Articles de barbaraburgos
Du coq à l'âne
Une assemblée plénière en plein air
Une assemblée plénière hier
Une assemblée plénière en plein air hier
Je ne comprends pas trop ce mot
Je l'ai lu trop tôt
Je n'aime pas trop les assemblées
Je préfère être seule à l'ombre d'un pommier
Pourquoi un pommier
Parce que si une pomme tombe je peux la manger
Mais la dernière récolte est passée depuis belle lurette
Et la nouvelle n'a pas pas esquissé la moindre fleurette
Si, les bourgeons bourgeonnent à fond
Il y eût en tout cas, ou il y aura, lors d'une saison, l'ombre d'un pommier
Et je pourrais m'y allonger, m'y reposer, m'y alanguir
Ainsi alanguie à l'ombre d'un pommier
Je profiterais d'un courant d'air frais
En croquant le fruit de l'arbre sus-cité
Je me délecterais des enfantillages
Du jeu du soleil
Dans le vert feuillage
Printemps ou automne
Demain, aujourd'hui
Tant que l'aube éclaire
Chaque fin de nuit
Plus aucun rapport avec l'assemblée alors ?
Pas le moindre
Bon gré, mal gré
Les regrets quand ils t'assaillent
Ils te lâchent pas
Pourquoi j'ai choisi ce chemin là, ce chemin A
Alors que j'aurais préféré le chemin B
Les regrets de ne pas avoir fait le bon choix
D'avoir dit oui, d'avoir dit non
D'avoir rien dit
D'avoir abandonné
De ne pas avoir su lâcher
Quand les regrets t'assaillent
Ils te lâchent pas
Pourquoi le temps est passé si vite
Pourquoi là il s'est embourbé
Après toutes ces longues années
Il faut apprendre
A être là
A la bonne heure
Au bon endroit
Ils t'assaillent les regrets quand tu t'y attends pas
A la croisée d'un chemin
Et tu ne sais plus très bien
S'il s'agit du A, du B
Ils t'assaillent quand tu crois
Avoir fait le bon choix
Ils reviennent s'embourber
Dans ce temps si long à écouler
Alors donne-leur un coup de pied
Un coup de poing, un coup d'épée
Ou mieux observe-les
Puis aide-les à vivre leur vie
A se transformer
Les beaux regrets bien apprêtés
Se changeront d'un coup de crayon
En de possibles résolutions
Black tea
En chinois
Le thé ne se boit pas
Il se goûte
Une cérémonie ancestrale
Gong fu cha
"Prendre le temps du thé"
Les gestes sont précis
Délicats
Un voyage sensoriel
Humer, écouter, déguster
De petits bruits apaisants
Les images à l'écran
Valse lente des couleurs
Tel un tableau
Une peinture en mouvement
Rêverie esthétique
Un voyage
De l'Afrique à l'Asie
L'avenir est-il tracé
Peut-il être modifié ?
Des vies, des destins ?
Une robe de mariée
Une robe à col monté
Itinéraire hors du temps
Puisque seul compte le présent
Le partage de l'instant
Puisqu'ici ou bien ailleurs
A Abidjan, à Canton
Ou au Cap Vert
Les regards lorsqu'ils se croisent
Parlent tous
D'un rêve secret
Une nouvelle vie
Une rencontre
Des retrouvailles
En filigrane
Un fil d'Ariane
Le goût du thé
Les petits bruits
Valse lente des couleurs
Puisqu'ici ou bien ailleurs
Au présent
Intemporalité de l'instant
Plumes
Plumes colorées côté jardin
Oiseau sauvage égaré
Gallinacé très élégant
Port de tête altier
Dandinement
Dandy dandy
Le faisan
Plumes en danger côté jardin
Fauve aux aguets
Félin très affamé
Entrechats sournois
Affolement
Dandy dandy
Le faisan
Plumes colorées côté jardin
Humaine troublée
Contemplatrice très émue
Mouvements d'ailes vers les nues
Enchantement
Dandy dandy
Le faisan
Grande duduche
Un grand duc
Au grand duché du Luxembourg
Il s'appelle Luc
Est noctambule
Et déambule
Toutes les nuits
Dans les rues du bourg
La grande duchesse
Du grand duché du Luxembourg
S'appelle Charlotte
Elle a un pont et une statue
Portant son nom
Toutes les nuits
Fait les cent pas de large en long
Elle attend Luc
Son très grand duc
Du grand duché du Luxembourg
Cet oiseau de nuit
Qui déambule
Dans les rues
A la recherche d'un improbable but
La grande duchesse Charlotte
N'est pas une chouette hulotte
Elle n'aime pas
Passer ses nuits tout éveillée
Elle voudrait bien dormir un peu
Mais le grand duc
Ce n'est pas ce qu'il veut
Il préfère de loin
Marcher du soir au matin
Et parcourir toutes les allées
De son grand duché
Encore une histoire à dormir debout
Pourtant grand duc
N'est pas hibou
Dysphorie de genre
La matin
Le routine
Toujours le même
Se réveiller
Et trouver
Une prétexte pour se lever
Gagner sa pain
Avant que ça sente la sapin
Pourtant certains jours
C'est pas facile
De se motiver
Atteindre sa bute
Sans trébucher
Il faut sans cesse réinventer
Sa quotidien
Pour supporter
