Articles de barbaraburgos
ML
Marie-Laurence fit rouler un caillou du bout de son pied. Une larme ornait son oeil droit. C’était ainsi, elle l’avait constaté depuis sa plus tendre enfance son oeil droit coulait toujours en premier.
Edgard, de son côté, s’interrogeait sur le brusque changement d’humeur de son Emmelle, il repensait au Pont du Gard, aux gouttelettes du bord de mer sur leur visage alors heureux. C’était peut-être cette accumulation de gris, cette couleur lourde comme des parpaings en béton, une overdose de pessimisme. Edgard savait qui il était, il n’était ni niais, ni inconsistant. Cette allitération en ni renforça son sourire, « je suis ni niais » pensait-il, tout en affichant un rictus contradictoire. Il s’en rendit compte presque par hasard et se saisit de la main de ML qui avait déjà détourné la tête... à demain...
Edgard DeuDé
Au retour d’un détour, j’ai croisé Marie-Laurence et Edgard (toujours deux D, c’est d’ailleurs son surnom, Deudé ou 2D en langage plus branché). Pour ceux qui n’ont pas suivi le début de leur histoire, un petit rappel, sinon rendez-vous dans les archives du blog de février( à partir du 17).
Donc ML et 2D se sont rencontrés sur le fabuleux site du Pont du Gard (je ne sais pas si le prix du billet a diminué depuis l’année dernière, mais c’était horriblement cher). Après maints égards, regards énamourés, ils sont repartis bras dessus, bras dessous (coquin d’Edgard), puis se sont perdus dans le brouillard. L’hiver n’en finissait pas de s’égoutter et le gris grisaillait à fendre l’âme. Ils ont erré dans les plaines, la tête vide, le coeur vaillant, les pieds debout. Puis le printemps arriva comme une cascade joyeuse, mille pinceaux colorés éblouirent les deux énamourés. Ils ne s’étaient pas vus de leurs yeux depuis des lustres. Ils s’étaient frôlés, effeuillés, effleurés, déflorés, déplorant cependant l’absence de lumière.
Edgard dévora Marie-Laurence d’un regard pénétrant, la cascade cascadait en fond sonore, les zoizeaux zoizouillaient sur une branche bourgeonnante. Il se mit à genou en signe de soumission à un dieu inconnu. Il fallait bien remercier une entité divine, un être transcendantal, pour ce cadeau sublime, cette pure beauté, cet intense bonheur ressenti dans la moindre cellule de son corps. Ses globules rouges devenus papillons batifolaient dans ses veines, ses muscles maxillaires affichaient un sourire niais sur son visage blafard.
Marie-Laurence prit peur, et déplora que l’homme qui l’avait frôlée, effeuillée, effleurée, déflorée lui parut à ce point étranger. Elle ne le reconnaissait pas et les zoizeaux zoizouillaient un tube suranné.
-Emmelle (diminutif de Marie-Laurence soit ML), c’est magnifique ! Nous allons enfin pouvoir continuer notre route, explorer les chemins sinueux de la vie, suivre la direction du vent ...
-Attends, attends Edgard, je ne suis pas une girouette, pas question de changer de direction à chaque coup de vent ! à suivre...
Text'île
Pour aller aux Bermudes, j’ai mis un bermuda, pour aller à la mer, j’ai enfilé un merbuda. Pour aller voir Buddha, un chant a capella, pour aller voir le Pape, une simple cape. Pour marcher en montagne, des escarpins, pour faire le pied de grue, des brodequins, pour faire le barbot, des godillots.
Journée à la campagne, en pagne, gambader dans un pré à vaches, en blouse, puis partir du côté de New-Orleans (se prononce ins) en jean’s.
Une chemise en chambray à Cambrai, un peu de tout ce fatras à Carpentras, deux ou trois caleçons d’Aix, des chaussures en latex, des protège panards à Montélimar.
Un pantacourt à Longchamp, un pantalon à Coursan, une robe dans l’Aube, une veste en d’Ain. Un manteau en Vaison et un blouson en Thuir. Se sentir nu à Pau, habillé pour l’hiver à Nevers.
Etre à la mode à Caen, respecter le code dans l’Aude, et ne pas mettre de casquette au cas où ça abîmerait la tête.
Conditionnel
Le dimanche m’ennuie, ce n’est pas inédit. Le dimanche ennuie Chloé, pas celle du nénuphar l’autre, celle de la balançoire. Si je m’appelais Vian je le saurais. Le sort en a décidé autrement. Si je m’appelais Boris, si j’habitais à Bourg-Saint-Maurice, si je vissais des vis, si dans ce domaine là j’étais novice, si jamais il arrivisse que je visse dans le vide de l’être anéanti par l’infernale spirale d’une vis sans fin, si le début était la fin, si dans les caves de St Germain germaient des graines carnivores, des canines acérées prêtes à tout dévorer, si les loups affamés hurlaient sur les boulevards, si les dromadaires cachaient dans leurs bosses des « frigidaires, des armoires à cuillères et des éviers en fer », si Jean-Sol était drôle, si Jean-Paul était saule, si le Dégoût était une comédie, et les tabous des interdits.
Si Dimanche était Lundi
Motus
Mon PC surchauffe, il hyperventile, frôle l’asphyxie, devient léthargique, il refuse tout traitement même l’Aspégic qui pourrait pourtant servir de fluidifiant. Bref avant le dernier souffle, les dernières secousses d’un mauteur vrombissant, pas toujours à la hauteur de mes espèrements. Bientôt je ferai paraître mon dictionnaire pour ne pas oublier les définitions que j’attribue aux mots. Pourquoi n’écrirait-on pas moteur mauteur, si c’est bien mot d’auteur qu’on veut dire, ou mot à la hauteur ou mot bile s’il se fait du souci en bougeant sans arrêt. Souci me fait penser à nénuphar, et nénuphar à Chloé, mais pas la mienne qui n’est pas du tout la même que celle du nénuphar. La « mienne » est aérienne, inutile bulle de savon dans le vent, la « sienne » est tragédienne, intemporelle, chef-d’oeuvrale, envers et contre tout, contre Vian et marais.
