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Blog

Un blog pour mes "déblogages" cérébraux. La vision de  mon petit globe quotidien, le monde dans lequel j'évolue, fait des faits de saison (divers, d'été, etc...), agrémenté d'un soupçon de poésie, d'une note de dérision et d'un grain de non sens.
Pas de grandes théories philosophiques, d'analyses socio-politiques, d'hypothétiques avis intellectuels.
Juste les petits riens du temps qui passe, ce temps imparti dans un espace défini.
Vos avis m'intéressent, laissez-moi vos commentaires, ce qui vous fait fondre, vous fait vous morfondre, venez "débloguez" avec moi...à tout de suite...

 

P.S: dans le menu vertical vous retrouverez les derniers billets du blog, ainsi que tous les autres dans la rubrique blog du menu horizontal

Dans Mars 2011

Heure d'été

Par Le 27/03/2011

Aujourd'hui un pull noir. Le dimanche n'est pas un jour d'espoir. Toujours l'écharpe rose pour assortir au liseré des baskets. Kitsch à souhait. Il faudrait que je songe à maquiller mes joues et mes paupières de la même couleur.

Mais il me vient une autre idée, qu'a dit le curé ce matin à la messe de onze heure ? Aimez-vous les uns les autres, serrez-vous la main, soyez tous frères?  Et attendez le ite de la fin pour aller cracher votre venin loin des bénitiers et des grenouilles coassantes.
Aider son prochain. Son prochain quoi ? Son prochain ami, son prochain voisin, son prochain concubin, non ça c'est pas permis, son prochain mari, le prochain train c'est à quelle heure ? Pour aller où, vers qui? Vers des pays en pleurs d'où les prochains sont partis, vers des pays lointains sans prochaine accalmie, vers des pays en guerre où les prochains frères iront se sacrifier ? Vers des pays en paix d'où le mot prochain s'est échappé ? 
Faut-il aimer le dimanche pour être curé ? Pour raconter à ses agneaux , ses brebis égarées que ça vaut le coup de se lever tôt.
Un dimanche avec une heure en moins c'est plutôt bien.

Dans Mars 2011

Qui ?

Par Le 26/03/2011

Qui se soucie des corps malades, des âmes blessées ? Qui se soucie des failles, des fissures presques invisibles qui craquèlent les murs ? Qui les voit, qui les entend?  Qui se préoccupe des fêlures, des os cassés, des élans brisés ?
Qui recueille dans sa main les larmes lourdes du chagrin ? Qui répare, qui console ? Qui voit l'humanité dans sa plus grande nudité ? Qui accompagne la vie jusque dans son dernier souffle ? Qui apaise la folie du jour, les angoisses de la nuit ? Qui répondra dans l'urgence ou fera preuve de patience ?
Qui refroidira les brûlures, attiédira les soirées de glace ? Qui posera sur la plaie qui suppure un regard cicatrisant ? Qui fluidifiera le sang qui stagne dans les veines, paralysé par trop de peine ? Qui tracera la carte électrique du coeur ? Qui soulagera les douleurs ?  
Du premier cri à l'agonie, vous n'aurez qu'une seule amie. Qui ?

Dans Mars 2011

Rose

Par Le 25/03/2011

Aujourd'hui, j'ai mis un pull rose, optimisme démesuré? Une écharpe assortie, rose et dégradé de gris, très jolie. Sur mes baskets, un liseré rose contraste avec le noir, c'est du plus bel effet.
Et puis je suis allée me promener, je me croyais en plein après-midi, pourtant il faisait nuit. Je n'ai pas compris. Le soleil brillait mais il était noir, la lune était allée se coucher sans trop d'espoir.
Je décidai de faire comme si de rien n'était, quelques oiseaux chantaient, des voitures passaient, les phares allumés. Des chardons aux fleurs noires s'épanouissaient sous mes yeux, les cailloux blancs luisaient sur le chemin. Les amandiers et les cerisiers sauvages affichaient des fleurs noires. Un chat surgit dans le décor, noir de tout évidence, il ne manquait plus qu'un corbeau mais il ne vint pas. Le vent soufflait un souffle noir, il s'était matérialisé comme dans les livres pour enfants, je voyais sa grande bouche sombre cracher de l'air noir.
J'avançais dans ce singulier paysage, intrus rose au milieu du noir, c'était à ne rien y comprendre et je n'y compris rien.

