Articles de barbaraburgos
Paille
Les pieds dans l'eau
Le clapotis
Chapeau de paille
La poésie
Les oiseaux
Les pieds dans l'eau
Le papotis
Cocktail à la paille
Les amies
Les roseaux
Les pieds dans l'eau
La nostalgie
Un feu de paille
Les oublis
Les photos
Les pieds dans l'eau
L'embellie
Fétu de paille
Les après-midi
Les bientôt
Star system
Je n'entrerai jamais dans la Pléiade
C'est un fait
J'avais pourtant rêvé de côtoyer les étoiles
M'envoler
Chaque jour j'essaie de gravir une marche
M'élever
Un peu plus haut que le plancher des vaches
Sans succès
C'est que je ne suis pas légère légère
Je le sais
Il faut trouver des subterfuges
Des secrets
Pour espérer caresser les sommets
Avec grâce
Car il advient que parfois se cassent
En chemin
Les espoirs comme de fragiles glaces
Sans tain
Pourtant des reflets dans la mare
Au soir
Disent qu'il est encore temps
De croire
Même si ce n'est pas l'océan
Le miroir
J'ai remisé les instants de gloire
Au grenier
Je n'entrerai jamais dans la Pléiade
Qui sait ?
Livrez-vous
Le livre est un objet intime.
Le premier contact est visuel, "eyes contact" en bon français ! On se laisse séduire par sa présentation, son titre, son caractère d'écriture, son illustration. On le prend alors en main. On le touche, on évalue sa forme, le grain de son papier, on le retourne pour découvrir la quatrième de couverture. On le feuillete, on hume ses parfums.
Puis on entre dans le vif du sujet, première ligne, on s'imprègne peu à peu, on le savoure, on le déguste.
Le livre alors pénètre l'âme, il se laisse caresser, parfois maltraiter. On tourne ses pages en mouillant son doigt du bout des lèvres.
Il partage souvent notre lit , se cache dans les draps, nous accompagne dans nos rêves les plus secrets.
Une fois l'acte de lecture terminé, on se sent plein et vide à la fois. On le pose amoureusement sur sa table de chevet pour avoir à portée de main le plaisir de le reprendre.
Lire, s'émouvoir, frissonner, tressaillir, réfléchir, rire, pleurer...
Peinture
J'écris des natures mortes
Détails immobiles dans le décor
Quand tout bouge trop vite dehors
Le besoin de se recentrer
Sur un point fixe, une métaphore
De l'errance à la mélancolie
De l'agitation à l'absence de bruit
La nature morte s'exprime en silence
La nature morte n'en demeure pas moins vivante
A la fois permanence et instant
Une coupe de fruits
Porcelaine blanche
Dentelée
Sur un buffet en pin ciré
Une orange, un citron, une pomme rouge
Quelques noix autour
Le petit matin diffuse une lumière de velours
Chaque jour est fait de drame ou de beauté
De grandeur de décadence
Le plus souvent de petits riens
Du quotidien
Une coupe de fruits immobile
La porcelaine est imputrescible
Son contenu promis au déclin
J'écris une nature morte
Aujourd'hui, à cette heure
Pour me souvenir de ces fruits
De leurs contours
Dans le petit matin d'une lumière de velours
Voir la mer
Voir la mer voir la mer
Depuis un belvédère
Oublier oublier
Ses repères
Goûter l'air goûter l'air
L'atmosphère
Le vent du Nord
Soulève les poussières
Voir la mer voir la mer
Depuis un promontoire
Observer observer
Ses espoirs
Naviguer naviguer
Vers le large
Le vent salé
Transporte les messages
Voir la mer voir la mer
Prendre de la hauteur
Inspirer inspirer
L'oxygène iodée
S'envoler s'envoler
Sur un nuage
Admirer admirer
Les couleurs les reflets
Le rivage
Reverso
Frühjahrsmudigkeit n'est pas le nom d'un volcan islandais ou d'un plat au menu d'un restaurant suédois, c'est un mot, composé de frühjahrs qui signifie printemps et müdigkeit, fatigue, en allemand.
Il existe tout un tas de mots intraduisibles en français, comme Iktsuarpok un mot inuit qui exprime le sentiment d’anticipation qui pousse à regarder autour de soi quand on attend quelqu’un qui n’est pas encore là.
Voorpret est un mot néerlandais qui signifie éprouver du plaisir avant de prendre du plaisir à faire quelque chose, par exemple prendre du plaisir à anticiper un voyage. Ça me rappelle un souvenir d'enfance ou pendant une année entière, avec mon amie Isabelle nous avons imaginé un pique-nique idéal à 200 mètres de chez nous. Nous avions 6 ans et bien évidemment pas la permission de partir seules. Nous l'avons fait des années après mais rien ne fut jamais aussi succulent que dans nos projets. C'était un véritable voorpret que la préparation de ce repas champêtre.
