Avril 2021

Dans Avril 2021

Cadavre exquis

Par Le 30/04/2021

 Le cadavre exquis est un jeu graphique ou d'écriture collectif inventé par les surréalistes, en particulier Jacques Prévert et Yves Tanguy, vers 1925.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cadavre_exquis

Pourquoi Déborah aborda Théodore, alors que dehors la Lune d'or se reflétait sur les corps ?
Dorothée voulait aussi goûter aux charmes flous des voluptés. Théodore était d'accord mais saurait-il toutes deux les contenter ? Sous des abords timides, il cachait un cœur torride, Théodore torréador sans mise à mort.
A la dérobée il donna rendez-vous à Dorothée, et leur rencontre déborda en une effusion de sentiments fous. Puis ils se firent un thé, Dorothé adorait ça. Éludant Déborah, qui s'était parée d'une belle robe d'organza, Théodore partit en bateau pour à bord oublier les bobards balbutiés.
Il fit le tour du globe, dériva jusqu'au bout du monde, se bourra dans tous les bars à la mode. Il finit par perdre sa latitude aux abords du triangle des Bermudes. Mais au moins avait-il oublié et Dorothée et Déborah.
Puis un matin, il échoue sur une plage de la Barbade, il se réveille et se rappelle. C'est alors qu'à bâbord, loin très loin au large de Brest, il aperçoit Barbara !!! Épanouie, ravie, ruisselante sous la pluie. Car il pleuvait sans cesse ce jour là (mais tu ne t'en souviens pas)

Tu crois que tout Teddy ? Pas sûr si Édith l'édite en méditant sur ses anciens amants

Dans Avril 2021

Onirique ironie

Par Le 29/04/2021

J'aurais voulu
Que le rêve continue

J'aurais voulu
Connaître
La douceur de tes mains
Sur ma peau mise à nue
Hier n'était plus un traître
Demain
Pas un peut-être
Dans ce temps qui fluctue
Cette voix sans issue

J'aurais voulu
Boire
Jusqu'à plus soif
A tes lèvres brûlantes
Face à face
Ressourcer nos espoirs
De ces longues traversées
Où le doute s'implante
Finit par triompher

J'aurais voulu
Sentir
L'impudeur du désir
S'emparer de nos corps
A en perdre le nord
A en perdre la raison
L'espace d'une chanson
Puisque le frisson s'efface
Hélas

J'aurais tant voulu
Que le rêve continue



 

Dans Avril 2021

Lest

Par Le 28/04/2021

Rouler vers l'est
Vestiges romains
Dans la rue Fresque
Les magasins
Rideaux tirés
Monde en déclin
Rien n'est semblable
Sur les tables
Plus de festin

Rien n'est pareil
Visages masqués
On vous surveille



Rouler vers l'est
Temple de Diane
Voûte céleste
Déesse diaphane
Vertiges divins
Rien n'est pareil
Dans les jardins
Quand la Lune veille
Rien n'est semblable
Aux petits matins
Les lourds réveils
Inéluctables

Rouler vers l'est
Soleil levant
Lâcher du lest
Se sentir vivant
Rose des salins
Rien n'est pareil
Entre la veille
Et le lendemain
Rien n'est semblable
Si plus loin
Le soleil affable
Réchauffe les mains

 

Dans Avril 2021

Figures de style

Par Le 27/04/2021

I still love you
Mi amor
Pas une figure de style
De t'aimer plus fort
Encore
Cet amour plus strong
Que le steel ou l'or

Des coups de gong
En plein le coeur
Whatever
Gold or silver
I will still love you
For ever
Contre vents et marées
Contre toi je voudrais
I would like me lover
Quand tu m'écris
Ton style me ravit
I still love you
We are mad
Oui sommes fous
Sometimes de croire
Que la somme des temps
De cette histoire
N'y changera rien du tout
Puis quand la stèle
S'installera dans le décor

Là-haut dans le ciel
I will still love you
Je t'aimerai encore
Mi amor

 

Dans Avril 2021

Le ciel est par-dessus les toits...