Dans Mars 2011

Billets

Par Le 24/03/2011

Un billet matinal, pas banal, une carte de métro, bien trop tôt
Une place de théâtre, opiniâtre, un ticket de cinéma, panorama 
Combien de billets d'euros pour un fauteuil à l'opéra?
Billet d'absence, fin de séance, un billet doux, quelle provenance?
Billets d'avion, allers et retours, billet trop court pour mots d'amour
Billets froissés, poche de pantalon, coupures cachées sous les jupons
Billet rose des maisons closes
Billet vert, pétrodollar, pour des barrils d'or noir
Billet promesse, attestation, remboursement
Billets d'espèces pour le paiement
Faux billets, tricherie
Billets gagnants des loteries ?
Billet de sortie, tout est fini ?

Dans Mars 2011

La chaise

Par Le 21/03/2011

Une chaise bancale dans la baie de Cancale, il lui manque un barreau, perdu à Saint-Malo. Seule au milieu de l'eau, elle se sent inutile, aimerait bien qu'un marin la prenne dans sa flotille. Peut-être qu'un matelot me transformera en radeau se disait-elle, ainsi je pourrais découvrir du pays, naviguer sur les flots.Quand je pense que je suis restée immobile dix ans à cette terrasse de bistrot. Et deux demis, une menthe à l'eau, puis trois cafés, dix diabolos, quinze Ricard, douze Pernod, quelques verres d'eau, ce n'est pas marrant tous les jours de supporter le poids des gens. Le pire ce ne sont pas les gros, ce sont les maigres aux os saillants, ils n'arrêtent pas de gigoter comme si une aiguille les piquait. Les gros, eux, restent tranquilles, ils se calent et ne bougent plus de peur de basculer. Quand je suis devenue bancale, après avoir déménagé, ni une ni deux, ils m'ont jetée. Ils ont fait semblant de m'oublier, et hop, la marée m'a emportée. Je me suis coincée le pied dans une bouée, pas moyen de m'en dépêtrer.
Aujourd'hui, je suis toujours là, les vagues me caressent, me consolent et me bercent, mais j'attends mon marin. Il aura de grandes mains tannées, il me saisira d'un doigt, me fera tournoyer puis il m'emmènera au loin. A Gibraltar, à Zanzibar? Quand il aura trouvé sa destination, il s'assiéra et tous deux nous regarderons l'horizon. Puis nous repartirons visiter des capitales, les gens se retourneront, ce ne serait pas une histoire banale que de voir un marin voyager avec une chaise bancale.
 

Dans Mars 2011

Ca ne va pas mieux, merci!

Par Le 20/03/2011

J'ai vu deux écureuils qui se poursuivaient sur un tronc de peuplier dans le fond de mon jardin. Et une pie qui picorait des vers de terre dans l'herbe tendre ce matin. Non, vous pouvez continuer, ils sont en parfaite santé. Il semblerait donc que tout cela ne fut que le fruit de mon imagination, de mes extrapolations. Je ne sais même pas si la pie aime les écureuils. Disons que non pour ne pas susciter d'émotions. 
Donc nous y voilà, c'est le printemps, du soleil et des nuées de moucherons, qui finiront par se faire gober par les crapauds du bord du ruisseau. Eux au moins ne sont pas perfides, ils attendent la bouche ouverte avant d'aller se faire esclaffer en recherchant leur dulcinée (se faire esclaffer chez nous ça veut pas dire rigoler, ça veut dire ce que ça veut dire, se faire aplatir comme une crêpe, les boyaux à l'air).
Non, décidément rien ne m'inspire dans ce printemps, pas même les petites fleurs des champs.
Allons un petit effort, une petite rime bucolique pour saluer l'événement. Bon mais alors tout petit.

