Articles de barbaraburgos

Dans Mars 2011

Victor H.

Par Le 15/03/2011

Totor Hugo: Alors, racontez-moi, qu'avez-vous dit sur moi à votre cercle de poésie?
Moi: Nous avons évoqué votre vie, votre naissance quand "ce siècle avait deux ans", à "Besançon, vieille ville espagnole", et la mort qui rôdait déjà autour de ce petit être fragile que vous étiez. Seule votre mère a cru en vous, et peut-être que de là vient cette force indestructible, qui vous a permis de traverser les épreuves les plus douloureuses sans faire naufrage. Mais je ne vais pas vous raconter votre vie, vous savez mieux que moi ce qu'elle a été.
Totor: Hélas, la chair est triste...
Moi: ...et vous avez lu tous les livres, je sais, mais ça si je puis me permettre ce n'est pas de vous.
Totor: pas du tout ?
Moi: non pas du tout, c'est de Mallarmé.
Totor: dommage, j'aurais bien aimé écrire ce vers là, cette Brise Marine, n'est-ce-pas ?
Moi: c'est cela, mais si j'étais vous, je n'aurez rien à envier aux autres, vous êtes considéré comme le plus grand.
Totor: et vous qu'en pensez vous?
Moi: moi, vous savez, je ne connais presque rien en poésie, je suis vraiment un vermisseau tombé dans le ruisseau, j'ai tout à apprendre. Mais hier j'ai été impressionnée. Par votre vie d'abord, puis par cette oeuvre gigantesque et surtout par ce sens inné de la poésie. Les milliers de pages écrites, l'engagement politique, les drames n'ont pas émoussé cette perception poétique des choses et des gens. Vos vers coulent de source et c'est bien sûr un pléonasme que de le dire. Vos poèmes ont du rythme, ils sont résolument modernes et universels, chacun s'y reconnait...
Totor: c'est trop, c'est trop, mes chevilles vont exploser!
Moi: je ne dis que ce que je pense, si je ne le pense pas , je ne le dis pas.
Totor: et si ce n'est pas trop vous demander, quel est votre préféré?
Moi: là, je dois y aller, je vous repondrai plus tard ou demain, si vous le voulez bien
Totor: vous reviendrez, hein ?

Dans Mars 2011

V. Hugo

Par Le 14/03/2011

Quand je lis Victor Hugo, il me vient des complexes complexes. A quoi bon écrire, moi petit vermisseau, tombé dans le ruisseau.
Lui de tout là-haut dans sa barbe ricane "je suis une légende, et il s'en passera des siècles et des calendes avant qu'un autre prétende arriver à mon niveau, je suis Victor Hugo".
Tout à fait d'accord, mais est-ce-que je peux vous appeler Totor?
Faites mon enfant.
Je dois parler de vous ce soir à mon cercle de poésie et malgré toute l'admiration et le respect que je vous dois, j'avoue que je ne sais pas quel poème choisir, une suggestion peut-être?
Cela fait longtemps que je ne me suis pas relu, je ne sais plus, mais je suis curieux de savoir ce que vous direz de moi.
Je vous raconterai, promis, je vous dirai les poèmes choisis.
J'ai visité votre appartement de la Place des Vosges à Paris, mais je ne vous ai pas aperçu, vous n'y revenez plus?
Non je n'aime pas ce qu'ils en ont fait, cette idée de musée figé me déplait.
J'aimerais bien aller à Guernesey, est-ce-que vous me le conseillez?
J'y ai de bons souvenirs et aussi des mauvais, mais c'est une très belle île et on y parle anglais.
Je vais devoir vous laisser, ce fut un plaisir de converser avec vous.
Un plaisir partagé, appelez-moi quand vous voulez.

