre 2021


La suite en dessin
En peinture en musique
Il poursuit son chemin
Écran panoramique
Quand il prend un cliché
Le monde devient beau
Plus qu'un instantané
C'est une Roman photo
Sans dire beaucoup de mots
Sans faire beaucoup de pas
Il voyage très haut
Même s'il parle très bas
Son regard délicat
Sur les choses et les gens
Apaise les tracas
Dissipe les tourments
Dans les salles obscures
Fauteuil de cinéma
Il pense son futur
Derrière la caméra
La plume de l'ange gardien
Toujours guidera ses pas
C'est lui le magicien
L'artiste du bout des doigts
Il tissera sa toile
Ou bien il la peindra
Quand est née cette étoile
Dix-neuf ans en arrière
C'était une belle esquisse
Aujourd'hui je suis fière
Tu es un homme mon fils !





 


 

 

Eau séante

Par Le 05/10/2021

Océan
Mouvements
Incessants
Indomptable
Et mouvant
Et mouvant
Se mouvoir
S'émouvoir
S'avancer
S'en aller
Sans retour
Contemplation
De la lumière
Malgré le gris
En mouvements
Incessants
Fracas des vagues
Éclat plus clair
Une déchirure
Photographie
En mouvement
Les oiseaux de mer
Soudain s'affolent
Océan
Indompté
Et mouvant
Et mouvant




 

Le grand Adour

Par Le 04/10/2021

Attendent-ils quelqu'un
Ou sont-ils seuls sur terre
Ceux qui prennent leur café
Assis en solitaire
Ne sont-ils pas aimés
Veulent-ils prendre l'air ?
Profiter des rayons
D'un automne clément
Quand octobre sent bon
Et ressemble au printemps
N'ont-ils rien à se dire
Ces couples attablés
Sans l'ombre d'un sourire
Ils remuent leur café
Se sont-ils bien aimés
Le meilleur ou le pire ?
Parfois la peur du vide
Empêche d'avancer
Tandis qu'un ciel limpide
Invite à flâner
Sur les bords de l'Adour
Les promeneurs promènent
Leur chien leur destinée
Leurs misères humaines
Sous le même ciel bleuté
Rêvent-ils du grand amour
Ou en ont-ils rêvé ?
En cette fin du jour
Quand les lumières éclairent
En pourpre sur l'Adour
Les ponts sur les rivières





 

Déjà

Par Le 03/10/2021

Déjà aujourd'hui
Déjà si loin
Déjà s'enfuit
L'été prochain
Déjà la nuit
En cette fin
D'après midi
Déjà le train
Vers une autre vie
Des lendemains
Déjà minuit
Puis le matin
Déjà l'envie
D'un jour lointain
Déjà jeudi
Déjà tes mains
Déjà tu dis
Rien n'est certain
Déjà la pluie
Sur le jardin
Déjà pâlit
Le ciel serein
Déjà aujourd'hui
Déjà demain
Déjà ici
Déjà plus loin
Déjà la vie
Déjà la fin

 

Histoire d'eau

Par Le 02/10/2021

Pour laver l'eau sale
Faut-il de l'eau
Et du savon ?
En voilà une drôle de question
L'eau qui a lavé
A dévalé
Tant de tuyaux
Qu'elle est usée
Mais pas moyen de se reposer
Elle qui rêverait
D'un coin tranquille pour stagner
Ou s'écouler en ondes fines
S'évaporer
Puis revenir en goutelettes
Tendre rosée
Elle ne veut plus
Voir des corps nus
Faire trempette
Toujours contrainte
De faire des bulles de savonnette
Elle préfèrerait
Etre eau sauvage
Se libérer
De ce recyclage
Rythme effréné
Fuir le plastique
Vivre au grand air
Faire de la musique
Sur les gouttières
Pleuvoir de rage
En un éclair
Et s'assagir
Sur un nuage
Se recueillir
S'offrir enfin
A la lumière
Pour voir fleurir
Dans le lointain
Un phénomène
Circonstantiel
Presque un poème
Sur le jardin
Quand se promène
Un arc-en-ciel





 

En miroir

Par Le 01/10/2021

S'il n'y avait pas de glaces
Aurions-nous la même notion
Du temps qui passe
Une réflexion
Pas la menace des années
La peau flétrie le teint fâné
Si la photographie n'avait pas existé
Aurions-nous les mêmes souvenirs
Du temps passé
Un élixir
Pas les regrets des choses enfuies
L'oeil enjoué les mains unies
S'il n'y avait pas l'oubli
Aurions-nous les mêmes envies
Dans le temps futur
Une sinécure
Pas le poids lourds des secrets
Le regard clair le coeur léger ?