Par Le 26/04/2021

Vue sur les toits
Les toi et moi
Une perspective
Dans le vide
Fil suspendu
Entre deux tuiles

Vue sur la ville
Adéquation
Entre toi et moi
La peur du vide
Depuis les balcons
Regards limpides

Vue dégagée
Sur l'horizon
Le ciel est bleu
Et toi et moi
A l'unisson
Un rêve pour deux


Une vue d'avion
Par dessus les toits
Volent nos émois
Les yeux lucides

De toi à moi
Par delà le vide



 

Dans Avril 2021

Le grand échiquier

Par Le 25/04/2021

Au jeu d'échec
J'ai fait sans
J'ai fait avec
Gambit de la dame
Tactique sacrificielle
Renoncer à l'étincelle
Pour éluder la flamme
Le sable du temps coulera
Cases en blanc et noir
Coups bas
Depuis sa tour d'ivoire
La reine abandonnée
Retourne le sablier
Echecs d'Alice
Jeux en miroir
Transformer avec délice
Les défaites
Les parties déjà jouées
Deviennent désuètes
Nécessaire cheminement
Pour savourer l'instant
De l'échec faire réussite
Château de cartes
Jusqu'au zénith
Puisque de toute façon

Nous ne sommes que des pions
Sur le grand échiquier
Des fous sur le damier
Hasard ou stratégie
Absurde ironie
Un jour une petite boite
Annonce échec et mat




 

Dans Avril 2021

Marée noire

Par Le 24/04/2021

J'ai souvent des idées qui me passent derrière la tête, mais celle-ci est arrivée par devant, frontalement. Une idée reçue comme un uppercut, elle m'a un peu assommée au passage. C'était une idée fixe qui avait trouvé son point d'encrage, polluant mon encéphale d'un sombre liquide visqueux, empêchant désormais les mots de s'envoler. Pris au piège comme des oiseaux mazoutés, les ailes engluées dans une soupe épaisse et noire, ils se débattaient en m'implorant de les sauver.
Alors j'ai bu un peu de curaçao, du liquide bleu pour colorer les mots, pour revoir leur corazon palpiter à l'unisson.
Soulevée par des vents alizés, j'ai dérivé d'est en ouest, jusqu'à diluer l'idée, l'évacuer de ma tête. Les mots ont emporté avec eux quelques bouts de cerveau, tant mieux, il pesait trop et penchait, pas toujours du bon côté. Ainsi allégée, j'ai pu aller gambader dans les prés.
- Tu radotes un peu
- Ah t'es resté toi ?
- Tu te débarrasseras pas de moi comme ça. Alors comme ça c'est l'Amoco Cadiz dans ta tête ?
- Non pas du tout, juste une juxtaposition de mots comme d'habitude. D'une idée derrière la tête à une idée fixe, ancrée, il n'y a qu'un pas pour que j'en fasse une marée noire.
- Ah je préfère comme ça, je commençais à me faire du sushi (excuse-moi je suis en train de manger japonais)
- Tu manges qui tu veux, tant que tu ne m'envahis pas trop.
Donc pas de souci, je n'ai pas d'idées noires pas plus que je ne vais gambader dans les prés avec une robe à fleur. D'ailleurs tu m'as déjà vue en porter une ?
- Oui, le 5 mai 1978
- Tu as plus de mémoire que moi
- Forcément, je suis ton inconscient


 

Dans Avril 2021

Floraison

Par Le 23/04/2021

Ma robe à fleur
Affleure
Dans la tiédeur
D'un souffle printanier
Tu effleures
D'un doigt léger
Les regrets
Ma peau
A fleur de mot
S'enflamme
Sur le fil
Du tissu
Suivre la trame
Avril
S'effeuille
Mise à nue

Des âmes
Promesse
Au seuil
D'une caresse
Ma robe affleure
Ta main
Drapé
Les plis tournoient
Valse lente
Emois
Volupté
Attente
Fleurs bleues
Dans le pré
Pétales de mots
Envolés
Papillons
Bucolique vision
Ma robe à fleur
De peau
Effleure
Les roseaux
Bord du ruisseau
L'eau fraîche
Empêche
Le chaos


 

Dans Avril 2021

Balade champêtre

Par Le 22/04/2021

Dans le champ lexical
J'ai récolté les fleurs du mal

Sur le champ de bataille
J'ai mordu la poussière
Au champ d'honneur
J'ai regagné les médailles
Force du champ magnétique
Fatale attraction physique
Champ de tension
Il était l'heure
De laisser le champ libre à la passion
Sur le champ je suis passée à l'action
J'ai couru à travers champs
Dévalé les pentes comme une enfant
Arrivée dans le champ des possibles
Au milieu de fleurs sensibles
Je me suis étendue
Le visage offert l'âme nue
Profondeur de champ infinie

Hors cadre j'ai souri


 

Dans Avril 2021

Dix versifications

Par Le 21/04/2021

Une vie de poète ne rime à rien
C'est une cata cata strophe
Ca vous conduit tout droit en enfer
Pour une saison plusieurs hivers
Faut être un peu sonnet
Un brin philosophe ?
Pour écrire une ode à l'aube
Sans apostrophe