Dans Mars 2011

L'asticot

Par Le 13/03/2011

Bien que revenue, je continue ma flânerie parisienne...
...en haut de la rue Blanche , traversez le Boulevard de Clichy et remontez la rue Lepic jusqu'à trouver sur votre droite la rue de l'Armée d'Orient. Rien à y faire en temps normal mais en ce moment et pour quelques semaines encore vous pourrez y voir jouer Clémence Massart et faire la connaissance de l'Asticot de Shakespeare, himself, celui là même qui anéantit le dramaturge en 1616. Entrez dans ce petit théâtre Galabru, prenez place dans un fauteuil rouge, écoutez les murmures de la salle..." il parait que c'est tordant"... "c'est Caubère qui a fait la mise en scène, j'espère quand même que ça ne durera pas 3h"... "quoi! 3 heures?"  "oui oui les spectacles de Caubère c'est 3 heures"," non mais Marcelle l'a vu et ça lui a plu et tu connais Marcelle".
Heu, non, moi je ne connais pas Marcelle, et je n'ai pas spécialement envie de la connaître, puis Caubère peut jouer tout le temps qu'il veut, j'en redemanderai encore. Mais cela fait aussi partie du théâtre, le spectacle commence dès qu'on prend place, spectacle de la comédie humaine, sans texte ni mise en scène, parfois drôle ou complice, parfois égoïste et pathétique, parfois affligeant et triste. 
Il y a ceux qui guettent la meilleure place, se répandent sur tous les sièges, imposent leur présence, et en veulent pour leur argent, surtout quand ils ne paient pas leurs billets.Il y a ceux qui se font tout petits, qui prient pour que les lumières s'éteignent vite dans la salle et que les projecteurs s'allument sur scène pour voir rayonner l'artiste.
Et justement la voilà l'artiste, elle arrive ou plutôt il arrive l'Asticot, avec un A majuscule, comme dans Artsticot, car c'est du grand Art cet asticot là, un A comme dans "Ah vous allez voir ce que vous allez voir", un A comme Allez-y vite, A voir et à revoir, Applaudissements, mais ça c'est à la fin et n'en déplaise à Marcelle nous n'en sommes qu'au début.
L'Asticot se tortille et se vrille au son de son accordéon, donne le ton, on parlera de la M...t, de la mo.., de la .or., vous savez ce mot qu'on n'aime pas prononcer, ce sujet tabou, morbide, se mot qui rampe et s'entortille, ver de terre ou asticot. Le décor est planté, l'Asticot parle anglais et nous promet de ne pas mourir et pourir pour rien, lui, il en fera son festin. Nous voilà donc rassurés, même mon voisin d'à côté, il avait peur de ne pas rigoler. L'asticot pense dans sa barbe "rigole, rigolez, tant que vous pouvez, tant que ce rictus peut se dessiner sur vos visages, quand je serai passé par là vous ne ricanerez pas", mais il n'en dit rien car Hamlet arrive déjà sur scène. Les fantômes se succèdent, Giono, Baudelaire, Jankélévitch, sous la baguette magique de l'artiste, ils prennent vie en évoquant son contraire. L'accordéon fredonne, la trompette claironne et la mort ose enfin dire son nom. Elle n'est plus ni terrifiante, ni taboue, peut-être est-elle le bout d'une vie, peut-être pas la fin.
Peut-être qu'un ver de terre qui avait recyclé Molière a rencontré cet asticot Shakespearien, et qu'ils ont continué à extrapoler sur la tragi-comédie de l'aventure humaine...
En tout cas Clémence ne nous aura pas laissé sur notre faim. Mon voisin de fauteuil remercie Marcelle pour ses conseils avisés, non la pièce n'a pas duré 3 heures, juste la moitié et on n'a pas vu le temps passer.
Et moi je me sens prête à dévorer la vie, croquer dans les fruits rouges et juteux des étals de la rue Lepic, traverser le Boulevard de Clichy, redescendre la rue Blanche, retrouver un Paris grouillant de fureur et de bruit.

Pour de plus amples renseignements sur le spectacle, c'est par ici:

