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Un blog pour mes "déblogages" cérébraux. La vision de  mon petit globe quotidien, le monde dans lequel j'évolue, fait des faits de saison (divers, d'été, etc...), agrémenté d'un soupçon de poésie, d'une note de dérision et d'un grain de non sens.
Pas de grandes théories philosophiques, d'analyses socio-politiques, d'hypothétiques avis intellectuels.
Juste les petits riens du temps qui passe, ce temps imparti dans un espace défini.
Vos avis m'intéressent, laissez-moi vos commentaires, ce qui vous fait fondre, vous fait vous morfondre, venez "débloguez" avec moi...à tout de suite...

 

P.S: dans le menu vertical vous retrouverez les derniers billets du blog, ainsi que tous les autres dans la rubrique blog du menu horizontal

Dans Juin 2011

Souricière

Par Le 03/06/2011

Petits rats de l'opéra, fines souris, jolis minois
Ce soir sur la scène illuminée, ce soir vous allez danser
Faire mouvoir vos corps dociles en de surprenants ballets
Emouvoir nos cordes sensibles par la grâce de vos sautillés
Arabesques, tendus pliés, pirouette, pas de bourrée
Entrechat, petits menés, ronds de jambe, port de bras
Grand écart pour terminer, révérence, applaudissements
Chaque petit rat rentrera chez soi
Fier de si beaux mouvements
Fines souris au joli minois
Oui mais attention au chat
Qui se lèche les babines
A l’idée de déguster
Une délicieuse ballerine

Dans Juin 2011

L'écriture automatique tique

Par Le 02/06/2011

Un billet détaillé, un taille-haie désuet, des chouettes hulottes sans culottes en Vendée qui vendaient des cartes postales décolorées. Sel marin des salins, herbes hautes, brume au loin, palissades, rails de bois, des balades sur le sable froid. Vent iodé des marées, démarrer d’un nouveau pied, repartir du début, dans la lumière crue. Décoller, dévaler, débrancher, des branches rejetées par le mouvement perpétuel des vagues, divaguer, diverger, cierges allumés devant la Vierge, onze mille verges, blasphématoire, Apollinaire devant son écritoire, défense de voir la tour d’ivoire, d’ébène, éléphant de porcelaine dans une boutique de Rochechouart.

Un billet terminé, le clavier s’est refermé, l’écriture automatique part au lavomatic pour blanchir sans pâlir les tâches d’encre, les ratures, les citations sur les murs. Et que se passe-t-il rue Blanche en ce jeudi qui ressemble à s’y méprendre à un Dimanche ?

Dans Juin 2011

Oui Mai

Par Le 01/06/2011

De la pluie au mois de Mai sur les bords de la Méditerranée
Du soleil en avalanche sur les côtes de la Manche
Tout en bas du Channel un long tunnel
Pour traverser sans se mouiller ce bras de mer musclé
Se retrouver côté anglais pour déguster une tasse de thé
Tenir salon dans un palais à Brighton
Du beurre salé sur un scone toasté
Un muffin, du pudding, une contrée very green
Un petit tour à London arrivée à Victoria Station
Un salut à l'amiral Nelson, une photo des lions
Une visite au british Museum
Prendre le bus à Picadilly Circus...

Oui mais au mois de Mai sur les bords de la Méditerranée
Il pleut et on n'est plus au mois de Mai
Alors mon effet (de manche si j'osais) est raté
Que dire de ce 1er Juin.
Rien 

Dans Mai 2011

Le tamanoir

Par Le 31/05/2011

J'ai renvoyé Crépin à sa Crépinerie, mais très bientôt, c'est promis, il reviendra dans de nouvelles aventures.
Aujourd'hui, changement de registre avec un poème sur Clara, parce que même si elles ne sont plus là, certaines personnes restent présentes dans nos existences. Il n'est pas question de sortir les violons, ainsi va la vie, un jour ici, un autre jour ailleurs, nous ne sommes que des fourmis fourmillant dans un grande fourmillière. Minuscules grains de riz à Canton comme à Paris. Mais dans cette brève parenthèse, se tissent des liens entre fourmis et de ces liens noués entre eux se dessinent des lignes de vie. Les petits bouts de madeleine ou de biscuit à la cuiller se cachent au fond de ces noeuds bien faits et consolident les endroits où la ficelle s'effiloche.
Les biscuits à la cuiller de Clara, la tarte aux pommes d'Hélène, la madeleine de Marcel...petits moments privilégiés, lueurs d'espoir que n'aura pas le tamanoir !

