Créer un site internet

Blog

Un blog pour mes "déblogages" cérébraux. La vision de  mon petit globe quotidien, le monde dans lequel j'évolue, fait des faits de saison (divers, d'été, etc...), agrémenté d'un soupçon de poésie, d'une note de dérision et d'un grain de non sens.
Pas de grandes théories philosophiques, d'analyses socio-politiques, d'hypothétiques avis intellectuels.
Juste les petits riens du temps qui passe, ce temps imparti dans un espace défini.
Vos avis m'intéressent, laissez-moi vos commentaires, ce qui vous fait fondre, vous fait vous morfondre, venez "débloguez" avec moi...à tout de suite...

 

P.S: dans le menu vertical vous retrouverez les derniers billets du blog, ainsi que tous les autres dans la rubrique blog du menu horizontal

Dans 2011

Vers moulus

Par Le 07/09/2011

L’olivier, ce matin, m’a susurré quelques mots à l’oreille. De son vert argenté, il m’inspira deux trois vers exaltés. Je ne les ai pas notés, ils se sont envolés, emportés par un courant d’air frais. Un oiseau à tire-d’aile a essayé de les rattraper, mais il n’y est pas arrivé. Le mot à tire-larigot est alors venu se poser sur une feuille accueillante de l’olivier. Un petit rigolo ce tire-larigot, d’où vient-il ? Sort-il d’un marigot ? Est-il titi parigot ? Parle-t-il argot ? Chose étrange, il était tout seul, un unique tire-larigot, il avait pris le large, faisait des rêves minimalistes, quelques souhaits notés sur une petite liste. L’oiseau lui proposa un vol à tire-d’aile, il accepta. Et les voilà tous partis, l’oiseau, mon mot et mes vers oubliés inspirés par l’olivier.

Dans 2011

Le règne de l'araignée

Par Le 06/09/2011

Les araignées de la fin de l’été sont rentrées chez moi, elles n’étaient pourtant pas invitées. Elles ont niché aux quatre coins de mon plancher, tissant de fines toiles de leurs doigts invisibles. Armée d’un balai, je suis allée les déloger, mais elle avait déjà élu un représentant pour défendre leur droit au logement.
Si vous venez me rendre visite, sachez donc que j’héberge gratuitement un troupeau d’araignée de la fin de l’été. Qui sait ce qu’il adviendra lorsque l’automne arrivera.

Dans 2011

Tutti frutti

Par Le 05/09/2011

Charlotte est allée cueillir des mûres mûres puis du raisin zin, des figues vertes, des poires noires, de la réglisse lisse et des noix dans leur coquille d’escargot. Ah non ! Chacun chez soi, une coque de noix flotte sur un océan grand, une bogue s’échoue sur un blog un peu fou. Ca ne veut rien dire du tout et Charlotte déteste les escargots. Elle n’aime pas non plus l’utilisation de son prénom dans mon jardon (j’aime bien quand ça rime).
Roman a horreur des fruits, il fuit, il pédale sur son vélo, il aimerait bien avoir un pédalo, faire des ronds dans l’eau, chewinguer du Malabar dans une mare aux canards. Une grosse bulle montgolfière l’emporte fier dans les airs. Une grenade explose en mille graines translucides, une pluie grenadine illumine le ciel. Roman se pose et goûte le fruit rose. C’est meilleur que le Malabar, et les canards palabrent dans la mare en père peinard. Il se fait tard.

