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Blog

Un blog pour mes "déblogages" cérébraux. La vision de  mon petit globe quotidien, le monde dans lequel j'évolue, fait des faits de saison (divers, d'été, etc...), agrémenté d'un soupçon de poésie, d'une note de dérision et d'un grain de non sens.
Pas de grandes théories philosophiques, d'analyses socio-politiques, d'hypothétiques avis intellectuels.
Juste les petits riens du temps qui passe, ce temps imparti dans un espace défini.
Vos avis m'intéressent, laissez-moi vos commentaires, ce qui vous fait fondre, vous fait vous morfondre, venez "débloguez" avec moi...à tout de suite...

 

P.S: dans le menu vertical vous retrouverez les derniers billets du blog, ainsi que tous les autres dans la rubrique blog du menu horizontal

Ins, Tan, Gram, pic et pic et colegram

Par Le 26/12/2021

D'où vient ce besoin d'afficher son quotidien
La quiche qui sort du four, un verre de vin
Prendre à témoin son prochain
Le bonheur se mesure-t-il en pouces désormais ?

D'où vient ce besoin d'écrire un billet quotidien
L'afficher sans pudeur sur un écran d'ordinateur ?
Prendre pour lecteurs ses congénères
En attendant leurs commentaires

D'où vient ce besoin d'un lien entre les humains
Même le plus factice, le plus superficiel
Prendre les passants pour des frères
Quitte à être poignarder demain

D'où vient ce besoin de reconnaissance
Prouver la légitimité de son existence
Prendre le bon Dieu à témoin
Une nécessité, une contingence ?





Incipit

Par Le 25/12/2021

Au commencement était l'oeuf...
Et l'oeuf s'est fait chair
Simone a cassé sa coquille bleue
Au petit matin d'un 25 décembre
Aucun héron ne naissait à cette période
L'oeuf était le fruit d'une histoire d'amour aussi brève qu'intense
Puis il avait été abandonné par dépit dans le nid
Maman héronne s'était envolée pour l'Afrique
Papa héron avait suivi sans se retourner une grue cendrée
Une Cendrine aux longues jambes

Une paonne sauvage immigrée
Couvait de temps en temps l'oeuf bleu qui brillait
Nul ne se doutait qu'un petit être en sortirait
La température était clémente ce jour-là
Et Marianne la paonne n'en revint pas de ce qu'elle vit
Elle en alluma des bougies
Réactiva son compte Twitter
Pour informer le monde du miracle accompli
D'une coquille abandonnée pouvait éclore la vie
Le crapaud-boeuf se mit à coasser plus fort
L'âne sortit de sa léthargie
Les étoiles se rallumèrent pour scintiller de concert
Ce fut un éclat de lumières et de bruit
Puis le silence...

(à suivre...)

 

En surface

Par Le 23/12/2021

Faut-il de tout pour faire un monde
Des grands des gros
Des plus menus
Des tout petits
Des gens gentils
Des gens immondes
Faut-il des beaux
Faut-ils des laids
Sur quel critère se fier
Pour déterminer la beauté ?
Un simple geste
Un battement
Un petit pas en avant
Faut-il de l'or sur les parures
Pour briller plus que de nature
Des apparats
Des artifices
Pour pallier le temps qui glisse
Faut-il miser sur la plastique
Ou dépasser les préjugés
Aller plus loin que l'esthétique
Pour découvrir d'autres vérités
Ne transparaît à la surface
Que de la peau à modeler
Faut-il enfin briser la glace
Pour entrevoir la beauté
Il faut de tout pour faire un monde
Des grands des gros
Des tout petits
Des gens gentils
Des gens immondes





 