Je pense tout d'un coup, et je me désole de ne pas y avoir pensé plus tôt, que les biscuits à la cuiller sont forcément les biscuits préférés de Crépin, sinon je crois qu'il est végétarien, il est copain avec les lapins de son jardin, la simple idée de les manger lui donne des boutons sur le nez. Quand à Joseph, le chasseur le plus rusé du village, il ne chasse que les vaches enragées et les sangliers de mauvais poil.

Tamanoir me fait penser au poème de Desnos appris à la lointaine époque des biscuits à la cuiller, merci Internet de rafraîchir si vite la mémoire!

               Le tamanoir

Avez-vous vu le tamanoir ?
Ciel bleu, ciel gris, ciel blanc, ciel noir,
Avez-vous vu le tamanoir ?
Oeil bleu, oeil gris, oeil blanc, oeil noir,
Avez-vous vu le tamanoir ?
Vin bleu, vin gris, vin blanc, vin noir,
Je n'ai pas vu le tamanoir !
Il est rentré dans son manoir
Et puis avec son éteignoir
Il a coiffé tous les bougeoirs :
Il fait tout noir.
Robert Desnos, Chantefable et chantefleurs, éd. Gründ

Dans Mai 2011

En rang donné

Par Le 30/05/2011

Une balade dominicale dans une forêt domaniale, une randonnée familiale avec un repas frugal, quel régal !
Un sentier parsemé de mots, de couleurs et de pensées, de cailloux du Petit Poucet, des mots pour ne pas se perdre, des mots pour se retrouver, des mots pour se souvenir et des mots pour oublier.
Un chemin mi-ombre mi-soleil pour découvrir sans encombre les mots et merveilles de Joseph Delteil.
Une route, sans aucun doute, pour promeneurs solidaires de textes en prose ou en vers, pour rêveurs shootés aux lignes d’héroïne de roman, pour les épris de fantaisie, les amoureux de poésie.

Une balade dominicale du côté de Villar-en-Val...mais on peut aussi faire le Lundi ce sentier en poésie, ou le Mardi d’un mois de Mai, profitez c’est le dernier, un Mercredi si cela vous plait, prenez donc votre ticket, un gros chien noir et sympa à l’entrée se fera une joie de vous accompagner, le Jeudi si je veux aussi, le Vendredi est plus sauvage, le Samedi, ça vous dit ? Mais comme dirait Mémé il faut pas se bourrer de chentier.

Dans Mai 2011

Cucurbitassez

Par Le 28/05/2011

J'écrivis quelques jours auparavant un innocent billet sur le panier du jardinier, et voilà que maintenant on apprend que ce tout aussi innocent panier peut tuer. Il cache en son sein un concombre assassin, c'est à ne plus savoir à quel saint se vouer pour manger.
Cinq fruits et légumes par jour + 3 produits laitiers+ 1,5l d'eau +30 mn d'exercice physique+ 10 g de beurre au-delà ça bouche les arteures (oui, c'est quand elles sont pleines de beurre)+des céréales complètes+ du pain béni + des cuisses de grenouilles du bénitier+la pièce du boucher+ de la cervelle de veau en gelée+ un pied de nez de porc au Grand-Marnier+ la citrouille de Cendrillon en potage+ des écrevisses à la nage+ des tournedos crawlés+ des frites bien trempées+des saucisses épicées+ du fromage pané+ de l'air conditionné,  bon ça suffit on vous ferez avaler n'importe quoi !
Avez-vous déjà goûté la tarte aux concombres?

