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Articles de barbaraburgos

L'aile ou la cuisse ?

Par Le 12/01/2021

Balade pour se promener ne prend qu'un L. Pas besoin de deux L pour marcher, deux pieds touchant le sol suffisent.
En revanche, deux L pour la ballade poétique et sa musique. Il faut bien deux L pour s'élever dans les airs. Pourtant la ballade répond à des règles de versification très strictes, pourquoi donc ? Là pour que ça marche, il faut plus de deux pieds. Huit ou dix par vers en trois strophes, huit ou dix vers par strophes, plus un envoi à la fin qui en contient la moitié.
Je résume:
- 3 strophes
- 8 vers de 8 syllabes
-1 envoi de 4 vers de 8 syllabes

C'est clair ?
Mais qui en a quelque chose à faire ?
On passe tellement de temps à faire des choses qui ne servent à rien, alors un peu plus, un peu moins, quelle importance !
Ce blog en est un exemple.
Et moi, je préfère les vers libres et les pieds pour aller marcher dans la campagne givrée.
Et avec un ou deux L, je parviens à m'élever au-dessus du sol... la si do. Là avec des si, je pourrais mettre Paris en bouteille, mais peut-être serait-il plus sage d'aller faire do do

 

A l'aise

Par Le 11/01/2021

J'ai mis le mot alèse sur un matelas, ce n'est pas un mot très joli pour de la poésie
Il faut bien changer ses draps mais ce n'est pas un très beau thème pour un poème
J'ai ouvert la fenêtre pour renouveler l'air
Ce n'est pas Baudelaire qui aurait écrit ces vers
Ni Aragon qui aurait parlé chiffons
Pourquoi toujours chercher des rimes ?
Vouloir toujours voler plus haut ?
Serait-ce un paradigme
Un idéal pour approcher Victor Hugo ?
Pourtant Prévert me demande si je me rappelle que les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Bien sûr que je me rappelle puisque j'ai passé le balai
Pardonnez-moi poètes
Maintenant j'enfile une nuisette, je me glisse sous la couette
Je ne suis pas farouche
Comme on fait son lit on se couche !


 

Tôt ou tard

Par Le 10/01/2021

Il est trop tard pour se lever tôt, me disait un ami tantôt. Il n'en fallait pas plus à mon cerveau pour partir à vau-l'eau, sortir du lit du ruisseau et divaguer dans la campagne givrée.
Trop tôt pour être en retard sur le temps imparti. Pas trop tard pour se délecter de la tonalité de chaque jour. Douce mélodie, musique de chambre, symphonie, opéra, blues parfois, requiem quoi qu'il en soit.
Laisser s'envoler les canards, les fausses notes, les faux-bourdons (à ne pas confondre avec le mari de l'abeille) ( quand l'abeille se marie, part-elle en lune de miel?).
Faire fi des faux espoirs, des faux-semblants, des faux-amis, des faux-fuyants, des faux monnayeurs de billets doux. Pardonner les faux pas, puisqu'un jour ou l'autre sonnera le glas.
En attendant, tant que le vin se laisse boire, tant que la musique se laisse écouter, il ne sera jamais trop tôt pour batifoler au fil de l'eau, danser sur les toits, avec toi.

Météo

Par Le 09/01/2021

Du blanc du gris
En mode dégradé
Le ciel s'ennuie

Les longs silences
Lancinants
Le temps en suspens

Du gris du bleu
En pire en mieux
Le ciel pleut

Les longues absences
Esseulement
Le temps s'étend

Du bleu du gris
En harmonie
Le ciel s'éclaircit

Les longs soupirs
Reminiscences
Le temps s'étire

Du gris du blanc
En mouvement
Le ciel s'éprend

Les longues attentes
Essentielles
Le temps s'arc-en-cielle

Du blanc du bleu
En mode avion
Le ciel s'émeut








 

L'allumeur de réverbère

Par Le 08/01/2021

L allumeur de reverbereL'allumeur de réverbère
Sur un fil de lumière
Embrase les zones d'ombre
Quand s'installe la pénombre

En équilibre au-dessus du crépuscule
Magicien noctambule
Le petit homme illumine le décor
Explosion multicolore


D'une étincelle jaillissent
Mille petits feux d'artifice
Sur une toile de Marie
Le spectacle revient à la vie

Les artistes sont en berne
Le silence envahit les scènes
Et du fond de la nuit, un cri
De grâce, rallumez les lanternes!





 

Allitérations

Par Le 07/01/2021

Attendre
Espérer
Attendre
La dernière minute
Attendre
D'atteindre son but
Tendre vers l'absolue clarté
S'étendre dans sa nudité
Étreindre de grands projets
Éteindre ses regrets
S'astreindre à la lumière
Attendre
Le cœur serré
Cerner les zones d'ombre
S'extirper des décombres
Exhiber ses espoirs
Escompter un regard
Garder la flamme intacte
Farder ses yeux de noir
Attendre le deuxième acte
Applaudir le spectacle

Attendre
Espérer
Atteindre le miracle
S'étendre dévasté
Dans de vastes champs de blé
Étreindre dans l'herbe tendre
Ses plus beaux souvenirs
Restreindre ses regrets
Soupirer et sourire
Saupoudrer de givre

Les stigmates du passé

Et attendre
Et vivre
Et espérer
Jusqu'à la dernière minute
Et atteindre son but





 

Procrastination

Par Le 06/01/2021

Les lendemains chanteront-ils et seront-ils préférables aux jours longs et lourds des misères humaines ?
Tant d'horreurs quotidiennes indicibles, des vies détruites à peine commencées, des pansements sur des âmes sanguinolentes, des larmes recueillies, des fractures ouvertes.
Comment réparer l'enfance assassinée ? Du plomb dans l'aile, comment prendre son envol ?
Questionnement que je serais tentée de remettre à demain, par ricochet, le plomb m'empêche parfois de décoller.
Heureusement la poésie, pour croire encore un peu en l'humanité.