Bande magnétique

Par Le 22/12/2021

Les images capturées
En mouvement
Ceux qui sont morts
Les vivants
Les visages lisses
Sans les marques du temps
Les rires à pleines dents
De la terre battue
Sous un toit en tôle
Les plus vieux au fond
A l'abri du vent
L'accent rocailleux
Les R dégringolent
Les récits de chasse
Les histoires drôles
Sur la pellicule défilent
Ces tranches de vie
Loin des incertitudes
Qu'il n'en serait pas toujours ainsi
L'instant capturé
Ceux qui sont morts
En mouvement
Les survivants
Visages ridés
Les marques du temps
La roue tourne inlassablement
Et au suivant
Au suivant

 

Zoo zoo

Par Le 21/12/2021

Un rhino féroce
Une girafe de bière
Un singe en hiver
Un lion d'or à Venise
Un boa autour du cou
Une autruche dans un trou
Un éléphant en porcelaine à Limoges
Un crocodile en larmes
Deux zèbres unis pour le meilleur et pour le pire


Et un raton-laveur qui passe dans l'inventaire

Un loup des steppes
Une panthère armée
Un lynx à lunettes
Un tigre dans le moteur
Un panda au volant
Un léopard qui revient
Un pingouin en habit du dimanche
Un dromadaire à Gruissan
Une baleine de sous-vêtement

Et cinq ou six ratons-laveurs

Des enfants au zoo
Un homme zozo
Une femme féline
Un bébé dans un porte kangourou
Un ours mal léché
Un vautour de France
Un élan vital
Un serpent qui danse
Un garde-barrière

Et plusieurs ratons-laveurs de Prévert




 

 

Ailée

Par Le 20/12/2021

Il faut un L pour s'envoler
Aussi un seul pour se balader
Marcher serein sur le sentier
Pour un poème il est doublé
Permettra-t-il de s'affranchir
De toutes les contraintes
Enfin être libre
De tout écrire ?
L'orthographe est une révérence
Envers le sens des mots
Une politesse de la plume
Plumes d'oiseaux
Avec deux ailes
Aller plus haut ?
Tutoyer les anges en plein ciel ?
Prendre de l'altitude
Monter sur la table
Changer de point de vue
En mettre sur les I
Les laisser en suspension
A la fin de la phrase
Au détour d'un regard
Deux L pour elle
Un seul pour lui
Une propension à s'évader ?


 

Les Illusions perdues

Par Le 19/12/2021

Comédie humaine
Peinture balzacienne
De la vie parisienne
Lucien de Rubempré
Se jette dans l'arène
Chardon dans le fossé
Il y croit de toute son âme
Quitte à la vendre au diable
La capitale condamne
Les êtres misérables

Insectes incongrus
Brûlés par la lumière
Les apparences tuent
Des charmes de surface
Aux objectifs pervers
Jeux de rôles corrompus
Mieux vaut rester à sa place
Ne pas viser le dessus
Au risque d'être broyé
Par l'invincible masse
Une société de masques
Je parais donc je suis
Qu'importe si tout au fond
Se cache un cœur d'homme
Dans les aréopages
Seul compte l'emballage
Tout se vend et s'achète
Le talent le succès
La bonne réputation
Qu'importe si tombent les têtes
Avides d'inaccessibles quêtes
Un retour au fossé
Lucien Chardon

Abandonne Rubempré
Et toutes ses illusions


 

Place du Salin

Par Le 18/12/2021

Un jeune homme prend un café en terrasse
La jeune fille de la table d'à côté lui plaît
Mais il n'ose pas l'aborder

Elle fume une cigarette avec grâce
Il vient d'arrêter
Il va pourtant se risquer à lui en demander une
Au risque de rechuter
Elle la lui offre en souriant
Lui propose son briquet
Leurs mains se frôlent
Ils échangent des banalités
L'air est frisquet malgré un ciel clément
Il doit retourner travailler
Elle a encore un peu de temps
Il rentre payer son café
Puis repart l’œil pétillant
Elle fait de même un moment après
Sa consommation a déjà été réglée
Par le jeune homme attentionné
Elle est à la fois touchée
Et désolée de ne pouvoir le remercier
J'étais à l'intérieur
Témoin de cette embellie du quotidien
J'imagine la suite
Un rendez-vous tacite
Le lendemain
Place du Salin