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Un blog pour mes "déblogages" cérébraux. La vision de  mon petit globe quotidien, le monde dans lequel j'évolue, fait des faits de saison (divers, d'été, etc...), agrémenté d'un soupçon de poésie, d'une note de dérision et d'un grain de non sens.
Pas de grandes théories philosophiques, d'analyses socio-politiques, d'hypothétiques avis intellectuels.
Juste les petits riens du temps qui passe, ce temps imparti dans un espace défini.
Vos avis m'intéressent, laissez-moi vos commentaires, ce qui vous fait fondre, vous fait vous morfondre, venez "débloguez" avec moi...à tout de suite...

 

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Dans 2013

Black swan

Par Le 08/09/2013

Aujourd'hui les mots me quittent, ils l'ont décidé faisant fi de mes envies. Ils n'ont plus rien à dire, ils sont vides de sens, vidés de leur essence aurait dit le moteur. Mais plus rien ne les amuse, ils ont fini de jouer, fini de rimailler. Un jardin motager en friche, voilà ce que je laisserai, parce que tout a une fin, les fleurs se fanent, de nouvelles repoussent au printemps prochain.
Les mots sont plus complexes, ils se vexent facilement, ils prennent la mouche ou l'éléphant, ce qui est beaucoup plus encombrant.
Ils veulent leur liberté, ne plus être cultivés, c'est ainsi. Expliquer le pourquoi du comment, reviendrait à déterminer qui de la poule ou de l'oeuf est arrivé le premier. Ou pourquoi Sisyphe continue aussi absurdement à pousser son rocher.
Il y a des claires fontaines et des sources d'eau salée, des terres rouges et une montagne belle à pleurer.
Il y a ce qui n'est plus, puis il y a ce qui sera. Composer avec son passé imparfait, profiter du présent et accueillir le futur. Et que Lamartine aille se jeter dans son lac, un seul être peut manquer, les rames du métro sont toujours bondées.
On peut faire dire ce qu'on veut aux mots, des remords, des regrets, des je vous aimais tant pourtant, trop, mal, pas comme il aurait fallu, mais toujours sincèrement, je n'ai jamais su faire semblant. Je vous aimais plus que ma vie, plus que moi-même, mais un jour le corps et l'âme n'en peuvent plus, le nénuphar s'étend si profondément qu'il ne reste plus une cellule saine, métastases invisibles et invincibles.
Le Black Swan n'est pas une volonté mais une malédiction ou un biais cognitif qui pointe les limites de l'induction logique: jusqu'à ce que l'on croise un cygne noir, on peut penser qu'ils sont tous blancs, dans le ballet de Tchaïkovski, le cygne noir représente la folie, le désespoir, la mort.
Il y a ceux qui sont puis qui ne seront plus, ceux qui se battent, ceux qui sont vaincus d'avance, mais tous finiront dans des dictionnaires obsolètes, de nouveaux mots apparaîtront, d'autres disparaîtront faute d'entretien.
Puis un jour, une météorite s'abattra sur ce petit caillou où la moitié de l'humanité s'entretue (par des mots ou des bombardements) et là plus besoin d'apprendre le pluriel des noms en -ou.
Un feu d'artifice de quelques instants et l'univers continuera ce qu'il a à faire ou à défaire, chapeau bas pour celui qui a fait ça, sauf que moi j'y crois pas et je périra (c'est ma conjugaison à moi) dans l'enfer des causes perdues.

 

Dans 2013

Noeuronoïdal

Par Le 19/08/2013

Le solénoïde a la particularité d'avoir un tréma sur le i, et naquit d'une rencontre improbable entre un soleil noir et un astéroïde. Après s'être percutés à plusieurs reprises par hasard, ils décidèrent de s'unir et de créer un exemplaire unique, témoin de leur amour. Les progrès en physique furent spectaculaire, mais l'obsolescence programmée dans ce domaine, eût raison de leur création. Il devint alors solonoïde et erre depuis de galaxie en galaxie, trimbalant son tréma comme une lourde croix. Parfois il s'installe quelques temps sur une planète de son choix et cultive des champs magnétiques, histoire de produire assez d'aimants pour maintenir la Terre dans son axe originel. Adam et Eve n'y sont pour rien, pourquoi le seraient-ils d'ailleurs, eux, ont pris une machine à remonter le temps et ont décidé de faire du cidre dans leur jardin d'Eden, ainsi Eve ne croqua jamais dans la pomme, et on n'en serait pas où on en est. La concordance des temps est de ce fait alléatoire, et Jésus aurait pu continuer à pêcher sur les bords du Nil, ou du Nihil, fleuve du non être et douter jusqu'à la fin de ses jours de son existence. Et tant pis pour les jours fériés et les belles cathédrales.