Une vie de poète c'est pas tout rose
Quand ça rime pas c'est de la prose
Dans le bon ordre c'est le tercet
Et le Djinn coule des vers à pied

A pied balade dans la Pléiade
Avec deux ailes une chanson
Une métaphore
François Villon

Une vie de poète
C'est récolter des mots de tête
Une cata cata strophe
Qui vous conduit tout droit
Aux cata cata combes
Dans une tombe
A se faire bouffer en vers et contre tout
Se faire bouffer par petits bouts

Une vie de poète c'est un haïku
Un bref passage un peu flou
Une catha catharsis
Qui vous conduit tout droit
Aux jardins des délices
Un paradis artificiel
Sans il sans elle
Puisque césure

Rien ne dure

 

Dans Avril 2021

Instant de grâce

Par Le 20/04/2021

Une main sur l'épaule
Sur l'épaule de l'enfant
De l'enfant qui somnole
Somnole dans l'inconscient

Un geste pour apaiser
Apaiser la colère
La colère qui gronde
Gronde comme un volcan

Un mot une parole
Une parole un regard
Un regard qui implore
Implore un peu d'égard

Tendre enfant aujourd'hui
Aujourd'hui ton étreinte
Ton étreinte m'a guérie
Guérie de ces contraintes
Qui pourrissent nos vies


Elan répréhensible
Du nouveau code civil
Tu te dis différent
A cause d'un diagnostic
Un terme scientifique
Dans la bouche des savants


Mais comme il fut magique
Magique ce moment
Cette effusion intense
Qui nous a rendu grâce
La grâce d'être humain


Ton étreinte a guéri
L'enfant le tout petit
Tout petit qui somnole
Tout au long de nos vies
Nos vies malgré les rôles
Qui nous sont impartis
Ne sont qu'une course folle
Vers ces bras grands ouverts
Ces bras qui nous consolent
De tous les longs hivers



 




 

Dans Avril 2021

Fièvre

Par Le 19/04/2021

Exercice d'atelier d'écriture: écrire le rayonnement de la réalité à la façon d'André du Bouchet   http://supervielle.univers.free.fr/poeme_dubouchet.htm
   

Fièvre

Draps
Bruissement
Crispation

Je m'enroule
La peau effleure
Affleure
J'ai chaud

Humidité
Sueur
Tremblements
Une heure
De nuit
Au printemps

Le drap
Bruit
Satin
            Soi
Sauvage
Fils de lin
Entremêlés


Enlacement
Extase

 

Un lit
Bois brut
Solitaire
Tendre
Endormi
Vaines apparences
Effluves d'ambre
Nécessaire
Contingence

Draps
Déchirures
Je m'enroule
Je m'effleure
Chaleur
Je dérive
J'âme sœur

 

                                                                                                                                                                        

Dans Avril 2021

La princesse et le petit pois

Par Le 18/04/2021

J'ai acheté des petits pois au marché, phrase constative (source: my Lady Voltaire personnelle), information essentielle pour l'évolution de l'univers. Un petit pois pour l'homme, un pois de géant pour l'humanité, en somme. Et une question me taraude, pourquoi Andersen eut l'idée d'en placer un sous vingt matelas pour débusquer la princesse idéale ?
J'aurais bien convoqué Jean-Sol pour ce problème existentiel ou Sigmund pour une analyse substantielle, mais ils m'avaient fait tous deux savoir qu'ils organisaient une fête clandestine dans une cave germanopratine. Je me retrouvai bien isolée pour répondre à mes interrogations. Je décidai de prendre l'escargot par les cornes (un inconscient avait entrepris l'ascension de ma baie vitrée) et de chercher moi-même la solution.
Ce prince, insatisfait par tous les succédanés de noblesse, voulait trouver la vraie princesse. Un avatar bovaryen ? Savait-il penser par lui-même ? Car c'est sa mère, la reine, qui eut l'idée de placer le petit pois sous le matelas. Se figurait-elle qu'il n'y aurait pas de seins plus réconfortants que les siens ? Et la princesse a-t-elle donné son consentement pour épouser ce mari niais ? Fuyait-elle une mère abusive, un père alcoolique, un prétendant insistant ? Etait-elle une punkette anachronique, révoltée contre le système ? S'est-elle écriée au matin: "oh la daronne ton plumard il est grave pérave, j'ai passé la pire nuit de ma life"

Toutes ces hypothèses me trituraient les méninges, m'empêchant de dormir la nuit.
Au petit matin, je décidai de préparer les petits grains printaniers. Je repensais au prince et à la princesse. Lui qui voulait le meilleur, elle incapable de feindre ses émotions. Fallait-il les blâmer ou les féliciter de ne pas se contenter de la médiocrité ? Ont-ils pu prétendre au bonheur à effiler d'avril les écrins vert tendre pour en récolter les billes suaves ?
Mais comme je comptais les petits pois pour les répartir équitablement dans les assiettes, je constatai (phrase constative, Lady V ?) qu'il en manquait un.
Sous le lit de qui avait-il atterri ?

