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Un blog pour mes "déblogages" cérébraux. La vision de  mon petit globe quotidien, le monde dans lequel j'évolue, fait des faits de saison (divers, d'été, etc...), agrémenté d'un soupçon de poésie, d'une note de dérision et d'un grain de non sens.
Pas de grandes théories philosophiques, d'analyses socio-politiques, d'hypothétiques avis intellectuels.
Juste les petits riens du temps qui passe, ce temps imparti dans un espace défini.
Vos avis m'intéressent, laissez-moi vos commentaires, ce qui vous fait fondre, vous fait vous morfondre, venez "débloguez" avec moi...à tout de suite...

 

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Oulipo, un petit pô

Par Le 14/02/2011

Aujourd'hui c'est lundi, donc le lundi pour ceux qui suivent c'est...pas raviolis, ni canellonis, ni escalopes de veau Boconccini ( gratin dégoulinant de crème et de fromage fondu), le lundi c'est ... poésie.
Ce soir je vais donc aller poétiser d'après des consignes éclairées, consignées sur du papier.
Un peu façon Oulipo. Oulipo, késako? Ouvroir de Littérature Potentielle. Tout un potentiel pour ouvrir les mots, les triturer, en sortir la substantifique moelle, sans jamais se faire mal, sans jamais les faire saigner. Ouvrir les potentialités, ne pas s'arrêter à la première vision, impression, les mots vont plus loin et la contrainte les libère. Je ne suis pas non plus experte, je ne voudrais pas risquer de trahir l'idée, car parfois oui, les mots nous trahissent, peut-être aussi nous haïssent-ils. Qui leur a demandé leur avis ? On les maltraite sur des claviers, des écrans tactiles, ils sont tronqués, amputés, anéantis. Certains n'ont plus droit de citer. Oubliés, obsolètes, désuets, au rebut, surannés, périmés, foutus.

Griserie

Par Le 13/02/2011

Gris
Gris dimanche de février
Gris dimanche qu'as-tu fait ?

J'ai offert aux demoiselles
De gros gâteaux au caramel
Des nuages de Chantilly
Sur des napperons en dentelle

Gris dimanche de février
Gris dimanche où es-tu allé ?

J'ai promené la vieille dame
Un petit tour à la campagne
Une grande bouffée d'oxygène
Un souvenir pour la semaine

Gris dimanche de février
Gris dimanche as-tu pensé ?

J'ai pensé toute la journée
A me prendre pour un lundi
Mais le temps a refusé
Dehors il fait triste et gris

Gris gris dimanche de février
Gris dimanche as-tu pleuré ?

J'ai pleuré les robes blanches
Les jeunes filles enrubannées
Qu'autrefois j'amenais danser
J'ai pensé aux robes blanches
Les belles robes enrubannées
Celles réservées aux dimanches
Aux dimanches bien plus gais

Le chat

Par Le 12/02/2011

Comment t'appelles-tu ?
Je m'appelle le chat
C'est tout, t'as pas un petit nom de plus
Non pas en ce moment
Pourquoi?
Parce que je suis un chat errant
C'est quoi un chat errant?
Ben, si tu veux je n'ai pas de parents
Et alors tu fais comment?
Je m'invite chez les gens, je fais les yeux doux, quelques ronronnements, deux trois miaous, ça marche à tous les coups
Et moi tu ne veux pas savoir mon nom
Non tu seras petit garçon, et ne me fais pas le coup de "dessine-moi un mouton"
J'aime pas les moutons, je préfère les lapins
Miam, c'est vrai tu as raison, un lapin avec un peu de thym...
Tu manges les lapins ?!
Ne fais pas le dégoûté, toi tu as ta maman qui te prépare ton goûter, moi je dois me débrouiller
Si tu veux on partage
Je ne mange que du bio
Maman, j'ai rencontré un chat bo-bo!
Chut, ne crie pas, souvent les adultes ne veulent pas de moi
Tu veux être mon ami? Je m'ennuie
Si tu veux mais pour cet après-midi, pas de promesses et tutti quanti, pas de je suis responsable de toi à vie et patati et patata, je suis un chat libre moi
D'accord moi ça me va, on joue à quoi, à chat ?

 

Chloé bis

Par Le 12/02/2011

Le samedi sera le jour de Chloé, ainsi l'a-t-elle décidé. Comme moi, elle déteste le dimanche.
Mais n'allez pas vous imaginer qu'il s'agit d'un simple dédoublement de personnalité. Que nenni.
Chloé est réellement une bulle de savon qui vient me rendre visite au gré de ses gravitations.
Parfois triste, parfois légère, parfois gaie, parfois désespérée. Je la laisse se poser, je l'écoute, la console, puis un courant d'air frais l'emporte plus loin. Chloé a besoin d'aventures, des vastes espaces, de sensations fortes, elle ne se contente pas d'une vie médiocre, pas d'horaires réguliers, ni de courses au supermarché. Chloé vit d'un peu de nectar des fleurs, de rosée des prés, le reste du temps, Chloé feu follet vole dans le vent et n'éclate jamais. Un tour de magie, un secret pour faire de l'éphémère une éternité...

Un point c'est tout !

