Articles de barbaraburgos
Dernier billet
Dernier jour de 2020 , un lieu commun pour une année pas banale. L'heure des bilans et des bonnes résolutions, alors que demain ne sera que la continuité de la veille. On carpera diem et les roses et les épines à pleines mains si on ne nous parque pas sine die ( j'ai fait latin en Langue Vivante 2, après elle est morte). Je continuerai à abuser des parenthèses, ne vous en déplaise. Je résoluerai d'écrire un billet chaque jour que dieu fait (si le jour est l’œuvre de dieu, la nuit est-elle celle du diable?). Dix ans après, je m'apercevrai que le compte n'y est pas mais je continuera (si dieu me prête vie).
Je devrais me résoudre à appeler Lacan, parce que c'est quand même curieux d'évoquer sans cesse le tout puissant alors que je n'y crois pas.
J'ai essayé d'obtenir un rendez-vous (avec Lacan pas avec Dieu), mais il était indisponible pour cette éternité, alors en attendant la prochaine, je me suis allongée sur mon divan, munie de ma plus belle plume et d'une feuille blanche et j'ai laissé les mots dériver (l'exercice n'est pas inédit pour moi, toi fidèle lecteur tu connais ma propension aux détournements d'idées)
Et même si c'est le dernier billet de ce dernier jour de l'année, je ne me mettrai pas à nu devant vous, en vous livrant tous les secrets de mon inconscient. Et bien sûr là c'est le branle-bas de combat dans mon encéphale. Je fais de l'écriture automatique mentale! Ça promet pour le premier billet du premier jour de la nouvelle année.
Ou de force
Une théière en gré ou en regret
Les événements d'hier
A la lumière d'aujourd'hui n'ont pas la même clarté
Une théière en verre ou en ver
La transparence du thé
A la lueur d'aujourd'hui n'a pas les mêmes reflets
Une théière en fer ou paradis
L'âpreté du passé
Dans la flamme d'aujourd'hui n'a plus le même bouquet
Une théière en terre ou par terre
Mosaïque éclatée
Au soleil d'aujourd'hui efface tous les regrets
Porter aux nues
Il tombe des nus
Des tas de gens dévêtus
Ils ont froid
Ils grelottent
Et ça fait aïe ou ça fait ploc
Quand ils échouent sur le carreau
Quel manque de pot !
Il tombe des nues
Des tas de ballerines sans tutu
Elles frissonnent
Elles virevoltent
Et juste un léger bruissement
Quand elles posent les pieds innocemment
Quel ravissement !
Il tombe des nus
Des tas de gars tout poilu
Ils ont la chair de poule
Ils vocifèrent
Et c'est des cris de mammifère
Quand ils déboulent de l'atmosphère
Quelle misère !
Il tombe des nues
Des tas de filles sans vertu
Elles frémissent
Elles serrent les cuisses
Et des soupirs des gémissements
Quand enfin elles atterrissent
Quelle malice !
Vous les hommes
Vous m'en aurez fait voir de toutes les couleurs.
Des matins blancs et des nuits étoilées. Du vert espoir, la vie en rose et aussi des jours moroses. Je vous ai haï, vous ai maudits quand vous n'en finissiez pas de vous taire, quand je rêvais de vos baisers dans le cou et qu'avec moi vous ne rêviez de rien du tout. Quand vous étiez à mes côtés pourtant déjà partis si loin. Sombres heures sans sommeil, longues journées sans arc-en-ciel, une interminable traversée du désert dans le silence des absents.
Puis les bleus azur, les coups de coeur, les rencontres hasardeuses, y croire un peu , profiter de l'instant même si rien ne dure vraiment.
Parce que malgré les plaies, les cicatrices, les blessures du dedans, l'amour est, de la vie, le piment.
Parce qu'après la haine, la rancoeur, les déceptions, le déchirement, il est un temps où les souvenirs redeviennent beaux, où l'on repense aux bons moments sans ressentir de douleurs lancinantes au milieu du ventre.