Dans Avril 2021

La promesse de l'aube

Par Le 17/04/2021

Envie d'ailleurs, de plus tard, d'aurores boréales, rallumer les étoiles avec Apollinaire, sommes-nous en guerre ? Est-ce une fin annoncée ce fléau qui essaime et le doute et la mort ? Comment faire espérer une jeunesse en attente de promesses. Celle de l'aube, décrite dans les plus belles pages de la littérature, est éristique. Et je tique tique tique du tac au tac.
"Avec l'amour maternel, la vie vous fait, à l'aube, une promesse qu'elle ne tient jamais. Chaque fois qu'une femme vous prend dans ses bras et vous serre sur son cœur, ce ne sont plus que des condoléances." Romain Gary- La promesse de l'aube-
L'amour d'une mère aussi grand soit-il ne pourra jamais combler la soif et l'appétit de partir à la découverte de sa propre vie, de se frotter à la rugosité des cailloux sur le chemin, caresser la mousse onctueuse des sous-bois, s'offrir aux regards neufs, aux bouches voluptueuses.
Rien ni personne n'est irremplaçable. L'amour maternel doit seulement apporter la certitude que tout est possible, réalisable. Croire et croître en soi avec la force de cette maman qui croit en son enfant. L'accompagner sur le chemin vers plus loin, le guider à travers les ronces, les ornières, les groseilliers. Car la vie n'est pas un long fleuve tranquille. Ce petit ruisseau que l'on imaginait couler serein éternellement en est l'illustration. Un jour les éléments se déchaînent, la terre tremble, les lits débordent,  le magma entre en fusion. Pourtant la vie est là, malgré tout, malgré les catastrophes naturelles, malgré les particules lourdes, les goudrons noirs du doute qui tapissent les poumons, entravent l'oxygène. Alors sortir, respirer, trouver un nouveau souffle, une bulle d'air, imaginer Chloé dans ses ronds de savon, monter au belvédère d'un jardin séculaire, voir la ville d'en haut c'est plus spectaculaire. Les vieilles pierres toujours debout, les arbres centenaires. La beauté résiste. Cligner des yeux, les rouvrir en changeant les filtres. Ne pas laisser les mots en -eur s'immiscer sous les paupières, lourdeur, laideur, tiédeur. Le cœur de la ville palpite, il est à portée de main, aujourd'hui plus qu'hier. Le soleil au zénith, Zoël le Zoeil joue à cache-cache dans les buissons, en un battement de cils il sort de son cocon. De chrysalide il devient papillon. Magie des mots, imago. Métamorphose, anamorphose. Tromper le zoeil pour que le beau reprenne ses droits. Puisqu'il est là, puisqu'au printemps tout rené, tout reverdit, puisque les couleurs, les rayons du soleil, le bruissement du vent, la musique des fleurs, la poésie.
Et je l'affirme, à l'instar d'Eluard, la nuit n'est jamais complète, au-delà des tempêtes, des certitudes ébranlées, des idéaux à la baisse, chaque aube tient sa promesse

Dans Avril 2021

D'or !

Par Le 16/04/2021

Je door
Porte fermée
Paupières closes
Si loin si près
Je dream
Fenêtre rose
Vue dégagée
So far so close
I hope
Caresse d'espoir
Entrevoir ton ombre
Dans le brouillard
Je dark
Sous les décombres
Reflets du lac
Dans la pénombre
Je door
Passage ouvert
Des heures d'or
And even more mi amor

Dans Avril 2021

My lovely mystery

Par Le 15/04/2021

I miss you Mister
Miss terre with you
Wasted rendez-vous
Like a failure

We missed each other
Un neverland
At any time
Difficult rhyme
To lie on the sand
Too late
To regret
I miss you Mister
Miss terre with you
I leave the Earth
Dreaming about us
Above the clouds
The sun will bright
At any time
And everywhere
My lovely mystère






 



 

Dans Avril 2021

Moonlight

Par Le 14/04/2021

La nuit scintille
Verras-tu les mêmes étoiles
Quand ton soleil se couchera ?
Verras-tu la lune pâle
Et l'ombre chaude de mes bras ?

Le temps défile
Sera-t-il un jour facile
D'envisager un rendez-vous
Entre la lune et le soleil

Une douce éclipse sans tabou ?