  www.clemencemassart.fr

Dans Mars 2011

Rentrée

Par Le 12/03/2011

N'ayant vu aucun chat gris rue Blanche (9ème) le dimanche à Paris, je suis revenue. Je n'ai pas non plus vu de chat blanc Cité Griset ( 11ème), peut-être bien parce que je n'y suis pas allée.
Paris sera toujours Paris, ce n'est pas inédit.
Du bruit, de la pollution, de la misère, de la splendeur, du génie, du talent, de la beauté et son contraire au détour des rues, et puis cette magie d'une infinie de possibilités.
Le mieux c'est d'y aller, se laisser dériver, marcher sans but dans les rues pavées, flaner dans les quartiers, s'imprégner de l'air du temps, plonger dans les entrailles de la terre, grimper sur les toits comme les chats de gouttière, prendre le funiculaire et voir la ville d'en haut, du haut d'un gigantesque tuyau, musée d'Art Moderne, sublime édifice gorgé de trésors, admirer dans le jardin de Rodin les bronzes et les marbres, lever les yeux, regarder aussi ses pieds pour ne pas glisser, avancer. S'asseoir sur un banc en pierre pour se reposer, dans un petit jardin, en face, la Seine et une cathédrale gothique, entrevoir les fantômes des poètes. Rêver. repartir dans le tumulte, s'étourdir. Reprendre son TGV parce qu'il faut bien rentrer, après la grande vitesse, le train-train quotidien.

 

J'ai remis "Chloé" parce qu'aujourd'hui c'est samedi et que c'est son jour, mais aussi parce que c'est le plus léger les suivants sont plus gris, alors aujourd'hui je n'avais pas envie. Surtout que pour ce qui est du gris, on est  servi, même cerné je dirais, il dégouline le long des façades refroidies et des vitres ternies. Vite, un bon feu de cheminée, peut-être un thé.

Dans Mars 2011

Interligne

Par Le 03/03/2011

Page blanche ou rue Blanche. Blanche robe des mariées, pics enneigés, dessert garni de Chantilly, désert de glace, tulle bouffant à l'opéra, fleur de magnolia, accusé innocenté, blanchi sur le quai de Javel, aube des communiantes, écume moutonnante, sable fin des plages tropicales, première tenue de bal, voiles des bateaux sur l'océan, couleurs des aurores boréales, plaine de Sibérie, longues terres de Gobi, meringues édulcorées, simple feuille de papier, nuits d'insomnie, vin pétillant, pierres d'église à Montmartre, lumières des théâtres, silence dans la discussion, mousse de savon, pièce sur l'échiquier, porcelaine ébréchée, touche d'ivoire du piano, craie sur le tableau, contraire du noir, part intime du manichéisme, le yang ou le yin ?   

Dans Mars 2011

Il faut suivre

Par Le 02/03/2011

Je renonce aux leçons d'orthographe, de grammaire et de conjugaison. Finalement quand "on sait baigné", il y a peut-être moins de chance de pouvoir se noyer , et si on s'est beignet aux pommes c'est beaucoup plus gourmand que de l'eau chlorée ou de l'eau salée. 
Le verbe être et le verbe avoir iront voir ailleurs si j'y suis, si je n'y suis pas ils reviendront, ou ils suivront qui ils voudront. Si j'étais le verbe suivre est-ce que je dirais je suis suis, ainsi que si j'étais poudre noire dans une cheminée. Je suis de la suie à la trace, je suis suie et retournerai poussière, j'essuie de la suie sur les plateaux de verre.
J'ai suivi mon idée et voilà où cela m'a menée !
 

Dans Mars 2011

Qu' S C ?

Par Le 01/03/2011

Le Se et le Ce, le Son et le Sont pour une autre leçon.
Ce n'est pas si compliqué, le Se sert à se servir d'un verbe. Exemple: elle se baigne, ou au passé composé elle s'est baignée et non pas elle sait baignée ou beignet aux pommes tant qu'on y est.
Donc le pou, sans X, s'était assis, un S et pas un C à s'était. C'était un pou un peu fou qui mangeait un chou, là c'est un C, il remplace cela était. Oui mais là aussi il est devant un verbe, oui mais on ne peut pas le remplacer par une autre personne, alors qu'on peut dire je me suis baignée au chocolat. Maman tu débloques, je me suis baignée au chocolat, cela ne veut rien dire. Je sais (un S ou un C?). Bon, compris? Si Se peut devenir Me, c'est S, s'il ne peut pas c'est C.
Ce n'est pas vraiment clair tes explications, il faut se lever de bonne heure pour comprendre la leçon.
Bravo pour le Ce et le Se, ce sont les bons!

Mais pour le Son et le Sont, on attendra une prochaine leçon sinon vous allez tout vous mélanger et vous deviendrez bêtes à manger du son !
Allez pour vous donner du courage je vais vous préparer un cocktail maison, une bonne boisson!