Dans Mai 2011

Le lapin, la pie, l'écureuil

Par Le 27/05/2011

Un petit lapin a traversé le jardin, un lapin de garenne égaré dans la plaine, un lapin orphelin ? Sa maman a-t-elle été mangée dimanche dernier au déjeûner ? Son père a-t-il été grillé, assaisonné de saupiquet pour le repas annuel des chasseurs du quartier ?
Il gambade tout seul sans se soucier des prédateurs.
Non non, je ne vais pas vous servir du réchauffé, le coup de la pie et du petit écureuil, je l'ai déjà fait. Ce petit lapin là gambade à son rythme, j'espère que personne ne l'attaquera. Un soupçon d'innocence, un instant de pureté, la douceur de l'enfance, lapin doudou douillet. Je me demande où il vit. Que fait-il de ses soirées ? Tout seul dans son terrier, regarde-t-il Bugs Bunny à la télé ? Ou alors il a creusé un souterrain pour aller directement au ciné, ce n'est pas très loin à pattes de lapin. J'imagine un exemplaire illustré d'Alice aux pays des merveilles en guise de livre de chevet. A-t-il acheté ses meubles chez Ikea ?
Petit lapin, si tu lis ce billet, tu sauras que je ne te veux aucun mal, tu peux venir gambader plus près, fais juste attention à la pie, c'est une pie impie sans pitié. D'ailleurs, je n'ai plus jamais revu d'écureuil, mais parfois on entend comme un murmure dans les grands arbres: "profite du vent et du soleil, de l'herbe verte sous tes pieds, profite des fruits mûrs, des légumes tendres, profite de la clarté des jours, du scintillement de la nuit, profite, profite plus que moi, car tu ne sais pas quand la pie viendra... 

Dans Mai 2011

C’est du propre

Par Le 26/05/2011

Ce n’est pas le bruit du marteau-piqueur, c’est le motoculteur du voisin. Un motoculteur sert-il à occulter les mots ou au contraire à les cultiver tôt ? La question est complexe, il faut en convenir. Convenez, convenez mais sans mauvais jeux de mots s’il vous plait. 
L’avantage de cultiver un motager c’est que ça ne fait pas de bruit, l’avantage d’un potager c’est qu’on peut en déguster les fruits. Tiens, mais cela me rappelle la leçon de vocabulaire pour les devoirs de demain: le sens propre et le sens figuré, avec comme exemple les deux phrases suivantes:
-sens propre: les cochons se roulent dans la boue
-sens figuré: quel cochon cet enfant !
Heureusement que cette fois ci Roman a assimilé la leçon sans problème, sinon vous imaginez l’explication.

-Mais Maman, c’est pas propre un cochon qui se roule dans la boue.
- Certes non, mais quand on dit le sens « propre » d’un mot, propre c’est en fait un sens figuré. Puisque ce mot là possède lui-même deux significations.
- Alors le cochon c’est pas propre
-Dans ce cas là c’est le sens du mot qui est propre, quant au fait que le cochon soit propre ou sale, c’est un autre problème.
- Oui mais le petit garçon qui est un cochon, lui il est sale au sens figuré, ça veut dire qu’il s’est mis du chocolat partout sur sa figure?
- Ca peut vouloir dire ça, mais le sens figuré n’a rien à voir avec la figure, c’est plutôt la représentation qu’on se fait du sens initial du mot ou du sens propre. On se figure que le cochon au sens propre est sale, donc au sens figuré on peut traiter de cochon un petit garçon qui se serait barbouillé la figure de chocolat.
- Je crois que je ne comprends rien du tout.
- Je prends un autre exemple:
                                                    -sens propre: les ânes font hi-han
                                                     -sens figuré: quel âne cet enfant ! 
-C’est de moi que tu parles là?
- Tu vois, tu as tout compris!
-Oui, mais c’est pas très gentil
-C’était pour rigoler mon lapin.