La nuit brûle
Rayonnait-il trop fort le soleil
Sur la lune rousse aux mille éclats ?
Des champs de blé rouge vermeil
Précieuses étoiles rouge grenat

Le temps s'effile
Est-il trop tard ?
Recoudre de fil en aiguille
Les lambeaux d'un soleil en guenille
D'une lune noire



 

Dans Avril 2021

Accentuation

Par Le 13/04/2021

Sans ambiguïté
Je t'écris
Avec un tréma sur le i
Cette histoire vaut de l'or
Elle transcende les corps

Sans ambiguïté
Amitié
Avec accent intense sur le é
Le hasard est farceur
Il n'est jamais à l'heure

Sans ambiguïté
Frimas
Pas d'accent sur le A
Caprice du temps
Brouillard givrant

Sans ambiguïté
Rêver
Avec circonflexe
Je reste perplexe
Sur les accents complexes

Et si l'ambiguïté se révèle
Utopie
Avec point sur le i
Étreintes passionnelles
Mon ami

Sans ambiguïté
Avec trémolo dans la voix
Point sur le i tréma
Accent sur le é

D'une rare intensité


 

 

Dans Avril 2021

Exégèse

Par Le 12/04/2021

- Tes derniers billets sont un peu chelous, je comprends pas tout
- Je peux t'en faire une explication, mais attends, d'abord j'allume le feu, il fait un froid de gueux
- Tu sais bien qu'il ne faut pas se découvrir d'un fil, en avril
- Je sais, je ne me suis pas dévêtue, seul le fil de mes pensées est un peu décousu
- Oui j'avais remarqué, je te rappelle que je suis le premier concerné, je fais des loopings dans ton bocal, c'est un vrai dédale là-haut, un gloubi-boulga de mots. Et la langue de Molière ne te suffit pas, tu n'as pas peur de choquer en employant des mots anglais ?
- Je ne suis pas académicienne et je recueille les mots d'où qu'ils viennent. Du fin fond des Corbières, de la City, de la cité. Ils débarquent souvent en fanfare, nuées de chrysalides, puis éclosent tôt ou tard. Ils prennent parfois le contrôle sur mes idées, je me laisse entraîner dans leur vertige si bien qu'à la fin ce que j'ai écrit n'est pas forcément ce que je pense sur le moment. Par exemple à l'aube je ne fall pas down, c'était juste pour le jeu de mot avec dawn, aube en anglais. J'en ai fait un autre avec call et décolle, je reste pourtant au sol et n'attends pas forcément un phone call
- Ah , je comprends mieux maintenant. Et tu ne crains pas que le fantôme de Stendhal vienne te chatouiller les pieds ?
- Tu sais bien que je ne crois en rien, pas plus aux fantômes qu'en l'être humain. Mais s'il vient quand même je lui offrirai un thé
- Un thé noir bien sûr
- J'essaie de me sortir des clichés, de ne pas me laisser aller à la facilité, alors je le laisserai choisir. Peut-être préfèrera-t-il une chartreuse
- Et pourquoi tu le transformes en dealer ?
- Les mots, encore les mots, héroïnes, cristallisation, il ne m'en faut pas plus pour partir en divagation....
- Et le métal c'est ta nouvelle passion ? J'ai un peu peur que tu mettes le son à fond, tu sais que je vis au plafond
- Pas d'inquiétude, j'en écoute parfois en voiture, je peux faire des excès de paresse, rarement de vitesse, donc pas à fond. Le jour où je décide d'en diffuser, je te laisserai à la maison, et c'est pas à toutes les saisons (tiens il faudra que je demande à mes deux créations originales dans quelle collection on classe ce son).
As-tu d'autres questions ?
- Qui est Yorick ?
- C'est le crâne du bouffon du roi qui apparaît dans Hamlet, symbole de la nature périssable des corps, une allégorie de ce qu'a été la vie, de ce que sera la mort. Et un clin d’œil à mon amie Clémence et son génial asticot    https://www.youtube.com/watch?v=KV338tZ_68o
- To be or not to be si j'ai bien compris
- En quelque sorte oui. Et profiter de la vie avant de not to be
- Deviendrais-tu sage ?
- C'est un des avantages de l'âge...
- Je te trouve pourtant siphonnée parfois
- Disons que je suis follement sage
- Je suis d'accord avec toi sur l'adage
- Quant à Louis, Elsa et les décalages horaires, s'agit -il d'Aragon et de son amour inconditionnel pour Elsa Triolet ?
- C'est bien plus encore. L'histoire d'un rêve, digne d'une œuvre littéraire, douce et violente chimère qui s'écrit dans les interlignes, une conviction intense et intime
- Merci pour tes explications, tu éclaires my twilight zone. Ton idée d'écrire en prose est tombée à l'eau ?
- Le problème c'est que je ne fais pas toujours ce que je veux avec les mots !