Dans 2013

Camuserie

Par Le 14/08/2013

Pourquoi faut-il imaginer Sisyphe heureux? J'attends toutes vos réponses, vos réactions, vos explications, je viens de faire une Chute, mes neurones sont en contradiction. Peut-être un des signes annonciateurs de la Peste cérébrale. Je ne serai pas le Premier Homme à me sentir Etranger, pas non plus le premier à me révolter, mais ce soir je ne comprends plus rien à l'absurde.
Pardon Albert, si tu me permets cette familiarité, et si tu pouvais de cet absurde au-delà me répondre, éclairer mes cellules grises en décomposition, je t'en serais reconnaissante au-delà de l'absurde.

Dans 2013

Silence

Par Le 07/08/2013

Un silence blanc, pur, intérieur, assourdissant et indispensable. Le dehors est une jungle remplie de prédateurs, pour ne pas être la proie, rester en soi. Dernier refuge, dernière bulle, celle de Chloé, Chloé bulle ou nénuphar, elles finissent par se confondre, bien que le créateur de la seconde n'ait rien à voir avec le piètre auteur de la première.
Parce qu'un jour, il faut bien se taire. Un cimetière de mots morts, restés sans suite. Où vont donc ces mots restés sans suite, ces bouts de phrases commencées puis restées en suspension, ces premières pages d'histoires inachevées ? Tous les non-dits, exilés sur l'île de l'oubli ?
Les mots finissent tôt ou tard par être vides de sens, sauf ceux des grands génies de la littérature, ceux des écrivailleurs du dimanche périront d'eux-mêmes de leur signification obsolète, réduits en cendres comme les restes d'une cigarette, des mogots écrasés dans le grand cendrier de l'absurde.

Dans 2013

Hommage

Par Le 05/08/2013

La plupart d'entre nous passe dans la vie sans faire de bruit, sans se plaindre d'un sort souvent malheureux, douloureux. Que reste-t-il de ce passage, parfois des enfants, des photos, des images.
Aujourd'hui un hommage à une grande âme, que celui qui est sensé exister là-haut n'aura pas épargné.

Elle aurait bien aimé les fleurs, mais n'aurait sûrement pas voulu tous ces pleurs, pourtant inévitables. Parce qu'elle ne voulait jamais déranger personne.
Parce qu'on ne dit pas assez à ceux qui nous entourent, l'importance qu'ils ont à nos yeux, qu'on les ait côtoyé toute une vie, ou à quelques moments précis.
Je ne la connaissais finalement que très peu, mais nous prenions plaisir à nous retrouver le samedi après-midi, chez Tata, ma grand-mère. Je ne l'ai jamais entendu se plaindre, elle avait toujours le sourire et un mot attentionné pour chacun. Mes enfants me demandaient toujours «elle sera là Monique ? », comme un repère, l'assurance de passer un bon moment en sa compagnie.
Nous partagions un morceau de gâteau, une tasse de thé, on parlait de la pluie, du beau temps, jamais du mal du voisin.
On percevait parfois une solitude pesante, aussitôt effacée d'un revers de la main, parce qu'il fallait bien poursuivre son chemin. Ce sentier des contrebandiers à travers les Pyrénées, qu'avaient emprunté ses parents, en espérant trouver richesse et liberté. Mais rien n'était jamais acquis d'avance, elle le savait et l'expérience le lui a bien rappelé.
J'ai été heureuse de l'inviter chez moi, avec ma grand-mère, pour leur montrer les travaux réalisés dans la maison. Elle avait apporté un paquet de madeleines, parce qu'elle savait que les enfants les aimaient. La madeleine est la symbolique du souvenir d'enfance chez Proust, elle restera pour nous désormais ce souvenir d'elle et la reconnaissance dans ses yeux de cette invitation.
De son enfance, elle évoquait souvent le premier vélo que lui avait offert son parrain (mon grand-père), et combien elle en était fière. Je l'imagine maintenant roulant sans souci sur les chemins de la liberté, et si je suis sûre d'une chose aujourd'hui, malgré mes doutes et mes croyances, c'est que pour elle, il existe un paradis, qu'elle y aura une place de choix, y que los abuelos seguro la cuidaran mucho .