Bucolique petit poème
Aujourd'hui c'est le printemps
Et des mots vers toi je sème
Vers toi que j'aime tant

Tu fais refleurir les arbres
Et remet du baume au coeur
Ton soleil n'est pas de marbre
Il éclaire toutes les fleurs

Dans le ciel nulle anicroche
Il est bleu et sans pareil
Les abeilles sonnent les cloches

Pour la récolte du miel
C'est la grande métamorphose
Des petits boutons de rose

Ben, voilà, c'était pas si compliqué, et en plus c'est inédit. Tu parles d'une niaiserie! Heureusement, dès que vous aurez le dos tourné, je fais revenir la pie!

 

Dans Mars 2011

L'écureuil et la pie

Par Le 19/03/2011

Les arbres, bâtons morts, semblent vouloir reprendre vie, les oiseaux dans leurs nids esquissent des cui-cui, le jour se traîne, il empiète sur la nuit, des fleurs jaunes s'invitent sur le tapis d'une herbe reverdie. Les levers de soleil n'ont rien à envier à Monet, les insectes s'aventurent dans l'air frais, et voilà un petit écureuil sautillant, il inspecte le jardin, visite le moindre recoin, lance des cris aigus, il espère une réponse de son frère disparu. Un escargot le salue, avec une larme à l'oeil, mais trop accaparé, l'écureuil ne voit rien. Il grimpe sur le noisetier. L'escargot rentre dans sa coquille, il ne veut pas être, à nouveau, le témoin d'une scène sanguinaire. L'arbre rétracte ses feuilles, les oiseaux se sont tus, les fleurs jaunes ont pali et les insectes ont fui. Le rongeur imprudent s'étonne de ce silence, puis voit tourner dans le ciel une pie qui s'élance.
Mais qu'allez-vous penser, je ne vais pas deux soirs de suite vous servir le même dîner. L'écureuil précédent ne fut pas finalement une maigre pitance, il était tendre et dodu. Ainsi la pie repue, n'en voulait pas au petit animal à la queue en panache, elle digérait tranquillement son frère disparu. Ce matin, elle voulait seulement jouer à cache-cache. 

Moralité: honni soit qui mal y pense

Dans Mars 2011

La pie et l'écureuil

Par Le 18/03/2011

Un écureuil a traversé le jardin, grignoté un peu de ce sarment de vigne entortillé, puis s'est promené de ci de là, sifflotant parfois. Un tour du propriétaire comme s'il voulait acheter, tous les arbres et cette terre dans l'hiver qui finissait. Il s'est arrêté un instant, pour saluer avec panache, un escargot revigoré par une pluie providentielle, puis a joué à cache-cache avec une pie venue du ciel.
Parmi les feuilles qui bruissaient, le petit écureuil s'est éclipsé, il a grimpé dans le noisetier et, visant l'oiseau avec malice, a recraché les coques vides de son goûter. La pie, piquée au vif dans sa susceptibilité, ne compta pas en rester là. Furieuse, d'un battement d'ailes elle voleta juqu'au rongeur imprudent, exigeant de plates excuses sur le champ. L'animal blagueur, ne pensait pas déclencher une telle fureur. Par défi, le jeune écureuil sans cervelle, se mit à narguer de plus belle le corvidé noir et blanc. Voilà donc un inconscient, se dit la pie en jacassant. Et d'un coup de bec, comme une sentence, fit une maigre pitance du joli petit granivore, qui ce matin encore sautillait d'un pas léger dans le jardin ensoleillé.

Moralité: la nature est belle, au pis elle est cruelle!