Dans Avril 2021

Prévert

Par Le 11/04/2021

Parce que Jacques Prévert n'est pas mouru le 11 avril 1977

 

Prévert

Sur le mur de l'hôtel de ville
Mon nom écrit à l’encre indélébile

Emotion imperceptible à l’oeil nu
Le démon de la poésie jette sur moi son dévolu
Je deviens pour une seconde
La muse amusée du musée improvisé
Je compose en prose les vers de mon poète préféré
Des pré-vers en Somme
Allongée sur les bords de la Marne
Puis réveillée par les cris colorés d’un oiseau sans cage
J’hèle un taxi
C’était pourtant un oiseau de Paradis
Reconduisez- moi à Paris bien sûr je n’ai pas ri

Vert: mélange de jaune et de bleu
Pré-vert: avant le mélange la couleur brute la couleur pure
Jacques Jaune-Bleu célèbre poète français né à Neuilly en 1900

Sur le mur de l’hôtel de ville
Barbara à l’encre indélébile

C’était moi l’étrangère inconnue
Je n’étais pas encore née
Tu n’avais pas encore mouru
Nous nous sommes rencontrés
Dans un endroit absolu
Tu faisais un inventaire
Au coin de la rue des Saints Pères
Je marchais Boulevard St Germain
Tu m’as fait un signe de la main
Mais je ne t’ai pas vu
Je n’étais pas encore née
Tu n’étais pas encore mouru

Jacquot je m’ennuie
De ne t’avoir jamais croisé
Pourquoi je n’étais pas encore née
Quand tu m’as vue sous ce porche
Epanouie sous la pluie
Heureusement nous nous sommes retrouvés
Dans ce musée improvisé

Et sur le mur de l’hôtel de ville
Tu as crié mon nom à la craie indélébile

Je n’avais pas encore vécu
Tu n’étais pas encornet
Et puis l’encre a séché

Dans Avril 2021

System of a down

Par Le 11/04/2021

I fall down
Dès l'aube
The dawn
Je fais pas le job
En translation
C'est pas raccord
Cet english word
Voltaire falls down
Shakespeare comes on
Pas de clarté
At dawn
Ego chuté
I fall down
No bright
After the night
Zadig zigzague
A Copenhague
Yorick s'évade
Vent dans le crâne
I fall down
I leave the Earth
Just at dawn birth

Dans Avril 2021

Jet lag

Par Le 10/04/2021

Décalage horaire
Un halo de lumière
Quand je me lève
Tu t'endors
Si tu rêves
Viens me rejoindre
On marchera dehors
On verra l'aube poindre
Pareille aux rimes anciennes
Où le sort se déchaîne

Je passe la main dans mes cheveux
Tu te retournes un peu
Nos doigts s'effleurent
Au delà de ce décalage d'heures
Ton regard amical
Sur mes lèvres entrouvertes
Instille une ombre tropical
e
Sidération discrète
En écho le sonnet symbolique
D'un parfum exotique

Décalage horaire
Nostalgie passagère
Elle revient toujours la portière
Claquer sur un hypothétique baiser
Le plan reste figé
Stop motion
Extrêmes émotions
Ô temps suspends ton vol
Comme si un stupide poème
Pouvait changer les rôles

Dans Avril 2021

Lettre à Eloïse

Par Le 09/04/2021

La blondeur de l'enfance, les blés mûrs, les fous rires en toute saison et puis l'orage dans ce ciel serein.
Aujourd'hui souffle un vent marin gris et englué de tous ces souvenirs d'insouciance. Pourtant le temps qu'il fait devient insignifiant, autant que toutes les autres anicroches du quotidien, ne reste qu'une question essentielle.
Belle enfant, je voudrais te promettre un avenir radieux et des ciels éclatants, des arcs-en-ciel joyeux après des pluies amères.
Je ne peux pas prier Dieu, cette entité infâme qui permet au malin de s'insinuer dans les plus jeunes corps et les plus pures âmes.
Il faut se résoudre à l'absurde de notre condition. Du sourire on passe aux larmes, des certitudes aux incohérences. Mais même aux petits matins sans soleil, l'espoir coule toujours dans les veines. L'espoir se reflète au fond de tes yeux, au fond de ceux qui t'accompagnent dans cette traversée tumultueuse. Un espoir en béton armé contre les doutes. Ces doutes qui ne jalonneront plus ta route, tu garderas la clairvoyance du cœur et ta vie deviendra plus douce.
Je me sens démunie pour t'exprimer toutes mes pensées, pour t'apporter un peu de réconfort, il reste ces quelques mots inscrits sur les lignes de nos mains.
Nos mains, petites surfaces de contact entre deux êtres, infime morceau d'humanité. Ma main, offerte . Elle est mouvement quand tout se fige autour, elle est geste pour essuyer les larmes, elle est velours pour un peu de tendresse, elle est signe pour aller plus loin,
Pas de destin, pas de sens qui précède l'existence, juste nos mains d'être humain tendues vers demain et nos cœurs qui t'accompagnent pour battre et se battre à tes côtés.