Vous les hommes du paléolithique, je vous accorde mon indulgence et vous laisse à la chasse, la pêche et à la vie dans l'ombre des cavernes. J'avance dans la clarté, sereine, et cueille sans souci les roses de la vie!
Et qui dit roses dit épines, mais que serait la vie sans piquant !
Béchamel
Il grésille
Du grésil
-Le verbe grésiller dans ce cas est impersonnel et ne tolère donc pas l'emploi d'un COD
- Oui je sais mais Robert m'octroie certaines libertés
Le grillon grésille tout l'été et se trouve dépourvu
Quand la bise fut venue
- Concordance des temps!
- Comment voulez-vous faire concorder l'hiver et l'été
- Concorder est intransitif
- Ah oui, je me confonds!
- Confondre n'est pas pronominal dans cet emploi là
- Nous avions toutes les raisons d'en douter
- Vous parlez de vous à la 1ère personne du pluriel maintenant ?
- Juste pour faire concorder avec avions!
- Ca vole trop haut pour moi, votre détournement conjugal m'exaspère
- Là c'est vous qui débloquez, l'adjectif relatif à conjugaison n'est pas conjugal
- Vous me faites perdre mon latin avec votre baratin, puis vous digressez sans arrêt
- Je vais me censurer parce que je démarre au quart de tour, je pars comme une fusée et vous seriez médusé
- Allez-y au point où on en est
- Quand vous dites baratin et digresser, je pense à beurre et quand je pense à beurre...
- Alors là, bien que je ne sois pas vous, je ne vous suis pas du tout (cf conjugaison de suivre et être)
- Baratin m'évoque baratte, baratte, beurre et le beurre c'est pas vraiment fait pour digresser...
- Hou mais c'est plus grave que ce que je pensais! Et si je comprends bien, beurre devient beur et au moins vous allez pouvoir retourner au Bled
- Oui ça vaut mieux que le Bescherelle parce que là je pense à béchamel et on ne s'en sort plus. A part se retrouver dans le désert avec des chamelles et ainsi se rapprocher du Bled, dans lequel je vais me plonger pour réapprendre toute ma conjugalité!
Happy birthday
Aujourd'hui je ne fête pas l'anniversaire de Jésus mais celui de mon blog.
10 ans déjà et des milliers de lecteurs à travers mon monde.
Tu es resté un ami fidèle même quand je t'ai laissé en jachère. Durant toutes ces années, tu as su me réconforter les soirs de doute, tu m'as accompagnée dans mon quotidien, guidée vers demain, appris de nouveaux mots. Tu es devenu ma boussole, ma météo.
Quand tu dis météo moi je dis enlève tes bas (ah ah ah). J'aime jouer avec toi, débloguer avec les mots, les détourner, les inventer, les métisser.
J'aime que mes billets racontent les petits riens de mes journées, ces petits riens mis bout à bout qui à la fin formeront un tout. Une vie au fil des saisons d'un jardin de mots. A la saint Catherine cette année, j'ai planté un motivier, un néologier, deux ou trois phrasiers et bien évidemment des dizaines de poémiers. J'ai hâte d'être au printemps pour voir fleurir tout ce vocabulaire, cueillir tous ces fruits, les faire racacuire dans un chaudron en cuivre, les édulcorer s'ils sont trop salés et les conserver dans un nouveau dictionnaire.
En attendant, souffle bien tes bougies mais n'éteins pas cette lueur sur mon écran, tu es ma lumière divine, mon vin de messe si doux à boire dans un ciboire. Non le ciboire c'est pour les hosties, c'est Jésus himself qui me l'a dit (impossible de lui clouer le bec à celui-là). Et si lui n'est pas revenu (impossible de savoir où il crèche) moi j'y reviens toujours, quelle croix!
Alors bon anniversaire à vous deux, je ne voudrais pas faire de jaloux.
Si un jour j'ai autant de fidèles que lui, j'en serais ravie (mais des fidèles j'en n'ai pas trop eus!)
Noël
Aujourd'hui j'ai préparé une sauce madère, elle est devenue madeleine de Proust. Ils sont pourtant bien loin les Noël de l'enfance.