 

 

 

 

 

 

                                                                                        

Dans 2013

Onirique apparition

Par Le 03/08/2013

Les évidences, les questions, mornes ignorances, les échos sourds, longue distance. Un vieux sage boudhiste, japonais, dans un tableau à l'encre de Chine, écrivit un haïku dans sa langue natale, que bien sûr, je ne compris jamais. Quelle signification donner à ce bout de papier, y avait-il une explication sur mon passé, mon présent, mon avenir. J'ai gardé ces lettres dessinées avec application, sans chercher à y trouver une réponse. Des signes indéfinissables, que je relisais dans un jardin japonais, sur un pont en bambous. Un cygne noir allait et venait sur cette mare artificielle. Un oiseau exotique, par erreur sans doute dans ce décor , attendait les vents propices pour repartir vers de lointaines contrées.
Dans cette flaque factice, le vieux sage m'est apparu, une boussole à la main, pas un mot, pas un geste, juste l'objet déposé à mes pieds. Retrouver ou perdre le nord, partir à l'ouest ou suivre le chemin de l'orient. Je ne le saurai jamais, l'oiseau exotique s'est emparé de l'objet, s'en est certainement servi pour revenir d'où il venait. J'en suis heureuse pour lui.
Le black swan a continué ses aller retours, puis d'un rocher a déboulé un vautour, d'un pré, une vache à lait. Et des entrailles de la terre, une éruption volcanique a recouvert de lave ce décor incertain. Tout est resté figé, je n'ai pas eu de réponse à la question posée.

Dans 2013

Questionnement

Par Le 26/07/2013

Parfois mes billets ont des points, parfois ils n'en ont pas. Ne me demandez pas pourquoi ou posez-moi la question.Mais est-ce bien utile de toutes façons?
Rien n'est plus absurde qu'une vie de fourmi, Sisyphes éternelles, fréquemment bombardées d'insecticide.Faut-il, comme Sisyphe, les imaginer heureuses? N'ayant pas un cerveau proportionnel à la complexité de la question, je doute qu'elles se la posent.
Quant à moi, l'ayant à peine plus développé, je m'abstiendrai d'une éventuelle réponse.J'aurais aimé savoir philosopher, mais que voulez-vous, à chacun son rocher, son accomplissement voué à un échec sans fin, chacun sa croix, lourde des cris de Jésus, chacun sa foi dit le canard à sa cane et cancane en ricanant, elle le gave tellement, il a hâte d'en finir, elle est la prochaine sur la liste. Il n'ira pas à ses funérailles, il a déjà tout prévu, la camarde ne surprendra pas le canard. Avec quelques camarades, ils s'envoleront à l'aube à la recherche d'un lac perdu, en mangeant des madeleines.

Dans 2013

Matinale pensée

Par Le 26/07/2013

La poésie, l'art brut, street art, danse, expression, émotions, créations, du dedans vers le dehors, exorciser le sort, dire, bouger, sentir le corps vibrer, l'esprit s'enflammer. Faire et se défaire des carapaces, casser la glace et les miroirs, se regarder face à face, jeter des tubes de peinture sur une toile, du néant tirer l'unique expression de soi, sans filtre, sans limite. Du rien donner un sens, des douleurs extraire l'essence, se nourrir du vide pour trouver la plénitude.
Un mot, un geste, une trace de peinture, derniers remparts avant l'abandon, dernières murailles avant la rupture entre soi et le monde, dernières suppositions entre l'être et ses questions.

"La vraie création ne prend pas souci d'être ou de ne pas être de l'art." Jean Dubuffet