Dans Avril 2021

Stupéfiant !

Par Le 09/04/2021

Le cristal
C
hez Stendhal
S'amalgame
Une alchimie des âmes
Violence des fantasmes
Louise rougit
Julien sorry
Les mains s'enflamment
Métal en fusion
Heavy sensations


Stendhal
Dealait avec passion
De l'âme les poisons
Infâme crystal
Servitude soumission
Julien junkie
Dopé à l'ambition
Un System of a down
Mathilde à la petite cuillère
Se défonce à l'amer


Héroïnes stendhaliennes
Ecstase du dix-neuvième
Je me suis sevrée des drames
De la cristallisation des âmes
Une vie plus sereine
Sans hallucinogène
En cure de désintox
Pourtant des paradoxes
Je me shoote à la poésie
Me poudre de mots dits






 

Dans Avril 2021

Petite musique de nuit

Par Le 08/04/2021

Cette musique m'enveloppe de ses bras
Je m'y enfonce moelleusement
A l'heure des pourquoi
Langoureux balancements

Cette mélodie me fait vibrer
Elle pénètre tout mon être
A l'heure des peut-être
Oscillations indiscrètes

Ces notes me transportent
Je dérive dans un état second
A l'heure des feuilles mortes
Lascives ondulations

Cette corde de guitare
Me berce d'un souffle chaud
A l'heure des trop tard
Des paroles et des mots

Cette voix de cristal
Distille un air confidentiel
A l'heure des étoiles
Une étreinte passionnelle

Ce roulement de tambour
Révèle de vains accords
A l'heure des toujours
Abandon total des corps
 

Dans Avril 2021

Panurge et ses moutons

Par Le 07/04/2021

Quand tond-on ? demande tatie à tonton
On tond quand on ne distingue plus l'horizon, quand l'herbe cache les moutons
Ah et quand tond-on tes moutons tonton ?
Quand ils fileront du mauvais coton
Ah je croyais que les moutons filaient de la laine
On tend vers la laine mais c'est coton
Ah c'est un travail de longue haleine donc
Y'a des hauts et des bas
Ah des bas de laine, c'est ça ?
Tu me coupes l'herbe sous le pied
Ah revenons à nos moutons, quand tond-on ?

Quoi, l'herbe ou les moutons ?
Les deux, tonton
On tond quand on veut, quand on peut, pas quand il pleut
Ah oui parce que s'il pleut il faut rentrer ses blancs moutons
Tant qu'il n'y a pas de brebis galeuse ou de mouton noir
Pourquoi, t'as quelque chose contre les noirs, je savais pas
Mais absolument pas, là n'est pas la question, c'est une métaphore, une expression
Ah mais t'en connais des mots, tonton

En attendant Tonton a faim*
Et quand Tonton a faim*, qu'attend-on qu'on lui donne ?
Hé bien non, quand Tonton a faim*, on lui donne du son !

*http://www.facebook.com/fanfareaude/




 

Dans Avril 2021

Reine de Castille

Par Le 06/04/2021

Je dis Elsa
Il répond Louis
C'est déjà de la poésie
Le début d'un récit
Une correspondance
Rendez-vous évident
Sans concordance des temps


Je dis Elsa
Il dit poème
C'est déjà un je t'aime
Le prélude d'une romance
Une fatale attirance
Rencontre originelle
Sans accord au pluriel

Je dis Elsa
Il répond anagramme
C'est déjà trois fois Elsa
La fin en filigrane
Un choc par inadvertance
Intense collision

Sans conjonction de coordination


 

Dans Avril 2021

Du beau linge

Par Le 05/04/2021

Nous voilà dans de beaux draps
Je préfèrerais sans
Exaltation des sentiments
Plus besoin de vêtements
Même les dessous sont superflus
Quand la passion prend le dessus

Nous voilà dans le pétrin
Tout se mélange
Nos bouches nos doigts nos mains
On se déguste on se mange
Plus aucun tabou
Quand les sens sont sans dessus dessous

Nous voilà en mauvaise posture
Attention aux courbatures
Paroxysme des corps
Extastiques accords
Au-dessus en dessous
Le meilleur de nous
 

Dans Avril 2021

C'est pas que...