Par Le 11/02/2011

A la cime du mot cime, sur le pic de l'imisphère, j'aurais bien mis un châpeau. Un châpeau sur le chapeau, non mais vous travaillez du chapeau, point de chapeau ni sur le i ni sur le a ni sur le o. Le o de quoi, le o du haut. Vous dites point de chapeau mais le point vous le mettez où? Sur chapeau point, sur cime, en haut de l'imisphère. C'était pourtant si beau cîme avec un châpeau, comme sous un châpiteau. J'en mets un par superstition, pour protéger les trapézistes, pour ne pas qu'ils tombent de haut. Un châpiteau sans châpeau, ouvert à tous les vents, et vlan, le fil suspendu se dépend et la danseuse de corde danse dans le néant.
Pour cime c'est pareil, j'en mets un pour protéger le i de l'air trop frais des hauts sommets, ou pour abriter les oiseaux, sur les branches très élevées, un petit toît pour qu'ils aient chaud. Toit non plus n'en veut pas. On s'étonne ensuite de la disparition de l'artisanat, plus de chapeau pour personne, plus de chapelier qui façonne.

"Il y avait une pomme
A la cime d'un pommier
Un grand coup de vent d'automne
La fit tomber sur le pré

Pomme, pomme,
T'es tu fait mal ?
J'ai le menton en marmelade
Le nez fendu
Et l'oeil poché"

extrait de "La pomme et l'escargot" de Charles Vildrac

Un souvenir d'école, et je suis persuadée qu'en ce temps là, tout là-haut, le mot cime portait un chapeau!

Buzz

Par Le 10/02/2011

J'ai eu envie, plus tôt, de manger un gâteau de semoule. Ce n'était pas très poétique, je ne l'ai pas écrit sur le moment, repoussant à plus tard ce soudain engouement. Très hypothétique cependant, puisque de gâteau de semoule point. J'aurais pu m'en faire un, j'aurais pu prendre soin de cette petite faim, de cette lubie, j'en ai fait fi, puis de ma tête elle est sortie.
J'ai préféré un repas léger, un soupe chaude de légumes frais, une galette sarrasine et un fruit à croquer. C'était bon, plein de saveurs, de vitamines.
Je n'ai plus faim, besoin de rien, et pourtant elle vient me rôder autour cette envie incongrue d'entremets. Entremêlant mes idées, les paralysant, les interceptant au point de ne plus voir sur mon fond d'écran que le gâteau retourné dégoulinant de caramel doré. Le liquide sucré se répand de mon LCD sur mon clavier, je m'en lèche les doigts, ils deviennent tout collants. Un essaim d'abeilles par l'odeur attiré sort de ma boîte mail, "on faisait un buzz sur le net, mais ce caramel là nous a détourné de la voie toute tracée par la famille royale". Des abeilles qui parlent, mais jusqu'où ira le progrés. Tiens je vais en profiter pour leur demander si elles ont connu Maya, dans la grande famille des médias, on ne sait jamais. Un gros bourdon noir, à vous fiche le cafard, débarque en barque à ce moment là, "vous vous croyez à Miami Playa les butineuses, y'a du buzz buzz à diffuser".

Elles avaient déjà tout mangé, léché le caramel coulant, attaqué sur tous les flancs le gâteau espéré, plus rien en fond d'écran, juste un lointain bourdonnement. 

Hommage

Par Le 09/02/2011

Andrée Chedid ("Contre Chant" , premier texte de la série "Démarche" - Éditions Flammarion - 1968 et "Textes pour un poème - 1949-1970 " - éditions Flammarion, 1987)

A quoi joue-t-on ?

Que faisons-nous d'autre
Que jardiner nos ombres,
Tandis qu'au loin
crépite et s'évade l'univers ?

Que faisons-nous d'autre
que visiter le temps,
Tandis qu'au près
s'architecture notre mort ?

Que faisons-nous d'autre
que rogner l'horizon,
Tandis qu'au loin
qu'au près -------- :
le grand heurt.

 

Je ne connais pas trop la poésie d'Andrée Chedid, juste quelques poèmes pour enfants et les textes écrits pour Mathieu. C'est toujours ainsi, on attend que les gens ne soient plus en vie pour s'intéresser à eux, regrettant en même temps de ne pas l'avoir fait avant.

Des gouttes de poésie ont plu
Dans le ciel de Paris
Des gouttes de poésie
Pleurent le poète disparu
Des gouttes de poésie
Qui les a vues ?
Des gouttes de poésie
Pour apprivoiser l'inconnu
Des gouttes de poésie
La vie est finie
L'oeuvre continue
Des gouttes de poésie
Dans le ciel de Paris
Des gouttes de poésie ont plu

 

 

Jour et nuit

Par Le 08/02/2011

Les jours ont rallongé. C'est remarquable? Avez-vous remarqué? C'est immanquable, ne le manquez pas. C'est incroyable, vous n'y croyez pas ? Le banquier suprême (suprême de dinde, mais bon tous les jours c'est lourd), celui qui tient les rênes, mais non pas le Père Noël (lui il m'écrit), l'autre celui qui ne me parle plus, nous aurait-il donné du rab, du temps en plus, des minutes gratos, non, même pas un forfait open, pas de minutes reportables, les minutes d'ennui, de dégoût, les minutes perdues, il s'en fiche lui . Encore une grande supercherie. Les jours rallongent mais le temps imparti reste le même, et moi je préfère la nuit.
La nuit, bien sûr tous les chats sont gris, mais les esprits aussi se grisent j'allais dire "de vin, de poésie..." mais c'est déjà pris et puis j'ai oublié le vers entier alors je me tais. C'est beau de l'air.
Quand la nuit tombe planent les ombres des poètes maudits. J'entends leurs cris, leurs maux écrits, les plaies ouvertes, le petit trou dans l'herbe verte. Ils se retrouvent sous les tilleuls des promenades pour quelques vers, verres d'absinthe ou de limonade. L'air est bon, ils n'ont plus peur de leurs démons. Mais ils n'écrivent plus, ils ont perdu leur plume et Pierrot de la Lune ne veut pas la leur prêter. C'est que bien sûr, ils ne sont pas au paradis, pardi.

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