Il y a aussi les mot tus et les bouches cousues.
En odeur de sainteté
A la Saint Hervé ne soyons pas énervés, laissons nos rêves devenir réalité. Ce n’est pas la Saint Victor qui me donnera tort, encore moins la Saint Saturnin rue du Taur, ni la St François rue des lois.
A la Saint Anatole, place du Capitole, un orchestre symphonique résonnera jusqu’à la basilique, les violons atteindront le quartier Croix-Baragnon. Ce sera la Saint Gaston. Saint Etienne toujours prêt à trinquer, reprendra en canon une joyeuse chanson. Tous seront hilares le jour de la Saint Gérard, ils se décrocheront les mâchoires, les maxillaires jusqu’à la Saint Hilaire.
Les violoncelles joueront pour la Saint Marcel, une musique enjouée, bonne fête René. Le chef d’orchestre à la Saint Sylvestre changera de registre, il prendra un accordéon, vive la Saint Léon. A la Saint Edouard, des touches d’ivoire pianoteront des airs anciens du côté de Saint Cyprien.
Bref, un méli-mélo de notes et de mots, une visite de la ville rose et un concert au Zénith par l’orchestre du Capitole, plus quelques acolytes et nous voilà déjà à la Saint Hippolyte.
Bonne Fête aux Hervé qui me liront, il y en a j’en suis sûre des millions
Késako ?
Alors le toromiro késako?
Ce n'est pas une scène de corrida vue par un célèbre peintre espagnol,mais un arbuste sacré de l'île de Pâques
Un lien pour en savoir plus sur le Toromiro: www.dsne.org/IMG/pdf/sophora.pdf
Demain je vous dirai tout sur le Lipapatte
Toromiro
Hier, je n’ai vraiment pas eu le temps, du verbe ne vraiment pas avoir le temps d’écrire une ligne.
Des balades en forêt, et fin du parcours dans un lieu magique, un petit arboretum dédié aux lutins, aux contes de fée et aux animaux des Fables de La Fontaine. J’ai eu 8 ans ½ pendant près d’une heure, en suivant le lapin d’Alice, en découvrant la délicieuse chaumière d’Hansel et Gretel, la cabane dans les arbres de Robin des bois, les lits de Papa Ours, Maman Ours, Bébé Ours et Boucle d’Or, la maison des Trois Petits Cochons, celle de Mère-Grand dans le Petit Chaperon Rouge, puis en relisant les fables, très bien illustrées sur de grands panneaux de bois, à l’abri d’arbres centenaires.
C’est bien d’avoir 8 ans ½ pendant 1 heure, après ça devient nettement moins intéressant quand il faut rentrer et revoir les tables de multiplication qui s’envolent dans les airs comme des ailes de papillon. Et tous ces participes passés qui ont du mal à s’accorder. Je viens d’être convoquée par la maîtresse parce que mon fils passe apparemment son temps sur l’astéroïde B 612, vous savez, la planète du Petit Prince. Bon, si ça peut lui être utile pour apprendre le système solaire, il faut juste trouver une échelle pour qu’il puisse redescendre un jour, qu’il ne reste pas perché trop longtemps. Sinon il est incollable sur le toromiro, et le toromiro késako ? Suite au prochain numéro (j’ai incontestablement l’art de faire durer le suspens).
De mal en pie
Un dimanche ensoleillé, a sunny day, well well well, les nuages s’étirent en traînées blanches dans le ciel. Pas un souffle de vent, les feuilles figées semblent s’ennuyer. Les oiseaux oisouillent, les oies engrassouillent, les canards en ont marre, les crapauds grenouillent et les têtards grouillent. Le lapin peint, l’écureuil reuille dans les feuilles, le corbeau beau, la pie cueille des pissenlits, l’herbe verdit à l’opéra, le tournedos rossinit dans la poêle avec une noisette de butterfly. Et les papillons papillonnent dans le ciel, rencontrent les longues traînées blanches des nuages etirés de ce dimanche qui lui-même s’étirera sans problème jusqu’au jour d’après, qui je le crains ressemblera à la veille puisque c’est férié.
Edgard (d) et Marie-Laurence feront une promenade sur les bords de la Durance puis iront danser sur le pont d’Avignon gnon.
Sinon j’ai aperçu Chloé, elle m’a dit qu’elle reviendrait mais n’a pas encore choisi le jour. Ou peut-être aujourd’hui m’a-t-elle dit, mais tu détestes le dimanche Chloé, je sais a-t-elle rétorqué.
Réflectivité
Petites réflexions du jour :
-pas plus bête qu’une mouche, au lieu de voler librement dans les airs, elles rentrent dans les maisons pour se faire taper dessus avec des ustensiles destinés à cet usage
-le loup au fond des bois mange une pizza à la chèvre de Mr Seguin
-aujourd’hui je dis marci au lieu de merci parce que samedi
-demain dimanche de pelle à gâteau
-un gars tôt est sorti faire du vélo, il a pris une gamelle, il s’est râpé les genoux comme du parmesan dans le pistou
-d’autres m’ont traversée la cervelle mais sont parties à tire d’ailes, profitant des vacuités de l’organe sus-cité (sus-cité=cité plus haut pour ceux qui n’ont pas même dictionnaire que moi)