Dans 2011

Au détail

Par Le 04/09/2011

Le détail. Une pêche achetée à l’unité, un pamplemousse, une page de livre, une rime, un fragment de joue empourpré, une peinture écaillée, une micro-fissure sur le mur, une perle sur un collier, de la poussière blanche dans l’air chaud, une pointe de Tabasco dans le plat du dimanche. La finesse d’un poignet, un geste délicat de la main, pas un adieu, un au revoir discret, incertain. Un mot sucré au milieu d’un phrase d’ennui, un petit gâteau offert aux amis, une brunoise de fruits, un gnocchi, une goutte de café dans l’eau, une goutte d’eau dans le vase, un pétale rose d’un bouquet de quarantaine, une année diluée dans l’éternité. Un caillou sur le chemin, une miette dans le pétrin, un petit pois sous le matelas, une princesse aux abois. Un talon aiguille dans une meule de foin, une larme de fille et des traces de rimmel.
Un détail de la chapelle Sixtine, une pêche des sept pêchers capitaux, un tressautement du coeur, une vue de l’esprit, un pamplemousse grillé, une page de livre détachée, une rime essentielle, la pommette écaillée s’enflamme de mille reflets, un rayon épicé du soleil du Dimanche. A sunny day.
Allez savoir pourquoi.

Dans 2011

Pour ou contre

Par Le 03/09/2011

Marie-Laurence n’a pas bougé pendant ce mois d’août. Elle s’est laissée porter d’aqueduc en aqueduc par son archiduc, pesant le pour et le contre, dans cette balance imprécise du sentiment amoureux. Elle pensait à Edgard en regardant les étoiles filer, elle pensait à François-Ferdinand en regardant les avions se poser. Elle ne peignait plus, dormait très peu, se nourrissait de baies sauvages et refusait les cadeaux encombrants de Feu-Feu. Un jour ce fut un lama pure laine, le lendemain un matelas Mérinos, une autre fois un épais pull en cachemire, incongru pour la saison. Elle fut débarrassée de tout ce fourbi par une horde de mites affamées, lui rappela qu’elle ne s’appelait pas Hélène et qu’elle était allergique à cette matière. Il lui offrit alors un ver à soie en guise d’animal de compagnie, puis un ver luisant pour l’éclairer la nuit. Elle reçut aussi un champ de maïs, un château en Bavière, une mer d’huile et une autoroute désaffectée. Un soir, il arriva avec un jeu des sept familles, il fallut y jouer toute la nuit, un mortel ennui.

Edgard, de son côté, s’était finalement posé côté ouest de son long périple, et savourait la joie simple de se sentir vivant. Son coeur battait à un rythme régulier, plus de soubresaut, de tachycardie ou d’arrêt cardiaque à la seule évocation de sa mie lointaine. Il buvait du jus d’ananas sur la plage de Malibu, imaginant un futur voyage vers le Canada, pour aller voir des caribous. Le soleil californien avait fait blondir ses cheveux raides, et l’eau salée apaisé ses plantes de pied.

Dans 2011

Retour du chat

Par Le 02/09/2011

Le chat bobo est revenu un jour où il ne faisait pas beau.

Le petit garçon : -Chalut ! Tu veux jouer ?
Le chat : -Chalut ! Tu pourrais pas plutôt me faire entrer, t’as vu le temps qu’il fait !
- Heu, ça je crois que ce n’est pas autorisé.
- Allez, juste un petit peu, je resterai dans la véranda, tu m’offriras un thé bien chaud et on jouera à ce que tu veux. Tout le monde est parti en vacances, je ne trouve que des souris qui dansent derrière des portes closes en me narguant du regard.
- Mon pauvre minet, t’es miné, je croyais que tu n’avais besoin de personne !
- Ah je vois que Monsieur s’est initié aux calembours. J’ai dit que je ne voulais dépendre de personne, ce qui ne veut pas dire que je n’ai pas besoin des autres. L’amitié c’est sacré, je n’oublie jamais un ami qui m’a aidé.
- Oui mais toi tu proposes quoi en échange ?
- Moi, je peux te raconter mes aventures aux quatre coins du monde, je peux t’apprendre à chasser le mulot (ceux des champs 100 pour 100 bio), je peux te faire Marquis de Carabas, le Chat Botté était un ancêtre à moi.
- Là tu te moques de moi, tu me charries !
- Ok, si tu veux on peut jouer à faire des jeux de mots, mais s’il te plait, laisse moi entrer !
- Bon d’accord, à condition que je puisse te prendre en photo.
- Tout ça pour pouvoir me dire « souris » et m’épingler au dessus de ton bureau. Si y’a que ça pour te faire plaisir, vas-y ! Et au fait, je ne bois pas de thé en sachet, que des feuilles à infuser et de l’eau de source filtrée.
- Chat sera tout ?