Plus commun le Hyggelig danois pour évoquer une ambiance chaleureuse typiquement représentée par un feu de cheminée.
Et qui porte en lui son Sielunmaisema ?
Je peux parfois souffrir de Torschlusspanik ou de Monologophobia, ce dernier étant facile puisqu'anglais.
Je pratique assez fréquemment le Tsundoku mais je tente de m'améliorer.
J'excelle en Niksen et en Lexiphanicism.
Tout ça parce que je cherchais un mot à ma fatigue printanière et je ne suis même pas allée à Anvers
Il en existe tout plein aussi délicieux les uns que les autres :https://chroniquesdunouveaumonde.com/2018/01/22/les-mots-etrangers-intraduisibles-en-francais/
Anvers et contre tout
Je suis arrivée à Anvers par la route d'en haut, je n'ai pas vu de panneaux, il était de l'autre côté. De l'autre côté de quoi ? demande celui qui l'accompagnait. De l'autre côté, là-bas, ça se voyait. Enfin ça se voyait tant qu'il ne pleuvait pas puisque qu'après il a plu, à verse de surcroît et ça ne s'est plus vu.
Une fois séchée, j'ai repris le fil de mes pensées, j'étais venue ici pour écrire de la poésie. Anvers c'est un joli endroit pour ça, on peut écrire en prose ou pas. Comme je n'aime pas les lieux communs, ça tombe bien
J'ai rencontré des gens, ils étaient tous de dos, signe du zodiaque, Verso.
Sur les pièces de monnaie, un seul côté, c'est quand-même très cher pour ce que c'est.
J'ai goûté la spécialité, une crème renversée à déguster avec le dos de la cuillère, c'est meilleur.
Quand j'en ai eu assez de confondre ma tête avec mes pieds, je suis partie, debout, sans me retourner. J'ai vu l'envers du décor puis j'ai marché droit devant
Bulletin météo
Vent marin sur la plaine
Souffle chaud sur les peines
Le gris enveloppe et récolte
Ce qu'a semé la tempête
Des gouttelettes
S'agitent dans l'air
Des perles d'eau dégringolent
Un oiseau bat de l'aile et s'envole
Dépression atmosphérique sur la plaine
Souffle violent sur les peines
Le mauvais temps escorte
Ce qui fuit par cohorte
Les petits bouts de vie
Se diluent dans le gris
Les instants s'évaporent
L'oiseau plane dans le décor
Quand le ciel s'obscurcit
Quand le vent souffle trop fort
Une mise à l'abri est souvent salutaire
Ce qu'il faut à l'envie pour revenir encore
Découvrir sur cette terre
D'innombrables trésors
Le gris peu à peu se disperse
Et l'oiseau tergiverse
Le diable gît dans les détails
Un diable sous cloche
Les anges décochent
Des flèches enflammées
Depuis le belvédère
Le rouge de la terre
Le blanc des sommets
Le mystère résonne
Dans la Haute-Vallée
La légende d'un homme
Devenu curé
Un diable sous cloche
Défilé de pioches
Désirs enflammés
Jusqu'au belvédère
Éventrer la terre
Creuser les sommets
Percer le mystère
Du trésor caché
De l'abbé Saunière
En Haute-Vallée
Un diable sous cloche
De l'or plein les poches
Regards enflammés
Le prétendu saint père
Vouait ses prières
Au dieu de la monnaie
Depuis le belvédère
Admirer, béat
Le réel mystère
Ce panorama
Un diable sous cloche
Sans en être proche
Question acceptable
Devant tant de beauté
A Dieu ou à Diable
A qui se fier ?
Une idée m'est venue aujourd'hui, ajouter des détails pratiques à la poésie:
Pour se régaler et parler anglais (ce n'est pas antinomique)
https://www.lebistrodesamis.fr/
Parking gratuit avant d'arriver au village où là il est payant: ça monte, ça monte mais ça vaut le coup d'œil. C'est aussi le départ de sentiers de randonnée
That is the question
Il manquera un jour, une date, un billet. A force d'évoquer le temps qui passe, la veille est devenue demain l'espace d'un battement de cil.
Rien cependant qui n'impactera la marche avant de l'humanité, ce grand élan programmé vers un néant certain.
Rien qui ne changera mon quotidien, ce train-train animé de petits bonheurs subtils.
Rien qui ne manquera à l'histoire de la poésie contemporaine.
Que j'écrive ou que je n'écrive pas, c'est en fait la même chose. Pourquoi le fais-je ?
La question est posée