Cette train-train
Toujours la même
La matine
Le routin
Mais aux soirs
S'allument
Dans les regards
Un dose de fantaisie
Une soupçon de poésie
Les étoiles s'illuminent
Et les mots déraillent
Et les rimes
Impérativement
Apprends
Ce que te dit la vague
Ce que chante le vent
Apprends
A regarder les visages
A regarder les gens
Apprends
Les lignes de tous les livres
Les mots de toutes les langues
Apprends
Les limites de ton corps
La constance dans l'effort
Apprends
Le goût de chaque mets
Le plaisir de créer
Apprends
Tous les jours quelque chose
Tous les jours au présent
Apprends
A penser par toi-même
A profiter de l'instant
Auto insatisfaction
Il dort dans sa voiture
Les passants passent devant
Baissent la tête pour ne pas voir
Et continuent leur route
La voiture, elle, stationne
Elle ne peut plus démarrer
Il est assis
Il a moins froid que dehors
Une vision panoramique de la rue
Et des passants qui passent
Qui courent
Qui trainent des pieds
Au volant de son auto immobile
Il voit défiler le genre humain
Dans le rétroviseur
Des sourires et des pleurs
Et les passants passent
Et lui reste sur place
Pour tuer tout ce temps
Il rêve qu'il a cinq ans
Au volant de sa voiture
Il imite le moteur
Vroum vroum
Il circule à bord de son bolide
Il voit du pays
Les passants qui passent
Lui font un signe de la main
Il a cinq ans et la vie est légère
Il a cinq ans et s'endort doucement
Au volant de son auto immobile
Et là c'est l'accident
Sans froissement de tôle
Sans effusion de sang
Il s'endort pour longtemps
La vie est légère
Au volant de son auto immobile
Il a cinq ans
Éléments terre
Je n'ai pas d'aspirateur balai, c'est un fait et je vis très bien sans. Il semblerait pourtant que la société se divise en deux catégories. Ceux qui en ont un et les autres.
Ainsi armés, les heureux détenteurs de l'appareil, font une déclaration de guerre à la poussière. Plus la moindre particule à des mètres carrés à la ronde. Tout doit être lisse, tout doit briller.
Et le balai de mémé, un manche en bois muni de fibres végétales à son extrémité (ça c'est celui de mémé, il existe la même version en synthétique), est remisé au placard voire au musée. Autrefois les femmes (beaucoup plus rarement l'autre sexe) passaient manuellement l'outil sur le sol afin de le débarrasser des particules indésirables. Le mouvement actionné de droite à gauche ou inversement, permettait de constituer un petit tas (appelé cheni à certains endroits, à prononcer ch'ni ). Le dit ch'ni est ensuite ramassé à l'aide d'une pelle et d'une balayette pour plus de praticité. Le tout sera déposé dans une boîte à ordures ou relâché en pleine nature puisque tout n'est que poussière et retournera à la poussière.
L'opération ne nécessite aucune énergie dérivée de matière fossile ou nucléaire, ne produit aucun décibel et permet à son propriétaire de se dégourdir les jambes, le poignet et de faire des pliés-relevés.
Bien sûr l'aspirateur balai offre un résultat plus performant avec beaucoup moins d'efforts, beaucoup plus de précision. La poussière ne vole pas, elle est emprisonnée par des filtres supersoniques qui au pire ne recrachent qu'une fine pellicule de poussière nettoyée de toute saleté. C'est un peu comme la lessive qui lave plus blanc que blanc de Coluche.
Nous sommes d'ailleurs passé de l'ère du "plus" à l'ère du "sans". Si bien que maintenant pour vendre plus cher il faut en mettre moins. Sans gluten, sans additif, sans huile de palme... mais ça ce sera un autre billet.
En attendant je vais aller passer mon aspirateur balai sans fil, sans électricité, sans filtre à particules, dans le silence d'un dimanche venté.
Coin coin
J'aime les coings
Sans jeu de mot pour une fois
Je les aime au point
Que je les mange trois par trois
Juste pour la rime
Car pour de vrai quand même pas
J'aime pas les coins
Il fallait bien
Que je le place toutefois
Quand ils sont faits
Pour isoler
Les enfants qui n'écoutent pas
J'aime les points
Ponctuation
Lorsqu'ils questionnent
Notre condition
Et j'aime aussi les tout petits
Ceux qui restent là en suspension
J'aime pas les poings
Quand ils s'abattent
Sur le corps des autres
Je les aime juste
Quand ils se lèvent
Pour la révolte
Finalité des mots en T
Des mots en G
Bientôt ce sera Tchat GPT
Qui fera mes billets
En attendant j'écris n'importe quoi
En mangeant les coings trois par trois