 

Quatre ou cinq verres de Prévert pour sentir l'ivresse des rimes
Deux yeux d'Elsa une rose un réséda trois strophes d'Aragon
Un comte de Lautréamont
Un trompettiste à Saint-Germain un Jean Richepin
Dix-huit fourmis de Desnos
Un hareng-saur de Charles Cros
Et douze pieds de Totor parce que Booz s'endort

 

Inventaire à la Prévert (commencement)

Par Le 05/01/2021

Un feu de cheminée
deux fugues de Bach
trois touches d'ivoire
quatre poires
une porte d'entrée
une fenêtre de sortie

une chauve-souris

une douzaine d'hommes en colère de la fumée des drames
un sourire de femme
une forêt en automne
six biches aux aguets
une cloche monotone
douze coups de midi

une autre chauve-souris

un départ pour Cythère
un navire de guerre
cinq canots de sauvetage
deux bouées
un bateau qui fait naufrage
une mer Méditerranée
trois pères Noël
trois mères Noëlle
une dizaine de cafards
un premier jour de janvier
trois tiroirs

quatre secrets
un cocher qui se mouche du coude
une interprétation de Glenn Gould
quatorze feux d'artifice
une reine d'Angleterre
un angle mort
six mots du dictionnaire
deux pinsons
un péché par omission
deux pétales fanés un épi de blé
un pain d'épeautre
une flamme de bougie
et...

cinq ou six chauves-souris

un victoire à la Pyrrhus
une famille de poupées russes
un hiatus
cinq doigts de la main
un pape Pie une litanie
quatre éléments un vent du nord
deux boussoles un virage à bâbord
un colvert trois cols blancs
un grand bol d'air un soulèvement
une clairière
trois soleils
un pays des merveilles
une horde de sangliers
un grain de poussière dans le sablier
un Gengis Khan dans les steppes de Mongolie
et...

plusieurs chauves-souris



Pour l'Inventaire original, c'est par là

http://francais.agonia.net/index.php/poetry/13984336/Inventaire

Janus

Par Le 04/01/2021

"Janus est le dieu romain des commencements et des fins, des choix, du passage et des portes. Il est bifrons (« à deux visages ») et représenté avec une face tournée vers le passé, l'autre sur l'avenir. Il est fêté le 1er janvier. Son mois, Januarius (« janvier »), marque le commencement de la fin de l'année dans le calendrier romain."
Source Wikipédia

Comme je me renseignais sur l'origine de la célébration du premier jour de l'année je tomba sur ça. Intéressant le gars, une face tournée vers le passé, l'autre vers l'avenir, le pauvre, il doit souffrir! Il n'avait pas lu Horace et son Carpe Diem, peut-être qu'en ce temps là, les bibliothèques et les librairies étaient ferméées pour cause d'épidémie, peut-être que les dieux ne savent pas lire ou peut-être préférait-il regarder des séries de combats dans les arènes romaines. Peut-être n'existait-il pas lui non plus.
Quant au mois de janvier qui marque le commencement de la fin de l'année, alors là je plonge dans des abîmes de perplexité. Nous sommes donc aujourd'hui le 4ème jour du commencement de la fin, ça vous en bouche un coin, à moi aussi, mais pas suffisant pour calmer ma faim. A demain pour finir ce que j'ai commencé !

 

Dimanche

Par Le 03/01/2021

Les repas du dimanche
Morceaux de vie
Autour d'une nappe blanche
Quatre générations réunies
Pour savourer des mets exquis!

Pourtant je déteste les dimanches, j'ai essayé mais je ne peux pas en faire une poésie. Cette aversion me vient de l'enfance (même Lacan n'a pas compris), sans que je trouve une réponse à la question. Chaque jour a une teinte, une saveur différentes. Le lundi est assez fade, un bleu pâle lui suffirait, le mardi est plus corsé, les choses ont déjà bien commencé, il serait dans les tons d'orangé, le mercredi est gris et doucereux, le jeudi c'est mieux, légèrement épicé et lumineux, le vendredi et le samedi sont délicieux, toutes les couleurs de l'arc-en-ciel et les saveurs essentielles.
Puis le dimanche, blanc, bedonnant avec son D devant. Il va encore falloir que je m'allonge sur le divan, le dimanche c'est le jour du repos divin. Pour moi c'est le jour où je bois du vin (enfin pas aujourd'hui parce que je trouvais qu'il y avait eu beaucoup trop de dimanches ces temps-ci!).
Heureusement demain c'est lundi, premier jour de la première semaine de cette année nouvelle, en avant pour en découvrir tout son potentiel!

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