Pour clôturer la question, Roman qui a tout très bien compris, rajoute"si la phrase est au féminin il faut la mettre au singulier"
Heureusement que je n'ai pas choisi de travailler dans la Nationale Education!

Hou-hou

Par Le 28/02/2011

Suite au commentaire laissé aujourd'hui dans le billet du blog du 12/02 par une certaine Charlotte: cette histoire de pou et de chou, un petit bijou dans mon motager, mais attention parfois les mots peuvent se fâcher si on ne prend pas soin de les bêcher. Il faut passer et repasser dans les allées de la conjugaison, remuer la terre de la grammaire, désherber les fautes d'orthographe...sans jamais se décourager, les mots savent pardonner. Le plus important au bout du compte, c'est de les faire vivre, leur donner du mouvement, mélanger les lettres, s'amuser, faire joujou...et l'occasion de se rappeler une leçon...

Le pluriel des noms en -OU: tous les noms en -OU prennent un S au pluriel sauf, bijou, caillou, chou, genou, hibou, joujou, pou qui prennent un X. Oui mais au singulier, mes enfants, point de S point de X, juste le -OU.
Hou hou disent les hiboux ça c'est chouette. Bon celle là, Maman, tu nous l'a déjà faite. Je sais mes petits choux, c'est (avec un C) que je ne peux pas me renouveler aussi souvent que je le voudrais. Avec tout ce que je fais dans la journée, le soir je suis sur les rotules. C'est (toujours un C) quoi les rotules? Les genoux, enfin l'articulation à l'intérieur. Et ça fait mal ? Non c'est (C) une façon de parler, comme quand (avec un D) je dis que vous êtes la prunelle de mes yeux. Et ça C'est quoi ? C'est que vous êtes plus précieux que tout. Plus précieux que tous les bijoux? Exactement. Plus précieux que tous les joujoux de tous les enfants? Précisément. 
Maintenant c'est l'heure du bain, un bon shampooing et après on passe le peigne fin pour voir s'il n'y a pas des poux s'amusant à chercher des fautes d'orthographe sur vos jolis cailloux !

Demain nous reverrons le S et le C.

 

 

Dimanche à Paris

Par Le 27/02/2011

Est-ce-que le Dimanche, rue Blanche, les chats sont gris à Paris?
Est-ce-que les chats gris, rue Blanche, passent leur Dimanche à Paris?
Est-ce-que le Dimanche, les chats gris sont rue Blanche à Paris?
Est-ce-que rue Blanche, les chats sont gris, le Dimanche à Paris?
Et que pensez-vous des souris de la rue Sainte-Croix de la Bretonnerie le lundi à Paris ?
Et des renards de la cité Dupetit-Thouars le mardi à Paris?
Des porcs-épics de la rue Lepic le mercredi à Paris
...et si le coeur vous en dit vous pouvez continuer, j'ai maintenant d'autres chats à fouetter!    

Instantané

Par Le 26/02/2011

A l'heure du thé, du thé au gingembre, des couleurs nacrées et des senteurs d'ambre. J'aime les instants.
La fumée s'échappant de la tasse ébréchée. Je n'arrive pas à garder les tasses intactes, elles me glissent des mains ou éclatent sous l'eau trop bouillante. Frémissante serait mieux mais je n'ai que deux mains, que deux yeux, et l'eau bout parfois plus vite que la musique.
Les instants. Déjà passés. L'instant est insaisissable, le temps d'y penser, il entre dans le passé, la mémoire et l'oubli. L'instant , de la buée sur les vitres surchauffées, un bonhomme dessiné, un peu d'air frais, le bonhomme disparaît.
Veillons sur les instants précieux de nos jours, de nos nuits. Notre instant imparti.
Qu'advient-il de tous les autres? Les instants et les humains privés de ce luxe. Ce luxe d'être instant, ce luxe de se sentir humain, de les mettre en lien. Etre humain et conscient de la durée de l'instant.
Ecrire de la poésie est un luxe, survivre une nécessité, un drame.
Boire du thé au gingembre est un privilège, connaître les senteurs de l'ambre, et voir se dessiner les couleurs nacrées de l' instant s'inscrit dans le florilège du temps.

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