Par Le 04/04/2021

Une fausse joie est-elle une vraie peine ? Une fausse route, un vrai détour ? Errare humanum est. La culture c'est ce qui reste quand on a tout oublié. Qui a bu est bourré.
Des lieux communs, fausses communes ? Mirages à l'horizon. Avions. Mur du son. Pavés dans la mare. Cygne noir. Biais cognitif. Clavier intuitif ? Ecriture automatique. Mitraillette. Cadavre exquis. Les surréalistes à Paris. La Seine peine à couler sous les ponts cadenassés. Les pênes des portes sont grippées, PCR positif ? Raisonnement approximatif. Avec des "if" on mettrait Paris cyprès. Mais là ça va trop loin. Les pennes seront trop cuites comme la terre de Sienne, tommettes couleur brûlée, une terrasse rouge carrelée. Des ne pas qui résonnent quand Dame Carcas sonne la résurrection.
Et Moaï, c'est Pâques je me rapa nui en votre compagnie mais j'ai prévu de Cook une île flottante, puis horizontalité sur une chilienne ensoleillée. My life is not a dés Easter. Une île des merveilles. Un lapin à gousset me réveille. Il est l'heure de demain. Alors pourquoi remettre à aujourd'hui ce qui aurait pu être fait hier. Traverser le miroir pour se regarder en face, se rimer dans la glace, une ice-crime café-crème, parce qu'il est terrible le petit bruit de l'oeuf de la poule en chocolat qui picoti picota du blé mûr du son. Avions. Mirages à l'horizontale. Aurons ?

 

Si vous ne comprenez pas tout, rassurez-vous mes mois non plus. Et aujourd'hui deux pour le prix d'un, pourquoi ? Pâsques.

Dans Avril 2021

Peau éthique

Par Le 04/04/2021

Je te poème
Tes mots font frissonner ma peau
Pourtant je ne caresserai jamais la tienne
Au-delà des idéaux
Il reste ce beau thème
Cette version exaltée de nous-même

Je te poème
Tes mots me transportent
Elle est pourtant restée fermée cette porte
Au-delà des dilemmes
Il reste cette belle histoire
Ce récit troublant dans nos mémoires

Je te poème
Tes mots font battre mon coeur plus fort
Se résoudre pourtant à l'ironie du sort
Au-delà des apparences
Il reste cette transcendance
Cette sublimation de l'interdit avec élégance

Dans Avril 2021

Alea jacta est

Par Le 03/04/2021

Le sort était jeté
Des mots ensorcelés
Un
délicieux grimoire
En préambule à l'histoire
Risible destinée
Le malin s'est acharné
Liberté conditionnelle
Fils barbelés
Une brèche providentielle
Ils n'ont pas su se trouver
Une faille temporelle
Qui bien vite s'est refermée
Et voilà ce qu'il advient
Quand on laisse le hasard
Décider de son destin
Rien ne sert de le blamer
Il n'a fait que son métier
Ne l'a pas toujours bien fait
Rien ne sert de regretter
Impossible de revivre
Ce qui ne l'a pas été
Il ne reste plus qu'à sourire
Puis refermer le tiroir
Garder de beaux souvenirs
De cette troublante histoire





 

Dans Avril 2021

Night in blue

Par Le 02/04/2021

De la musique bleue
Les nuits de blues
Poussière dans les yeux
Le verbe to lose
Des ecchymoses des coups des bosses
Réveil précoce
A l'heure Pi
3h14 GMT
Calcul du rayon
D'un soleil noir à l'horizon
Un nombre irrationnel
Se résoudre à l'équation
Entre le rêve et le réel
Relation à plusieurs inconnues
Résultat sous-entendu
La musique bleue
Déchire la nuit artificielle
Un plus un égalent deux
Solutions différentielles
A l'heure Pi
Nombre infini
3h14 GMT




 

Dans Avril 2021

Rêverie

Par Le 01/04/2021

Comme ces rêves qu'on imagine
Quand l'aube déjà assassine
D'une lueur infime
Une nuit qu'on croyait infinie

Comme ces rêves qu'on espère
Quand l'aube déjà trop claire
Par un rai de lumière
Se lève sur une nuit d'incendie

Comme ces rêves qu'on entérine
Quand l'aube déjà devine
A la faveur d'une bougie
Ce que la nuit cache d'intime

Comme ces rêves qui s'estompent
Quand l'aube déjà se trompe
Et renvoie à l'oubli
Ce que le jour vole à la nuit