Que signifie cette fête quand on ne croit pas plus au père qu'au fils encore moins au saint esprit? Pourquoi célébrer la naissance de quelqu'un qui n'est peut-être pas né? (non je ne ferai pas le coup du poisson, pas question). Pourtant question il y a. Mais ne serait-il pas temps d'expérimenter l'époché? Cesser d'émettre un jugement sans douter de la réalité du monde? Si Husserl me donnait un cours particulier, je lui en saurais gré et ne resterais pas de marbre. Pour le moment il ne brille que par son absence et cette faible lueur ne suffit pas à éclairer ma lanterne sur le concept.
Bref, je mettrai le jour de Noël entre parenthèses, une robe à paillettes, du noir aux yeux, du rouge aux lèvres et j'irai chanter "Jésus reviens parmi les tiens" à la messe de minuit. Par ces temps incertains on aurait bien besoin d'un prophète pour nous montrer le chemin.
Epoché
Au détour de chemins philosophiques par ondes hertziennes, j'entendis un mot inconnu à mes oreilles, tout autant qu'à ma science, ma conscience, mon inconscience, voire mon inconsistance. Je ne compris pas un traître mot (oui vous êtes traîtres parfois) de sa définition ce qui me plongea dans un marasme sans précédent (il était parti à la pêche, précédent). Comme je m'étais déjà rendue à l'évidence(cf post précédent justement) je n'y revins pas , mais dus me résoudre à contempler l'étendue de mon ignorance.
"Chez Husserl (qui, lui, s'oppose explicitement au scepticisme, et adopte cependant ce terme) et dans la phénoménologie, l'épochè désigne la mise en suspens de la thèse naturelle du monde, c'est-à-dire la croyance à la réalité extérieure du monde. Mais il ne s'agit pas du tout de douter de la réalité du monde. Cette mise entre parenthèses a pour but de ne laisser que le phénomène du monde, qui est une pure apparition, et qui n'affirme plus la réalité de la chose apparaissant." Wikipédia
La seule chose qui me soit familière c'est la mise entre parenthèses dont j'use et abuse, pour le reste le concept me paraît totalement abscons (je ne ferai pas de parenthèse sur ce mot bien qu'il y ait matière).
Je vais aller me faire cuire des oeufs, peut-être les pocher et réfléchir à qui de la poule ou de l'oeuf...y' a des jours où je m'auto donne mal à la tête...
Evidence
Je me suis rendue à l'évidence, n'ayant rien trouvé, je suis revenue à pied
J'ai perdu connaissances, impossible de me rappeler toutes les leçons étudiées
Je n'y suis pas allée par quatre chemins, un seul menait à la bonne destination
Je me suis penchée sur la question, désaxée par la force d'attraction
Je suis tombée de Charybde en Scylla, dans un cri d'effraie ou d'effroi
J'ai ensuite caressé l'espoir et son fallacieux velours noir
J'ai cherché midi à quatorze heures dans un élan prometteur
J'ai tiré le diable par la queue pour m'étourdir un peu
J'ai fini par prendre une douche écossaise pour calmer le malaise
J'ai filé à l'anglaise un bien mauvais coton
J'ai pris la clé des champs, je connaissais la chanson
J'ai parlé à coeur ouvert, mon sang n'a fait qu'un tour
J'ai dû le recoudre de fil blanc au grand jour
Je me suis finalement lassée de ces supercheries
J'ai profité d'une douce pluie, un grain de folie
Et je suis partie vivre en théorie
Lagune
J'ai des lacunes
Sur la lagune
Allongée
Oubliés
Ton nom ta voix
Tes bras autour de moi
J'ai des lacunes
Du haut des dunes
Je vois
Le crépuscule
D'un feu de paille
Dans les oyats
J'ai des lacunes
Sous le clair de lune
Je ne me souviens pas
De la question
De nos émois
Et toi ?
J'ai des lacunes
Face à Neptune
Une nuit troublée
Sable mouillé
Chacun cherche
Sa chacune
Dans l'air iodé
J'ai des lacunes
Sur la lagune
Allongée...