Dans 2011

Valises

Par Le 01/09/2011

Les valises ont été lourdes à poser, longues à vider. Que contenaient-elles ? Des rêves, des souvenirs, des souhaits, des espoirs insensés, des remords, des regrets ? Un peu de tous ces sentiments, ces notions impalpables, glanés au fil des jours, aux hasards des voyages.
Valises à roulettes, bagages en bandoulière, sac à dos ou besace inutile. Des petits morceaux de vie, ailleurs ou ici. Parfois le plus agréable dans un voyage, c’est le retour. Pas le retour à la routine esclavagiste, au quotidien aliéniste. Le retour à soi, à ses racines, savoir quelle est sa terre d’origine, pouvoir ancrer ses deux pieds dans un sol fertile et regarder les avions passer dans le ciel parsemé de traînées blanches.
Rêver d’ailleurs tout en étant ici et d’ici en étant ailleurs. Insatisfaction personnelle ou quête incessante de l’humanité ? (N’ayons pas peur des grands mots !).
J’ai donc délaissé mon blog durant cet été, les neurones en jachère, les doigts de pieds en éventail à l’ombre d’un pin parasol. Les heures ont coulé fluides et rapides comme une cascade de montagne. Il est temps de remettre de l’huile dans les rouages, affûter sa matière grise comme la mine d’un crayon, et reprendre les bonnes résolutions du 1er janvier. En avant !

Rentrée

Le blog redémarre. Redémarrer est-ce sortir de la mare, d’une zone marécageuse de marasme ?


J'ai revu l’écureuil du fond du jardin, il n’était pas réapparu depuis plusieurs semaines, était-il parti en vacances ? Où vont donc les écureuils pendant leurs congés ?
Une énorme guêpe s’est posée sur mon épaule mais ne m’a pas piquée, je l’ai revue sur le mur et vlan la guêpe.
Ca y est c’est la rentrée ! Les rouages sont prêts à fonctionner, ça redéblogue, qu’on se le dise !

Dans 2011

Ponts et merveilles

Par Le 28/07/2011

Avant mon départ en vacances, Marie-Laurence venait de rencontrer un archiduc nommé, comme il se doit, François-Ferdinand, Feufeu pour les intimes. Il avait lui-même surnommé ML Emmy, ne supportant que l’idée de l’inédit.
Edgard, pendant ce temps, marchait à perdre la raison et la voûte plantaire, à travers un désert insituable. ML avait eu une vague nostalgie de ce premier amour, une pensée fugace, un oscillement (je le dis si je veux) entre fougue et tendresse. Franç-Feu était tout feu tout flamme. Il promit à Emmy ponts et merveilles, il prévoyait déjà un survol des aqueducs dans son hélicoptère avec chauffeur et calculait l’économie de parking ainsi réalisée. Emmy ne voulant pas contrarier l’archiduc, se tut et décida d’ignorer la logique défaillante de son soupirant. Forcément, il l’amena à Venise puisque qu’il n’y avait pas d’aqueduc, tout en se répandant dans un discours logorrhéique dont elle n’arrivait plus à distinguer le début de la fin.
Si j’avais choisi Edgard, se disait-elle, je serais en train de manger des coquillages sur le sable d’une plage abritée. Nous aurions parcouru ensemble ce long chemin vers la sagesse, planté nos bâtons dans la terre calcaire ou ramollie, laissé ces infimes traces de nos passages, ces effleurements qui finissent par former une vie.
Mais voilà il était trop tard. Il aurait fallu réfléchir avant d’agir, se regarder dans une glace (inévitable pour réfléchir) et décider de quel côté du miroir il convenait de traverser.